Léon Grilfet
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LE SUD, dimanche 26 juillet 1936
LE
ABONNEMENT 18 francs français.
L'AMENAGEMENT DU MEMORIAL
CANADIEN DU MONT-DES-CATS
Le mémorial canadien sera prochainement
orné d'une plaque de bronze artistiquement
travaillée, représentant les Armoiries du Ca
nada.
A l'occasion de l'inauguration du monu
ment de Vimy, le dimanche 26 juillet, les
canadiens qui viendront en pèlerinage
l'abbaye du Mont-des-Cats seront heureux
d'y rencontrer ce blason en bonne place.
Rappelons ce sujet que les armoiries
doivent leur existence au besoin d'un man
que d'identité. Aucun pays n'a abandonné
l'usage des armoiries. D'ailleurs, une na
tion en a besoin pour conserver ses traditions
et inspirer l'amour de la patrie. Le drapeau
même, bien qu'il soit d'usage plus commun,
doit souvent son origine aux armoiries dont
l'objet au commencement était tout fait
pratique.
Quant aux armoiries du Canada, il y a
trois considérations très importantes qui s'im
posent le fait que les Canadiens sont avec
leur roi en aussi étroites relations que ses
autres sujets la haute position qu'après la
guerre le Canada, partie intégrale de l'Em
pire britannique, s'est acquise comme mem
bre de la Société des Nations le fait que
le Canada fut fondé par quatre peuples dif
férents Français, Anglais, Ecossais, Irlan
dais et que les Canadiens ont hérité de la
langue, des lois, le la littérature, des tra
ditions et des armes des quatre mères pa
tries. Sur ces trois considérations sont ba
sées les armoiries qu'il a plu au roi d'ac
corder au Canada.
Surmontées de la couronne impériale, elles
se composent comme suit Sur les deux
"tiers supérieurs de l'écu les armes royales,
augmentées des armes de France au qua
trième quartier: au tiers inférieur, sur argent,
trois feuilles d'érable au naturel sur une
même tige, emblème du Canada.
Le cimier est un léopard, tenant dans sa
patte dextre une feuille d'érable rouge, qui,
pendant la grande guerre, est devenue sym
bole de sacrifice. Les supports sont, avec
quelques changements, le lion et la licorne,
l'ancien drapeau de France.
La devise est nouvelle A Mari usque
ad Mare rappelant que le Dominion du
Canada s'étend de l'Atlantique au Pacifique.
C'est un extrait du verset 8 du psaume 72
Et dominabitur A Mari usque ad Mare, et
a flumine usque ad terminos orbis terra-
rum (Et il régnera depuis une mer jusqu'à
l'autre, et depuis un fleuve jusqu'aux limites
de la terre).
La Bailleuloise
UN POINT D'HISTOIRE
COMMENT ON TUE
UNE VILLE...»
par J.-E. Van Den Driesche
M. J.-E. Van den Driessche, secrétaire-géné
ral de la Chambre de Commerce de Tour
coing, vient de publier une plaquette sur la
grandeur et la décadence d'Ypres, l'une des
cinq bonnes villes des Flandres
L'auteur rappelle qu'en 1245 Ypres avait
200.000 habitants et faisait vivre 80.000 ou
vriers de l'industrie textile. L'exportation
constituait la source principale d'une pros
périté dont le patronat faisait largement bé
néficier la classe ouvrière par des œuvres so
ciales remarquables. Aujourd'hui, Ypres n'a
plus que 15.700 habitants, n'a «plus un
seul métier battant pour tissus de laine et
n'est plus qu'un centre administratif et tou
ristique.
M' Van den Driesche retrace dans sa
brochure les étapes de cette décadence qui
commença d'après lui vers la fin du XIIIe
siècle, la suite de troubles révolutionnaires:
En 1279, au cri de kokerule qui veut
dire peu près réjouissons-nous les ou
vriers firent une grève franche et joyeuse
Les maisons des riches furent occupées, on
força les meubles, on pendit quelques mem
bres des grandes familles... A la suite
de cette révolte les bonnes gens de ce
pays obtinrent les keures sortes de
conrats collectifs, mais tous les espoirs mis
en eux furent déçus. En 1 303, 1359, nou
veaux troubles. Les grévistes s'emparent de
la salle échevinale et des échevins et res
tent sur le tas pendant 16 jours. De nom
breuses notabilités furent massacrées. Un
exode général de l'industrie se produisit et
ce fut l'irrémédiable désagrégation de la
cité, la misère pour tous.
M. Van den Driesche a cru opportun de
rappeler, en cette année 1936, ces faits his
toriques qui sont de nature faire réfléchir.
LE MONVEMENT DE
LA POPULATION POUR
LE PREMIER TRIMESTRE DE 1936
EN FRANCE
Différ.
de 1930
1930 1936 1936
Mariages. 72.330 55.993 —16.337
Naissanc. 189.872 163.549 —26.323
Décès 179.033 188.037 9-004
Exédent
ou déficit 10.839 —24.488 35.327
Ces chiffres sont inquiétants 16.000 ma
riages et 26.000 naissances de moins qu'en
1930, 11.000 décès de plus. La défense de
la race s'impose de la façon la plus impé
rieuse, par une lutte énergique menée
simultanément contre la dénatalité et contre
la mortalité.
MAROC FRANÇAIS.
La Production des Fruits et Primeurs.
L'Office Commercial vient de recevoir un
numéro spécial de la revue La Terre Ma
rocaine édité l'occasion du Congrès
d'Horticulture qui s'est tenu récemment
Casablanca.
Cette publication contient d'intéressants
renseignements sur la production marocaine
des fruits et primeurs, tabac, etc., l'expéri
mentation fruitière et maraîchère du Maroc,
ainsi que quelques études sur les parasites
des cultures maraîchères et fruitières, le rôle
primordial des engrais chimiques, etc.
Cette brochure donne également la liste
des principaux producteurs et exportateurs
marocains de fruits et primeurs.
Ce document peut être consulté par les
intéressés belges l'Office Commercial de
l'Etat, Service des Débouchés.
LA PROCESSION DE
LA PENITENCE A FURNES
La procession de Pénitence Fumes fe
ra sa sortie annuelle, le dimanche 26 juil-
Ie, 15 h. 30. Cette procession, unique dans
son genre, date de 1644. Son but est l'amen
de honorable par la pénitence publique. Elle
se compose de pus de 40 groupes qui re
présentent l'Ancien et le Nouveau Testa
ment. Les figurants y jouent leur rôle com
me au moyen âge et les pénitents et péni
tentes, revêus de la cagoule et du voile
noir, portent des croix et des statues.
Beaucoup marchent nu-pieds.
Sont admises faire partie de la Pro
cession comme pénitents les personnes pieu
ses qui en font la demande.
LE COMMERCE DE LA FRANCE
AGGRAVATION DU DEFICIT
Le total des importations françaises pendant
les six premiers mois de cette année a été
11.682.594.000 fr., dont 8.632.619-000 fr.
provenant des pays étrangers et 3.319--
975.000 fr. provenant des colonies françaises.
Les exportations se sont élevées 6.902,
458.000 fr., dont 4.542.365.000 fr. de l'é
tranger et 2.360.093.000 frs des colonies.
Le déficit de la balance commerciale ressort
ainsi 4.780.136.000 frs. Il était de
2.694.187.000 frs, pour les six premiers
mois de 1935. Cette détérioration de la ba
lance est due la fois l'augmentation des
importations et la sensible diminution des
exportations
UN PELERINAGE POUR AUTOMO
BILISTES A ST CHRISTOPHE
AUX PORTES DE BRUGES
C'est Assebrouck, déjà connu pour son
pèlerinage Notre-Dame d'Assebrouck, que
ce nouveau pèlerinage est organisé.
Non pas dans l'antique petite Eglise,
connue de longue date pour son culte ma
riai, tout près des bois et des Assebrouck-
sche meerschen sur la ligne vicinale qui
conduit Oedelem et au «Vliegende Peerd»
mais tout près de l'enceinte de Bru
ges, dans la nouvelle église paroissiale, au
milieu du quartier nouveau, créé grâce
l'activité du moderne châtelain d'Assebrouck,
M. Bossuyt.
Cette nouvelle église paroissiale d'un mo
dernisme qui contraste avec l'ancien ora
toire gothique vers lequel se rendent les
pèlerinages traditionnels la Vierge, a été
consacrée le 29 avril Saint Joseph et Saint
Christophe et la réunion de ces deux
noms n'a rien d'étrange pour qui connaît
quelque peu l'hagiographie et le Bru-
geois doit connaître celle qui concerne
St-Christophe car le Christophore le
porteur du Christ, est un des plus beaux
sujets qui figure dans nore Musée com
munal. Le tableau de Memlinc, représentant
Saint Chrisophe entre St Maur et St Gilles,
est daté de 1484 et matérialise déjà la lé
gende de l'Enfant-Dieu qui s'adresse au
Saint pour traverser le torrent, d'où est venue
la dévotion de tous ceifx qui, se rendant
en voyage, cherchent un protecteur contre
les périls de la route. L'ancienne chapelle
dédiée Saint-Christophe, et qui occupait
jadis l'angle de la Grand'Place de Bruges,
entre la rue de la Crevette et le Marché
aux Œufs, témoignait de la dévotion de
nos aïeux St-Christophe, comme aussi sous
la tour d'entreé de l'Eglise Notre-Dame,
une statue colossale de St-Christophe, me
surant onze pieds de hauteur et qui de
vait être brisée sous la révolution fran
çaise. Le nouveau curé des Saints Joseph et
Christophe Assebrouck, l'abbé Faes, a cru
qu'un devoir de sa charge était d'ériger
canoniquement en l'honneur du Saint qui
partage le patronage de son église, une
confrérie de Saint Christophe, spécialement
l'intention des automobilistes motocy
clistes et cyclistes, comme il en est, hors de
la province, en d'aures endroits où St-Chri-
tophe est en honneur. Pour la première
fois, le 25 juillqt prochain, jour de la
fête de St Christophe, commencera une oc
tave en son honneur, et le dimanche, au
cours de cette octave, soit le 26 juillet,
l'issue de la Messe de 10 \/2 h., célébrée
l'intention des membres de la Confrérie,
-,
aura lieu, sur le parvis devant l'église, la
bénédiction des automobiles, motocyclettes et
vélos.
Nous signalons cette très heureuse ini
tiative au public westflamand et nos lec
teurs, parmi lesquels se comptent de nom
breux fervents de l'auto, de la moto et
de la bicyclette. Le dimanche 26 juillet,
nombre d'entr'eux et pourquoi pas tous
iront recevoir la bénédiction en se ran
geant sur le parivs de la nouvelle église
d'Assebrouck et iront se faire inscrire par
mi les membres de la Confrérie. Ils ne
négligeront pas l'occasion qui leur est don
née ainsi d'appeler la protection d'en haut
sur leurs randonnées, comme le rappelle le
vocable connu sur St Christophe
Christophorum videas
Porte a tutus eas,
et ils renoueront ainsi la tradition d'une
dévotion qui fut jadis florissante dans notre
Westflandre et spécialement Bruges.
(de la Flandre Maritime.)
A LA MEMOIRE DU
CAPITAINE FRYATT
Suite de la 1ère page)
La dépouille du supplicié fut aussitôt
déposée dans un cercueil rempli de son,
embarquée dans une vieille diligence
que les allemands réservaient au trans
port des fusillés de l'Aurore et le
triste convoi partit au trot vers le cime
tière. Fryatt fut enterré dans l'enclos
des fusillés.
Le 4 juillet 1919 après la délivrance,,
les fossoyeurs exhumait le corps du ca
pitaine Fryatt en présence de son frè
re officier de marine, d'un délégué de
la G. E. R. et d'un jeune journaliste
qui avait été admis la funèbre opé
ration.
Une modeste plaque Flere lies
Captain Fryatt, master of the s. s. Brus-
sels, of glorious memory indique sa_
tombe. Avant de sceller l'urne qui de
vait contenir ses restes, le frère du dé
funt effeuilla une simple gerbe de roses
sur la poitrine du défunt.
Le 5 juillet huit sergents du Li-
verpool Scottish Régiment hissèrent
le cercueil sur le corbillard de parade
déployèrent l'Union Jack et, tandis que
le soir tombait, conduisirent le corps
du capitaine Fryatt vers la Chapelle ar
dente dressée au Palais Provincial, ou
toute la nuit une garde d'honneur veilla.
Le lendemain dès huit heures la foule-
défila devant le catafalque et vers midr
un train spécial emportait la dépouille
vers la métropole anversoise ou l'at
tendait le contre-torpilleur anglais
Orphleu pour le conduire vers sa.
terre natale.
Quant au Brussels après avoir
été renfloué l'endroit ou les Alle
mands l'avait fait couler le 4 août 1919
par le service de récupération et de sau
vetage sous les ordres du commandant
Young il a été remis officiellement par
le Gouvernement belge au Gouverne
ment anglais le 26 avril 1920 Anvers.
Agent de change correspondant
près la Bourse de Bruxelles.
31, RUE DE MENIN, YPRES
Téléph. 144
BOURSE TITRES
COUPONS CHANGE.
Bureau ouvert le dimanche
pendant la saison
LA FETE NATIONALE BELGE
EST CELEBREE A LILLE.
Les Belges, qui habitent notre ville, onr
fêté hier, avec simplicité mais dignité, la.
fête nationale de leur pays d'origine.
A 11 heures 45, une délégation com
posée de MM. Schoutteten, président des
A. C. belges Delhaize, président du grou
pement philanthropique Willems, prési
dent de la Solidarité belge et du Foyer belge;
Hoppe, président de la Fraternelle des A. C.
et Anciens Militaires belges Moulard, pré
sident des Tournaisiens sont là Van-
drepotte, président des A. C. du 43e R. I.
Régnier, secrétaire du groupement philan
thropique, s'est rendue au monument élevé
la mémoire du jeune Trulin, peur y dé
poser une gerbe de fleurs cravatée aux cou
leurs nationales.
Cette délégation est ensuite allée se re
cueillir devant le monument aux Morts lil
lois, où une gerbe de fleurs fut éealement
déposée.