I
Le péril
communiste.
La France
abdique
Une loi
sociale
A la mémoire
du Capitaine
FRYATT
3e ANNEE No 29.
Hebdomadaire 50 cent. le numéro.
DIMANCHE 19 JUILLET 1936.
Pour qu'une nation soit, il faut qu'une
solidarité nationale existe et qu'elle se cris
tallise dans la volonté du pouvor
ABONNEMENT 1 AN 20 FRANCS
Directioa-Admiaistrâtlon Ch. van RENYNGHE,
19, rue Longue de ThouroutYPRES Compte-chèques postaux 1003,43
Nos aînés liquident le passé pendant
que nous construisons l'avenir.
Depuis quelques mois, lè commu
nisme a fait en Europe des progrès qui
doivent effrayer tout bon citoyen.
Mais comme ce communisme a chan
gé de peau et, dans certains pays, a
passé un veston bourgeois, le public re
marque mal la poussée nouvelle de la
vague rouge.
11 n'a qu'à réfléchir peutant et
voir les exemples étrangeis pour sentir
qu'en Belgique, cette heure déjà, nous
sommes deux doigts d'une dictature
de Front Populaire, dernier palier avant
la Révolution.
s*
Il ne faut pas regarder uniquement
la Russie.
De ce pays fabuleux, d'ailleurs, il
faut plus que jamais redouter le pire.
Les Soviets sont devenus un des pays
les plus puissants du monde.
Ils ont des matières premières vo
lonté, presque l'état vierge.
Depuis dix ans un machinisme for
cené est en train d'organiser l'exploi
tation rationelle de ce sous-sol inoui
et des terres russes. Des usines 1 amé
ricaine s'élèvent partout, de Moscou au
cœur de la Sibérie, des Monts Ourals,
aux Monts Caucase. Des milliers de tac-
teurs favorisent le rendement du sol.
Une activité fiévreuse, quasiment une
mystique de la machine, anime ce peu
ple de façon étrange. Leur outillage,
certes, a d'énormes défauts cause de
l'inexpérience des cadres et de la hâte
du départ. Mais ce n est plus qu une
question de temps, de formation et
d'adaptation. Il est clair que les So
viets portent tout leur effort dans ce
sens-là. S'ils réussissent utiliser les
ressources prodigieuses de leur sol et
de leur sous-sol, ils vont devenir d ici
peu la première puissance de 1 Asie
et de l'Europe.
Ils auront des matières premières en
quantités peu près illimitées.
Ils auront du blé. en inonder le
monde.
Ils auront l'industrie la plus moderne
et la plus précise peut-être de tout
l'univers.
C'est là qu'est aujourd'hui le vrai
péril communiste.
On coupe peut-être moins de têtes.
Et encore Que sait-on exactement de
ce qui se passe dans les bagnes et les
prisons d'un pays où on ne peut rien
voir, ni rien écrire
Mais l'horreur du communisme n'est
plus dans ces exécutions spectaculaires.
Elle est dans ce gigantesque rouleau
compresseur que la Russie Soviétique
prépare en organisant et en exploitant
les riche ses de son empire. Elle va
avoir tout pour résister et pour avan-
cer. Dix ans de marche pareille et
l'Europe risque fort d'être économ-que-
ment et militairement sa merci.
Que nos lecteurs se reportent aux
articles parus dans Le Sud l'an der
nier, au sujet du conflit italo-éthio-
pien et de la farce énorme de Genève.
Ce que nous avions dit de la va
nité de ces palabres devant la réalité
de la vie des peuples se vérifie.
Le construction juridique de Genève
s'effondre dans le ridicule, et c'est
Genève que la France a joué la der
nière carte de son hégémonie sécu
laire en Europe. Elle a perdu.
Viir la suite en page 4)
Trois cents ans d'efforts et de con
tinuité dans la politique de ses rois,
firent qu'à la Renaissance la France
avait pris en Europe une place prépon
dérante. Ce patrimoine moral, de
fierté, de culture et de civilisation se
maintint jusqu'à la Révolution fran
çaise. Après 1 789 plusieurs re
prises le pays de France tenta de re
trouver son unité spirituelle l'Em
pire, la Restauration, la Monarchie de
Juillet, le Second Empire.
Mais Sedan une blessure terrible,
infiniment plus profonde que celle de
Waterloo, fut portée au cœur de la
France. Vaincue elle opta pour un
régime qui au lieu de lui permettre de
se ressaisir, laissa s'infiltrer peu peu
dans son corps meurtri le plus débi
litant des régimes la république dé
mocratique parlementarie dans laquelle
les factions triomphent, les partis di
visent il n'y a plus ni chef, ni vo
lonté c'est la désagrégation complète
de la vie nationale, l'effritement des
valeurs morales, l'infiltration lente et
morbide de l'étranger, et surtout du
parasite universel le juif.
Depuis lors la France n'eut plus que
le prestige de ses discours, et d'autres
puissances lentement, mais nécessaire
ment, prirent sa place en Europe.
La guerre de 1914 acheva d'épuiser
la France des français, pour laisser large
ouvert aux étrangers le plus beau
pays du monde. Et les étrangers
aujourd'hui gouvernent la France.
Ils gouvernent la France au service
d'une puissance étrangère, et au nom
d'une idéologie étrangère. Blum
gouverne la France au service de Mos
cou. La France a abdiqué elle
n'a plus la volonté du pouvoir elle
n'a plus le prestige en Europe.
L'Europe ne connaît plus que quatre
capitales Londres Berlin Rome
et Moscou. Au second plan Paris.
Les Français vont-ils reconquérir la
France Vont-ils, comme au temps de
Jeanne d'Arc, bouter dehors l'enva
hisseur Sera-ce Doriot, sera-ce de la
Rocque Ou bien, renouant une tra
dition millénaire, la France va-t-elle re
conquérir son prestige par la Monar
chie le Comte de Paris
Ch. van RENYNGHE.
M. van Zeeland s'était vanté lors
de son gouvernement précédent d'avoir
favorisé la reprise économique du pays,
condition essentielle de la vie natio
nale.
Le gouvernement van Zeeland d'au
jourd'hui agit exactement l'encontre
de tous les principes qu'ils mettaient
la base d'une reprise économique lors
de son premier gouvernement.
Quand M. de Broqueville déclarait
Le gouvernement estime qu'il se
trouve devant un dilemne dégrever
ou crever il ajoutait une série de
promesses de dégrèvements qui ne fu
rent pas tenus.
Au lieu de dégrever le gouvernement
vlan (Zeeland propose unie ciharge
nouvelle imposer l'industriel
augmentation de 50 des cotisations
du patron pour les allocations fami
liales.
Nous approuvons le principe des al
locations familiales en tant qu'elles in
terviennent en faveur des familles
nombreuses. Mais nous estimons
qu'accentuer les charges de l'industrie
pour augmenter de 50 la prime
pour le premier enfant, de 100 la
prime pour le second, de 50 pour le
troisième, de 30 cel.e pour le qua
trième et de 25 pour le cinquième
et les suivants est aller l'encontre du
but social poursuivi.
Il n'est pas justifiable que la prime
pour les deux premiers enfants ab
sorbe la plus grande partie des allo
cations familiales. Cette prime est
fatalement minime cause du grand
nombre de bénéficiaires, leur apporte
par conséquent un secours illusoire, et
nullement en rapport avec le poids de
la charge qu'elle fait peser sur l'in
dustrie.
Mais que l'on double la prime ac
tuelle pour les troisièmes, quatrièmes,
cinquièmes enfants et suivants, nous ap
plaudirons cette initiative gouverne
mentale. Malheureusement les élec
teurs n'ayant qu'un ou deux enfants
sont les plus nombreux, surtout darj
les partis de gauche. Et seul l'élec
teur intéresse ces Messieurs qui se van
tent, hypocritement, de voter des lois
sociales. La loi actuelle sur les allo
cations familiales est mal conçue. La
nouvelle proposition de gouvernement
accentue les erreurs de principes de
cette loi.
C. v. R.
quitte Hoek van Holland pour assumer
son service. Le Brussels emmène
quelques réfugiés belges et des denrées
alimentaires. A mi-chemin de Tilbury
le bateau se trouve brusquement en
cerclé par plusieurs contre-torpilleurs
allemands dépêchés vers le Brussels
sur la foi d'une dénonc:at!on parvenve
Zeebrugge.
(A sunre.)
Nous avons annoncé que le 27 juil
let prochain, en même temps que l'on
célébrera le 20eme anniversaire de la
mort du capitaine Fryatt un mémorial
sera inauguré en l'église anglicane de
Bruges pour perpétuer doublement cet
illustre marin. Il existe déjà Bruges
un monument érigé par la supérieure du
couvent des Dames anglaises l'en
droit ou fut fusillé le capitaine anglais.
Cet anniversaire réveillera bien des
souvenirs parmi les Brugeois qui con
nurent les heures humiliantes de l'oc
cupation. La figure du capitaine Fryatt
a pris une place prépondérante dans
l'histoire contemporaine de Bruges.
Son exécution souleva d'indignation
toute l'Angleterre ou le Captain Fryatt
est encore considéré de nos jours com
me un martyre. Le Brussels qu'il
commandait était un important cargo
affecté un service régulier entre l'An
gleterre et le continent et la propriété
de la compagnie anglaise Great Eas-
tern Railway Fryatt se trouvait depuis
de longues années au service de cette
compagnie sa rondeur, son extraor
dinaire sangfroid, son courage allant
jusqu'à la témérité lui avaient valu le
sobriquet de Pirate-dodger (celui
qui fait la nique aux pirates) Har-
wich, port d'attache de son bateau.
Pendant la guerre, quoique père d'une
famille de sept enfants, le capitaine
n'avait cessé d'assurer le trafic de sa
ligne malgré les risques de chaque
voyage.
Le 4 février 1915 le gouvernement
décrétait le blocus commercial. Suivant
les menaces officielles de l'amirauté
parir de cette date tous vaisseaux en
nemis même marchands, devaient être
impitoyablement détruits par la flotte
impériale. On sait que celle-ci laissa ce
rôle aux sous-marins qui coulèrent lâ
chement des bateaux sans défense.
Le 2 mai 1915, tandis qu'il se rend
Rotterdam le Brussels parvient
échapper un de ces sous-marins. En
récompense de cet exploit la compagnie
offre au capitaine Fryatt un chrono
mètre en or.
Le 28 mai faisant sa route habituelle
Fryatt rencontre en haute mer le U.33
qui lui barre le chemin. Il décide de
se défendre avec son équipage, de sau
ver son bateau, et pique droit vers l'ad
versaire qui déjà se disposait a ouvrir
le feu. Le sous-marin, surpris par la ma
nœuvre subite du Brussels plonge
au même moment ou le cargo va l'épe-
ronner. Qu'advint-il alors du U. 33
Diverses allégations se contredisent et
sans doute l'histoire ne dira jamais si le
U.33 a été coulé par le Brussels
L'Amirauté anglaise mise au courant
des faits son tour exprime son ad
miration au capitaine Fryatt en lui re
mettant un chronomètre en or portant
dans la cuvette une inscription corn*
mémorative.
Le 22 juin de la même année. Fryatt