Bruges
CHRISTIAENS
La Revue Catholique
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A la Galerie San Salvador, jusqu'au
20 mars, exposition René De Bau-
gnies.
A la Galerie Brugeoise, 8, Rue Courte
d'Argent, exposition des œuvres du
portraitiste José Storie.
28, Rue au Beurre, YPRES
LE SUD, dimanche 15 mars 1936.
AGENDA
Du 14 au 17 mars, exposition Phila-
télique au Gouvernement Provincial.
Dimanche 15 mars, 15 h. Concert du
Conservatoire.
Lundi 23 mars 20 h. Au Théâtre
De Getemde Feeks (La Mégère
apprivoisée) de Shakespeare, par la
troupe du Royal Flamand d'An
vers.
Vendredi 27 mars, 20 h. Au Théâtre
Le Barbier de Séville de Rossini
avec Armand Crabbé de la Scala de
Milan.
Lundi 30 mars, au Studio San Salva
dor, Récital de Piano par Mr. Louis
Rosquin d'Anvers.
Dimanche 5 avril 15 k. au Théâtre,
3e concert avec le concours de Mme
Clara Clairbert.
CINEMAS
Nous ne mentionnons sous cette ru
brique que les programmes où les en
fants sont admis.
CINEMA DES FAMILLES
La Petite Dorrit, avec Anny Ondra.
La Reine, avec Fernand Gravey.
VIEUX BRUGES
Abyssinie 1935.
Mon cœur t'appelle, avec Jean Kie-
pura et Lucien Baroux.
NOVA
Voici la Marine, avec Gloria Stuart et
Franck Me Hukh.
Toute femme a un secret, avec Karin
Hferdt.
BILLET DE BRUGES.
L'assemblée générale des Vrije Bur-
gers qui se tint lundi soir, au Tunnel,
n'attira malheureusement pas la foule des
grands jours. C'est grand dommage et, une
fois encore, les absents auront eu tort. Quand
donc les bourgeois sortiront-ils de leur lé
thargie Voilà qu'un homme de la valeur
de M. Duisburgh se dérange pour exposer
le point de vue de Burgerstrijd vis-à-vis
des élections, et presque personne ne se
donne la peine d'aller l'entendre de
l'applaudir. Il y avait là quelques dames de
bonne volonté, représentant l'élément fé
minin de Burgerstrijd. Ajoutez cela 4 ou
5 douzaines d'auditeurs triés sur le volet,
choisis parmi les pionniers, ou les chevilles-
ouvrières ou les partisans les plus fidèles du
mouvement. A part cela, peu de curieux.
Pourtant, l'exposé de M. Duisburgh au
rait mérité mieux que cet accueil glacial et
plutôt réfrigérant. Il parla, pendant près
d'une heure, avec feu, enthousiasme et pas
sion. A un moment donné, interrompant sa
lecture, l'orateur se jeta l'eau et, don
nant libre cours sa verve, raconta; le plus
gentillement du monde, une série d'historiés
où le Boerenbond, et la Texaf en prirent
pour leur rhume. Cet intermède joyeux fut
le clou de la soirée.
La cuisine électorale bat son plein. Il y
aura, dit-on, certains changements de décor.
Ainsi le Sénateur Van Hoestenberghe, ad
ministrateur de la Banque de Bruxelles et
autres mauvais lieux, s'apprêterait faire ses
malles. De même, le député De Bruyne
prendrait aussi ses invalides. Ce seraient
MM. Adolphe Claeys et De Groeve qui re
cueilleraient respectivement leur succession.
Quant au député Gueûns, jugé trop frans-
quillon au gré des uns, trop peu Vlaamsch-
sprekend et pas assez Vlaamschvoelend au
goût des autres, il rie sé résignera pas faci
lement faire hara-kiri, quoique pas mal
d'ambitieux guettent sa place. Voilà bien du
remue-ménage en perspective dans la ména
gerie politique.
On n'a pas fait écho jusqu'ici l'infor
mation de la Flandre Maritime, annonçant
que M. Van Caeneghem cumulerait deux
traitements d'administraetur aux Installa
tions Maritimes. Ce qui lui vaudra deux fois
60.000 francs, soit 120.000 francs. Comme
si un traitement moins pléthorique, mi-
chemin entre 60 et 120 mille francs n'eût
pas mieux fait l'affaire de la Compagnie,
de ses actionnaires, de la Ville de Bruges
et de l'Etat Belge lui-même. Quelles que
soient les capacités de ce proconsul, on ne
nous dira pas qu'elles valent leur pesant
d'or.
L'exposition du porrtaitiste José Storie est
un succès sans précédent, dans les Annales
de la peinture locale. Le public mord,
comme jamais il n'a mordu. Enfin, voilà
du neuf Des couleurs franches, des tons
tranchés, des poses imprévues, des audaces
raisonnées, bref, un ensemble éblouissant,
jeune, voire tapageur. Exactement ce qu'il
faut pour emballer le public. Et le public
a mille fois raison de préférer aux portraits
empaillés d'un Rommelaere ou d'un Van
de Paekere ou d'un Van Acker, les toiles
d'un Storie, débordantes de vie, d'enthou
siasme et de ferveur juvénile. Comme la mu
sique de Wagner ferait entendre un sourd,
les tableaux de Storie feraient voir un aveu
gle. Encore qu'il y ait là, le long de murs
de la Galerie Brugeoise d'authentiques
chefs-d'œuvre tels certains portraits d'en
fants ces productions ne sont sans doute
pas toutes également admirables (et je gage
qu'armé d'une loupe, le critique d'art no
vice qui fonctionne dans La Patrie y dé
couvrira bien, par-ci, par-là, quelques ver
rues). Mais il n'empêche que, vue en bloc,
l'œuvre de Storie est de premier ordre. Un
peintre de cette trempe honore non seule
ment son clocher, mais son pays.
Qu'on se le dise nous tenons là un
grand portraitiste.
NECROLOGIE.
La nouvelle du décès du Baron Albert
van ZUYLEN van NYEVELT a provoqué
urie véritable émotion et de vifs regrets
Bruges.
Nous apprenions, il y a trois semaines
peine, sa mise la retraite comme archi
viste de l'Etat, et nous saisissons cette occa
sion pour remettre en mémoire les éminents
services qu'il n'avait cessé de rendre au
long de sa carrière. Nous émettions aussi
le souhait de le voir cueillir le fruit des
travaux dont il avait réuni les éléments.
Hélas, la Providence en a disposé
son gré.
Nous nous inclinons devant le Chrétien,
qui sentant venir la mort, l'accueillit avec
sérénité et se confia elle. En union d'esprit
et de sentiment avec les siens, il nous reste
nous souvenir dans nos prières, de l'ami,
du citoyen, de l'érudit et du parfait gentil
homme qui nous quitte. D'aucuns, et ils
sont nombreux, scelleront ce soir, une page
de plus au livre de l'amitié. Dans les an
nales de notre ville, une autre page se re
ferme.
C'est qu'à travers notre histoire locale,
le curieux et le chercheur a pu retrouver
chaque tournant, le nom des van Zuylen,
ou celui des alliés de sa famille, et si ceux-
ci disparaissent de Bruges, il ne nous reste
plus qu'à les relire mélancoliquement aux
obits de nos églises ou gravés dans le mar
bre, accosté l'émouvant Calvaire de l'Eglise
St-Jacques.
Chaque jour, avec les vieilles pierres qui
s'effritent, s'écroule travers la disparution
ou l'émigration de nos familles nobles et
patriciennes un peu du passé de la Flandre.
Que de noms ne sonneront plus chez nous
auxquels se joint aujourd'hui celui d'Albert
van Zuylen.
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