LE SUD DANS LE NORD
A la bêche d'or
Lettre de France.
LE SUD. di:n«xrk\:e 20 décembre 1936
1 ABONNEMENT 18 francs français.
LE PROBLEME DES REFUGIES
La question de la dénatalité est une
des principales que la France ait ré
soudre. 11 ne semble pourtant pas
qu'elle s'en préoccupe bien fort. Au
lieu de mettre au point ce que l'on
nomme scandaleusement une politique
de naissance, elle ouvre largement ses
frontières toutes les populations du
globe, et facilite dans des proportions
inquiétantes les formal-tés de la natu
ralisation. Cela pose son tour un très
gra've problème pour l'avenir de la
race française.
Mais ce n'est pas tout. A chaque évé
nement d'ordre politique survenant en
Europe, on voit déferler sur la France
la lie dont les autres pays ne veulent
plus. Tout ce qui est antihitlérien, anti
fasciste, anti n'importe quoi et sûr d'être
accueilli en France au nom de quel
que vague déclaration des Droits de
l'homme. On ne se soucie nullement de
la question de savoir si on ne lève pas
les droits des véritables Français. En
tous cas, dès présent, les quotidiens
français jettent un cri d'alarme en pré
sence du nombre croissant de métè
ques sans profession et sans aveu,
qui vivent tant bien que mal de vols,
d'escroqueries etc. Naturellement, il ne
peut être question de mettre sur le mê
me plan tous les étrangers qui se sont
établis en France, et il faut dire la
louange des Belges qu'ils constituent,
tous les points de vu l'élément le
plus sain de l'immigration étrangère en
France.
Le statut des réfugiés est actuelle
ment l'objet de grandes discussions.
Par deux organismes relevant plus ou
moins étroitement d'elle, l'Office Nan-
sen et le Haut-Commissariat pour les
•réfugiés venant d'Allemagne, la So-
Tiété des Nations se trouve saisie de
l'ensemble des questions concernant les
diverses catégories de réfugiés. Elle est
ainsi amenée, non seulement orien
ter et encourager l'œuvre générale de
ces déshérités, mais encore promou
voir les négociations relatives la dé
finition de leur statut administratif
dans les divers pays. Jusqu'à présent
donc la question ne peut prêter cri
tique mais malheureusement, ces ten
tatives dont on ne peut nier le carac
tère généreux, s'excercerrt au profit
d'une population qui ne le mérite gé
néralement pas.
Ce qui éclaire la question d'un jour
particulier, c'est que les efforts entre
pris Genève s'inspirent du souci fon
damental de diminuer les cas d'indigen
ce par l'octroi des moyens d'existen
ce au plus grand nombre possible, et
de favoriser l'assimilation des réfugiés
par leur intégration juridique et prati
que dans la nation qui les a accueillis
matériellement dans son sein.
La France a été très loin dans ce do
maine. Le 4 juillet 1936, la France, la
Belgique, le Danemarck, la Norvège,
les Pays Bas et la Suisse ont signé un
accord. Un certificat d'identité délivré
aux réfugiés leur permet ainsi de circu
ler librement sur le territoire des puis
sances signataires. Or en France, le co
mité consultatif qui est chargé, auprès
du Ministère de l'Intérieur d'examiner
les demandes, est formé, la fois de
représentants des œuvres qui se consa
crent aider les réfugiés, et de délé
gués de diverses association de l'émi
gration allemande. On se demande s'il
n'y a oas là un trop grand abandon
de la dignité nationale. Toutefois, c'est
une chose laquelle on commence
s'habituer depuis l'arrivée au pouvoir
du gouvernement du Front Populaire.
Il y a mieux, ou pire. Alors que la
question du chômage est loin d'être
résolue, malgré la dévaluation et mal
gré les divers programmes de grands
travaux, alors que des mesures sévères
sont prises contre des travailleurs
étrangers qui l'on renvoie dans leur
pays malgré qu'ils aient déjà travaillé
en France depuis de nombreuses an
nées nous voyons que le gouvernement
Français ne s'en est pas tenu aux ter
mes de l'engagement. II s'est personnel
lement engagé ne pas refuser systéma
tiquement des permis de travail aux
réfugiés allemands. On peut se deman
der qu'elle inscrit éventuellement l'at
titude du gouvernement de Berlin si
jamais la suite d'événements graves,
qui ne sont nullement rejeter priori,
un nombre important de Français se
voyaient dans l'obligation de quitter
leur pays.
Il n'y a pas seulerrtent la question de
l'assistance directe. La France poursuit
actuellement un politique d'assimilation
des réfugiés. On n'a jamais très bien
expliqué pourquoi ce problème se ré-
soud avec facilité mais on a pu con
stater qu'après trois générations les
étrangers étaient presque tous franci
sés. Inutile de souligner les conséquen
ces que cela peut avoir. En tout cas,
récemment encore au Sénat on a de
mandé que les naturalisés puissent don
ner leur nom une consonnance fran
çaise. On a même envisagé la possibi
lité de franciser leur nom, de force.
Cela ne révèle-t^il pas l'inquiétude de
certains membres du gouvernement de
vant le flot montant des demandes de
naturalisation. Pour se convaincre dè
l'ampleur du problème il àuffit de sa
voir que la France héberge environ
200.000 250.000 Russes 60.000
Arméniens 4.000 Sarrois 700 Géor
giens et 500 Assyro-Chaldéens. L'in
tégration de cette population flottante
n'a, naturellement quelque chance de
succès que si la proportion des élé
ments disparates reste modique.
Et nous n'avons pas encore parlé
de l'afflux des réfugiés espagnols. Alors
que l'on voit partir un grand nombre
de volontaires étrangers pour l'Espa
gne, on constate, en France que les
gens du Frente Popular ne mani
festent aucune hâte de retourner dans
les provinces où leurs compagnons sont
les maîtres. Ils créent en France une agi
tation politique qui prend dans le Midi
des proportions inquiétantes. On a vu
même certaines municipalités démis
sionner plutôt que de consentir héger-
ger le flot de réfugiés qu'on désirait
leur imposer.
On en doit pas espérer voir les cho
ses s'arranger avant longtemps d'au
tant plus que, pour faciliter une sur
veillance, cependant éphémère on a
décidé de grouper les réfugiés en co
lonies. Un certain esprit de corps sub
siste en rendant toute politique d'as
similation difficile.
Le France a fait preuve d'une trop
grande générosité. L'excès de bonté
devient de la bêtise, et la France nour-
rait payer fort cher la bienveillance
dont elle fait preuve vis-à-vis des étran
gers.
F. L.
LES PLANTEURS DE HOUBLON
La culture du houblon continue
se débattre au milieu de difficultés tou
jours plus grandes. Le bureau du Syndi
cat de planteurs de houblon des Flan
dres a pensé cependant qu'il devait
donner aux pouvoirs publics, non pas
l'impression d'un irrémédiable décou
ragement, mais au contraire, celle de
sa volonté de sauver les houblonnières
des Flandres. Le souvenir des magni
fiques réunions des années précéden
tes lui fait croire qu'une fois de plus
les planteurs se feront un devoir de
répondre son appel dont le but es
sentiel est la défense des intérêts corpo
ratifs.
En conséquence, tous les membres
sont invités très cordialement et très
instamment assister l'importante
réunion annuelle qui aura lieu le lun
di 21 décembre, Hazebrouck, la
Maison d'agriculture, sous le haut pa
tronage de M. l'inspecteur général de
l'agriculture, et de M. le sous-prefet de
Dunkerque, président, avec le bienveil
lant concours de M. René-Henri Weill,
président de l'Union générale des As
sociations houblonnières de Francs
des parlementaires sénateurs et dé
putés.
A l'ordre du jour A 1 2 h. 15, ré
ception des autorités 1 2 h. 30, dé
jeuner 1 4 h. 15, allocution du pré
sident exposé de la situation par M.
René Henri Weill et par divers spécia
listes du houblon discours des repré
sentants de la brasserie et du commer
ce interventions des parlementaires et
notabilités discours du sous-préfet et
de l'inspecteur général de l'agriculture
remise d'une plaquette artistique M.
Hocquette, directeur de la station d'es
sais de semences la Faculté des scien
ces de Lille distribution des diplô
mes, médailles et prix aux lauréats du
concours.
P. S. Le coût du déjeuner sera
maintenu 22 fr. Les adhésions seront
recueillies par M. Brethenoux, 23, rue
du Clocher, Hazebrouck.
LA DEFENSE DU HOUBLON
Le groupe interparlementaire du hou
blon a constaté l'échec des demandes
antérieures, concernant l'augmentation
des droits de douane. Après un exposé*
détaillé du président, M. Urban, sur
la situation du houblon en France, le
groupe a pris connaissance des résolu
tions du syndicat des planteurs de hou
blon d'Alsace et a décidé de les adop
ter.
Ce sont
1Maintien des demandes antérieu
res d'élévation douanière
2. Obligation pour la brasserie d'uti
liser la totalité de la production fran
çaise avant d'obtenir des licences d'im
portation
3. Primes l'exportation équiva
lentes l'accroissement des droits de
mandés sur la totalité des quantités
importées.
Une délégation du groupe, conduite
par M. Urban, sénateur M. J. P. Pli—
chon, député, et M. Joseph Degrendel,
président du syndicat des planteurs de
houblon du Nord, a exposé ces résolu
tions au ministre de l'Agriculture qui
n'a pas caché ses préférences en rai
son de la politique générale du gouver-
sements pour sa pensinn de vieillesse,,
la brasserie française d'absorber a prio
ri toute la production houblonnière na
tionale.
LES FRONTALIERS
ET LES PENSIONS DE VIEILLESSE-
Un belge qui a travaillé en France et
qui, en vertu de la loi française sur le»
assurances sociales françaises depuis le-
sements pour sa pension de vieillesse,
nous demande quels sont ses droits.
En vertu de la convention franco-
belge réglant les assurances sociales et
contrairement ce qui est généralement
admis, ces sommes ne sont nullement
perdues. Il résulte, au contraire, de la
convention franco-belge aux assurances
sociales, que les Belges nés partir
du 1er juillet 1865, qui ont effectué
des versements comme assujettis aux
assurances sociales françaises depuis le
1er juillet 1930, peuvent obtenir, quel
que soit le lieu de leur résidence, les
mêmes avantages que ceux qui sont
acccordés aux Français.
Les ayants droit de l'assuré belge
décédé peuvent obtenir le capital ré
servé si l'assuré a choisi ce mode de
versement.
Les personnes intéressées qui sont
susceptibles d'obtenir l'un ou l'autre de
ces avantages peuvent adresser leur de
mande soit au service régional de»
A. S. de la circonscription de leur der
nier lieu de travail en France, soit en
écrivant au ministère belge du Travail
et de la Prévoyance sociale, 1 58, rue
Royale, Bruxelles, qui fera parvenir
leur demande au service compétent.
Des renseignements complémentai
res peuvent être obtenus chez fous le»
correspondants belges des Caisses d'as
surances sociales.
(Belge de France)''
Le Dentiste A. BOUCKAERT
agréé de Chemins de fer Belges
et du ministère des Postes, Té'égraphex
et Téléphones
Autres jours et heures sur demande,
tient ses consultations du mardi aa
samedi de 8 12 et de 14 18 h.
Téléphone No 588
74, Rue de Lille, YPRES.
DU POELE LE PLUS ORDINAIRE
A LA CHEMINEE DE LUXE.
TOUTE LA GAMME DE TOUTES LES BONNES MARQUES
29, RUE DE LA LYS, COURTRAI
Téléphone 247
Godin, Ciney, Taraines, Nestor Martin,
Surdiac, Jaarsma, etc., etc.
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