Léon Grillet VaNDEBMARLICRC LE SUD, dimanche 14 ju'n 1936 i ABONNEMENT 18 francs français. Un ordre religieux disparu LES CAPUCINS DE BAILLEUL. par VAN BELLE. NATION PURE, NATION FORTE RICHESSES ARTISTIQUES DE FLANDRES. CREDIT FONCIER DE BELGIQUE. 1835. EMISSION D'OBLIGATION S FONCIÈRES. PRETS HYPOTHECAIRES Agences BANQUE DE LA SOCIETE GENERALE DE BELGIQUE CHERCHEZ-VOUS être bien servi pour vos légume* primeurs, fruits, fleurs, bouquet* gerbes et garnitures de table Adressez-vous alors en toute con fiance Jacques VEYS La chaire de l'église de Winnezeele Agent de change correspondant près la Bourse de Bruxelles. 31, RUE DE MENIN, YPRES Téléph. 144 Bureau ouvert le dimanche pendant la saison LA JOURNEE DU SOUVENIR AU MONTS DES CATS. f LE SUD DANS LE NORD Les Pères capucins vinrent se fixer Bail- leul en 1628, la demande pressante de l'avoué du corps échevinal et des habitants. Ils occupèrent d'abord au bas de la rue de Méteren une maison que leur offrit le chanoine Coorenhuyse. L'année suivante on leur donna un terrain spacieux et agéable- ment situé près de la place, l'ancien marché aux poissons, qui a donné son nom la rue des Poissons, aujourd'hui rue de Cousse- maker. C'est là qu'ils édifièrent leur cou vent, sur l'actuel emplacement de la Caisse d'Epargne. Le curé Charles Blomme, posa la première pierre de l'église en 1631, au nom de Jean Van den Halle, seigneur d'Ar- nèke, considéré comme le fondateur de cette maison, cause des nombreux bien faits dont il l'a comblée. Dans cette église on vénérait les reliques des martyrs thé- bains elle était placée sous le patronage de St-Boromée. Les capucins se chargeaient spécialement des soins donner aux per sonnes atteintes de maladies contagieuses, et la peste de 1646 et 1647 leur donna l'occasion de prouver leur dévouement, rap pelé dans un vitrail de notre église St- Vaast. Le couvent des capucins était alors la seule construction de la rue qui fût em pierrée seulement en 1649. Le plan de Bail- leul par Sanderus, tracé cette époque, que l'on peut consulter au Musée de Puydt, salle du premier étage, côté rue, nous montre cet aspect particulier de Bailleul. premier étage, côté me, nous montre cet aspect particulier de Bailleul. L'établissement faillit brûler lors de l'in cendie de 1653, quand les français, conduits par le duc d'Elbeuf, gouverneur de la Bas- sée, vinrent saccager la ville. Un témoin ocu laire raconte ainsi cet événement Le 8 août 1653, les français vinrent au nombre d'environ 1.000 hommes, sous la conduite du duc d'Elbeuf, et mirent le feu 1 Bailleul en Flandre. Près de quatre cent cinquante maisons furent réduites en cendres, parmi lesquelles le couvent des Sœurs-Noi res. Les mes qui brûlèrent furent celles des Moulins, du Sud, de Méteren, le Papestraet, la me de l'église, le Marché, sauf cinq mai sons, parmi lesquelles la Maison de Ville et celles qui donnaient sur le Royaert, les deux tiers de la me de Lille, etc... «Le couvent des capucins et l'église des Jésuites furent protégés. La me des Capucins, aujourd'hui me Moeneclaey fut percée après cet incendie. Trois ou quatre Wallons commencèrent bâtir et c'était la seule me de Bailleul où l'on entendait parler le français. A la suite de ce sinistre le peuple était furieux et irrité. Un français était resté en arrière de l'armée on le fit se confesser et on le ma. D'autres sonnaient la cloche •que l'on sonne habituellement au renouvelle ment des autorités municipales. Certains ac coururent, d'autres au contraire prirent la fuite, pensant que l'ennemi était de retour. On était aussi mécontent du Magisrat et des échevins que l'on traitait de pouil leux, de gardiens de nuit et de mendiants Le 16 août 1657, les français vinrent de Montmédy, qu'ils avaient pris, Bailleul, par surprise, par la me de Lille. Cent cin quante cavaliers se répandirent en ville et se montrèrent très affables avec les bour geois. Effrayé cependant, le peuple se sauva dans les couvents. Près du parloir des Pères Capucins, il y eut nombre de femmes et d'enfants écrasés et foulés aux pieds, entr'au tres l'enfant de Pierre Bernaert, qui en mou rut. Voyant la terreur du peuple, les ca valiers prévinrent qu'ils n'étaient venus que pour piller. Ils emballèrent toutes sortes d'objets et de bijoux et dépouillèrent nom bre de personnes jusque la chemise. Ils com mencèrent alors tirdr et beaucoup de gens furent blessés certains moururent. (A suivre Depuis quelques années une vague parti culièrement importante de publications or- durières déferlait sur notre pays. On esti mait quarante mille le nombre d'exem plaires de revues obscènes pénétrant chaque mois sur notre territoire. L'opinion publi que, émue juste titre, consciente du dan ger représentant pour la jeunesse et pour toute la population honnête du pays, la dif fusion de ces insruments de propagande im morale, réclamait grands cris des mesures efficaces de protection. Les ministres des Transports, usant de leur droit, avaient in terdit l'accès des chemins de fer un grand nombre de publications. D'autre part une loi réprimait l'exposi tion des images indécentes et des objets ca pables de frapper l'imagination des enfants. Le spectacle offert par les devantures des librairies de nos grandes villes démontrait cependant avec éloquence l'insuffisance cri ante des mesures prises ce jour. La loi du 11 avril 1936 permet au Gou vernement d'interdire en Belgique l'entrée de certaines publications étrangères obscènes. Elle punit d'un emprisonnement de huit jours six mois et d'une amende de 26 500 francs ceux qui auront importé des publications pareilles, en vue de la distri bution et du commerce, de même que ceux qui auront vendu, exposé en vente ou dis tribué une de ces publications. Celles-ci se ront dans tous les cas saisies et confisquées. On se souvient de la campagne vigou reuse menée pendant une année, sous la de vise Nation Pure, Nation Forte par l'As sociation Catholique de la Jeunesse Belge (A. C. J. B.), l'issue de laquelle Pierre Harmel, le Président général, alla dépoesr au Palais Royal 50.000 signatures de jeunes Belges, priant Sa Majesté d'écouter la voix de la jeunesse, son désir de vivre pure et de voir la propreté conserver ses droits. L'appel de l'A. C. J. B. n'a pas été vain. Elle se réjouit de voir par la promulgation de la loi récente, apporter une assurance nouvelle au maintien des mœurs saines de notre pays. Société Anonyme constituée en Intérêt 4 net de tous im pôts présents et futurs. Les obli gations émises par cette Société centenaire et patronnée par la Société Générale de Belgique constituent un placement de toute sécurité. Taux et conditions avantageu ses. La Société ne prête que ses propres capitaux. précédemment Banque de Cour- trai et de la Flandre Occidentale, Blankenberghe, Comines, Dix- mude, Knocke s/Mer, Menin, Nieuport, Poperinghe, Roulers et Ypres. La Butte WARNETON Le Comité Flamand a récemment rendu visite l'église de Winnezeele dont la chaire elle seule vaut d'être admirée. Cette chaire est un remarquable tra vail de sculpture sur bois de chêne da tant des premières années du XVIe siècle et provenant de la cathédrale d'Ypres. La cuve est de forme hexa gonale et sur chacun des panneaux est finement sculptée en bas-relief une scè ne se rapportant l'enseignement des vérités de la foi. L'origine du transport dans la pa roisse de cette œuvre magnifique est assez curieuse pour être rappelée. Avant la révolution, en 1804, M. Carton des Tourelles, qui avait acquis, en 1 776, la Seigneurerie de Winnezeele d'une Comtesse de Mérode, née prin cesse de Rubempré, et qui était venu résider Ypres, offrit d'envoyer l'é glise de son ancienne paroisse, une chai re paraissant en assez mauvais état re léguée dans un coin de la cathédrale, dédiée Saint-Martin comme l'église de Winnezeele. Le curé s'empressa d'accepter ce vieux meuble qui fut adossé l'un des pilliers de la nef du milieu du côté de l'Evangile. Mais il était dépourvu d'es calier, de sorte que pour y accéder, le curé n'eut, pour le moment, d'autre res source que de se servir d'une échelle. Ce ne fut qu'en 1 844 que la chaire rut confiée un sculpteur d'Eecke pour être complétée et quelque peu restaurée. Le curé d'Eecke de cette époque était un fin connaisseur. Il offrit son con frère de Winnezeele d'échanger cette chaire contre une autre toute neuve et mille francs de plus. Le curé et le maire de Winnezeele eurent la sagesse de re fuser le cadeau. Si l'on excepte encore l'abat-voix de forme plate et pans coupés, qui est du XVIIe siecle et ne s'harmonise pas avec le reste, on peut considérer la cuve de la chaire comme un; spécimen très rare du travail des artisans flamands d'autre fois. La chaire est montée sur quatre sup ports d'angle, entre chacun desquels court un arc en anse de panier garni de deux gros fleurons et sur un pilier du centre moulures s'épanouissant jus qu'aux bords. Les quatre montants sont garnis de statuettes, de même qu'aux angles des habitacles contiennent des figurines, re présentant les quatre évangélistes. Sur les cinq panneaux visibles de la cuve sont sculptés des bas-reliefs en re trait assez profond dans un encadre ment d'où se détache, la partie supé rieure, un motif trilobé. Une légende en caractères gothiques BOURSE TITRES COUPONS CHANGE. indique la scène représentée dont on peut admirer la fois l'exécution, le groupement et le mouvement des per sonnages. on y voit la Prédication de Saint-Jean, Moïse recevant au Sinaï les tables de la loi, le Sermon sur la mon tagne, Saint Paul s'adressant aux Juifs et la Prédication de Saint Pierre en cos tume de franciscain ou de dominicain, ces deux dernières scènes marquées, semble-t-il, de la signature de l'artiste, un petit chien, son nom flamand signi fiant le chien ou Lequien. La Ligue Canadienne Française du Souvenir, fondée en 1930 pour perpé tuer la mémoire des soldats canadiens, et alliés tombés autour du Mon-des- Cats, a organisé le dimanche 7 juin, une manifestation dont le général Weygand avait accepté la présidence. On sait que sur le mur de clôture du monastère du Mont-des-Cats, ont été érigées des plaques commémoratives en mémoire de sombreux soldats cana diens tombés au cours de la guerre dans notre région. La plus importante porte des ins criptions de circonstance et lés noms des membres du Comité. Douze autres plaques, ornées de la feuille d'érable symbolique et de la devise de la pro vince de Québec Je me souviens portent les noms des principaux com bats où ce sont illustrés les canadiens, tels qu'ils se trouvent inscrits dans la chappelle du Souvenir la tour de la Paix et au parlement, Ottawa. Ce sont Passchendaele, Festubert, Cour- cellette, Somme, Côte 70, Amiens, Mont-Saint-Eloi, Cambrai, Valencien- nes, Arras, Vimy, Ypres. Le Comité de la ligue du Souvenir a décidé de créer un jardin tout le long du mémorial. La longueur totale de l'emplacement est de 86 mètres sur 20, dans la plue grande largeur. Au pied de chaque plaque est prévu un massif de rosiers, entouré d'un dal lage et séparé du voisin par une pelouse entourant un if. Une allée de 2 m. 50 de largeur court dans toute la longueur. Des parterres de rosiers, des buis-boules, sont symé triquement disposés entre les plaques. Enfin des arbres jalonnent la vaste pelouse qui complète l'ensemble dont l'aspect général est des plus agréables. Une murette protégera ce jardin qui sera placé sous la sauvegarde du pu blic. Nul doute que pèlerins et touristes respecteront les consignes et éviteront d endommager même involontairement cette création qui mérite d'être particu lièrement garantie. I 29 GrtXNG»: PLACE ■V YPRES -, L

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