Coole, Vandevelde, Debunne Missiaen La grande illusion Etes=vous avec ou contre MOSCOU? 3e ANNEE No 37. Hebdomadaire 50 cent. le numéro. DIMANCHE 13 SEPTEMBRE 1936 ABONNEMENT 1 AN 20 FRANCS Direcliocfr-Adinûûstratksr) Ch. van RENYNGHE, 19, nue Longue de Thourout, YPRES. Compte-chèques postaux 1003.43. Nos aînés liquident le passé pendant que nous construisons l'avenir. POL DE MONT et LEON DEGRELLE PARLERONT A YPRES le dimanche 27 septembre 17 heures. Pour qu'une nation soit, il faut qu'une solidarité nationale existe et qu'elle se cris tallise dans la volonté du pouvoir. M. van Zeeland a bien parlé. M. van Zeeland a dit beaucoup de choses très justes et très raisonnables. Nous irions même jus qu'à dire que M. van Zeeland a raison. L'étranger qui a fait un tour d'Europe, et arrive en Belgique, considère notre pays comme un pays de Cocagne. Les bilans du mois de juin révèlent une situation in dustrielle saine. Il y a de l'argent en Bel gique. Et tout prendre le gouvernement actuel a fait ce qu'il a pu. Nous l'accor dons. Au-dessus des faits de la vie économique, il y a les courants d'idées. Le peuple de Belgique est inquiet, anxieux il cherche une formule nouvelle. M. van Zeeland fait l'éloge de la formule ancienne. Le divorce subsiste entre le pays légal et le pays réel. M. van Zeeland joue le rôle de l'historien, quand au contraire on lui demande de faire 1'histoke. Les êmeutiers du mois de juin sont am nistiés. C'est une prime d'encouragement pour les futurs êmeutiers de cet hiver. Rien que cela prouve que M. van Zeeland n'a pas l'énergie voulue pour maintenir l'ordre. Nous applaudissons le savant économiste, mais nous sifflons l'artiste mé diocre. Chaque semaine, Moscou fait des pro grès en Belgique, et l'évolution de van Zee- jnd n'est pas capable de barrer la route j révolution de Moscou. C'est pour quoi le discours de M. van Zeeland, plein de vérités et lie bon sens, nous effraye terriblement parce qu'il confirme la grande illusion dans laquelle se complaît obstiné ment et aveuglément le pays légal. C. v. R. Mais, hélas cela ne suffit pas. C'eût été excellent il y a dix ans. C'est absolu ment relatif pour le moment. M. van Zeeland discute chiffres, faits et statistiques. C'est la science de la politique. Il oublie que l'art de la politique, c'est s'emparer des volontés et non des intelligences. Il a prouvé qu'il n'avait pas cet art au lende main des élections. Depuis lors il a pour suivi une belle carrière de savant, mais il a échoué dans sa vocation de chef. Pour reprendre l'expression de Paul Crockaert van Zeeland a prononcé un magnifique dis cours pour une époque d'harmonies pré établies Ces harmonies n'existent plus. Et toute l'éloquence du gouvernement est un jeu de dupes, comme la conférence du désarmement le fut, parce que le Gouverne ment et Genève ne sont écoutés que par les hommes de bonne volonté, et que ce son! précisément les autres qu'il s'agit de réduire au silence. En répondant cette question les mandataires socialistes du Sud rendront service la population et permettront d'envisager l'avenir avec plus de calme. Ce qui n'est pas le cas actuellement, puisque les mandataires socialistes font cause commune avec les communistes espagnols, absolvent les crimes du Frente Popular, et demain, peut-être, soutiendront chez nous l'émeute, per mettront le meurtre et le pillage, laisse ront la place l'anarchie, débordés par leurs troupes, prisonniers de leurs hom- Parodiant la parole du Premier An glais l'hebdomadaire socialiste de la Belgique flamande donne- en pre mière page un montage dont il est fier, et qui porte comme titre Notre frontière est dans les montagnes de la Guadarrama. Nous voyons sur ce dessin d'une part l'Espagne fasciste, des militaires le poignard la main, et d'autre part l'Espagne prolétarienne qui se défend une jeune fille, un ouvrier, un paysan. Comme victime en avant-plan une femme violée d'un réa lisme crapuleux. Le texte lance un ap pel au secours du prolétariat espagnol, JUSQU'A LA VICTOIRE FINALE. Ce texte dit également que l'Europe est devant une guerre idéologique, dont les premiers combats décisifs ont lieu en Espagne. Le socialisme belge prend catégoriquement position, et il demande au pays de prendre position. Le mi nistre Vandervelde ne craint pas de déclarer qu'il exprime les sentiments du pays entier, et il reçoit la déléga tion du Frente Popular. Nous sommes donc en mesure d'affirmer que Coole, Vandevelde, Debunne, Missiaen se ran gent du côté des êmeutiers, absolvent leurs actes et prétendent en ce faisant, prêcher la croisade du prolétariat contre le fascisme. Ces Messieurs ont-ils choisi Ils n'ignorent pas que c'est la lutte menée par Moscou, aux ordres de Moscou, avec les subsides de Moscou. Ils s'in clinent. Ils se rangent sous la bannière de Moscou. Et pour excuser cette ab dication ils trompent leurs lecteurs. Campagne des capitalistes, déclare le moniteur rouge, campagne des fas cistes et des prêtres que toutes ces ca lomnies sur les horrerus commises en Espagne. Campagne de mensonges que ces supposées attaques contre les Eglises et les prêtres, cette destruction des œuvres d'art. Et il pousse l'audace jus qu'à dire ses lecteurs Etes-vous assez bête que de croire ces inven- tions Des églises ont été détruites, certes, mais pensez-vous que les bal- les qui ont été tirées de ces églises doivent être considérées comme une nouvelle bénédiction du peuple. Le moniteur socialiste absout les cri mes, les pillages, les incendies, les mon struosités commises par le Frente Po pular. En les absolvant il se rend com plice de leur barbarie et DES MAIN TENANT IL ABSOUT LES CRIMI NELS, LES INCENDIAIRES, LES PIL LARDS QUI, AU PREMIER SOIR D'EMEUTE, AGIRAIENT DE MEME CHEZ NOUS. Et vous M. le député-maire de Mous- cron, que ferez-vous Quand l'émeute grondera en France, dans le Nord, vien- drez-vous Mouscron pour maintenir l'ordre et répéterez-vous Risquons- Tout la parole historique la Révo lution peut faire le tour du monde sans passer par la Belgique. Prêcherez-vous le calme aux ouvriers de Mouscron et aux frontaliers Ou bien resterez-vous prudemment Gand ou Bruxelles Croyez-vous que les socialistes de Mous cron ne feront pas de vous leur pre mière victime et que, pris d'une frousse verte., vous n'abdiquerez pas dans les mains de l'extrémisme de gauche. Ceux qui connaissent Mouscron et l'état d'es prit du parti socialiste, ne savent que. trop que vous n'y représentez plus rien- Dites vos troupes dès maintenant si vous êtes avec ou contre Moscou ,avec ou contre les êmeutiers, avec ou contre: les assassins et les pillards du Frente Popular. Dites la population de Mous cron que votre frontière est dans les montagnes de la Guadarrama, et nous •verrons de quelle autorité vous jouissez encore dans les milieux ouvriers de Mouscron, M. le député-maire Van develde. La question posée en tête de cet article se précise nos leaders socialistes qui excusent la sauvagerie et la bestia lité des hordes du Frent Popular, qui déclarent que leurs troupes doivent faire cause commune avec le Frente Popular la solde de Moscou, qui au nom de la fraternité universelle reni flent avec volupté le sang généreu sement répandu dans cette lutte fra tricide nos leaders socialistes ayant jus tifié devant leurs troupes de pareils excès se croient-ils encore capables, le jour où Moscou donnera l'ordre de provoquer l'émeute, de rester la tête du mouvement, de réprimer les cruautés et les massacres Seront-ils les chefs du mouvement ou les prisonniers Sont-ils dès maintenant déjà prisonniers, et ont- ils abdiqué Oui, ils ont abdiqué Sinon Joseph Coole qui écrit en page 2 du même nu méro un article fort sensé sur les mas sacres des chefs communistes Moscou, et qui reproche aux communistes d'Es pagne les excès commis, ne permet trait pas que les articles tapageurs de propagande du journal le contredisent. Ou bien le P.O.B. est la solde de Mos cou et fait cause commune avec le Frente Popular, et l'article de M. Coole exige qu'il donne sa démission, ou bien le P.O.B. se livre un bourrage de crâne honteux et trompe odieusement ses abonnés obligés. Ou bien, et c'est l'hypothèse la meilleure, M. Joseph Coole sénateur est un isolé qui n'a plus rien dire ses troupes. Et vous Debune, que feriez-vous Menin Dans cette Menin-la-Rouge vous mettrez-vous la tête de la gen darmerie pour maintenir l'ordre Dé* maintenant déclarez-le je vous en con jure, ce sera la manière la plus efficace d'éviter tout trouble. Car vous êtes lié par votre journal officiel qui s'est ran gé au côté des communistes de Ca talogne et de Madrid, des anarchiste» de Saint-Sébastien. La question posée est simple le bourgmestre de Menin va-t-il déclarer qu'il se désolidarise et qu'il désapprouve les incendiaires d'Irun, les déterreurs de cadavres de Carmélites, les assassins d'innombrable» prêtres, les bourreaux sadiques de tous les supposés suspects des provinces aux mains des rouges Voulez-vous pro clamer qu'en qualité de bourgmestre vous maintiendrez l'ordre travers tout contre les êmeutiers, que vous ferez tirer sur ceux qui attenteraient la pro priété privée, qui pilleraient les ma gasins, qui traîneraient par les rues de» prêtres et des religieuses. Il est fâcheux que nous devions poser cette question, mais puisque le journal officiel politique de l'homme qui doit maintenir l'ordre Menin approuve les désordres du Frente Popular, nous eâtimons néces saire de demander des précisions qui intéressent certainement la population de Menin. Et vous enfin Missiaen, qui êtes re connu pour votre sectarisme et votre haine de l'école libre, protègerez-vous en qualité de membre de l'Assistance publique d'Ypres les religieuses de l'hô pital, ou bien permettrez-vous, comme en Espagne qu'elles soient outragées, chassées ou tuées Votre journal ap prouve cette attitude et il y applaudit au nom de la Liberté, de l'Egalité et de la Fraternité. Etes-vous d'acord avec votre journal Quand les religieuses de l'hospice Belle seraient poursuivies par les émeu|tiers, quand les église» d'Ypres seraient pillées, viendrez-voua dire que ce sont les balles envoyées en bénédiction la foule qui légitiment cette barbarie. Protégerez-vous les lo caux du syndicat-chrétien et leur au mônier, votre collègue l'Assistance pu blique Depuis des années vous semez dans le peuple la haine du prêtre, et vous enracinez la haine de la religion dans les cœurs des ouvriers. Le jour oifc.

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Le Sud (1934-1939) | 1936 | | pagina 1