Léon Grillet VÂNDERMARI.IERI "ywiïs DEPUYD7 BOURSE TITRES COUPONS CHANGE. I -T* SUD, dimanche 3 mai 1936, LE SUD DANS LE NORD «ABONNEMENT 18 francs français.! L'ORIGINE DANS LA REGION DE BAILLEUL DES DEVOTIONS POPULAIRES (Suite) Dans notre dernier article, consacré aux vicissitudes subies par le Couvent de St- Antoine lors des troubles religieux du XVIe siècle, nous avons laissé les moines fort anxieux sur leur avenir. Ces craintes étaient justifiées. On répara l'église et le couvent, de 1568 1572. Le 11 septembre 1573, l'abbé et ses moines emportèrent les objets précieux et les vases sacrés et allèrent encore chercher un refuge St Orner où ils restèrent jusqu'au 11 mai 1574. Quatre années plus tard, le 10 août 1578, les Gueux armés se jetèrent de nouveau sur l'église et le couvent de St-An- toine saccageant, brisant et brûlant tout c'est peine si, de l'antique chapelle, il resta debout quelques pans de murs calci nés par l'incendie. Cette scène est rappelée dans un vitrail de la chapelle de St-Antoine, dans l'église St-Vaast. Ces désastres successifs forcèrent les moi nes de quitter le cloître de St-Antoine et de chercher asile dans une ville fortifiée. Es allèrent s'installer Ypres sous la di rection d'un Bailleulois, Vincent de But, issu d'une des familles les plus honorables de la Cité. Vincent du Bur fut nommé abbé avec autorisation de porter la mi tre et la crosse abbatiale, exactement com me de nos jours le Père abbé de l'abbaye du Mont des Cats. L'installation Ypres des moines eut lieu vers 1600. En 1626, lors de la réapparition du feu de St-Antoine dont nous avons relaté les ravages, l'abbé du Bur constata que les pèlerinages aux ruines de la chapelle du couvent de Bailleul prenaient un nouvel essor. Il fit agrandir et restaurer l'ancienne abbaye détruite par les gueux et envoya Ses moines pour la desservir. L'Institution fut solennellement consacrée le lundi de la Pentecôte 1626. L'abbé du Bur en tête, de sa communauté, se rendit procession- nellement d'Ypres Bailleul, suivi de la noblesse et de la bourgeoisie de la ville. L'évêque d'Ypres, Antoine de Hennin, présida la cérémonie. Le couvent prit alors le nom de Prieuré de St-Antoine Il subsista jusque la Révo lution. En 1792, une ordonnance du Di rectoire, la demande du fameux curé con stitutionnel de Balilleul Matthys, prescri vit la fermeture du Prieuré qui tomba sous le marteau des démolisseurs. C'est sur son emplacement que vint s'installer l'actuelle Maison de Santé. Le culte fut ultérieurement transféré en l'église St-Vaast. Au printemps de l'année 1737, le hameau de la Motte au Bois fut frappé d'un fléau. Il y avait, aux environs du Château, une telle quantité de sexpents, qu'ils couvraient presque entièrement les toits de certaines maisons. Ils pénétraient dans les apparte ments et même dans les lits, sans nuire autrement que par leur ardeur s'élancer dans les cuves de lait. Pour faire cesser ce fléau, les frères Trinitaires du couvent de Préavin qui desservaient la Chapelle de la Motte-au-Bois, allèrent chercher St- Omer la relique de St-Thomas de Cantor- bery et la transférèrent solennellement sui vis d'une multitude recueillie et priant dans la partie du hameau où séjournaient les rep tiles. Chose admirable, dit la tradition, le fléau cessa instantanément et l'on fut occu pé ensuite durant plusieurs jours enlever et réunir par charrettes les reptibles cre vés qui avaient inspiré les plus grandes craintes aux habitants du hameau. En ce siècle encore, la dévotion St- Roch était très populaire Caestre. On y avait installé en grande cérémonie les reli ques de ce saint patron contre la peste et; depuis lors, les gens du village et des environs n'avaient cessé de venir l'invoquer dans l'église en vue de guérison ou de préservation de maladies pestilentielles le pèlerinage était important. Les dimanches et jours de fête, la Société de Rhétorique représentait des œuvres dramatiques parmi lesquelles on remarquait une pièce en vers flamands, dans laquelle l'auteur mettait en scène St-Roch, un ange et deux personnages représentant l'église et le village de Caestre. Ce petit drame était une apologie de St- Roch. (A suivre) Van Belle. (d'après les Annales du Comité Flamand) ENTRE DEUX TOURS DE SCRUTIN. LA VALORISTIE. Comment faut-il apprécier le premier tour de scrutin. On peut dire cent choses et faire mille pronostics, il n'en restera pas moins, que c'est le communisme qui l'emporte, non pas en tant que communisme, mais pour souligner ce besoin d'extrémisme, d'un ex trémisme, n'importe lequel, qui caractérise tous les peuples d'Europe. Mais en dehors de cette constatation d'or dre général nous ne pouvons mieux résumer la situation qu'en laissant la plume Louis Danois, du Journal de Roubaix En laissant de côté, bien entendu, les commentaires plus que tendancieux de la presse Front populaire qui, cyniquement, transforme certaines défaites avérées en vic toires et réciproquement, et en se* basant sur les résultats proclamés, les chiffres offi ciels, on a le droit d'affirmer d'abord que les républicains ne perdent pas de ter rain, au contraire ensuite, que les socia listes, en beaucoup de circonscriptions, sont bousculés par les communistes que les énormes progrès des moscoutaires vont, sans doute, changer l'axe d'action des marxistes enfin, que les radicaux, du moins ceux qui ont conclu un pacte avec les extrémistes, ont été les premières victimes de cette inex cusable faute. Mais l'heure n'est pas aux récriminations. Nous avons mieux faire, quelques jours d'un scrutin qui fixera définitivement la des tinée de nos circonscriptions et du pays il faut voir clair et agir. Voir clair, c'est-à-dire oser regarder les faits en face pour en tirer les conséquences qui s'imposent. Or, il e* un point sur lequel les statisti ques ont mis tous les Français d'accord la France glisse rapidement dans le com munisme. Qu'importe que cela soit dû une propa gande effrénée, aux difficultés des temps ou l'hypocrisie d'une attitude électorale attrape-nigauds La vérité, c'est que, sans un redresement énergique et rapide, notre pays, qui n'a connu qu'une expérience so cialiste larvée, va sauter directement dans le gouffre de l'aventure soviétique. Ceux qui pensaient que la menace com muniste n'existait pas et que la dictature de la Illme Internationale était un simple bourrage de crâne, savent maintenant quoi s'en tenir. Ils sont obligés de reconnaître, de vant les résultats de dimanche, que la va gue rouge n'est pas seulement une figure de rhétorique, mais que c'est, hélas une inquiétante réalité. Cette constatation impose tous les Fran çais qui aiment leur pays, veulent défendre leurs foyers et craignent les conséquences extérieures d'une victoire plus complète des révolutionnaires che2 nous, l'urgente néces sité de s'unir pour s'opposer la marche en avant du bolchevisme. Il n'est pas trop tard encore. Notre pays possède d'admirables ressources d'énergie, de bon sens et de patriotisme. Il l'a mon tré, dans beaucoup de régions, dimanche. Mais il est temps de faire taire toutes les voix de division, pour n'écouter que la gran de voix de la France. La plus vivante des sciences est celle des échanges entre les hommes. Jusqu'à ce jour, la théorie des échanges n'existait pas et l'Economie politique ne consistait qu'en un assemblage de doctrines éparses, empiriques, et qu'aucun lien scien tifique ne réunissait. Il appartenait Mr Georges Michelet, Ingénieur et Directeur général de la Cham bre de Commerce de Bruxelles, de jeter les bases de nouvelles théories qui illustrent une classe importante de phénomènes éco nomiques, et qui condamnent une série de notions courantes, erronément admises de puis toujours. Ainsi vient d'être créée une science nouvelle qui fut baptisée par l'au teur de VALORISTIE dans le remar quable ouvrage sortant de presse, sous le titre Nouvelles théories Economiques - Principes de Valoristie Mr Michelet y étudie de façon magistrale, par la méthode des approximations succes sives, les défectuosités qui existent dans le système des échanges entre les individus. Le mot nouveau et étrange de Valoris tie signifie la science des valeurs et des échanges. Cette science nouvelle nous apprend et nous démontre que les conceptions actuelles que nous avons de la vitesse de circulation de la monnaie, des prix-or, de l'équation classique des prix, de la loi de l'offre et de la demande, sont tout simplement enta chées d'erreurs... L'étude de Mr Michelet part de l'analyse des échanges primitifs pour arriver celle des phénomènes commer ciaux de plus en plus complexes. Les prin cipes qui sont la base du travail humain et de l'activité écnomiques moderne, sont analysés, critiqués et corrigés d'une façon magistrale et réellement inattendue. La question de la stabilité des monnaies et des changes qui est toute de brûlante actualité, donne lieu l'établissement de théories absolument nouvelles et que nous ne manquerons pas de porter la connais sance de nos lecteurs en de prochains ar ticles. La Valoristie est le résultat de l'ob servation, du raisonnement et du travail d'un mathématicien doublé d'un économiste de talent et réellement maître de son sujet. Cette publication incontestablement appa raît au bon moment et elle va certainement provoquer des discussions et remuer des idées. Nul doute qu'elle ne soit le point de départ d'une renaissance des bases un peu désuètes de l'Economie Politique. Paul DELLEUR. Le prochain meeting d'aviation l'aéroport de Ronchin. La grande manifestation aérienne de juin est appelée, cette année, remporter un succès considérable et dépassera par son am pleur et la valeur des pilotes qui s'y pro duiront, tout ce qui a été fait jusqu'à ce jour dans la région. L'organisation générale a été confiée M. Duhez, président de la commission des fêtes de l'A. Aé. N. F., au profit des œuvres de cette association. La réunion sera particulièrement bril lante. Le public pourra assister aux évolu tions du fameux Michel Détroyat et du virtuose Cavalli, qui encadreront l'aviatrice Maryse Hilz et Mme Lacombe. Le parachu tiste Verger exécutera une descente sim ple, puis une double avec changement de parachute. Le chef-pilote Chaillou fera quel ques exhibitions et présentera les meilleurs pilotes qu'il a formés. Enfin, une escadrille d'avions légers, planeurs moteurs, appa reils d'école économiques et faciles pi loter, attirera l'aéroport tous ceux qu'in téresse le sport de l'air. LE CINQUANTENAIRE DE L'EMULATION AÉROSTATIQUE: DU NORD (5 juillet 1936).. i Comme nous l'avons annoncé, c'est le 5 juillet prochain qu'aura lieu sur le champr de mars de Lille ,sous le patronage de la municipalité lilloise, la fête du cinquante naire de l'Emulation aérostatique du Nord. Le public aura libre accès sur la vaste étendue du champ de Mars, mais le comité d'organisation que préside M. Ch. Crombez, président général de l'Association aéronau tique du Nord, a voulu que cette journée soit aussi une fête de la jeunesse et de l'en fance. De l'enceinte réservée, les trois quatre' mille enfants qui y seront gracieusement admis, pourront non seulement suivre tou tes les phases historiques qui s'y dérouleront et que des hauts parleurs diffuseront, mais encore donner libre cours aux rires écla tants que provoqueront parmi eux les ascen sions des ballons grotesques ,les scènes bur lesques aérostatiques les plus inattendues, qui font partie eux aussi de l'histoire des temps précurseurs de la conque e dé l'air. Un concours de travestis sera organisé. Les costumes du temps de la Révolution, de l'Empire et suivants les plus remarqués seront primés. Les personnes travtsties au ront accès dans l'enceinte des ballons et peuvent s'inscrire dès maintenant au siège de l'Association aéronautique du Nord, 18, rue de Pas, Lille, où un ticket d'entrée leur sera délivré. Nous donnerons au fur et mesure les grandes lignes du programme. Sans anti ciper, nous apprenons que grâce la bien veillance du distingué aéronaute M. Charles Dollfus, conservateur 'du Musée de l'air, la nacelle des premiers aéronautes Charles et Robert (1783) a été mise la disposi tion des organisateurs et elle sera gréée sur un aérostat qui sera la réplique exacte du ballon de ces précurseurs. Agent de change correspondant près la Bourse de Bruxelles. 31, RUE DE MENIN, YPRES Téléph. 144 Bureau ouvert le dimanche pendant la saison

HISTORISCHE KRANTEN

Le Sud (1934-1939) | 1936 | | pagina 4