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LE SUD, dimanche 24 mai 1936.
8
Grâce une initiative heureuse et une
collaboration particulièrement appréciée, la
Ligue Nationale Anti-Tuberculeuse belge a
réussi installer un centre social et médical
pour la recherche et la prophylaxie de la
tuberculose pulmonaire l'Hospice civil
d'Ypres dans des locaux obligeamment mis
sa disposition par MM. les Membres du
Bureau de la Commission de l'assistanie pu
blique.
Les résultats de la lutte contre la tuer-
culose pulmonaire durant ces dernières an
nées nous permettent de nous faire une idée
de l'étendue du fléau que les dispensaires
doivent combattre et du succès toujours
croissant de leur activité. Quoique nous
puissions nous réjouir du fait de la dimi
nution de la tuberculose, elle reste néan
moins la plus terrible des maladies sociales.
Elle exige chaque année environ 10.000
victimes en Belgique.
Pour comprendre toute la signification
d'un pareil chiffre, il vous faut supposer
que chaque année presque la totalité de la
population d'une ville comme Ypres en est
fauchée. Cela signifie également qu'en Bel
gique il y a 70.000 tuberculeux dont beau
coup se font traiter mais parmi lesquels
on grand nombre ne se soignent pas car la
maladie se déclare souvent sans qu'elle
cause le moindre soupçon. Elle s'accroît
lentement elle est seulement reconnaissa-
ble des symptômes que seul le médecin
est même de découvrir elle peut attein
dre un stade aigu sans que le malade y
fasse sérieusement attention il croit être
victime d'une grippe prolongée.
C'était le glorieux titre du savant alle
mand Robert Koch d'avoir pu démontrer
que la tuberculose est de nature microbienne
et que par conséquent un malade peut in
fecter une personne saine. Il démontra que
le microbe peut se fixer dans différents or
ganes et peut de cette façon provoquer plu
sieurs affections, entre autres la méningite
tuberculeuse, la péritonite, etc..., toutes
différentes d'aspect mais de nature identi
que. Du point de vue social la tuberculose
pulmonaire est la pire de ces affections.
Elle est grave parce qu'elle est si fréquente
et cause du grand nombre de microbes
dans les crachats des malades, ce qui occa
sionne facilement l'infection de leur entou
rage si des soins particuliers ne sont pas
pris.
Les dévastations causées par la tubercu
lose ont exigé des administrations publiques
et de l'initiative privée un combat éner
gique contre ce fléau. Cette action fut
commencée il y a 40 ans et présent le
pays dispose de Sanatoria, de Colonies, de
Préventoria, et de dispensaires toutes ces
installations ont le même but diminuer
en notre pays le nombre de décès causés
par la tuberculose.
Le Sanatorium est une institution qui ac
cepte les malades qui jadis furent soignés
ou dans des services spéciaux des hôpi
taux ou chez eux. Le Sanatorium doit être
situé dans une contrée saine et doit, autant
que possible être entouré de paysages agréa
bles. Son but est la guérison ou l'améliora
tion durable des tuberculeux c'est surtout
la tâche du phtysiologue armé des appareils
oue la science moderne lui offre en fait
de tuberculoses pulmonaire, notamment en
ce qui concerne l'examen et l'immobilisa
tion des poumons (par le pneumothorax).
Cela n'est pas le but unique des Sanatoria
le malade y adopte des habitudes de pro
preté et y prend certains soins qu'il con
tinuera appliquer une fois retourné au
sr.iu de sa famille.
Quoique les Sanatoria aient déjà refusé
des malades qui étaient trop atteints, ils
acceptent présent des tuberculeux grave
ment atteints, condition que le cas ne
soit pas irrémédiable. Ce résultat est dû
au fait que par la méthode de traitement
par pneumothorax, etc... le chirurgien in
tervient également cette intervention chi
rurgicale permet au docteur de traiter un
grand nombre de malades qu'auparavant
on croyait perdus.
Aujourd'hui il y dans notre pays 26
Sanatoria avec un total de 3.170 lits, où
pas moins de 7.730 malades ont été soi
gnés en 1935 dans les meilleures condi
tions et avec des résultats très encoura
geants.
A côté des Sanatoria, la lutte contre la
tuberculose exige également des installa
tions qui ont pour but d'empêcher que la
maladie pourrait éclore chez des enfants
hérédité douteuse ou déjà légèrement at
teints de la bacille Koch. Ce sont les Pre-
ventoria.
Les enfants placés dans les preventoria
ont besoin d'un contrôle sévère et continu.
Ils sont soumis au régime interne. Le sé
jour dans un préventorium exige une cer
taine durée, une période d'observation d'au
moins trois mois, éventuellement doubler.
Mais vu que les enfants placés dans des
préventoria sont obligés d'aller l'école
et que leur développement corporel et in
tellectuel nécessite une attention spéciale,
le préventorium doit organiser un ensei
gnement et des exercices propres encou
rager leur développement corporel et in
tellectuel. Les préventoria sont donc des
institutions médicales et pédagogiques si
tuées le plus souvent près de la mer, où les
conditions climarologiques sont les plus fa
vorables.
A part cela il y a encore des Homes
pour la sauvegarde de l'enfance, réservés
aux enfants sains dont les parents sont des
tuberculeux ou qui vivent dans un foyer
atteint par la maladie. Le but de ces ho
mes est -de préserver les enfants de l'in
fection. Ils prennent les enfants dès leur
plus tendre enfance ,si possible immédiate
ment après leur naissance et ils les gardent
aussi longtemps que le foyer d'infection
existe. Les résultats obtenus par l'applica
tion de ces principes sont excellents et il
est probable que les statistiques vont encore
s'améliorer lorsque le sérum B. C. G. sera
employé sur une plus vaste échelle la
naissance des enfants qui vivent dans l'en
tourage des malades. Telle est la raison pour
laquelle l'action pour la protection de l'en
fance complète la prophylaxie générale dont
le dispensaire est le principal instrument.
Son programme consiste rechercher et
aider (dans la limite de ses propres moyens)
ceux qui ont été reconnus tuberculeux
l'examen médical.
La naissance du dispensaire en 1900
(sans aucun subside gouvernemental) fut
très modeste. Lentement l'œuvre prit de
l'extension, reçut la sympathie du public,
gagna la confiance des malades et se déve
loppa progressivement. En 1914 il y avait
25 dispensaires sous la direction de la Li
gue Nationale Anti-Tuberculeuse belge. Au
jourd'hui leur nombre atteint 104. Ils ont
joui de toutes les sources des progrès ré
cents. Chaque dispensaire a son laboratoire
ou peut faire appel un laboratoire pour
examiner soigneusement les crachats. La
radiologie est devenue un élément indispen
sable pour le diagnostic de la tuberculose.
45 Dispensaires possèdent des installations
radiographiques. En ce. qui concerne le per
sonnel, un nouvel élément est venu s'ajou
ter l'infirmière-visiteuse. Nos 104 dispen
saires sont assistés de 140 infirmières-visi
teuses, qui outre les visites rendent de
nombreux services dans les consultations
médicales. Ceci montre toute l'importance
assigner au rôle joé par les infirmières-vi
siteuses dans la lutte contre la tuberculose.
Réjouissons-nous du fait que grâce au
nouveau dispensaire Ypres une nouvelle
collaboration nous sera bientôt donnée. Il
convient de rendre hommage la générosité
et la perspicacité de la Commission de
l'Assistance Publique Ypres et de l'au
torité communale qui comprennent si bien
les besoins de la population et ont rendu
possible la première partie de l'organisation
en mettant la disposition du dispensaire
les locaux et l'installation radiologique. Les
nécessiteux de notre ville connaissent déjà
le chemin du futur dispensaire. La sympa
thie de tous les mutualistes du pays offre
au service prophylaxique un champ d'action
étendu leur collaboration sans réserve
prouve que tous comprennent le caractère
absolument neutre du dispensaire. C'est là
un point primordial pour l'oeuvre.
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