I
Reconstruction nationale. Le bilan "/ARMA"
l'Agriculture et la Finance,
Le Roi a parlé
3e ANNEE No 42.
Hebdomadaire 50 cent, le numéro.
DIMANCHE 18 OCTOBRE 1936
ABONNEMENT 1 AN 20 FRANCS
Directaon-AdminUtration Ch. van RENYNGHE,
19, rue Longue de Tbourout, YPRES. Compte-chèque» postaux 1003.43.
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L'INTERVIEW DE VAN SEVEREN
AU JOURNAL LE SOIR
Ch. van Renvn.fhe.
Pour qu'une nation soit, il faut qu'une
soIUirué nationale existe et qu'elle se cris
tallise clans la volonté du pouvoir
Nos aînés liquident le passé pendant
que nous construisons l'avenir.
Le régime politique parlementaire
des partis a laissé le royaume de Bel
gique se décomposer. Quel a été l'idéal
constructif des partis Occuper pen
dant le plus de temps possible, le plus
de ministères possible, pour y caser le
plus de créatures. 11 n'y avait pour ces
politiciens qu'un seul objectif la puis
sance électorale, non pas pour exalter
la grandeur du pays, ni pour donner
une vie nouvelle, mais pour contenter
une clientèle électorale.
Le rôle du parti catholique fut-il
d'exalter la grandeur de la Belgique
Réponse brutale l'enseignement ca
tholique en Flandre et la politique dé
mocratique en Flandre ont-ils insufflé
le prestige de la Belgique et un loya
lisme ardent envers la Monarchie
Quel est votre avis Pour satisfaire
des nécessités électorales, combien
n'avons-nous pas vu de politiciens ca
tholiques n'être dans leurs discours que
des belges honteux, de seconde zone, et
combien n'ont pas laissé dénigrer la
famille royale. Tous ceux-là n'ont pas
voix au chapitre dans la discussion ou
verte par REX.
Le parti socialiste a-t-il mis au pre
mier plan de ses préoccupations l'in
térêt national Le parti du drapeau bri
sé, le parti des six mois, le parti qui
menait en 1926-1927-1928 les fameu
ses campagnes antimilitaristes, qui de
vaient laisser la frontière de l'Est ou
verte, parce que de ce temps le parti
socialiste n'avait que paroles d'amour
et œuillades de prostituée pour la dé
mocratie socialiste allemande Qu'il
fait le parti socialiste pour donner la
Belgique la fierté nationale, et pour in
culquer toute la jeunesse ouvrière
l'amour de la dynastie Les socialistes
belges n'ont pas voie au chapitre, au
point de vue patriotique et dynastique,
dans la dsicussion ouverte par REX.
Et le parti libéral a fait plus de mal
que les autres. Les catholiques et les
socialistes ont péché par omission ils
ont laissé se désagréger la Belgique par
manque de patriotisme, mais les libé
raux ont commis une faute infiniment
plus grave patriotardisme verbal et
cette confusion insupportable qu'ils ont
voulu exploiter entre le libéralisme et
le patriotisme, alors qu'à chaque crise
ministérielle leur patriotisme consistait
prendre le plus grand nombre possible
de portefeuilles, et avoir des exigences
telles qu'à plusieurs reprises il fallut
une intervention personnelle du Roi
pour les remettre au pas. Cette exigence
des libéraux et leur trop longue incom
préhension du problème linguistique
firent qu'eux aussi collaborèrent ren
dre, d'une part, le patriotisme anti
pathique. et creuser d'autre part da
vantage le fossé entre les éléments na
tionalistes du mouvement flamand et
ceux qui croyaient faire du vrai pa
triotisme en ignorant ce problème.
Ce n'est pas d'aujourd'hui aue nous
signalons l'attitude néfaste des trois
partis traditionnels. Depuis 1931 nous
n'avons cessé de le dire, de le répéter,
nos rapports et nos articles en font foi.
Rien n'a été fait par les partis politiques
pour enrayer la séparation de la Bel
gique. Nous y allions d'un façon cer
taine. Nous estimions que c'est UN
MAL.. Mais nous constatons que c'est
un FAIT. Les politiciens ont été inca
pables d'enrayer le mal. Actuellement
tous se trouvent devant le fait.
Qu'on le veuille, ou qu'on le nie,
il n'y a plus de solution dans une for
mule strictement unitaire. Par la faute
des politiciens la petite semaine, qui a
consisté diviser les belges, les me
ner les uns contre les autes, quitte
patager ensemble les avantages du pou
voir les citoyens de Belgique ont cessé
de se considérer comme Belges d'abord,
mais bien comme catholiques, comme
libéraux, ou socialistes, comme Fla
mands ou Wallons, et au sein d'un parti
comme ouvriers, agriculteurs, classes
moyennes.
Le régime tout entier a péché contre
l'esprit.
Le régime tout entier a installé chez
les Belges l'esprit de division.
Le régime tout entier a ignoré ce
texte que depuis longtemps nous met
tons en manchette Pour qu'une nation
soit, il faut qu'une solidarité nationale
existe, et qu'elle se cristallise dans la
volonté du pouvoir.
Le régime tout entier a conduit la
Belgique la séparation. Il n'a rien fait
pour l'empêcher. Il n'a rien fait pour
la freiner. La force acquise est crois»
santé. La séparation est devenue inéluc
table.
LES COUPABLES SONT LES PAR
TIS POLITIQUES QUI ONT OCCUPE
LE POUVOIR DEPUIS 1919.
Léon Degrelle a eu le courage de voir
les faits tels qu'ils étaient tels que nous
les avions décrit la Fédération des
Cercles en 1931, aux Congrès de l'Es
prit Nouveau en 1932 et 1933, au
Congrès de Dinant en 1933. Nous
avions espéré que les aînés verraient
clair, qu'ils auraient le courage de li
quider le passé qu'ils ne nous lais
seraient pas une situation politique pas
sive, tragiquement passive.
Et les jeunes leur disaient, ce qui se
trouve également dans l'entête du
journal Nos ainés liquident le passé
pendant que nous construisons l'avenir.
Or, nos ainés n'ont rien liquidé. Ils
n'ont vendu du stock que les marchan
dises facilement négocaibles. Tout le
poids mort subsiste. La situation s'est
empirée. Les dirigeants n'ont plus leur
personnel en mains. La méfiance totale
règne. Au lieu de créer un ordre nou
veau, on s'est contenté, par des bouts
de loi, de remédier au plus pressé,
chaque fois trop tard, quand les me
sures prises n'avaient plus de portée
morale.
Et nous sommes devant la faillite.
LFS PARTIS POLITIOUES ONT DI
VISE. ONT SEPARE LA BELGIQUE
DE 1830 PAR UN ENSEMBLE DE
LOIS HYPOCRITES. MAIS ILS ONT
Nous vous signalons que l'assemblée
générale de la Sarma se tiendra le
mardi 20 octobre (insertion gratuite)
et que les Classes Moyennes de Bel
gique prendront certainement comme
bases de leurs bénéfices pour l'année
terminée au 30 juin 1936, celles des
bénéfices réalisés par la Sarma.
Capital 12 millions y%. Bénéfice
7 millions 423.927,57 frs. Environ
60 p. c. de revenus. Ce n'est pas mal.
Et comme la répartition du bénéfice
donne sept administrateurs comme
tantièmes 900.000 francs, nous com
prenons parfaitement qu'ils déclarent
dans leur rapport Nos affairas con-
tinuent marcher normalement. Tous
nos magasins ont la faveur du public
grâce leur bonne tenje, la qua-
lité de leurs marchandises et leurs
prix avantageux. Leur action sur le
coût de la vie a été décisive (N. D.
L. R. voir l'index-number)Malgré
les attaques intéressées dépourvues
de fondement, mais non de partia-
lité, de la part d'organismes pré-
tendant défendre l'intérêt des dé-
taillants, nous restons persuadés que
lie bon sens belge conservera ses
droits et que l'intérêt du consom-
mateur, qui est l'intérêt bien compris
du pays, prévaudra
Donc les centaines de commerçants
Ypres et de Poperinghe, qui ont signé
la protestation de Rex, manquent tota
lement de bon sens et n'ont aucune idée
de l'intérêt bien compris du pays. C'est
le Conseil d'Administration de la
Sarma qui le leur déclare, ayant le
toupet formidable de prétendre se po
ser en défenseur du bons sens national
et de l'intérêt général du pays. Pour
du culot, c'est du culot.
Leur collègue la Société Prisunic-
Uniprix-Priba ne se porte pas plus mal.
Pour un capital de 40 millions le bé-
ifice, quoique plus modeste, est ce
pendant satisfaisant un bon 30 p. c.,
soit 12 millions 338.000 francs.
Vous n'ignorez pas que l'Innovation
est fortement intéressée dans cette so
ciété dont elle possède la moitié des
titres, soit 20 millions. La sollicitude
du conseil d'administration de la Sarma
est contagieuse. Les administrateurs de
l'Innovation leur tour déclarent qu'ils
sont confiants dans l'util/té sociale du
rôle qui leur incombe, comme modé-
rateurs et régulateurs des prix Et
ils ajoutent Nous ne pouvons conce-
voir qu'une fois écarté les excitations
artificielles, le bon sens traditionnel
de ce pays auquel le Premier minis-
tre faisait si éloquemment appel en.
septembre dernier, ne reprenne le
dessus. La Belgique qui est une terre
de liberté ne saurait donner asile des
lois discrimatoires de coercition et
d'étranglement
Nous demandons, au nom des Classe»
Moyennes de Belgique, que s'associant
au vœu exprimé dans le Sud, Monsieur
le Premier Ministre propose une pro
motion dans les ordres nationaux, pour
les défenseurs héroïques de la liberté,
et les dévoués patriotes que sont les
administrateurs de l'Innovation, MM.
Mathieu Meyer, Emile Bernheim, Char
les Abenheimer, Albéric Rolin, Joseph
Moise, Sam Meyer, et Adolphe Stoclet,
dont vous trouverez le nom dans l'ar
ticle suivant.
L'hypercapitalisme ne sévit pas unique
ment dans l'industrie, mais atteint toutes les
activités productrices, et notamment l'agri
culture. La question agraire en Belgique a
souvent été posée par les politiciens, mais
ETE INCAPABBLES DE CREER
L'ESPRIT NOUVEAU DE LA BEL
GIQUE DE DEMAIN.
LES PARTIS POLITIQUES LE
GUENT UN CADAVRE.
REX VEUT CREER UNE BEL
GIQUE NOUVELLE AVEC DES
HOMMES NOUVEAUX.
Nous verrons comment la semaine
prochaine.
presque toujours avec hypocrisie. Car les
politiciens n'ont pas tenté de résoudre les
questions agricoles sous leur aspect économi
que ou corporatif, mais, hélas en fonction
de leurs conséquences électorales. Fallait-il
tant de lois pour la question du bail fer
me Fallait-il poser la question agraire com
me un conflit entre le propriétaire et le
locataire Tous ceux qui veulent répondre
objectivement driont que ce ne fut là qu'une
déformation de politiciens, et une transpo
sition des thèmes syndicalistes dans le do
maine agricole. Traditionnellement, le fer
mier et le propriétaire terrien se sont par
faitement entendus. Et la preuve en est le
taux des fermages qui se représente qu'un
un et demi pour cent du capital investi,
pour les fermes restées dans les familles
d'anciens propriétaires terriens, ce qui n'est
pas le cas pour celles acquises par ceux qui
se sont enrichis dans la finance ou l'indus
trie, ni surtout pour les propriétaires anony
mes que sont les institutions de bienfaisance
ou autres organismes obligés de mettre leurs
biens en adjudication publique. Il faut que
le problème soit posé franchement et objec-
(Voir suite en 13e page.)