Léon Grillet "LE SUD LE SUD, dimanche 24 mm' 1936. i ABONNEMENT 18 francs française MAIN-D'ŒUVRE ETRANGERE ET ACTION SYNDICALE PÉNURIE DE TRAVAILLEURS AGRICOLES Le résultat de la réglementation actuelle. LE SUD est en lecture dans pha de cent hôtels et cafés et vous recom mande ARMENTIÈRES BAILLEUL au MONT-CASSEL LILLE a DUNKERQUE PARIS HONDSCHOOTE STEENVOORDE HAZEBROUCK Agent de change correspondant près la Bourse de Bruxelles. 31, RUE DE MENIN, YPRES Téléph. 144 Bureau ouvert le dimanche pendant la saison EST LE JOURNAL DE TOUTE LA RÉGION JL LE SUD DANS LE NORD Le nombre de travailleurs étrangers res tant l'heure actuelle en France peut être évalué 750.000 800.000 ,ce qui repré sente une diminution de presque la moitié en comparaison avec le chiffre de 1 million 500.000 environ qu'ils étaient en 1930. Cette diminution importante a été causée par les lois, décrets et circulaires ministé rielles limitant au possible l'emploi de la main-d'œuvre étrangère. Des milliers de fa milles d'ouvriers étrangers de tous pays se sont trouvées dans l'obligation de quitter le territoire français soit par leurs propres moyens, soit par les soins du gouvernement. D'après les vérifications effectuées par les services du ministère du travail en 1935 et 1936, ne sont restés en France, avec autorisation d'y travailler, que ceux qu'il n'était vraiment pas possible de ren voyer. Ce sont 1° Les réfugiés politiques et apatrides de toute origine nationale (russes, arméniens, italiens, allemands, etc.) en tout envi ron 200.000. 2° Les travailleurs étrangers ayant des attaches en France, ascendants ou descen dants français. 3° Ceux qui, par leur séjour prolongé, leurs capacités professionnelles, ont été ad mis demeurer dans ce pays. Nous nous trouvons donc en présence d'une masse de travailleurs étrangers plus ou moins stabilisée. Elle représente envi- ton 10 de toute la population ouvrière française. Elle est incontestablement un fac teur social d'une grande importance qui doit préoccuper tout particulièrement le mouvement syndical. C'est pourquoi, au moment où l'unité syndicale réalisée a reçu sa consécration dé finitive au congrès de Toulouse, il nous paraît opportun d'attirer l'attention des or ganismes syndicaux sur le problème com plexe de la main-d'œuvre étrangère en France et de suggérer quelques mesures susceptibles d'assurer aux travailleurs étran gers une existence plus ou moins normale. STATUT LEGAL La première de ces mesures, et l'essen tielle, serait l'établissement par voie législa tive d'un statut légal pour la main-d'œuvre étrangère. Par ce statut nous entendons 1° Le droit de vivre et de travailler en France pour tous ceux qui vivent de leur travail 2° Le droit de libre circulation dans les départements français et dans les colonies pour la recherche du travail 3° Le remplacement de la carte de travail actelle, obligatoirement renouvelable pério diquement, par une simple pièce d'iden tité 4° L'application tous les travailleurs étrangers de toutes les lois sociales en vi gueur indépendamment de traités de réci procité, signés ou non par les gouverne ments respectifs 5° L'établissement d'un contrôle effectif .assurant aux travailleurs étrangers l'appli cation des tarifs, salaires et conditions de travail en vigueur dans leurs catégories corporatives en France 6° La possibilité pour tous les travailleurs étrangers de se livrer librement une acti vité culturelle ou syndicale sans risque d'en courir les rigueurs administratives 7e Le droit, en cas de poursuites, de prendre connaissance de l'acte d'accusation, de se défendre devant les tribunaux de la République, et de choisir librement son avocat 8° La création d'une commission juridi que compétente chargée de reviser, sur la demande des intéressés, les mesures d'expul sion prises par voie administrative 9° Le droit pour tous les travailleurs étrangers bénéficiant du droit d'asile en tant que réfugiés politiques. CONTROLE DES ORGANISATIONS SYNDICALES. La deuxième de ces mesures serait 1° La création d'un organisme unique, centralisant tous les services touchant la main-d'œuvre étrangère, fonctionnant sous le contrôle efficace des organisations syndi cales ouvrières françaises, avec le concours des représentants de travailleurs étrangers syndiqués 2° L'attribution du droit de contrôle aux organisations syndicales pour tout ce qui concerne l'introduction, l'embauchage, les conditions de vie et le renvoi de la main-d'œuvre étrangère. II nous paraît d'autre part urgent, en attendant la réalisation de ces mesures d'or dre général, que l'on s'efforce d'obtenir quelques modifications indispensables la réglementation de la main-d'œuvre étran gère, actuellement en vigueur. LIMITATION DE L'EMPLOI DE LA MAIN-D'ŒUVRE ETRANGERE. Comme suite la loi du 16 juillet 1932 sur la protection de la main-d'œuvre natio nale, un pourcentage de la main-d'œuvre étrangère, variant de 5 30 a été éta bli. Cette limitation n'a nullement contribué l'atténuation de la crise de chômage. Bien au contraire nous constatons que le nom bre des chômeurs s'est sensiblement accru, car chaque travailleur étranger renvoyé re présente pour l'économie une diminution d'au moins deux consommateurs. C'est pourquoi il est souhaitable que ce pourcentage soit supprimé, surtout dans les petites entreprises et dans les professions dans lesquelles les étrangers sont particuliè rement spécialisés. LE TRAVAIL DES FEMMES ET DES ENFANTS. Il ne suffit pas que le droit de travailler soit accordé, après mille difficultés, au chef de famille. Il faut aussi que ce même droit soit donné aux femmes et aux enfants de ces travailleurs, et cela indépendamment de la situation du chef de famille. Il faut surtout que tout enfant de tra vailleur étranger puisse apprendre un métier dès qu'il a atteint l'âge requis, sans se heurter aux restrictions du contrôle de la main-d'œuvre étrangère. CHOMAGE, DEPLACEMENT CHANGEMENT DE PROFESSION. Il faut donner la possibilité aux travail leurs étrangers en chômage de se déplacer d'un département l'autre pour la recher che du travail, sans demander au préalable l'autorisation de l'administration préfecto rale. Il faut que les chômeurs étrangers puis sent changer provisoirement leur profes sion, sans modifier leur carte d'identité. II faut surtout que les travailleurs in dustriels étrangers en chômage puissent être affectés aux travaux agricoles et forestiers, sans que cela leur fasse perdre leur droit la carte d'identité industrielle. Autre chose les travailleurs étrangers étant contribuables, tant l'Etat qu'aux communes et départements, il est inconce vable que l'allocation de chômage qui leur est accordée soit limitée la quote-part pré vue par l'Etat seulement. ASSURANCES SOCIALES ET VIEUX TRAVAILLEURS. II faut que les vieux travailleurs étran gers qui, en raison de leur âge, ne peuvent bénéficier des avantages de la loi sur les assurances sociales, soient admis l'assis tance publique ou aux bureaux de bienfai sance s'ils peuvent justifier d'un séjour assez prolongé en France. Il faut que le fonds de garantie prévu par la loi des assurances sociales pour les étrangers chômeurs ressortissants de pays avec lesquels la France a signé un contrat de réciprocité, soit étendu tous les tra vailleurs étrangers résidant en France depuis plus de cinq ans et assujettis aux assurances sociales. EXPULSIONS Un accord intergouvernemental a été si gné Genève le 30 juin 1928 et promul gué en France en février 1930. D'après cet accord (chapitre 7) il est recommandé que les expulsions et autres mesures ana logues soient évitées ou suspendues l'é gard des réfugiés russes et arméniens lors que celui qui en est frappé est dans l'im possibilité d'entrer régulièrement dans un pays voisin... il est recommandé que dans tous les cas les pièces d'identité ne soient pas retirées»... Il est urgent que cette recommandation soit appliquée tous les apatrides et réfu giés politiques sans distinction de pays d'ori gine. L'ACTION SYNDICALE. On a assez souvent reproché aux travail leurs étrangers de France de n'être pas assez nombreux dans les organisations syndicales. Nous comprenons ce reproche, mais nous considérons qu'il faut bien tenir compte du fait que les ouvriers étrangers n'étaient ja mais sûrs du lendemain et ne se rendaient pas l'évidence que seules les organisa tions syndicales pouvaient leur donner l'ap pui qu'ils désiraient. Mais maintenant ces mêmes travailleurs, dont la situation est plus ou moins stabi lisée, répondront certainement l'appel d'u ne organisation syndicale unifiée et armée d'un programme précis sur le problème de la main-d'œuvre étrangère. Ils viendront, sans aucun doute, grossir les rangs des orga nisations syndicales de France. Il faudrait pour cela qtfà côté de ce pro gramme de revendications l'organisation même de la propagande et du recrutement parmi les travailleurs étrangers soit suffi samment renforcée pour accomplir avec un maximum de succès la grande tâche qui se pose devant elle. L. ROSSEL. Journal Le Peuple, Paris. La Main-d'Œuvre Agricole Bulletin du Syndicat professionnel d'employeurs agricoles, constate qu'il se confirme de plus en plus que la main-d'œuvre agricole est insuffisante en nombre, ou trop inexpéri mentée pour mener bien les travaux bette raviers le rendement dépendant aussi bien en poids qu'en richesse sucrière des bette raves, c'est la valeur de la récolte elle-même qui est compromise. Ce ne sont d'ailleurs pas seulement les saisonniers, betteraviers ou autres, qui font défaut en ce moment et que les agriculteurs demandent en grand nombre. Ce sont aussi les travailleurs agricoles de toutes catégo ries qui, depuis le commencement des gros travaux et avec l'arrivée du printemps, se sont raréfiés au point que, dans la plupart des régions, il est maintenant impossible de trouver les travailleurs spécialisés ou les bonnes de ferme que nécessite la bonne mar che de l'exploitation. A la Douane Française. Café de la Bourse. Au Coq Gaulois. Café Moderne. Au Prophète. Estaminet du Bureau. Café-Restaurant de l'Epi de Blé. Café Français. Café de la Paix. Café de Belle-Vue. Hôtel du Sauvage. Taverne Flamande. Hôtel-Restaurant Alcide. Hôtel Terminus. Hôtel Continental. Hôtel-Restaurant Taverne Lilloise. Hôtel des Arcades. Au Brave Jean Bart. Café-Restaurant du Vingtième Siècis Café du Commerce. Hôtel LUTETIA. Hôtel-Restaurant Corion. Hôtel de Flandre.. Hôtel du Nord. Hôtel St Georges. Café du Centre. Hôtel Gambrinus BOURSE TITRES COUPONS CHANGE. 99 %NDERMARMEIK- Viïnes'-; mPUYB T

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