impressions
d'un socialiste français
sur 3e Paradis rouge.
A la bêche d'or
LE SUD, dimanche 3 janvier 1937
MADAME VANDENDRŒSSCHE
DENTISTE, 49, n» de Dixmude,
DU POELE LE PLUS ORDINAIRE
A LA CHEMINEE DE LUXE.
29, RUE DE LA LYS, COURTRAI
Téléphone 247
M. Kléber-Legay a été en Russie. Il
en a rapporté des impressions défavo
rables. Militant socialiste, il a fait part
de ces considérations son journal et
ses amis. Il comptait donner des con
férences ce sujet, mais devant parler
Lens dimanche dernier, il reçut ordre
de ne pas prendre la parole et déclara
se soumettre la discipline syndicale.
Le socialisme n'admet pas qu'on dise
la vérité au sujet de ce qui se passe en
Russie. Aussi pour informer nos lecteurs
nous reproduisons avec empressement
cet article édité, avant l'interdiction, par
la Bataille socialiste
S'il en est parmi nos lecteurs qui ne
connaissent pas Kléber Legay, appre
nons-leur que c'est un ouvrier mineur,
un vrai et un bon.
Après avoir travaillé au fond pen
dant de longues années, Kléber Legay
fut élu délégué-mineur. Ardent syndica
liste, il fut président du Syndicat des
Mineurs du Nord et est, actuellement,
secrétaire général de la Fédération Na
tionale du sous-sol.
Il n'y a pas de mineurs en France,
qui ne connaissent Legay, sa franchise,
sa correction, sa loyauté, et son dévoue-
ent la corporation minière.
Legay est carré de corps et de carac
tère. Il ne s'en laisse pas conter. Il veut
voir avant de croire. L'occasion lui a
été donnée d'aller en Russie. Il y est
allé et comme il a des yeux qui savent
voir, il a vu. Comme c'est un ouvrier
qui connaît le travail il a pu juger sur
pièces.
C'est ce qu'il a vu, de ses yeux vu,
ce qu'il a constaté lui-même que Legay
dit dans l'article ci-après et qu'il expo
sera dans les réunions syndicales.
Depuis trop longtemps ceux qui
sont allés en Russie ont caché la situa
tion exacte faite aux travailleurs de ce
grand pays écrit Kléber Legay.
Mais la vérité finit toujours par per
cer. Et voilà qu'elle arrive.
Les ouvriers de France la connaîtront.
Si je dois dire en détail, et en public
ce que fut mon voyage en Russie, je
veux avant tout informer l'organisation
sous le contrôle de qui je suis, et le
faire en accord avec elle.
Dès avant notre départ de Paris, les
dirigeants des groupes des Amis de
l'U.R.S.S. de cette ville m'ont dit
Vous allez en Russie pour enquêter,
soyez persuadé l'avance que vous n'y
trouverez pas un paradis.
Ceux qui ont dit que c'en était un,
n ont pas dit la vérité.
Nous vous demandons, disent-ils,
de poser toutes les questions qu'il vous
plaira même si elles doivent, dans votre
pensée, blesser l'amour-propre de nos
camarades russes.
«Si on ne vous répond pas, insistez
tant que l'on vous réponde.
J avoue pour ma part que je n'ai pas
manqué de le faire ce qui m'a permis
de recueillir une moisson de renseigne
ments, de m'informer sur certaines ques
tions qui, en tant que mineur et mili
tant, m'intéressaient au plus haut degré.
J'ai été étonné, surpris des choses que
j ai apprises et très souvent, je me suis
posé la question suivante
Pourquoi depuis si longtemps, ceux
qui sont venus en Russie, ont-ils caché
fa situation exacte faite aux travailleurs
le e grand pays
Non pas que je veuille dire que la
dévolution ne leur a rien apporté.
Que les dirigeants de la Russie ne se
préoccupent pas d'améliorer, dans la
mesure où ils le peuvent, les conditions
ouvrières sous toutes ses formes, bien
au contraire, car ils font des efforts mé
ritoires.
Mais j'ai été surpris de constater que
nos camarades russes étaient loin, très
loin même, de la situation que 1 on nous
a dépeinte et qu'en un mot rarement on
nous dit la vérité sur leurs conditions
de travail, de vie, de sécurité dans le
travail et sur les libertés qu'ils possè
dent.
Peut-être ceux qui sont allés en Rus
sie n avaient-ils pas les mêmes raisons
que nous connaître, savoir.
Je suis un de ceux qui tenaient voir
et savoir et pour y parvenir j'ai très
souvent incommodé, contrarié nos inter
prètes officiels.
Cet ensemble de constatations, de
renseignements que j'ai pu obtenir,
m ont fait comprendre et apprécier les
difficultés de la Russie.
Je veux dire combien a droit notre
sympathie ce peuple si misérable avant
la Révolution, en voie selon sa manière,
de construire le Socialisme avec une foi
sincère et une volonté pour laquelle rien
n est insurmontable.
Je souligne ces trois mots selon leur
manière, car il est certain que ce qui est
accepté ou imposé, je ne puis pas être
trop affirmatif là-dessus, par les tra
vailleurs russes, ne le serait pas par les
ouvriers de notre pays qui, sous toutes
les lormes, hormis la hideuse exploita
tion capitaliste, sont de beaucoup en
avance, tant au point de vue culturel
professionnel et social, sur les travail'-
leurs russes.
Quelque chose nous a profondément
choque la-bas que je veux faire con
naître tout de suite, ce sont les travaux
imposes aux femmes.
Nous en avons trouvé de très nom
breuses, travaillant au fond des mines,
a des travaux très légers, nous avait-
on dit, mais nous en avons trouvé dans
les chantiers de production en taille.
Nous en avons trouvé de nuit, de
jour et partout, même dans les usines,
travaillant près des Fours Martin la
terrasse, dans le bâtiment, servant les
maçons, piochant et pellant la con
struction de routes, occupées la ré
fection des voies de chemins de fer por
tant des rails et sous le commandement
des hommes.
Nous en avons vu travaillant aux tra
vaux de voirie Moscou même.
Cela nous a profondément étonnés
et nous 1 avons dit aux responsables.
On nous a dit que la femme était en
Russie 1 égale de l'homme, un camarade
du nom de Schmit, président local du
syndicat de Gorlowska, m'a dit que
c était quand même mieux de les voir
là que comme chez nous livrées la
prostitution, réponse qui nous a indi
gne et fait comprendre que là-bas on
ignore tout de ce qui se passe chez nous,
tout au moins pour la masse et chez les
militants de base nous en avons eu de
multiples preuves par la suite, dans tou
tes nos conversations.
J ai tenu, sans attendre les comptes-
rendus que je ferai en détail aux mili
tants de mon syndicat, sur ce que j'ai
vu en Russie, faire connaître cela, car
cette situation faite aux femmes existe
dans toutes les professions, et me sem
ble être en dehors d'un socialisme véri
tablement humain et de l'égalité des
droits de la femme et de l'homme.
Quant au reste, mon opinion est faite
nos camardes russes vont vers la con
struction du socialisme, un socialisme
eux socialisme manière russe
Pour y aboutir, on leur impose ou ils
s'imposent (comme l'on voudra) des cho
ses que nous n accepterions jamais, mais
qui pour eux semblent nécessaires et
seules susceptibles d'un avenir meilleur.
Le prolétariat russe, je peux dire le
pays tout entier, se croit le plus avancé
du monde en tous points, le seul pays
où le bonheur est réel et cela malgré
les nombreuses misères et difficultés par
rapport la classe ouvrière de notre
pays, je pense sincèrement qu'ils con-
stuisent le socialisme, leur manière de
le faire peut ne pas être acceptable par
nous mais le fait est là, il faut compter
non seulement avec eux, mais l<*s en
courager persévérer.
Je me suis fait prendre partie
plusieurs reprises pour avoir dit que
nous ne concevions pas la construction
du socialisme de la même manière
qu'eux-mêmes, que les ouvriers de notre
pays étaient sur eux pour ce qui con
cerne les conditions de vie, de travail,
et culturel, nettement en forte avance.
Ils ne veulent pas y croire parce que,
depuis près de vingt ans, on leur a dit,
par une presse officielle, la seule per
mise, qu'ayant fait la révolution ils
étaient les hommes les plus heureux du
monde, les plus cultivés, les plus éman
cipés même et devaient servir de guides
aux travailleurs des autres pays.
A toutes leurs dénégations, je me per
mets de formuler un modeste vœu, le
suivant Que jamais notre classe ouvriè
re ne connaisse un niveau social aussi
bas que le leur actuel.
Il y a en Russie, un effort vrai de
construction socialiste, d'un socialisme
qui ne correspond pas ce que désirent
les travailleurs français c'est tout ce
que je veux dire de mon voyage en Rus
sie, pour l'instant.
C'est déjà, il me semble, beaucoup
dit, trop dit pour ceux qui on a vanté
et qui ont cru de bonne foi l'inexistant
paradis soviétique.
Dans son édition suivanté du 20 dé
cembre. La Bataille, insiste sur le voya
ge de Kléger Legay et écrit
Il y a des choses qui ne souffrent
pas la controverse, c'est ce qu'on a
vu
des femmes travaillant au fond de
la mine, dans les chantiers de produc
tion en taille, de nuit et de jour
des femmes travaillant près des
fours Martin, et les métallos savent ce
qu'est cette besogne
des femmes travaillant la ter
rasse, piochant et pellant la construc
tion des routes
des femmes accomplissant la be
sogne des manœuvres de maçons
des femmes travaillant la réfec
tion des voies de chemin de fer et por
tant des rails, sous le commandement
des hommes
des femmes travaillant aux tra
vaux de voirie Moscou même...
Kléber LEGAY.
(dans la Bataille.)
Voilà le pays que /'Enchaîné nous re
présente comme étant le Paradis des
travailleurs.
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