I 1 Les bleus de la Chambre! Lei 4P heures Un bon client. Avis aux Politiciens. 3e ANNEE No 27 I Hebdomadaire 50 cent. le numéro. DIMANCHE 5 JUILLET 1936. Poux cu'une nation soit, il faut qu'une solidarité nationale existe et qu'elle se cris- mllise dans la volonté du pouvoir. ABONNEMENT 1 AN 20 FRANCS Direction-Admiiustration Ch. van RENYNGHE, 19, rue Longue de Tbourout, YPRES. Compte-chèques postaux 1003.43. Nos aînés liquident le passé pendant que nous construisons l'avenir. Le lendemain de la rentrée des Chambres, nous rencontrons un Mon sieur respectable. Il nous dit: «Mais que font les rexistes? Il n'y a rien de changé au Parlement On s'attendait au moins des bagarres. Et ils se sont sagement assis leur place Seconde journée. Incidents Un second Monsieur respectable nous dit Les rexistes sont des voyous Est-ce cela travailler, faire de besogne utile A quoi servent ces interrup tions Ce ne sont que des démolis seurs. Discours de Leruitte, fort bien fait et plein de bon sens. Un jeune se pré cipite sur Encore des discours II ne nous faut pas de discours, mais des ac tes. Les députés rexistes s'imaginent-ils donc qu'ils vont convaincre des vieux parlementaires par des paroles. Il faut taper dessus. Le Docteur Hertoghe ne peut s'em pêcher de déclarer que les gouvernants ont compté parmi eux des pourris. Mais cette déclaration trop franche est ré tractée la demande du Président de la Chambre. On nous accoste: «Voyez- vous les rexistes Ils n'ont pas le cou rage de leurs opinions. Acculés, ils se dégonflent. Ils n'osent pas maintenir leurs accusations. C'est piètre, et il ne valait pas la peine de crier si fort pour prendre, ensuite, la tangente Sindic se fait expulser pour avoir traité Bovesse de pourri Ce sub stantif provoqua un orage la Cham bre. Quand on insulte le Roi, le pays, l'armée quand on se permet les pires mufleries après la mort du Roi Albert ou de la Reine Astrid quand un com muniste émet les propos les plus ré volutionnaires, cela provoque un sim ple incident. Mais traiter Bovesse de pourri au lieu de lui dire im bécile c'est intolérable. Expulsion. Le Monsieur respectable qui repro chait aux rexistes leur sagesse du premier jour, hausse les épaules Tout le monde sait se faire expulser Ce n'est pas bien malin. A quoi cela servira-t-il quand ils auront été expulsés tous les vingt-ef-un Les séances suivantes sont houleuses. Les syndicats ayant perdu le contrôle de la masse ouvrière essayent de le reprendre en tendant des diversions faciles. Les ouvriers n'ont pas de tra vail on leur offre des congés payés. Ils n'ont pas un salaire vital on leur donnera 40 heures de travail au lieu de 48. Mais avec quel salaire Pour dégonfler ce ballon les rexis tes déposent un amendement, qui prou vera que les 40 heures n'étaient qu'un piège de démagogues. La réponse est formelle. Ils sont en aveu. Mais les esprits pondérés et bien-pen sants déclarent Quelle horreur Quelle démagogie de la part des rex istes Honte scandale, voilons-nous la face. D'ailleurs rien de constructif chez les rexistes n'est-il pas vrai Même le discours de Legros et celui de Wijns. Legros a démontré que le défaut des gouvernants est d'arriver toujours trop tard avec des censures fragmen taires, inefficaces. Ils empêchent mo mentanément le navire de sombrer. Ils sont conduits par les événements Le gros déclara instamment C'est un problème de synthèse qui se pose. Le problème économique et social est un tout qui doit être envisagé comme tel. Sans doute y a-t-il des ré formes qui se conçoivent isolément et auxquelles d'ailleurs tout le monde ap plaudit, mais le problème fondamental n'admet pas de solution partielle. Ainsi donc au caractère incomplet de cette déclaration, s'ajoute celui de l'incohé rence. Ce n'est pas un tout guidé par une idée directrice. On y voit tout la fois une proposition d'immédiate sa tisfaction en faveur des ouvriers qui me fait dire que le gouvernement agit quand la générosité lui est imposée. Au contraire, pour les classes moyennes et la classe agricole, on parle vaguement de lois futures, la porte est largement ouverte la consultation des organisa tions professionnelles. Il est vrai que ces classes intéressantes ne sont pas en grève. Votre déclaration est enfin le reflet de l'instabilité. Il y a deux mois, 187 députés étaient dans cette chambre il y a six semaines, c'était 202 et vous proposez la réduction 150, 125, que sais-je On nous habitue cela depuis longtemps. Une année c'est la déflation, l'autre année l'inflation. Une autrefois le Parlement conserve toutes ses pré rogatives après, ce sont les pouvoirs spéciaux avec une sorte de dictature oli garchique. On propose aujourd'hui une mixture dont on détermine difficile ment les éléments de mélange un ren forcement de l'exécutif, le parlement avec ses prérogatives, de l'acrobatie juridique sur les textes constitutionnels, mais dans tout cela on discerne mal la part qui revient chacun et la limite des pouvoirs de l'un et de l'autre. N'est-ce pas une analyse parfaite des vices du régime Et le discours de Wijns était-il donc une œuvre de dé molition, ou bien une sobre et calme critique du discours du Premier Mi nistre. N'en retenons que ce passage con cernant notre politique extérieure Les gouvernements précédents n'ont rien fait de réellement effectif. Nos représentants l'étranger sont totale ment insuffisants au point de vue com mercial. Nos ministres des Affaires étrangères n'ont jamais fait valoir d'une manière énergique auprès de nos an ciens alliés, l'obligation dans laquelle ils se trouvent de nous donner des avantages commerciaux tangibles en équivalence des milliards que nous fVoir la suite en page 4) Les 40 heures, formule magique dont la masse ne comprend pas l'essentiel. Type parfait du bourrage de crânes. Il est ridicule de parler d'une loi des quarante heures Il est humain, essentiellement humain, de proportion ner le salaire et la durée du travail l'intensité de l'effort fourni. Il est hu main de songer ce que certains tra vaux épuisent, usent l'homme plus que d'autres. II est honteux que, dans une civilisation qui se prétend avancée, il faille rappeler ces vérités. Mais il est vingt fois plus honteux de voir jeter en pâture la masse un projet de loi des quarante heures pour répondre une grève fomentée par l'étranger, par Moscou. Cette grève a prouvé que les meneurs politiques des syndicats n'ont plus leurs troupes en mains. Ce dont nous pourrons tenir compte dans l'avenir. La grève n'a été possible que parce que l'ouvrier des ports et l'ouvrier des mines ne reçoivent pas un salaire en proportion de la prestation fournie. Ils demandent une hausse des salaires en proportion de la hausse des objets de première né cessité, et non pas du prix des faux- cols, des cannes-parapluies et des ga bardines Destrooper L'ouvrier ne demande pas de tra vailler moins pour le même prix. Il demande une organisation économique de la nation qui lui permette de trouver du travail régulier, et un sa laire suffisant. Aussi est-ce un chef-d'œuvre d'hypo crisie et un camouflet la clasie ouvrière, que de lui proposer ce mo ment-là huit heures de travail en moins, et une réduction du salaire dans la même proportion. Ce n'est pas cela dont il s'agissait. Cette proposition était une manœuvre démagogique, et les députés rexistes ont rempli leur mission parlementaire en démasquant la manœuvre. Il s'agissait 1 de reconnaître que l'index ne traduisait pas fidèlement la hausse du prix de vie 2) de recon naître le caractère inhumain des sa laires des mineurs et des dockers 3) de faire progresser l'organisation corporative de la société en augmen tant le pouvoir des commissions pari taires. Résultats positifs qui ont été com promis par des grèves inutiles susci tées par des fauteurs de désordre la solde de Moscou compromis par les appétits politiques des dirigeants syn dicaux qui ont fait de la surenchère pour conserver leurs troupes com promis par un gouvernement mis hâti vement sur pied, et qui a jeté dans la bagarre, au hasard, des réformes so ciales sans tenir compte de leurs con séquences économiques. Manque de plan d'ensemble et d'unité d'action politique la petite semaine macédoine de partis et de programme pour former une majorité. C'est tout le régime parlementaire, son incapacité, ses faiblesses, ses vices. L'élet-toralisme qui ronge la vie de la Nati >n. C. v. R. La Belgique doit avoir comme ligne de conduite principale de songer sans cesse ses clients étrangers et de se préoccuper de renforcer et d'améliorer les relations avec les meilleurs d'entre eux. Comme tout bon commrçant, sa pré occupation doit être acheter qui vous achète Or, une constatation heureuse et di gne d'intérêt nous révèle que malgré les difficultés de l'heure présente, la France et ses colonies restent un de nos très bons clients dont les achats chez nous, n'ont fait qu'augmenter de puis un an. Cette augmentation con cerne surtout les produits alimentaires, les textiles, les cuirs, le zinc, le char bon. Depuis le début 1936, nous vendons chaque mois la Francè, pour 300 mil lions de marchandises, tandis que nous ne lui achetons que pour 236 millions de franç§ belges. Il y a là un solde l'avantage de notre pays, de près de 70 millions par mois. Ce n'est pas né gligeable Notre activité commerciale avec les Colonies françaises est et reste égale ment en très sérieuse augmentation. Le Maroc, l'Afrique Occidentale française, la Syrie, la Tunisie et l'Algérie nous achètent plus qu'ils ne nous vendent. Chaque mois nous vendons aux Colo nies françaises 1 6 millions en plus que nous ne leur achetons. La France et ses Colonies représen tent donc pour la Belgique, un client qui mensuellement déverse sur nos mar chés, un excédent d'une centaine de millions de francs belges, et cela mal gré les obstacles de toute espèce qui sont créés sans arrêt par les circon stances. La vérité est qu'il y a entre la France et la Belgique un besoin naturel d'é changes que rien n'arrête. La conclusion qui en résulte est la suivante notre amie et voisine du sud contribue nous faire vivre. Soyons donc attentifs ce gros client et cherchons faciliter nos relations commerciales avec lui. Si la Belgique avait bien manœuvré après la guerre, elle aurait certainement pu se créer dans les Colonies fran çaises un champ d'activités commer ciales et industrielles qui ne rendrait pas aussi pénible la recherche d'une nouvelle clientèle indispensable trou ver. Paul DELLEUR. REX est un mouvement de frans- quillons Qu'allez-vous répondre la cooptation de Paul de Mont comme sénateur rexiste Nous voyons déjà les défenseur» pointus de la Flandre se voiler la face et déclarer avec indignation que Paul de Mont a trahi. Robert Gits, séna teur provincial du Brabant Paul de Mont, sénateur coopté rexiste. Rex mouvement national belge qui conçoit le mouvement flamand comme une source de richesse pour le pays, et non comme une mine faire exploiter pat les politiciens.

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Le Sud (1934-1939) | 1936 | | pagina 1