Chez
Maître-Tailleur
23, Rue au Beurre, YPRE/
Menin Ploegsteert.
Warneton
Rapidité
Qualité
Coupe
LE SUD, dimanche 11 avril 1937.
tl
PASCAL
ETAT-CIVIL
Naissance^
Grande animation le dimanche 4 avril
1 Hôtel de ville de Warneton. Un
bal. ma chère, et des plus réussis. C e-
kit le second bal de l'Harmonie, et la
danse d'ouverture du bal fut exécutée
Par M. Lepoutre et Mme Fauvarque.
La fête se termina fort tard dans la
nu't. et ce fut pour tous, jeunes et...
moins jeunes une grande fête de la bon
ne ville de Warneton. Les organisateurs
méritent les plus chaleureuses félicita
tions et tout spécialement Mlles de Sim-
P'e et Lepoutre qui avaient admirable
ment orné la salle.
Quant aux musiciens ils ont entraîné
Par leurs airs entraînants toute la jeu
nesse.
Bravo Warneton
k. LOUISE.
LES FUNERAILLES DE
MONSIEUR JULIEN WOESTYN,
Ancien Directeur de l'Ecole communale
de Ploegsteert.
Johny Loones, rue de Lille, 139.
Maria Vermeulen, rue de Lille, 124.
Urbain Malfait, impasse du Collège, 4.
André Deruyter, impasse du Picquet,
9. Jonhnny Deleye, rue de Bruges,
307. Daniel Van de Wiele, rue de
Moorseele, 103. René Deceuninck,
rue Wahis, 145. Ginette De Laen-
der, rue de la Redoute, 19. Ingrid
Vanraes, rue de l'Eglise, 31. Wer-
ner Buttenaere, rue du Prince-Royal,
10. Jimmy Tytgat, rue de la Prairie,
18. Marie Leplae, rue de Lille, 58.
Frans Declerck, rue de Moorseele,
79. Cécile Tyberghien, rue de Cour-
trai, 14. Georges Osten, place du
Désarmement, 27.
Publications de mariages.
Joseph Lernou, chauffeur et Maria
Deleu, cabaretière. Camille Bartier,
aide-maçon et Marie Vanbelle, bouti-
quière.
Mariages
Maurice Decat, tisserand et Simonne
Vandamme, servante. Marcel La-
housse, chimiste et Martha Decraene,
s.p. Romain Aerbeydt, employé et
Julie Staes, s. p. Joseph Debel. gar
çon-brasseur et Andrée Verghe, s.p.
Albert Sieuw, aide-peintre et Hélène
Van Heule, s.p.
Décfis
Rachel Trachet, 29 ans, rue de l'Ita
lie, 22. Marie Verecke, 83, ans, r. du
Congrès, 29. Alice Degryse, 51 ans,
nie de la Gare, 46. Alice De Meyer,
24 ans, rue du Paradis, 39. Pauline
Denys, 70 ans, rue de Courtrai, 52.
Jeudi, 1er avril, ont eu lieu Ploegsteert,
au milieu d'un affluence considérable, les fu
nérailles de Monsieur Jules Woestyn. Le deuil
était conduit par les deux fils du cher Dé
funt. Parmi la nombreuse assistance, on re
marquait la présence de Monsieur le Com
missaire d'Arrondissement et de Messieurs
les membres du conseil communal. Les en
fants des écoles ouvraient le cortège funèbre.
Ils étaient suivis de la Société de musique
qui exécuta avec maîtrise plusieurs morceaux
de circonstance pour honorer son ancien
Chef. Le clergé précédait la dépouille mor
telle de Monsieur Julien Woestyn, portée par
un groupe d'anciens élèves. Le cercueil était
précédé de trois plaques commémoratives of
fertes respectivement par les anciens élèves,
la Société de musique et la Ligue du Coin
de terre. 11 était suivi d'une foule nombreu
se. L'office religieux se déroula dans une
atmosphère de profend recueillement. Puis
le cortège funèbre se reforma et conduisit
le cher défunt sa dernière demeure. Après
que Monsieur le Curé eut récité les prières
liturgiques, plusieurs discours furent pronon
cés respectivement par Monsieur Fr. J. De
leu, ancien Directeur de l'école communa
le et ancien Bourgmestre de Messines, par
Monsieur Joseph Vanbecelaere, Directeur de
l'école communale de Reckem, ancien
élève de Monsieur Julien Woestyn, et
par Monsieur Gaston Vanuxem. Vice-Prési
dent de la Société de musique. Puis, la foule
s'écoula après avoir présenté les condoléan
ces la famille, satisfaite d'avoir rendu un
dernier et suprême hommage de gratitude et
de respect Celui qui avait bien mérité de
l'Eglise et de la Patrie
Discours de M. Isidore DELEU,
Ancien Directeur de l'Ecole de Messines.
Messieurs les Membres du Clergé,
Mesdames, Messieurs,
Devant cette tombe où l'on vient de des
cendre mon ancien camarade d'études et an
cien collègue, M. Julien Woestyn, permettez-
moi de prononcer quelques paroles et d in
sister sur la douloureuse surprise qui nous
a frappée, en apprenant comment rapidement
cet ami fut enlevé en quelques heures no
tre affection. Moi-même, si proche voisin, je
n'ai pu le revoir avant sa mort.
Sortis au nombre d'un trentaine en 1876,
de l'Ecole Normale de Thourout, nous avons
tous veillé remplir notre tâche dans 1 en
seignement avec courage et conscience. Mr
îulien Woestyn a consacré sa vie améliorer
l'enseignement public Ploegsteert et au
jourd'hui son fils Jean poursuit ardemment
la tâche paternelle.
Depuis l'année 1925, ceux qui restaient
des trente camarades sortis en 1876 de
l'Ecole Normale de Thourout, avaient pris
l'habitude de se réunir une fois par an
nous étions alors encore neuf. Depuis lors,
quatre sont décédés.
Mon cher Collègue et ami, au nom de
tous vos anciens camarades, au nom des in-
stituteuers, au nom de vos anciens élèves et
de la population de Ploegsteert, je vous dis
au revoir et j'exprime l'espoir que le bon
Dieu vous accordera la récompense éternel
le dans les cieux.
Discours de M. Joseph VANBECELAERE
Directeur d'école Reckem.
Mesdames, Messieurs,
Si j'ose aujourd'hui, au bord de cette tom
be et malgré l'émotion qui m'étreint, adres
ser un dernier adieu l'homme de bien dont
no:s déplorons la perte c'est que i'ai l'inti
me conviction de remplir un impérieux de
voir. Ne puis-je pas penser d'ailleurs, que
je suis, en apportant au cher défunt cet
ultime hommage d'affectueuse reconnaissan
ce, l'interprète de l'immense majorité de ses
concitoyens de ses collègues dans l'ensei
gnement de ses anciens élèves surtout, de
ceux que les hasards de la vie disséminèrent
un peu partout, comme de ceux qui restèrent
inébranlablement rivés au village natal
Monsieur Julien Woestyn naquit Zonne-
beke, le 25 novembre 1855, au sein d'une
famille où le sens chrétien de la vie, les
mœurs rudes mais pures et sans taches, la
pratique quotidienne du bien et de la vertu,
furent toujours l'honneur. N'est-ce pas
cette circonstance heureuse, qu'il fut rede
vable d'avoir reçu dans son âme, dans son
cœur, dans son esprit, dans son caractère,
dans ses paroles et dans ses actes, le cachet
héréditaire et la marque indélébile des salu
taires vertus ancestrales
11 fit ses études et conquit son diplôme
d instituteur l'école normale de Thourout.
En 1876, il débu-3 comme instituteur l'é
cole communale Je Reckem. Trois ans plus
tard, en 1879, au début dc-3 néfastes et in
oubliables luttes sco'aires, sa conscience de
chrétien de vieille roche et le rigorisme de
ses convictions religieuses l'obligent pas
ser dans l'enseignement libre. Il quitte Rec
kem en 1882. 11 y laiv,a d unanimes regrets
et le souvenir de son séjour en celte com
mune je pua en ma qualité d'institu
teur en fonction la ba vous en donner l'in
dubitable témoignage est resté, malgré les
rava*; t /i a encore et profon
dé, ni an ci- au otr.r des vieux Reckem ois
qui l'ont connu et apprécié. Appelé Ploeg
steert il y profena ju-.qu en 1921, d'abord
dans l'enseignement nbre, uia, plus tard,
après la fusion des écoles existantes, dans
l'enseignement officiel. C'est là qu'il donne,
durant près de quarante années, quel
grand espace de temps dans la vie d'un hom
me, la pleine mesure de son talent de pé
dagogue accompli, d'éducateur modèle, d'in
stituteur éclairé et d'infatigable travailleur. Je
n'en veux pour preuve, que les flatteuses et
multiples distinctions remportées la fin de
chaque année scolaire par les élèves formés
son école et le témoignage probant de cette
pléiade d hommes de bien pétris son ima
ge et nourris de ses doctrines et de ses le
çons. N est-ce pas ses méthodes, ses vues,
ses principes, ses exemples, ses précep
tes, qu il faut attribuer l'éducation et la for
mation de toute cette génération de bons
élèves, de ces hommes de devoir, de ces
agriculteurs intelligents, de ces ouvriers d'éli
te, de ces employés d'usine ou de commer
ce, de cette lignée d'éducateurs, de ces pè
res de famille modèles Directeur d'école,
il a su se faire aimer et respecter de ses
collaborateurs et avait, au plus haut point,
le don de leur infuser, en prêchant d'exem
ple, l'esprit de travail et l'amour de leur
sublime mission.
Rien ne "le rebute d'ailleurs dans sa tâche
ardue et sans cesse alourdie. Pressentant les
nécessités de la vie et les exigences de son
temps, il les veut résoudre dans l'applica
tion de ses œuvres. 11 donne des cours d'a
dultes pour jeunes ouvriers d'usine et pour
fils de cultivateurs. Il participe tous les ans
aux concours et expositions scolaires et agri
coles. 11 établit des jardins d'expérience. Il
crée et dirige des sociétés chorales, drama
tiques et musicales. Il foude des œuvres so
ciales la Ligue du Coin de Terre, celle des
loisirs de l'ouvrier, la Caisse d'épargne et
de retraite, la mutualité, la société de tem
pérance. Il préside la Société de Saint Vin
cent de Paul et en fait, jusqu'à la veille
même de sa mort, son œuvre favorite et
l'objet de ses constants soucis. 11 assume la
gestion de la Caisse Communale. Il se met,
pour tout dire, au service de tous ceux qui,
et au village combien nombreux ne sont-ils
pas ont besoin d'un conseil, d'une aide,
d'un réconfort, ou d'un encouragement.
La guerre vient le surprendre en plein tra
vail, mais n'entame en rien la forte trempe
de son caractère viril. Emporté par la tour
mente, il se réfugie en terre d'asile et fonde,
proximité de Rouen, une école pour en
fants de réfugiés belges, qui, de l'avis de
personnes compétentes, était un modèle de
tenue et de discipline. En août 1919, il ren
tre Ploegsteert au milieu d'un amoncelle
ment de ruines. Malgré des deuils bien cruels
et de déprimantes tribulations, l'âme et la
volonté restent étonnament jeunes et pro
ductives. Tout est refaire... il le refait.
11 réorganise ses classes, relève les sociétés
d'avant-guerre, et ne s'arrête qu'en 1921,
avec, au cœur, la perspective d'un renouveau
de vie et de fécondité pour ce coin de la
terre patriale, et, dans l'âme, la sereine sa
tisfaction et le consolant témoignage du de
voir accompli jusqu'au bout. La patrie et
l'Eglise ont récompensé ses quarante-quatre
années de bons et loyaux services, l'une en
lui octroyant la croix civique de première
classe, l'autre en l'honorant de la haute dis
tinction Pro Ecclesia et Pontifice.
Fonctionnaire d'élite, changé de veiller aux
intérêts pécuniaires de la commune, ne fut-
il oas quarante années durant, une receveur
zélé, un travailleur consciencieux et compé
tent, un homme d'une honorabilité l'abri
de tout soupçon et de tout reproche Son
esprit cultivé, son claire intelligence, sa rare
perspicacité, lui permettaient, en toutes cir
constances. de déchiffrer comme celle-ci, et
de résoudre, en connaissance de cause, les
problème* parfois ardus d'une saine gestion
pécuniaire.
Pour son épouse, trop tôt perdue hélas
cette femme admirable que nous avons con
nue et estimée dès notre prime jeunesse, ne
fut-il par toujours, dans les sentiers épineux
de son voyage terrestre, et nonobstant les as
pérités de la route, un guide, sûr et éclairé
le consolant soutien des jours d épreuve
l'âme-sœur qui comprend et partage joies et
douleurs, la mauvaise comme la bonne for
tune
A ses enfants et petits-enfants, qu'il ai
mait comme la prunelle de ses yeux, il laisse
en héritage un trésor que le temps, ni la
rouille ne peuvent ternir l'exemple d'une
vie foncièrement chrétienne et d'une carriè
re tout entière vouée au service du bien et
de la justice.
Homme de foi et de prière, il nous lègue
encore l'exemple d'une existence vierge des
erreurs contemporaines qu'il déplorait, et
des perversions de ce siècle qu'il avait en
légitime aversion.
Voilà pourquoi, Mesdames et Messieurs,
Ploegsteert est en deuil, pourquoi nous pleu
rons cette irréparable perte, pourquoi nous
apportons la famille éplorée l'hommage
ému de notre unanime sympathie de l'expres
sion sincère de nos chrétiennes condoléan--
ces.
Mais, s'il est humain de déplorer cette
mort, n'est-il pas, par contre, consolant et
salutaire, pour nous tous, de porter nos re
gards et nos espoirs vers de plus hautes
sphères et de plus larges horizons Cette
longue vie, passagère pourtant, cette vie du
cher défunt, tissqe au jour le jour de mé
rites sans cesse renouvelés et auréolé des
clartés sereines de la foi, n'est-elle pas, pour
,lui, le gage certain de la possession du par
fait bonheur et de l'éternelle félicité. Au
soir d'une existence faite d'exubérant labeur,
au crépuscule d'une vieillesse heureuse, con
solé par les marques de respect et d'affec
tion de ses enfants, de ses petits-enfants, et
de ses anciens élèves qui toujours le vénérè
rent, il vit venir la mort dans une soumis
sion calme aux décrets du Divin Maître. Ses
lèvres, selon la coutume des humbles de cet
te terre, semblaient figées dans un immuable
silence. Mais, de son âm*, radieuse même
au sein des affres de l'agonie, montaient sans
doute vers son Dieu ces paroles de suprême
espérance Seigneur, j'ai combattu le bon
combat... ma carrière se hâte vers son ter
mej'ai conservé, intact, le trésor de
la foi qui vivifie, éclaire et sanctifie... je
n'attends plus que la couronne par toi pro
mise aux hommes de bien.
Repose maintenant en paix, cher et vé
néré Maître. De là-haut, où près de Dieu
sans doute, tu contemples la petitesse de nos
humaines misères et l'âpreté de nos luttes
journalières, sois-nous secourable et aide-nous
de tes prières. Repose en paix, sous l'égide
de la croix, symbole jamais aimé et béni,
l'ombre de ce temple, qui, si souvent, fut
le but de tes pieuses visites et le témoin
muet de ton quotidien labeur, qui semble être
présent le gardien vigilant de ta dernière
couche et l'ange tutélaire de ton ultime som
meil.
Tes proches, tes amis, tes concitoyens, tes
anciens élèves, t'adressent un suprême au
revoir, auprès de Dieu, dans la bienheureuse
éternité.
Discours de Mr Gaston VANUXEM
Mesdames, Messieurs,
Au nom de Monsieur Mouret, notre pré
sident, au nom des membres de la commis
sion, au nom des membres honoraires et
actifs de notre société de musique et en mon
nom personnel, je tiens adresser notre
ancien Chef, Monsieur Julien Woestyn, un
hommage de reconnaissance et de profond
respect.
On estime un grand sculpteur, un grand
peintre, mais qu'est-ce leur art côté de
celui qui travaille, non sur le marbre ou sur
la toile, mais sur les esprits que de qualités
ne faut-il pas, physiques, intellectuelles, mo
rales pour mener bien la tâche si obscure et
parfois si ingrate de la formation d'une so
ciété de musique.
Or, Monsieur Julien Woestyn les possédait
toutes. Physiquement et intellectuellement
bien doué, il était, au point de vue moral,
d'un dévouement inlassable, d'une patience
toute épreuve, d'une prudence et d'une
discrétion parfaites.
Après la grande tourmente 1914-18, il
fut le principal artisan de la réorganisation
de notre société.
Durant dix années il en fut gratuitement
le chef modèle, l'affaiblissement trop pronon
cé de l'ouïe l'empêcha de rester sur la brè
che.
Mais il resta indéfectiblement attaché
sa chère société, s'intéressant sa bonne
marche, prodiguant ses bons conseils, ses en
couragements et se réjouissant de ses nom
breux succès f
Cher Monsieur Julien, votre œuvre vous
fait et vous fera honneur Tous, nous vous
promettons d'être dignes de Vous par notre
dévouement et notre esprit d'Union. Quand
on considère l'influence produite par votre
carrière si prospère, sur l'individu, sur la
famille, la société, il faut proclamer haute
ment que votre rôle en apparence modeste
fut d'une immense importance, et cela, grâ
ce k votre capacité éminente et votre ver
tu profonde.
Daigne le Juste Juge vous accorder la
Récompense méritée.