Chronique Aéronautique Quelques rapides SABENA Vos déplacements votre courrier vos marchandises De Bruxelles LE SUD, dimanche 23 août 1936. 3 L'ATLANTIQUE... L'Atlantique conserve toujours son attrait. Plusieurs équipages sont New- York prêts s'envoler pour l'Europe. II y a là notamment Clyde Pangborn, qui a déjà franchi l'Océan, et Howard Hughes, le recordman de vitesse, qui veut faire le tour du monde. Cependant, depuis le triomphal suc cès de Costes et Bellonte en septembre 1930, la traversée de l'Atlantique a quelque peu perdu du prestige que l'on y attachait. Nous sommes loin de 1927 et 28 où les exploits des Lindbergh, des Chamberlain, des Byrd défrayaient la chronique et étaient l'objet des con versations de tous. Après le Point-d'interrogation un bon nombre d'appareils ont franchi la mare aux harengs L'Atlantique a même encore, plusieurs reprises été franchi par ses pôles Paris et New- York. Mais, et ceci est caractéristique, ce n'était pas là l'objectif essentiel de ces voyages une première fois Board- man et Polando, partis de New- York pour battre le record de distance, lançaient un paquet de journaux au- dessus du Bourget et s'en furent atterrir Stamboul. Rossi et Codos réédi tèrent cet exploit mais firent mieux, car ils atterrirent en Syrie. Une seconde fois ils s'envolèrent en direction de la Californie ils échouèrent dans leur tentative (comme tout est relatif et... s'arrêtèrent bien malgré eux New-York. Et Willy Post fit de l'At lantique une simple étape au cours de ses deux tours du monde. Ainsi, la traversée de l'Atlantique, qui révéla Lindbergh et couronna la prodigieuse carrière de Costes, ne suf fit plus satisfaire l'appétit des pi lotes. Costes et Bellonte semblent avoir mis un terme la période héroïque de la la Bataille de l'Atlantique. Un nou veau stade succéda au premier. Le nombre des traversées en amoin drit forcément la valeur joindre les deux continents est devenu un exploit presque courant. De plus, il est bien certain que la construction aéronautique a énormé ment évolué au cours des dernières an nées. L'aviation moderne est née. Les avions vont plus vite. L'Océan, lui, n'a pas grandi... Enfin, l'aviation de raid a choisi un genre d'expériences plus pratique. L'At lantique a exigé assez de sacrifices, assez de victimes. L'heure est aux réa lisations. Et les équipages préfèrent se lancer sur la route de l'Australie ou de Madagascar, tenter de parcourir cer tains trajets bien équipés toujours plus vite, avec moins de risques. 11 y a toujours du sport. Mais que faudra-t-il dans vingt ans Ph. V. LA COUPE CH. DELESALLE La coupe d'aviation légère offerte par M. Charles Delesalle, sénateur du Pas-de-Calais, s'est disputée samedi 15 avec un plein succès. Il s'agissait de parcourir le trajet Berck-Douai-Lille- St Omer-Le Touquet (241 km.) Outre la vitesse moyenne réalisée sur le cir cuit, plusieurs autres facteurs interve naient dans le classement, notamment la consommation. L'épreuve était limi tée aux avions d'une cylindrée maxi mum de 2 et de 4 litres. Sur 30 engagés, 2 1 appareils ont été qualifiés et ont pris le départ. 19 ont été classés, ce qui et un très beau ré sultat. Voici l'essentiel du classement 1. Thibault, sur avion Trébucien mo teur Train 40 cv., 600 points. 2. Dhôme (SFAN-Ava 25 CV) 1, 050 p. 3. Heyndrickx (SFAN) Poinsard 25 cv.) 1.400 p. 4. Viviane Elder (SFAN Ava 25 CV) 2.050 p. 5. Demimuid (TIPSY-Ava 25 CV) 2.200 p. 6. d'Ockhuysen (TIPSY-Ava 25 CV) 2.250 p. 7. Avion Léo- poldoff, biplace 40 CV. 8. Avion Potez, biplace 70 CV etc... Le petit avion Trébucien a une belle avance. Belle course d'équipes SFAN. Excellente performance de Mlle Vi viane Elder. La suite du classement montrerait que les avions les plus puis sants occupent la queue... Notons qu'aux 6 heures d'Angers l'avion Trébucien avait dû abandonner pour ennuis de moteur dès la première heure alors qu'il était en tête du classement. Prix féminin Viviane Elder Prix de régularité François (P. 60) Prix de vitesse Thibault (Trébucien) 241 km. en 1 h. 51. Prix de consom mation Thibault Comme on le voit, c'est un succès complet pour le Trébucien-Train 40 CV qui a largement battu tous ses concurrents y compris les deux Tipsy de construction belge on peut con stater aussi que le Trébucien ne sacrifie pas l'économie la vitesse. Les deux peuvent aller de pair. PETITES NOUVELLES Le constructeur américain Douglas, outre la centaine qu'il a livré en Amé rique, a exporté 43 bimoteurs du type DC-2. Il a déjà reçu des ordres pour 5 7 avions bimoteurs DC-3, qui sont plus grands que les DC-2. De nouvelles cabines vont être amé nagées bord du dirigeable Hinden- burg ;11 pourra désormais transporter 66 passagers. C Farman a construit un troisième stratosphérique (le premier a été aban donné et le second s'est écrasé au sol). Le nouvel appareil a déjà effectué une montée 5.000 m. C L'infatigable Arnoux, qui a rem porté les c 6 h. d'Angers et la Coupe Esders) est détenteur provisoire de la Coupe Michelin, mise en compétition jusqu'au 31 octobre. Il a couvert le circuit de 2.902 km. la vitesse de 325 kmh. escales comprises. Sur plu sieurs étapes il a réalisé du 360 de moyenne, toujours sur son Caudron bi place de 220 CV. f[ A-t-on remarqué que le premier croiseur espagnol Jaime 1er a été coulé par une seule bombe d'avion, de 500 kgs C La France a reconquis le record du monde d'altitude. Le chef-pilote de la maison Potez, Gustave Détré, vain queur de la Coupe Deutsch 1933, est monté 14.836 m., battant de 403 m. la performance de l'Italien Donati. Détré pilotait le Potez 50-Gnôme 900 CV qui permit déjà Maryse Hilsz de s'adjuger le record féminin (14.310 m.). C'est une très brillante per formance. Ph. V. MISERE DE L'AVIATION L'incurie administrative a partout les effets désastreux. On voudrait faire une active propagande pour le dévelop pement de l'aviation en Belgique .mais les Pouvoirs publics ne font rien ou pas grand'ethose pour aider cette propa gande. Ils se montrent même si indif férents tout progrès que l'initiative privée se voit paralysée dans son ac tion. Or, l'aviation n'est pas encore entrée dans nos mœurs au point de ne plus devoir compter sur l'appui et les encouragements des Pouvoirs publics. La responsabilité de ceux-ci sera gra vement engagée si nous sommes dépas sés dans un avenir proche par tous les pays voisins qui, eux, font un très gros effort pour le développement de l'acti vité aéronautique. Chez nous, la routine et l'inertie régnent dans l'administra tion. Elles empêchent les initiatives un peu audacieuses ou simplement mar quées par la nécessité de suivre le pro grès. La Belgique aurait un intérêt éco nomique et militaire posséder un grand nombre d'aérodromes. Ceux-ci sont beaucoup trop rares et leur situa tion géographique ne répond pas du tout aux exigences de la circulation aé rienne. Mais, lorsque na/t une initiative privée tendant la création d un nou veau champ d'atterrissage, cette initia tive se heurte une opposition irré ductible de l'administration. Mille pré textes sont invoqués pour interdire la réalisation du projet. Ainsi l'aviateur ci vil voit, pour se poser au sol ou décol ler, son choix limité sept ou huit en droits le plus souvent éloignés du lieu où il réside ou veut se rendre. Si encore les terrains répondaient bien leur destination, on pourrait se déclarer satisfait en attendant mieux. Mais on ne fait RIEN pour donner ces aérodromes ou terrains d'atterris sage leur maximum d'utilité et de ren dement. Passons sur l'insuffisance de nivellement du sol, sur le mauvais amé nagement des hangars et bureaux des aéroports, sur la multiplication des for malités administratives mesquines et su perflues. Une chose frappe plus parti culièrement le voyageur qui débarque sur l'un de nos aérodromes c'est l'in suffisance des voies d accès et des moy ens de transport reliant le lieu d'at terrissage la ville la plus proche. Après un voyage aérien qui a permis feux passagers (de franchir cent cin quante ou deux cents kilomètres en moins d'une heure, il s'agit, par exem ple, étant descendu Evere, de gagner Bruxelles. Il faut faire environ cinq cents mètres pied pour atteindre le pavé tortueux de Saventhem. Arrivé là," il s'agit d'attendre un tramway souvent pendant une demi-heure. Pour s'abriter s'il pleut, rien. Pour stationner rien non plus. On attend en plein vent sous la pluie, réfugié sur la voie cyclable d'où l'on est toutes les deux minutes chassé par un cycliste lancé folle al lure. Ajoutons pour être précis, qu'après cela le trajet en tramway jusque Bruxel les dure trente ou quarante minutes, selon le caprice du wattman. Bien en tendu, il ne faut pas songer remplacer le tramway par un taxi. Il y a très ra rement des taxis Evere On peut penser après cela que le voyageur venu de Paris ou d'Amsterdam par la voie des airs doit être très favorablement impressionné. Répétons-le une fois de plus, nous avons des pilotes civils et militaires dont le cran et le savoir-faire sont ad mirables. Mais comment veut-on que l'aviation prenne en Belgique un déve loppement plus rapide si les Pouvoirs publics ne font rien pour stimuler et fa ciliter ce développement Dans tout ce qui concerne de près ou de loin les choses de l'air, l'incurie administrative atteint les proportions inouïes. Cette incurie durera aussi longtemps que l'ad ministration, par son mauvais fonc tionnement et sa mauvaise organisation, n'obtiendra, en fait, d'autre résultat que de freiner la vie nationale. Hubert d'YDEWALLE. du Pays Réel t, ----- PAR AVION LONDRES COLOGNE HAMBOURG BERUN en 75 minutes - 45 2 heures - 3 COPENHAGUE - 3 25' STOCKHOLM - 6 15' Demandez Horaires et Ta rifs aux Bureaux de la SA BENA ET AUX AGENCES DE VOYAGES.

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