LE SUD DANS LE NORD
Lettre de France.
Léon Griiïet
■ABONNEMENT 18 francs français.
L'OFFICE NATIONAL
PROFESSIONNEL DU BLE.
F. L.
GRAND CONCOURS
INTERNATIONAL
D'ELEGANCE AUTOMOBILE
ET EXPOSITION DE
VIEILLES VOITURES
du dimanche 2 août 1936
avec le concours de la Municipalité
et du Casino de Malo-les-Bains
LES OFFICES DES
CHEMINS DE FER BELGES
ET DU TOURISME
BELGO-LUXEMBOURGEOIS
A PARIS
UNE GRANDE MANIFESTATION
D'ART POPULAIRE
Agent de change correspondant
près la Bourse de Bruxelles.
31, RUE DE MENIN, Y P R E S
Téléph. 144
BOURSE TITRES
COUPONS CtfANGE.
Bureau ouvert le dimanche
pendant la saison
LE PROGRAMME CONSTRUSTIF
DE REX
Tour comme la Chambre, le Sénat fran
çais a consacré de laborieuses séances la
discussion du projet de loi qui tend ins
tituer un Office national professionnel du
blé. Cette discussion a été l'occasion pour
plusieurs spécialistes des questions éco
nomiques et agricoles de faire valoir
les arguments les plus sérieux en fa
veur des thèses opposées les unes aux au
tres. Il est a peine besoin de dire que dans
des discussions de ce genre, les avis les moins
autorisés ont été plus écoutés que les exposés
documentés des spécialistes.
Il peut être intéressant d'examiner en quoi
consiste le projet lui-même, présenté par le
Gouvernement, et par la Commission de
l'Agriculture.
Le problème du blé est de ceux qui n'ont
cessé de préocuper les législateurs français
depuis de nombreuses années. La législature
1932-1936 a fait de gros efforts pour es
sayer d'y trouver des solutions satisfaisantes.
On comprendra mieux l'effort du Parlement
lorsqu'on saura que la population rurale re
présente en France plus de 40 p. c. de la po
pulation totale, et que la valeur de la pro
duction agricole équivaut peu près celle
de la production industrielle. Comme l'avait
très bien compris le gouvernement Laval, le
redressement de l'économie nationale demeu
rerait un vain mot si le relèvement de l'éco
nomie rurale ne pouvait être réalisé. La bais
se excessive du prix des produits agricoles,
avant l'arrivée au pouvoir du gouvernement
actuel, avait causé des difficultés sans pré
cédent chez les petits et moyens propriétaires,
chez les fermiers et les métayers, et, par la
même chez tous les salariés des campagnes.
C'esr ce mécontentement que les socialistes
exploitèrent dans leur campagne électorale,
et c'est lui seul qui explique les progrès du
socialisme dans les campagnes, que rebutent
les expériences sociales.
Déjà en 1933 le Parlement s'était efforcé,
non seulement de revaloriser les cours du
blé, mais de les régulariser, de les stabiliser
entre deux récoltes d'assainir le marché de
cette denrée, d'en éliminer les manœuvres et
les agissements de la spéculation qui ont
des effets si néfastes tantôt pour les culti
vateurs, tantôt pour les consommaeurs, et le
plus souvent, pour les deux catégories d'in
téressés. Mais les efforts tentés restèrent sans
grands résultats, le blé se vendant frau
duleusement en dessous des cours officiels.
C'est alors que, sous l'empire des idées
nouvelles on songea la création d'un Of
fice national du Blé. L'idée en est approuvée
par la confédération nationale paysanne, par
la confédération générale des paysans tray
vailleurs, par d'autres organisations ou as
sociations rurales, ainsi que par la Confé
dération générale du travail, ce qui est loin
de constituer une garantie de bonne fin.
L'idée essentielle du projet de loi tend
fixer le cours légal du quintal de blé. le
maintenir constant pour une même récolte
et en assurer le payement intégral et immé
diat au producteur. Ceci ne peut être réalisé,
naturellement que si l'on entrepose entre cul
tivateur vendeur et le minotier acheteur, une
personne morale qui sera suivant le cas,
la coopérative du blé, ou le comité dépar
temental du blé. La meunerie n'a donc plus
débattre les conditions de vente avec le
producteur, elle indique ses besoins au Co
mité départemental du blé et elle est appro
visionnée par la coopérative qui elle n'a
plus qu'à régler les livraisons qu'on lui fait.
L'office est constitué par les comités dépar
tementaux, le conseil central et national, les
coopératives du blé.
A première vue, le système est parfait. Dès
qu'il s'agit des modalités d'applications, les
difficultés apparaissent. Tout d'abord, il est
bien certain, l'heure actuelle, que l'Office
du Blé ne dispose ni du matériel, ni du per
sonnel compétent pour un entreposage ra-
aonnel des blés. En attendant que des silos
soient répartis sur le territoire entier et
il n'est pas exagéré de dire qu'il faudra des
années avant d'en arriver là ou va-t-on
entreposer les récoltes. Les laissera-t-on dans
les greniers de chaque ferme Cela donnera
lieu des fraudes sans fin. Le projet com
porte évidemment pour les producteurs,
l'obligation de déclarer les superficies ense
mencées en blé, et leur récoltes. Formules ad1-
ministratives, paperasseries sans fin, calculs
d'autant plus difficiles éffectuer que l'on
se trouve en présence d'un milieu dont les
capacités intellectuelles ne sont pas toujours
fort développées.
Il est toutefois prévu que si la récolte est
excédentaire, l'Office devra déterminer la
quantité du blé exporter obligatoirement ou
stocker. l'Office fixera le prix d'achat de ce
blé d'excédent. C'est là un principe excellent
en théorie, mais dont les modalités d'appli
cations sont extrêmement difficiles fixer.
Tout fait prévoir que le travail de l'Office
ne pourra se faire qu'avec un certain déca
lage, ce qui provoquera des mécontentements.
De plus, le prix dtu blé, en excédent,
stocker, sera inférieur on ne sait encore
dans quelle proportion, au prix du blé
destiné la consommation immédiate. On
voit immédiatement qu'il y a une large pla
ce pour le favoritisme, dans les achats. Sous
l'influence socialiste, il y a tout lieu de croire
que d'ici quelques mois, l'Office du blé ne
sera plus qu'une formidable machine de
propagande politique, et même de pression
directe.
Enfin, de par la force des choses, l'Office
détiendra le monopole de l'exportation et
de l'importation des blés. Ici aussi il y a
place pour l'arbitraire.
Nous ne nous attarderons pas sur la ma
nière dont l'ensemble projeté sera financé.
Disons cependant que pour toutes ses opé
rations financières l'Office sera placé sous
le contrôle du Ministère des Finances, tan
dis que la gestion technique sera surveillée
par le ministère de l'Agriculture.
Telle est, en peu de mots, l'économie du
projet actuel. En théorie, il est excellent,
mais il y a tout lieu de croire qu'en pratique,
il créera sur le marché un désordre consi
dérable, dont on peut redouter les effets
pour l'agriculture française.
Le B. A. C, D. organise pour le DI
MANCHE 2 AOUT 1936, Place de l'Hô
tel de Ville et sur la Digue de Malo-les-
Bains, un Concours d'Elégance de voitures
automobiles.
Les voitures devront être conduites Place
de l'Hôtel-de-Ville, Malo-les-Bains,
9 heures 3/4 arrêtées et en marche et par
catégorie.
Le classement sera fait par le jury et les
voitures ircnt en défilé et dans l'ordre du
classement sur la Digue de Mer où elles sé
journeront pendant la remise des prix qui
se fera dans les Salons du Casino, vers
12 heures.
Le jury tiendra compte de l'élégance, du
confort et de la présentation de chaque voi
ture. Ses décisions seront sans appel.
Une catégorie spéciale sera ouverte aux
voitures âgées de plus de vingt ans.
Ces voitures seront jugées aux points de
vues présentation, ancienneté et originalité.
Les voitures qui participeront cette
épreuve devront se trouver 9 h. 30, place
de l'Hôtel de Ville, Malc-les-Bains.
Un droit d'engagement sera perçu l'ar
rivée des concurrents. Il est fixé
20 francs pour les catégories A K
inclus (sociétaires).
L'aménagement des locaux affectés
l'usage des offices des Chemins de fer belges
et belgo-luxembourgeois de tourisme Pa
ris, s'effectue un rythme acctléré.
Les locaux nouvellement aménagés pré
senteront un développement de façade de
plus de 21 mètres dans un style du meilleur
goût.
Les travaux ont été réalisés sans que l'ac
tivité des bureaux en question soit un seul
instant interrompue nonobstant l'ampleur des
transformations et l'activité fébrile réclamée
l'heure actuelle du personnel de ces of
fices.
Si l'on veut se faire une idée de la vo
gue dont jouit cette année le tourisme vers
la Belgique, il suffit de savoir que chaque
jour ces offices satisfont plus de mille
demandes de renseignements touristiques
sur la Belgique.
L'ouverture officieuse des nouveaux lo
caux est prévue d'ici quelques jours l'ou
verture officielle aura lieu, selon toute vrai
semblance, la fin de la saison touristique.
B
Plus que jamais les diverses expressions
de l'art populaire attirent, de toutes parts
l'attention unanime.
Pour ne parler que de la forme théâtrale
de cette activité, on sait quel mouvement
d'intérêt suscite, par exemple, le Théâtre
du Peuple de Bussang, initiative remar
quable du régionalisme lorrain.
Les représentations de théâtre populaire
tchèque constituent des événements aux
quels s'intéressent les élites cultivées du
monde entier.
Par quelle déformation singulière de ju
gement, par quelle insuffisance d'informa
tion, allons-nous si loin chercher des spec
tacles que nous trouvons, au contraire, tout
près de nous.
Ce folklore vivant folklore chanté,
folklore en action sur les planches de la
scène tant admiré ailleurs, prospère, en
Flandre française, avec un succès qui sup
porte la comparaison avec les entreprises
les mieux réussies d'autres pays.
NE voyons-nous pas, dans nos villages,
Eecke, Bray-Dunes, Boeschèpe, des
troupes rurales, composées des seules res
sources locales, interpréter, dans la langue
du pays, des œuvres dramatiques écrites
par des auteurs du crû, natifs de Bollezeele
ou de Spycker
Une telle performance sera nouveau ré
alisée, dimanche prochain 2 août, War-
hem, l'occasion du XIIIe Congrès Fla
mand. Les acteurs de Moeres y organisent
16 h. 30, une séance récréative, au cours
de laquelle ils interpréteront deux comé
dies de R. Van de Meule, avec de nombreux
chants et intermèdes flamands variés.
De toute la région, les amateurs iront en
grand nombre profiter de ce spectacle et
assister cette manifestation d'art popu
laire.
Nous rappelons les grandes lignes du
programme
A 9 heures, Messe du Congrès, où le ser
mon flamand de circonstance sera prononcé
par M. 1' abbé Verdonck, chevalier de la
Légion d'honneur, missionnaire diocésain.
A 9 heures 45, réception officielle par la
Municipalité. Allocation de M. A .Ver-
mersch maire de Warhem.
A 10 heures, en la grande salle de la
Mairie, séance di'études. Discussion des trois
rapports suivants Compte rendu des Con
cours de traduction flamandes en 19336, par
M. l'abbé Despicht, professeur de flamand
la Faculté libre des lettres de Lille
Le maintien de l'aspect flamand des noms
de famille et de lieu, par Mme F. de la Cha
pelle Le rôle des municipalités daifc
l'enseignement de la langue flamande, par
M. J.-B. Blanckaert, conseiller municipal
de Warhem.
A 13 heures, banquet amical, chez M.
Caenen, au Cerf Bigarré
A 16 heures, séance récréative flamande,
avec le concours, notamment des troupes
dramatiques des Moëres et de Bray-Dunes.
Deux comédies de R. Van de Meule, de
Spycker, seront représentées pour la pre
mière fois De notaris Van Onseghem et
De Scheerders van Zwanebrcek. En outre,
chants et intermèdes flamands.
Le commissaire du Congrès est M. J.-B.
Blanckaert, cultivateur Warhem près de
qui on peut dès maintenant obtenir tous
renseignements concernant cette journée.
suite de la troisième page)
celles des autres est manifestement erronée-
Tous ceux qui sont venus nous onc
cherché en vain cette volonté impérieuse,,
cassante, qui bouscule et résiste, et ne sup
porte aucune contradiction. Celui que, sans
le connaître vous traitez tous les jours de
Mussolini, Hitler, ou Fuhrer, en est l'anti
thèse même. S'il était de cette trempe, ja
mais il n'aurait trouvé le chemin conduisant
aux cœurs de tant de nos compatriotes, de
tant de braves gens qui ne demandent qu'à
travailler en paix dans un pays conduit avec
équité.
Non Messieurs, tout l'art, tout le secret:
de l'ascendant exercé par M. Léon Degrelle
réside dans son aptitude découvrir chez
ses semblables ce qu'il pense de meilleur,
le leur faire exprimer, au besoin l'ex
primer leur place, pour traduire enfin, ea
■décisions fermes ou en actes précis leurs in
tentions hésitantes ou leurs projets incertains-
C'est ainsi qu'il est devenu le Chef de REX,
et qu'un jour, le pays lui demandera de
prendre la tête du Gouvernement en dépit
de vos protestations et des hurlements de nos
collègues de la Chambre.
Oh Je sais bien qu'auprès de vous il
n'y a guère d'espoir. Vous êtes trop vieux,
j'entends vieux d'esprit. Votre individua
lisme vaniteux ne supporte pas l'idée de
reconnaître qu'un homme puisse avoir géné
ralement raison que cet homme devienne
l'arbitre de vos suggestions, qu'il incarne
l'unité de direction du pays.
Comme en pratique, pourtant, il faut bien
que vous choisissiez un pilote, vous le dé
corez pompeusement du nom de Premier
Ministre, mais en vous réservant de pouvoir
l'abattre en toute occasion au gré de vos
caprices.
Oui, Messieurs, dans cette intolérable pré-
tent.'on, dans le mauvais usage de votre li
berté se trouve la condamnation du système
qui disparaîtra de la Belgique, comme des
autres pays du continent européen.
Fasse le ciel que cette disparition puisse
se consommer avant que le peuple n'ait trop
souffert.
Les sénateurs rexistes font une longue ova
tion cet admirable discours qui a tenu l'as
semblée littéralement suspendue.