I Espagne Notre amie, la Hollande... A la mémoire du Capitaine FRYATT 3e ANNEE No 27 Hebdomadaire 50 cent, le numéro. DIMANCHE 26 JUILLET 193ff Pour qu'une nation soit, il faut qu'une solidarité nationale existe et qu'elle se cris tallise dans la volonté du pouvoir. ABONNEMENT 1 AN 20 FRANCS Directioci-nAdminktratkm Ch. van RENYNGHE, 19, rue Longue de Thourout, YPRES. Compte-chèques postaux 1003.43. Nos aînés liquidant le passé pendais?, que nous construisons l'avenir. Les événements qui mettent l'Es pagne feu et sang doivent nous intéresser directement. Ils sont la •conséquence du glissement lent et con tinu de la politique espagnole vers le communisme. Glissement qui se réa lise en France et qui s'ébauche en Bel gique. N'oubliez pas que les socia listes belges avaient pris comme de- •vise en Espagne d'abord, en France ensuite, en Belgique après C est le vœu, c'est le rêve, c'est 1 idéal du Front populaire, qui conduisent 1 é- meute, au pillage, la révolution. D'une manière hypocrite les socia listes répondront Les insurgés sont de droite les rebelles sont les réac tionnaires les émeutiers sont les sup posés partis de l'ordre Mais on doit riposter aux hommes de gauche qu'ils auraient trop beau jeu, que depuis trop longtemps ils ont eu trop beau jeu spéculer sur l'inertie, la modération ou la veulerie des adversaires de 1 anar chie ou de la dictature communiste. Nous suivons la pente en Belgique. Sous de Broqueville, après Dinant,. un redressement était possible. Mais les luttes intérieures du parti catholique ont fait échouer le redressement. Après de Broqueville le dernier espoir du régime établi a été le redressement Theunis. Et après Theunis les mi nistères van Zeeland ont rompu avec le régime parlementaire ils ont avoué l'échec du régime. Ils ont imposé au pays une dictature larvée qui aurait pu être salutaire, si van Zeeland avait eu l'âme d'un chef. Mais au Heu de donner des ordres, il aligna des chiffres. Depuis les élections le conflit caché entre le régime et le pays apparaît aux yeux de tous. L'entêtement des po liticiens fera-t-il que le pays devra un jour s'insurger contre le politicien qui l'exploi'e que la Nation devra comme aujourd'hui en Espagne, comme de main en France, reconquérir le pays, Le ministre des Pays-Bas Bruxelles vient d'être nommé Gouverneur général des Indes- Néerlandaises. Cette promotion prouve la valeur et l'autorité du diplomate. La presse néerlandaise lui a offert un déjeuner au cours duquel il a exposé ses vues au sujet des relations hollando-belges. C'est clair, précis et met parfaitement lumière l'impor tance du problème D'un rapprochement étroit hollando-belge dépand en grande par tie la paix pour notre pays. Et lisez ces déclarations vous comprendrez que l'obstacle ce rapprochement se trouve chez les politiciens... Nous souscrivons en tièrement ces déclarations du diplomate hollandais. Mais elle} sont cinglantes pour certains leaders Jfï* Le général Franco a déclaré Nous en avons assez d'être dominés par la crapule Et cette crapule n'est que l'héritière du libéralisme qui a dés axé l'Espagne, et du socialisme qui l'a complètement désorganisée. Voyez la France suivre la même voie. Dès maintenant hélas il n'y aura plus de redressement national en France, sans que le sang coule dans les rues. Car, il est trop tard La France pouvait se redresser avec Cle menceau. Mais les politiciens ont tor pillé Clemenceau. La France pou vait se ressaisir sous Poincaré. Mais les politiciens ont épuisé Poincaré. Un dernier sursaut était possible avec Doumergue. Les politiciens ont cassé Doumergue. C'est le régime tout entier qui s'oppose au redressement. Déjà les deux petits mots terribles s'inscrivent en lettres de sang dans l'his- toir de France trop tard. Je commence, par cette constatation qu'à mon avis les deux pays n'ont qu'à se féli citer des relations amicales qui se sont gra duellement développées entre eux INTERETS PACIFIQUES COMMUNS Les Pays-Bas et la Belgique, sous beau coup de rapports, se trouvent dans une situation analogue par le fait de la proximité de trois grandes puissances voisines. Elles ont l'une et l'autre, un intérêt éminent au maintien de la paix en Europe occidentale et rester en dehors d'un conflit qui contre tout espoir pourrait éclater dans cette par tie du monde. Les Pays-Bas ont compris leur position de cette façon que la sécurité en serait le mieux servie en suivant une politique de pleine indépendance sans autres liens que ceux qui son inhérents sa qualité de membre de la Société des Nations. Aussi aspirent-ils entretenir des relations également amicales avec les trois grandes puissances qui entou rent les Pays-Bas et la Belgique, en évitant d'entrer dans les voies des droits ou d'obli gations susceptibles de déterminer un rap prochement avec l'une quelconque de ces puissances ou de fixer priori une ligne de conduite en cas d'événements graves. Je dois laisser de côté ici un examen du Pacte de la Société des Nations. LES EXIGENCES DE LA SITUATION BELGE Cette politique, que mon pays n'a pas regretter, et qui s'avérera la meilleure pour les Pays-Bas l'avenir, n'a pas été celle de la Belgique. Le développement de son histoire, spécialement le fait d'avoir eu prendre part la guerre mondiale, tous ces facteurs et d'autres encore peuvent bien avoir porté la Belgique adopter une politique différente elle a accepé une ga rantie de sa sécurité sous la signature de pays tiers, et elle leur a donné une ga rantie en retour, le Traité de Locarno, présent agonisant, qui un jour éveillait de et l'arracher aux politiciens. Réflé-* chissez-y, et cessez de vous laisser prendre par les discours ouatés de mi nistres irresponsables pour qui le seul idéal est de rester le plus longtemps possible au pouvoir. Un pouvoir d'impuissants Ch. van RENYNGHE. si grands espoirs, a été la base, côté du Pacte de la Société des Nations, de la politique étrangère de la Belgique. D'une part, il garantissait la Belgique le secours anglais, français et italien en cas de vio lation de la frontière belgo-allemande d'au tre part il lui imposait des obligations ana logues, dans la pensée qu'il y a là une source d'enchevêtrement des intérêts de tous les intéressés parmi lesquels la prépondé rance est forcément dévolue aux participants puissants. C'est la politique de ceux-ci, inéluctablement liée aux intérêts dont ils sont les serviteurs, et cela non seulement en Europe occidentale mais aussi sur d'autres terrains, qui doit l'emporter dans les dé cisions importantes. C'est ainsi que les par ties les plus faibles se voient imposer des conséquences qui risquent fort d'être in compatibles avec leurs intérêts vitaux, par mi lesquels compte, comme le plus grand le maintien de la paix, alors même que d'autres se font la guerre. N'oublions pas que l'influence de chaque partie sur une attitude fixer en commun, dépend inévi tablement de la puissance de cette partie. LA COLLABORATION POSSIBLE Plus que par le passé, on se rend compte, en Belgique de l'importance de cette réflexion, et le nombre de ceux qui pré conisent une politique étrangère analogue celle des Pays-Bas et en Belgique se rap procheraient. La base déjà existante d'une conformité de vues concernant diverses ques tions sur le plan international, tendrait s'élargir en même temps que les possibilités de collaboration. Si je dis collaboration, je n'ai nullement en vue des relations com prenant des obligations formelles, et rien qui ressemblerait une alliance politique ou militaire. Je ne vise que des relations ca ractérisées par une confiance sincère, abou tissant un contact suivi, des échanges de données, des consultations sur des problè mes internationaux, en réservant, cependant, de part et d'autre, pleine liberté de dé terminer souverainement, en conformité avec la politique traditionnelle des Pays- Bas et pour la Belgique, désireux de servir tout progrès véritable de la communauté internationale, mais en même temps pleine ment conscients de la réalité et de ce qu'elle oppose de limitations la poursuite d'un idéal. Amis du progrès autant que de la prudence, les deux pays semblent appelés jouer un rôle au profit de l'ordre et du droit. Ce rôle ne pourra être que mo deste, mais il sera plus fructueux me sure que les deux pays s'entendent mieux. Une conformité de vues et de conduite entre les Pays-Bas et la Belgique sera dans plus d'un domaine, d'une réelle valeur. PAS D'INGERENCE DANS les AFFAIRES INTERIEURES Inutile de dire qu'une confiance réci proque n'est possible qu'à la condition qu'on observe un respect absolu de part et d'autre du régime intérieur des deux Etats. Je pense, en ce disant, aux efforts de certains de nos compatriotes qui croient faire oeuvre utile en encourageant de vive voix et par écrit, cer tains groupements qui, au delà de la fron- (Voir suite page 16) (Suite) Les allemands connasisaient le Brussels qu'ils avaient d'ailleurs, dénommé Butterdamper ou va peur beurre et il est fort probable que depuis quelque temps ils cherchaient le saisir. Mais pour quelles raisons en voulaient-ils plus spécialement Fryatt et pourquoi vou laient-ils le capturer vivant Ils de vaient avoir un motif spécial pour ac corder au «Brussels» le privilège de ne pas être expédié au fond comme nom bre d'autres navires. Le cargo sous bonne garde est donc escorté jusqu'à Zeebrugge et dirigé ensuite par le ca nal de Bruges où Fryatt et son équi page sont incarcérés. Si nous en croyons un de nos con frères qui a suivi a Bruges toute l'é poque de la captivité, puis de la mort, et de l'exhumation du capitaine Fryatt Un témoin, Mr Catulle, industriel Fort Lapin, lieu voisin du port, chez qui les officiers des sous-marins allemands avaient installé leur mess, Mr Catulle aurait fait une déclaration particuliè rement importante sur la mort du ca pitaine anglais. Celui-ci fut, le 23 juin 1916, c'est-à-dire le lendemain de sa capture, l'invité de l'intendant de la flotte de sous-marin. Au cours du dîner qui lui fut offert Fryatt sortit le chrono mètre qui lui avait été offert par l'ami rauté anglaise. L'objet passa de mains en mains et disparut dans la poche du chef de la flotille Bachenbach qui s'em pressa de le confier l'Amiral Schroe- der. Mr Catulle prétendrait que l'ins cription gravée l'intérieur de la cu vette aurait trahi Fryatt, mais l'on se rait plutôt tenté de croire que le chro nomètre servit plutôt de pièce con viction car l'Amirauté Allemande man quait totalement de preuves contre son prisonnier. Le 27 juillet 1916 Fryatt passa devant le conseil de guerre allemand, Bruges. Vers 4 heures le commandant Von Buttler avertit le bourgmestre Comte Visart de Bocarmé, de se trou ver 7 heures en compagnie d'un se cond témoin, échevin de la ville, dans les jardins de l'Aurore attenant la caserne des lanciers afin d'y assister une exécution. Le comte souffrant, charge les échevins Van Hoesten- berghe, et De Schepper, de cette pé nible mission. Les deux hommes se ren dent sur les lieux dans l'ignorance de 1 identité de la victime le condamné mort est placé devant le poteau il porte des vêtements civils, son attitude est calme tandis qu'une musique mili taire exécute des pas redoublés. Le juge militaire Schon lit l'arrêt rapidement- Le pasteur Kolme s'entretient un ins tant avec le condamné. On bande les yeux du capitaine Fryatt. Un ordre bref, une salve et le corps du com mandant du Brussels tombe. (Voir la suite en page 4)

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