LE SUD DANS LE NORD
Positions Rexistes
Léon Grillet
VAN LEDF."
par
José Streel.
"LE SUD"
LE SUD, dimanche 18 octobre 1936
i ABONNEMENT 18 Francs français.
COMMENT FUT FONDE LE COMITE
FLAMAND DE fRANCE.
Les feuilles patriciennes du pays flamand
ont conservé le respect et le culte des vieilles
traditions flamandes et de leur langue. N'est-
ce pas le moment de le rappeler et la meil
leure preuve ne se trouve-t-elle pas dans
cet effort tenté en France pour les fondateurs
du Comité flamand de France.
Voici ce qu'écrit l'inédit historien de notre
confrère la Bailleuloise au sujet de la fon
dation du Comité flamand.
En 1852, notre illustre et éminent con
citoyen Edmond de Coussemaker fut nom
mé juge civil au Tribunal Civil de Dunker-
que. Quelques mois plus tard il s'unissait
des esprits d'élite qui, sous la présidence
d'un érudit regretté de tous ceux qui ont
pu l'apprécier, M. Cousin, venaient de fon
der la Société Dunkerquoise pour l'encoura
gement des sciences, des Lettres et des Arts.
Elu dès la première année vice-président
de cette société, M. de Coussemaker, dans
le discours qu'il prononça lors de son in
stallation le 8 janvier 1854 et dans la séance
générale du 20 juin de la même année, traça
avec beaucoup de sagacité le programme des
Agent de change correspondant
près la Bourse de Bruxelles.
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Bureau ouvert le dimanche
pendant la saison
travaux de la société.
La Fondation de cette Association Dun
kerquoise ne pouvait suffire pour la Flandre.
Cette province, est une contrée qui, avec sa
langue a conservé sa littérature, ses chants
et ses légendes, ses mœurs, ses coutumes et
ses usages, ses institutions, ses confréries,
et ses monuments les conquêtes, les siècles
ont passé, sans avoir pu détruire le carac
tère de la population qui y réside. Là, plus
que partout ailleurs, il est possible de saisir
les souvenirs du passé là par conséquent,
plus que partout ailleurs, l'historien trouve
manière des travaux curieux et importants.
C'est sous l'impression de cette pensée qu'en
avril 1853, M. de Coussemaker réunit, dans
sa maison de la rue David d'Angers, Dun-
kerque, cinq érudits, originaires comme lui
de la Flandre Flamingante, et que fut fondé
le Comité Flamand de France. Ils voulurent
dans le nom sous lequel fut désigné ce
comité, faire ressortir le nom de la France,
pour donner une preuve de leur patriotisme,
de leur attachement la Nation. Ainsi que
l'écrivait cette occasion l'un des cinq mem
bres fondateurs, certes en face des chefs
d'œuvre de la littérature française, en face
de la grandeur imposante de l'histoire de
France, nous devons êrte fiers d'appartenir
cette belle nation, dont le génie sert de
guide la civilisation de l'Europe et du
monde. Mais, dans ce beau pays nous avons
une famille dans cette histoire particulière,
dans cette œuvre civilisatrice, nous avons
une part nous. Pour nous, Flamands de
France, Français de nation, Flamands d'ori
gine, nous pouvons, nous devons, dignes
enfants d'une noble mère, côté de la gloire
nationale, faire briller l'honneur de notre
maison, de notre famille, de notre ancienne
et belle Flandre
Ce Comité Flamand avait pour objet
l'étude de la littérature flamande, la re
cherche et la conservation des documents
historiques et littéraires en langue flamande
Les membres de ce Comité devaient prendre
l'engagement de recueillir et de faire con
naître tous les renseignements et documents
flamands sur les sciences, l'histoire, les lettres
et le arts, le droit féodal, les juridictions
seigneuriales, et les coutumes, les institutions
littéraires telles que les coutumes, les cro
yances populaires, les saints du pays et ceux
qui y sont particulièrement honorés, les
miracles, les processions et autres cérémonies
religieuses particulières au pays, les corpo
rations et métiers, les proverbes et maximes
populaires, les sociétés d'archers, les inscrip
tions tumulaires et autres, la biographie et
la bibliographie des Flamandes de France
A peine le Comité était-il constitué que
de nombreuses adhésions justifièrent sa fon
dation. Un an après, le nombre de ses ad
hérents s'élevait 140 sur tous les points
de la Flandre Française, il y avait unanimité
pour accueillir avec bonheur cette création.
En France, en Belgique, en Hollande et en
Allemagne, d'illustres savants Didron,
Montalembert, Francisque Michal, Grimm,
Hofmann, Franz Mone, l'abbé de Ram, Ker-
vyn de Lettenhove, le baron de St-Genois,
l'abbé Carton, le chanoine Van de Putte,
le littérateur Henri Conscience, s'empres
sèrent de lui envoyer leur adhésion. Les
communications affluèrent, documents pré
cieux, livres rares, chants et poésies inédites,
traditions populaires, travaux divers présen-
éts par les membres du Comité. Jamais
semblabes mouvement, pareil enthousiasme
Un bijou de bon goût
et solide reste seul
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vous présente le plus grand choix
et en toute confiance.
ne furent excités par la création d'une société
savante.
Cette initiative était due Edmond de
Coussemaker il n'a pas cessé jusqu'à sa
mort d'être le président du Comité. Il con
tinua toujours d'en être l'âme. Il en fut
aussi le bras, la plume.
Il y a là, pour M. de Coussemaker, un
véritable titre la reconnaissance de tous
les érudits. En créant le Comité Flamand,
en le soutenant, en le développant, en l'ali
mentant, M. de Coussemaker a rendu de
précieux services la Science.
Signalons que par la suite, une scission
s'opéra parmi les membres du Comité pour
des raisons assez obscures. Le Comité Fla
mand émigra et alla s'installer Lille, tan
dis que se créait Dunkerque l'Union Faul-
connier, qui existe encore.
VAN BELLE
(d'après une biographie
d'Edmond de Coussemaker).
«UN MILLIONNAIRE
Depuis lundi soir, le pilote aviateur
Van den Eynde, retour de Londres, est
millionnaire Millionnaire en
tendons-nous il s'agit du total des ki
lomètres parcourus en vol et non d'une?
somme d'argent. A sa descente d'avion.
Van den Eynde totalisait, en effet,
7.800 heures de vol (soit 325 jours,
et 325 nuits) et 1 million de kilomètres-
parcourus dans les airs.
Joseph Van den Eynde est né en
i 904 il entra l'aviation militaire en
1922 pour passer, trois ans plus tard,
l'aviation civile où il se montre urr
as Il traversa la Manche plus de
4.000 fois.
La carrière de Van den Eynde est
une des plus belles parmi celles de nos
pilotes de ligne.
Nous adressons au nouveau million
naire nos plus sincères félicitations.
(Suite.
Valeurs chrétiennes et réelles, valeurs
de santé, de sain épanouissement. Il
ne s'agit, comme en Russie, que
l'homme se perde dans la commu
nauté il faut qu'à sa juste place
au sein de la communauté popu
laire et grâce l'ordre moral institué
par cette communauté, il puisse déve
lopper complètement et librement son
être dans ce qu'il a de plus noble. Nous
sommes aussi loin de l'idéal anarchique
du libéralisme que du dynamisme fas
ciste ou du communisme.
Sous les doctrines et les abstractoins,
nous cherchons ce qui, dans l'âme hu
maine est le plus réel et le plus sain,
et nous voulons créer une société la
mesure de l'homme réel, développant
ce qu'il y a en lui de sain et de beau.
Le salut du peuple par l'exaltation
de ses vertus cette formule est bien
plus qu'un programme. Elle suppose un
programme concret fût défini avec pré
parts. Elle exprime une mystique, celle
de Rex.
Dès l'origine et avant même que son
programme concret fût défini avec pré
cision, Rex a été cela une volonté de
salut public par les moyens spirituels^
Le reste pouvait attendre et il ne s agis-
sait pas alors d'envisager les fonctions
constitutionnelles de la représentation
corporative ou d'autres choses sembla
bles. II y avait un élan de 1 âme, en
core difficile formuler avec précision
®t sans figure concrète mais déjà orien
té dans le sens qui aujourd'hui se ma
nifeste clairement. Avant même de se
rejoindre, ceux qui allaient devenir les
animateurs de Rex, avaient la volonté
dirigée dans la même voie, soutenue
par des aspirations communes.
Cette mystique a engendré un pro
gramme de plus en plus précis et a pris
une forme concrète. Cependant elle
reste l'essentiel.
D'autres groupements pourraient pré
senter un programme similaire sans ren
contrer le même succès, parce qu'il leur
manquerait l'âme qui fait la force de
Rex.
Quand nous disons que Rex est avant
tout un état d'âme, les imbéciles en
fermés dans un rationalisme courte
vue affectent de sourire. La psycholo
gie sociale et surtout l'histoire récente
de l'Europe attestent cependant qu'il
n'y a de succès pour un mouvement
que s'il est d'abord une mystique.
S'il arrivait qu'en épaississant s'en
gager dans les réalisations de plus -en
plus concrètes Rex vienne laisser fai
blir son âme, couvrir de cendres le
feu qui brûle en lui, s'il venait, au sens
où l'entendait Péguy, dégénérer de
mystique en politique il se produi
rait bientôt un ralentissement dans l'ac
tion de Rex et, la vie se retirant, ce
corps sans âme irait rejoindre le ca
davre des anciens partis. De ce jour
il serait condamné une mort plus ou
moins lente, mais inéluctable.
On n'en est pas là, heureusement.
Le puissant élan vital base d'amour
qui porte Rex et le gonfle de sève n'est
pas près de s'épuiser. Car l'amour est
ainsi que plus il se prodigue, plus il
s'enrichit.
D ailleurs, Rex a chance de conser
ver longtemps sa fraîcheur d'âme parce
qu'il est surtout action et que l'action
est l'amour en acte.
Nous n'avons, Dieu merci, aucun mé
pris de l'intelligence. Mais nous n'igno
rons pas que la pure spéculation a un
effet desséchant et dissolvant.
Qu'un sot écrive que pour nous tout
homme qui réfléchit est un homme
dangereux nous nous en soucions
peu. Il n'est pas requis de s'affubler
d'une toge et d'un bonnet de docteur
pour respecter l'intelligence et le pre
mier effort de la réflexion est sans
doute de mesurer le rôle exact des fa
cultés intellectuelles. Au risque de
scandaliser quelques-uns et brûlant
peut-être des idoles que nous avons
adorées, avouons que nous nous mé
fions des discussions oiseuses et des
contructions artificielles de l'esprit. La
vie, surtout la vie sociale, n'est pas un
théorème qui se développe elle com
porte beaucoup de choses très divreses
qui se combinent tant bien que mal,
dont l'intuition saisit la complexité et
que la volonté domine en agissant sur
elles. Notre méthode est d'abord d'être
au milieu des réalités, en contact di
rect et vécu avec elles, de sympathiser
avec elles pour les comprendre et les
transformer. Les théoriciens en cham--
bre, les politiques de tour d'ivoire, les
coupeurs de cheveux en quatre et les
fabricants de formules savantes, nous
ne les comptons pas parmi nous. Ils
n ont garde de se commettre avec des
gens assez vulgaires pour se frotter aux
realites n est-il pas choquant quand on
veut faire le bonheur du peuple de se
meler a lui Les hommes de bon ton
lui combinent dans leurs laboratoires
une formule très scientifique et univer
selle de bonheur, qu'il a d'ailleurs l'in
délicatesse de repousser.
Eh bien, nous ne sommes pas de bon
ton Nous n'apportons pas sur un plat
d argent la recette d un bonheur passe-
partout. Humblement, avec nos frères
dans la lutte de tous les jours, nous
travaillons a faire la vie un peu plus
belle, le monde un peu plus habitable
a 1 homme. Nous aimons mieux les
hommes que les concepts.
A suivre
EST LE JOURNAL
DE TOUTE LA RÉGION