Tout au GAZ! gaz de houille
BUTAGAZ
A la Bêche d'Or
LE SUD, dimanche 7 Juin, 1936
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29, RUE DE LA LYS, 29
COURTRAI
Représentant
GODIN, CINEY, HECLA, MAR
TIN, TAMINES EN JUNKER.
202252^2
coup, ne2 nez, avec le peintre.
Grobel avançait sa rencontre, il se
permit de l'aborder respectueusement, il est
▼rai, mais tout aussi décidé profiter d'une
Occasion peut-être unique.
Marguerite se défendit d'abord de le con
naître, mais de manière le faire comprendre
>que son désir était de lier connaissance.
D'ailleurs comment résister la voix
douce qui vante la beauté de votre chevelure
comme une mate soie jetée sur les épaules.
Et vos yeux, damoiselle Vos grands
yeux noirs immenses ,dont le regard prit
mon cœur tout entier. Permettez-moi de
vous le dire enfin je vous aime éper-
duement, comme un fou, sans espoir. Je
tous jure...
Que ne lui jura-t-il pas, le malicieux,
en cette heure languide, alors que sur les
prés, sur les champs au sommeil, se levait,
perte de vue, un fin brouilard de soie
mauve, montant l'assaut des peupliers
frissonnant au vent du soir.
Ils s'en revinrent tous les deux, dans la
brume, où sanglotait une tintinabulante clo
chette. La chanson argentine se faisait p'us
distincte tandis qu'ils se rapprochaient de
la ville. Ils se séparèrent la porte de la
cité. Lorsqu'il lui demanda une dernière
fois si elle l'aimait en retour, Marguerite
fit non d'un signe de tête, tout en di
sant oui d'une voix si fluette, qu'il fal
lait être un vrai tentateur pour comprendre
«que la victoire était remportée.
Grobel résolut alors d'enlever la jeune
fille, quitte la délaisser après qu'elle lui
s«rait révélé son secret. Il convint d'une
très prochaine rencontre, où l'on délibére
rait sur la conduite prendre.
Mais le lendemain, le souvenir de Gro-
:bel étant revenu dans la pensée d'Hubert,
•Celui-ci s'indigna de ce que ce maudit bar
bouilleur avait eu l'audace de lui demander
la main de sa sœur.
Marguerite s'exclama alors avec impru
dence
Tu ne m'avais rien dit de tout
cela
La harangue d'Hubert s'en trouva coupée
net. Il fixa Marguerite un long moment,
la vit rougir comme prise en faute, il se
contenta de hocher la tête
Ah Fort bien
Durant les deux jours qui suivirent, la
maisonnée fut mise sens dessus dessous, par
les préparatifs fiévreux d'un départ préci
pité.
Marguerite n'eut pas l'occasion de faire
parvenir le moindre petit billet celui
qu'elle considérait comme un amant, dans
le fond de son cœur. Il fallut quitter les
daines de Hollande, toutes fleuries de tu-
ipes, entre les canaux qui s'étiraient comme
des fils d'acier. On gagna les Flandres.
Tandis qu'Hubert se fixait Gand, le
bon Duc Philippe s'attachait Jean, dans sa
bonne cité de Bruges, en qualité de peintre
et varlet de chambre avec honneurs, pré
rogatives, et franchises, libertés, droitz,
prouffis et esmolumens accoutumez. C'est-
à-dire que Jean Van Eyck occupait une
gentille demeure, munie d'un grand atelier
tout rempli de vastes toiles. Marguerite
peignait côté de son frère, auquel elle
s'était jointe, car depuis ce moment elle
avait pris Hubert en grippe. La jeune fille
réunissait autour d'elle quelques enfants de
grands bourgeois, et leur montrait l'art si
difficile de peindre.
Les jours s'écoulaient, tandis que les ca
rillons aux voix mélodieuses, emportaient
les heures, une une, dans un rythme de
pavane.
Le soir venu, Marguerite se retirait dans
sa chambre, dont la fenêtre grand balcon
ouvragé, s'ouvrait sur un des plus beaux
lacs de la Venise du Nord.
Jean idolâtrait sa sœur. Il souffrait de
la voir si souvent triste et lointaine. Il écou
tait cette pauvre voix lasse, qu'il ne recon
naissait pas, gourmander les écoliers espiè-
gles.
Mais le plus souvent emporté par ses
propres rêves de beauté, Jean ne pensait
qu'à ses œuvres merveilleuses ,nées sous
ses doigts de magicien. Il s'arrêtait de pein
dre un instant, pour prendre du champ,
afin de mieux mesurer les proportions de
son œuvre puis il se remettait bien vite
l'ouvrage, impatient de voir surgir du
néant les figures altières qu'il semblait de
viner sous la trame.
Certain jour, pourtant, il eut une surprise,
presqu'un éblouissement de joie. En ran
geant ses pinceaux, Marguerite s'était mise
chantonner.
(A suivre.)
Géo d'ACONIT.
Groeninghe, le 31 mai, 1936.
II
Nous voici arrivés Groeninghe, derniè
re étape de notre passage en Hollande. A-
près avoir parcouru le pays en tous sens
pendant près d'un mois, je voudrais résu
mer les quelques observations recueillies,
afin d'en tirer les conclusions qui s'impo
sent, et attirer l'attention de nos dirigeants
sur la possibilité,je dirais même la nécessité
de reserrer nos relations amicales et commer
ciales avec nos voisins du nord. Et tout
d'abord au point de vue touristique qu'y
a-t-il de fait Rien, ou presque rien...
Tout est donc organiser.
Le Hollandais nous semble un proche
parent avec lequel nous n'entretenons que
des relations strictement nécessaires, conven
tionnelles. Nous préférons des amitiés plus
bruyantes, et lorsque nous nous décidons
voyager nous visitons d'habitude les en
droits montagneux, les villes mouvementées.
Nous recherchons le bruit, l'agitation mê
me fiévreuse. Nous sommes partis pour pren
dre du repos, et rentrons souvent plus fa
tigués qu'au départ. Est-ce bien nécessaire
Pourquoi n'irions nous pas de temps autre
chercher le calme, la tranquillité chez nos
voisins du nord. Ici, chaque ville a ses pro
menades, ses parcs merveilleux, ses petits
coins charmants, ses monuments anciens et
historiques. La vie y est plus coûteuse que
chez nous. Oui mais en s'y prenant adroite
ment il y a moyen de s'en tirer relativement
bon compte. Mais c'est ici que doit inter
venir la publicité touristique.
Il ne suffit pas de faire apposer des affi
ches dans les gares et autres endroits publics
Chaque ville doit organiser sa publicité tou
ristique. Point important et difficile a réali
ser si l'on veut arriver un résultat positif.
Il faut faire passer des films documentaires,
organiser des conférences, profiter de toute
occasion utile pour se faire connaître. L'ar
gent doit être employé judicieusement, et
et ne doit pas venir exclusivement des admi
nistrations communales, mais également de
ceux qui en retirent un bénéfice direct hô
teliers, cafetiers, magasins de détail, de sou
venirs, de tabacs, d'articles de toilette etc.
Et ceci s'applique tant aux villes belges
que néerlandaises.
Le Hollandais, lorsqu'il s'est rendu une
première fois en Belgique, y retourne avec
plaisir. Combien de visiteurs m'ont dit
Nous avons visité la Belgique l'année der
nière, lors de l'Exposition nous ignorions
que votre pays était si beau et puis tout
y est si bon marché, nous y retournerons.
Nous devons donc attirer ceux qui n'y
sont pas encore venus ceux qui ne nous
connaissent pas. Car ne nous faisons pas
d'illusions. Ne croyons pas que notre proche
parent éprouve d'instinct une sympathie pro
fonde ou une amitié spéciale pour nous.
Nous l'avons trop délaissé. Il ne nous con
naît pas.
Le Hollandais visitant la Belgique, y trou
vera inévitablement des produits qui lui sont
étrangers et qu'il voudra se procurer lors
qu'il sera rentré chez lui. L'industriel re
cherchera ce qu'il ne peut fabriquer, et
ainsi, par le tourisme se développera in
évitablement notre commerce et notre in
dustrie l'étranger.
Et ceci nous porte dire quelques mots
concernant nos relations commerciales, in
dustrielles.
Comparons d'abord la situation respective
des deux peuples.
Le Belge est appauvri par les dévalua
tions successives, et cependant il vit, il pro
duit, il gagne de l'argent, le chômage est
en régression le coût de la vie y est rela
tivement peu élevé.
La Hollande est un des seuls pays où
la monnaie ait gardé toute sa valeur. Peut-
elle se vanter d'en tirer des avantages
Tout est cher, la terre, la construction, l'ali
mentation principalement. Pas de monde
dans les cafés, les restaurants ce luxe est
réservé quelques privilégiés. L'ouvrier, le
petit bourgeois gagnent juste assez pour
nouer les bouts, pas plus. Alors il s'oc
cupe de jardinage et le dimanche, il fait
des excursions vélo. Car ici tout le monde
roule vélo. C'est effrayant ce qu'il y a
de vélos en Hollande Et puis, faire une
promenade vélo, cela ne lui' coûte pas
un cent.
Si chez nous le chômage est en diminu
tion, ici il n'en est pas de même. Sut
9.000.000 d'habitants, près de 500.000 chô
meurs. Tous gens qui par conséquent ne
dépensent pas. Le commerce intérieur s'en
ressent forcément. Le chômage provient en
grande partie de la crise que traverse en
ce moment la construction maritime. Près
de 50 du chômage.
Les Indes Néerlandaises sont le principal
débouché pour l'exportation. Ici également
existe un grave danger. Les industriels hol
landais trouvent chez les Japonais une con
currence formidable. Ceux-ci s'infiltrent de
plus en plus aux Indes ,et inondent le pays
de leurs produits des prix impossibles
concurrencer.
Il leur faut donc d'urgence chercher d'au
tres débouchés.
Pourquoi n'arriverions nous pas nous
entendre
N'y aurait-il moyen d'étudier la possi
bilité d'échanges plus grands entre nos deux
pays
Je ne prétends pas avoir compétence pour
résoudre ce problème, mais en y mettant
un peu de bonne volonté de part et d'autre,
je suis persuadé que nous arriverions rapide
ment une solution favorable.
Une première étape vient d'être franchie
par le premier Train Exposition Internatio
nal. Nous sommes venus montrer notre pays,
les beautés de nos cites, l'activité de nos
industries. Nous sommes venus renouer con
naissance avec notre voisin direct.
Le peuple hollandais s'est montré au
début méfiant, distant, puis peu peu, nous
a rendu visite, s'est intéressé notre fabri
cation, notre effort, ainsi qu'à notre ini
tiative. Il applaudit l'idée de renouer des
relations plus intimes avec la Belgique.
La preuve en est, que plusieurs centaines
de demandes d'achat, de vente, de représen
tations ont été enregistrées. De tous, una
nimement nous recevons des félicitations
enthousiastes ,des encouragements
Si nous pouvions vendre les articles ex
posés au Train, il y a longtemps que nous
serions rentrés vide en Belgique.
Qu'on ne vienne plus dire qu'il n'y
pas moyen de réaliser des échanges com
merciaux plus étroits entre la Belgique et
la Hollande.
Nous avons fait le premier pas, nous
avons ouvert la porte, nos industriels,
nos chambres de commerce, nos diri
geants de veiller ce qu'elle ne se referme
plus.
L'Excelsior courtraisien remporte une vic
toire facile contre le Tennis Club d'Aude-
narde.
Ce fut sous une pluie battante que se
fit la présentation des joueurs et malgré la
bonne volonté de tous on envisageait forte
ment de remettre le match une date ulté
rieure, heureusement le soleil se souvint, un
peu tard, qu'on était fin mai, et nous per
mit de finir en une après-midi les ren
contres de la journée.
Geers qui jouait premier homme, en l'ab
sence de Vereecke, se fit presque ramasser
par Vandendooren qui doit son beau résul
tat une légère foulure du pied et la
trop grande générosité du Courtraisien, gé
nérosité qui aurait pu coûter la victoire
ce dernier.
Belpaire, après avoir hésité longtemps
trouver la bonne carburation, pr^nd un
départ foudroyant et termine par un 6-0
bien mérité.
Pour sa rentrée, Bevernage non entraîné
se fait battre par Gamiers.
Après avoir mené 5-2 au lr set le Cour
traisien s'effondre littéralement et n'offre
plus guère de résistance son adversaire.
Le match J. Lagae-Hellin vit une lutte
très serrée et disputée jusqu'au dernier point
l'Excelsiorman plus régulier et plus rapide
l'emporta finalement.
Lawaese en méforme se laisse vaincre par
P. Garniers après une explication en mm
longs sets.
Le dernier simple voit une 4e victoire de
l'Excelsiot, Doutreligne, remplaçant A. La-
gae battant Planchon.
Ce fut la paire Bevernaege-Doutreligne
qui acquit la victoire l'Excelsior en bat
tant en trois sets et rapides Hellin-Plan-
chon et donnant ainsi leur Club la 5e vic
toire.
Suivant le bon exemple le lr et le 2e dou
ble terminèrent en 4 sets et amenèrent en
core deux points leur Club. L'Excelsior
termina ainsi sa journée par 7 victoires 2,
18 sets 8 145 jeux 114.
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