LE SUD DANS LE NORD
Positions Rexistes
Léon Grillet
José Streel.
"LE SUD"
par
4
LE SUD, dimanche 25 octobre 1936
■ABONNEMENT 18 francs français.!
EST LE JOURNAL
DE TOUTE LA RÉGION
NEGOCIATIONS FRANCO-BELGES
Assurances sociales
et retraites des ouvriers mineurs
Les gouvernements belge et français sont
tombés d'accord pour estimer qu'il y avait
lieu de mettre au point la convention franco-
belge du 23 août 1930 relative aux assu
rances sociales et de l'adapter aux nécessités
présentes.
Les pourparlers relatifs cette convention
ont eu lieu Paris la semaine dernière.
La délégation belge, présidée par M. La-
vers, directeur au ministère des Affaires
étrangères, se composait de MM. Bisqueret
et Olbrechts, /ous deux directeurs généraux
au ministère du Travail et de la Prévoyance
sociale, et de M. Delvaux, directeur général
du fonds national de retraite des ouvriers
mineurs.
Au cours des négociations s'est affirmée
chez tous les négociateurs une égale compré
hension des besoins réciproques des deux
pays. Aussi ont-ils mis au point le texte d'une
convention générale sur les assurances so
ciales et le texte de l'accord complémentaire
destiné remplacer l'ancienne convention
sur les pensions de retraite des ouvriers
mineurs.
Ces deux documents seront signés prochai-
Agent de change correspondant
près la Bourse de Bruxelles.
31, RUE DE MENIN, Y P R E S
Téléph. 144
BOURSE
COUPONS
TITRES
CHANGE.
Bureau ouvert le dimanche
pendant la saison
nement et soumis d'urgence l'approbation
des Parlements français et belge.
Echanges commerciaux
M. Suetens, directeur général au ministère
des Affaires étrangères et du Commerce ex
térieur, est venu cette semaine Paris pour
s'entretenir avec M. Bonnefoy-Capronne, di
recteur des Accords commerciaux au minis
tère du Commerce, de nouvelles possibilités
quant l'élargissement des échanges franco-
belges.
Nous croyons savoir que cet entretien a
été fructueux et que de nouvelles négociations
s'ouvriront sous un peu ce sujet Paris.
(le Belge de France)
L'ŒUVRE DE BLUM
Nous ne comprenons pas le silence
de la presse belge autour de cet article
que vous allez lire. Ce n'est pas
l'œuvre d'un quelconque polémiste.
Il a été publié par un groupement com
posé de TROIS CENTS journaux fran-
ais, et a été rep'is par des centaines
d'hebdomada/res.
C'est un AVERTISSEMENT SO
LENNEL de la presse indépendante
française.
Nous répétons que nous ne compre
nons pas le silence des journaux bel
ges, et nous croyons être agréables
nos lecteurs en leur donnant en entier
cet article remarquable.
Le sens des élections.
Le Peuple Français s'est rjnfié le 3 mai
aux rebouteux qui lui promettaient la gué-
rison par l'allégresse.
Souhaitait-il une révolution sociale
Les chiffres répondent NON.
Les socialistes S.F.I.O. ont recueilli 77.000
voix de moins qu'en 1932.
Les communistes, déguisés en amis de la
propriété individuelle et en patriotes, n'ont
réuni, au premier tour, que 1.478.000 voix,
soit le sixième peine des suffrages ex
primés.
La majorité parlementaire rouge qui nous
livre la révolution NE REPRESENTE
PAS LA VOLONTE DU PAYS.
Un gouvernement socialiste.
Nous avons depuis le 6 juin UN GOU
VERNEMENT SOCIALISTE, prisonnier
des communistes.
C'est ce qu'on appelle encore UN GOU
VERNEMENT DE FRONT POPULAIRE.
On peut lire dans une brochure offi
cielle du parti communiste cette excellente
définition UN GOUVERNEMENT DE
FRONT POPULAIRE EST CELUI QUI
DONNE AU PARTI COMMUNISTE
TOUTES POSSIBILITES DE S'AGITER
ET DE S'ORGANISER
Et en effet, le gouvernement Blum, avant
même d'être né, était dessaisi et LE POU
VOIR REEL PASSAIT AUX EXTREMIS
TES.
Le 11 mai, le plus vaste mouvement de
grèves que la France ait connu éclatait au
Havre, et se propageait sur toute l'étendue
du pays.
Violences contre les patrons et les ouvriers
indépendants, occupations des lieux de tra
vail, meneurs invisibles, revendications sans
cesse renaissantes, rien n'a manqué pour don
ner ce mouvement sa véritable significa
tion
Une signification révolutionnaire.
Beaucoup de revendicatoins étaient légi
times. Un gouvernement honnête et fort les
eût satisfaites après étude et dans l'ordre.
Elles l'ont été dans la confusion, au détri
ment de l'ensemble du pays.
Dans l'ivresse de leur victoire les mas
ses ouvrières ont perdu la notion du pos
sible, le sentiment de la solidarité des clas
ses et des professions.
L'esprit de révolte s'est introduit dans
l'usine, l'atelier, le bureau, et il y reste in
stallé.
De nouvelles grèves éclatent tous les
jours c'est le signe d'un mal profond.
La légende et la vérité.
Le gouvernement de Front populaire se
vante partout de son énergie.
En vérité, il navigue la dérive.
Le mouvement de grèves s'est développé
en dehors de lui.
Il a toléré les occupations d'usines après
s'être engagé les interdire.
Il a dévalué le franc après s'être engagé
en maintenir intacte la valeur.
Il a levé les sanctions contre l'Italie après
avoir réclamé le renforcement des sanctions.
Ce gouvernement de soi-disant justice so
ciale a multiplié les injustices sociales.
Absurdités.
Le lois bâclées dans la panique, pendant
les grèves de juin, auront des effets con
traires ceux qu'on en attendait.
1° Elles vont tuer un certain nombre d'en
treprises qui déjà gagnaient difficilement,
leur vie.
2° Elles épargnent le gros patron qui
emploie des machines, mais elles écrasent
le petit patron qui emploie des hommes.
3° Elles imposent aux communes, aux:
compagnie des chemins de fer, des charges
nouvelles très lourdes, qui se traduiront par
des impôts nouveaux et des augmentations
de tarifs.
4° Elles augmentent partout les prix de-
revient et par conséquent les prix de vente.
LA HAUSSE DES SALAIRES SERA DE
PASSEE PAR LE RENCHERISSEMENT-
DE LA VIE.
Déjà, Paris, on constatait en août 63
points de hausse, soit 13 sur les den
rées alimentaires.
Et la loi de 40 heures n'est pas encore-
en application.
Alors quoi bon ces soi-disant réfor
mes
(voir la suite en page 13)
(Suite.)
NOUS QUI SOMMES PEUPLE
Depuis son origine et toujours plus
mesure qu'il se développe, Rex se
présente comme un mouvement essen
tiellement populaire. La formule Nous
qui sommes peuple est un des thèmes
directeurs de sa propagande, un des
éléments constitutifs de sa mystique.
Nous sommes peuple. Nous ne som
mes pas avec le peuple, nous ne ve
inons pas au peuple nous sommes le
peuple lui-même qui se réveille et qui
regarde avec audace et confiance l'ave
nir, parce qu'il veut vivre.
Nous ne resemblons pas ces frin
gants avocats qui viennent dans un lan
gage aussi pommadé que leur cheve
lure apporter des auditoires choisis
la bonne parole de la Haute Banque
et de la Grosse Industrie.
Nous sommes encore moins ces révo
lutionnaires de salon qui veulent cham
barder la société et font la cour la
fille du millionnaire qui les reçoit sa
table. On ne peut pas dire que nous
soyons très répandus dans les salons.
Nous n'ambitionnons guère les applau
dissements discrets du public élégant
ni les suffrages des snobs. Ce que nous
désirons c'est autour de Rex et de tout
ce que Rex symbolise opérer le rassem
blement des grandes masses populaires.
Notre public naturel c'est le public des
gens qui travaillent, qui ont un métier,
qui ont une famille, qui font vraiment
quelque chose. Nous refusons d'être as
similés une minorité de gens turbu
lents sans état-civil bien défini.
C'est de l'intérieur du peuple que
nous entendons faire jaillir le salut, non
en lui reconnaissant une compétence
universelle, mais en l'amenant con
sentir et collaborer aux solutions de
salut public.
Aujourd'hui le peuple s'en remet
ses représentants avec résignation, par
ce qu'il faut bien, parce qu'il n'y a pas
moyen de faire autre chose, mais avec
méfiance. Entre le politicien et le peu
ple, il n'y a que de froides relations
juridiques, un contrat dont chacune des
parties redoute toujours que l'autre ne
le viole.
Nous voulons, nous, entre l'homme
d'Etat et son peuple, un courant de
confiance, d'abandon et, disons le mot,
d'amour. La vraie souveraineté popu
laire, c'est celle-là des chefs qui com
mandent avec autorité, mais qui par le
contact direct et fréquent avec leur peu
ple se sentent en constante commu
nion d'idées et de volonté avec tout ce
qu'il y a de sain dans le pays.
Lorsqu'une pareille sympathie ex:ste.
les formules politiques ont peu d'im
portance il ne s'agit plus de dicta
ture ou de démocratie ou de n'importe
quel régime. Tous peuvent être accep
tés, avec leurs qualités et leurs défauts
propres, parce que tous sont également
populaires.
Quand nous parlons d'un régime po
pulaire plutôt que démocratique, nous
entendons un régime du peuple agis
sant organiquement tant sur le plan so
cial que sur le plan politique et non
du peuple morcelé et considéré comme
une addition arithmétique d'individus.
Le peuple réel est un conglomérat
d'hommes liés entre eux par diverses
sortes de liens, un ensemble de famil
les, de métiers, de collectivités diver
ses avec leurs élites et animés d'un per
pétuel va et vient.
Dans une démocratie libérale l'hom
me a valeur d'individu et n'a d'autre
valeur en surcroît que celle que lui con
fère la possession de la richesse. !1 est
un homme ou un homme plus un
compte en banque.
Nos bons maîtres au collège nous en
seignaient que nous devions nous pré
parer dignement faire partie de
l'élite Nous pouvions supposer que
cette élite est constituée par la caste
des intellectuels. D'abord c'est une er
reur de droit. La formation intellec
tuelle ne constitue pas nécessairement
un titre légitime une situation privi
légiée. C'est de plus une erreur de fait.
Dans le monde moderne on Fent pour
élite, avant tout et presque unique,-
ment, la caste de ceux qui détiennent
la richesse. Nous vivons pratiquement
et jusque dans le moindre détail dans
un régime de dictature de l'or.
Dans un régime normal, il n'y a pat
une élite mais des élites. Chaque caté
gorie sociale en comporte une qui fonde-
ses titres sur le mérite. Nous ne croyons
pas un système égalitaire mécanique
sans privilèges, qui est un mythe nous
acceptons des privilèges, pourvu qu'ils
se fondent sur le mérite. Il est naturel,
sain et juste que le père de plusieurs
enfants jouisse d'avantages refusés au
célibataire, parce que cette inégalité est
fondée.
Nous n'ignorons pas toutes les vir
tualités révolutionnaires que ce prin
cipe recèle nous ne les redoutons pas
et nous n'hésitons pas pousser le
principe jusqu'au bout, jusqu'à l'éta
blissement d'une communauté popu
laire organique et hiérarchique.
(A suivre.)