Chronique Aéronautique
'tmr
DE VIVRE
LE SUD, dimanche 11 avril 1937.
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LES POULES QUI MANGENT
LEURS ŒUFS.
PETITES NOUVELLES
La récente performance de l'ingé
nieur italien Furio Niclot record inter
national de vitesse sur 1 00 km 5 1 7
kmh, est surtout intéressante par les
circonstances dans lesquelles elle a été
accomplie. Le record précédent avait
été établi en 1935 par Maurice Arnoux
sur un Caudron de la coupe Deutsch,
d'une puissance de 360 cv. L'aviateur
italien a établi son rscord bord d'un
biplace de combat Breda 88 bimoteur
Gnôme et Rhône, d'une puissance to
tale de I 800 cv cet avion est destiné
être construit en série pour l'Armée
de l'Air ,mais pour le record, il ne
portait aucun armement ,ce qui favori
sait évidemment son rendement. Mal
gré cela, c'est un très bel exploit, très
significatif de la valeur des nouveaux
avions militaires italiens.
Amy Johnson ,1a femme de Jim
Mollisson a demandé le divorce. Ainsi
disparaît officiellement le célèbre
ménage volant qui depuis quelque
temps déjà était désuni.
Les quatre D de l'aviation fran
çaise Détroyat, Doret, Delmotte et
Détré ont été fêtés dernièrement au
cours d'un banquet offert l'occasion
de leur récente promotion dans la Lé
gion d'Honneur.
C Après s'être rendus en touristes
Saigon Pissavy et Cornet sont reve
nus Paris en 4 jours et 22 heures,
battant le record du parcours qui ap
partenait Maryse Hilsz depuis mai
1933 avec 5 jours 10 heures. Pissavy
et Cornet montaient un matériel anglais
Percival Vega-Gull 200 CV Gipsy.
.fi Tout le monde a pu voir au cinéma
iles exhibitions de l'« homme volant
américain Clem Sohn muni d'em
bryons d'ailes repliables et... d'un pa
rachute. il se lance d'un avion, ouvre
ses ailes qui lui permettent de des
cendre en plané très rapide et d'exécu
ter certaines figures, puis il ouvre son
parachute pour atterrir un peu plus
doucement... Deux parachutistes fran-
;ais s'apprêtent lui donner la réplique,
iu cours des prochains grands mee-
rs. Ph. V.
UN GRAND SUCCES DE LA
PETITE AVIATION BELGE.
T out récemment a eu lieu, Frasnes-
ez-Couvin. l'occasion de l'ouverture
e la quinzaine de vol voile, un con-
iours de modèles réduits d'avions et de
laneurs, organisé par la Fédération de
3 Petite Aviation Belge.
On sait l'ampleur qu'a pris en Belgi-
Kue ce mouvement né il y a vingt mois
peine par les efforts conjoints de la
édération et de l'Aéroclub Royal de
elgique, avec le patronage du Comi-
National de Propagande Aéronauti-
,ue.
A Frasnes même, en septembre der-
|'er. le jeune pilote de vol voile, An-
Té Cartigny, avait, avec un planeur
duit de sa conception, porté le record
Belgique de durée 5 min. 40 sec.
Dès le début du premier concours of-
c'el de l'année ce résultat fut nette-
ent dépassé. En effet, au cours d'un
:s premiers essais de la journée, M.
Jongers. du club Persévérance de
battait la performance de M.
mt
m
aeken.
artigny, avec un planeur Albatros 11.
11 m. 50 d'envergure, appareil du mê-
type que celui du précédent record.
■°n appareil disparaissait la vue après
I "jin. 53 sec. de vol.
I Quelques minutes plus tard, Mlle E-
I Mac Kinney. du Club Edmond
hieffry (Bruxelles Petite Aviation),
°Çait un avion moteur de caoutchouc
I1' .enlevé par les ascendances et, bien
Ile son moteur ne fut même de le
I utenir que tout au plus pendant 1
l'nute, réussissait l'extraordinaire per-
I r®ance de voler pendant 5 min. 19
sec., battant de loin le record des avions
fuselage tube, qui .détenu précédem
ment par Mlle Mac Kinney, était de
42 secondes. Malheureusement cette
performance ne peut compter pour le
record officiel de Belgique, le règlement
de la Fédération Aéronautique Interna
tionale stipulant, pour les modèles ré
duits, l'obligation d'un fuselage ferme
d'une section déterminée.
Enfin, tandis que les grands planeurs
de vol voile prenaient l'air, un nou
veau type de planeur de 2 m. d'enver
gure, l'Albatros III. étudié et construit
par les frères Cartigny, de Verviers et
lancé par eux s'élevait une hauteur
d'environ 500 mètres, disparaissait dans
un cumulus après 7 min. 15 sec. de vol,
était revu peu après, et, ayant pris en
core de la hauteur, était définitivement
perdu de vue en direction de la France,
après 8 min. 15 sec. Le record de M.
S'Jongers était battu déjà. Celui des
frères Cartigny ne devait pas vivre da
vantage.
Pendant le concours de l'après-midi
en effet, un planeur Albatros II, de nou
veau un appareil de conception nationa
le, lancé par un jeune aéromodeliste, M.
Collard, du Club Albert 1er de Na-
mur, toute récente recrue de la Petite
Aviation disparaissait également dans
les nuages une hauteur estimée 600
mètres par les aviateurs présents, après
10 m. 15 sec. de vol.
Le mouvement de la Petite Aviation
est bien lancé en Belgique. Il faut s'en
réjouir. Il n'est pas de meilleur auxiliai
re de la propagande aérienne. On l'a
bien vu Frasnes, ou les évolutions des
modèles réduits ont, côté des vols
passionnants des grands planeurs, dont
celui de M. de San a tenu l'air pendant
41 minutes, suscité de la part d'un nom
breux public, un véritable enthousiasme
émerveillé. O. T.
Photo Tobls
est un privilège des gens. vraiment
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Voilà plusieurs fois en quelques jours
que l'on nous demande un remède pour
débarrasser les poules de la funeste ha
bitude de manger leurs œufs.
Il n'est pas rare que des poules con
tractent la fâcheuse coutume de man
ger leurs œufs. Une croyance fort ré
pandue prétend que cette détestable ha
bitude est fonction du manque de sels
de chaux dans le système alimentaire,
de carbonate calcique notamment, qui
domine dans l'écaillé de l'œuf. Une sor
te d'aberration de l'instinct pousserait
la poule ingérer les coquilles des œufs
normaux, pour ainsi s'approprier la ma
tière calcaire en vue de produire des
œufs parfaitement conditionnés.
Seraient donc particulièrement enta
chées de ce vice, les volailles étroitement
parquées et manquant de chaux.
D'autres inscrivent cette déplorable
manie au débit du manque de princi
pes azotés dans l'alimentation. Nous ne
partageons pas complètement ces vues.
Nous avons même signalé plus d'un cas
similaire dans notre propre population
ailée, qui ne manque cependant pas de
calcaire ni de nourriture azotée.
Quoiqu'il en soit, la première chose
faire si l'on se trouve en présence
d'un tel cas c'est de pourvoir abondam
ment les poules de matières calcaires
sous forme de Grit ou de débris de dé
molition. On veillera également la te
neur en matières azotées de l'alimenta
tion.
A notre avis, la cause réelle de ce
vice réside dans un œuf hardé ou la
coquille brisée qui se trouve fortuite
ment sur le parcours, au poulailler ou
au pondoir, dans le fait de jeter aux
poules des écailles d'œufs non broyées
ou seulement broyées grossièrement.
La poule tombe sur un œuf privé de
coque ou écaille brisée, et dont le con
tenu s'est écoulé en tout ou en partie.
Cet œuf coquille rompue avait sans
doute l'enveloppe calcaire molle ou min
ce, au point de se briser facilement, la
suite de sa chute ou des piétinements
des pondeuses qui se succèdent comme
marée au pondoir.
Par curiosité d'abord, la poule a tou
ché au contenu répandu partiellement
ou totalement, hors de son réservoir
elle s'en est délectée ayant trouvé ce
contenu délicieux et son goût. Le pre
mier pas est fait... et il n y a que le
premier pas qui coûte.
Le fait qu'un pas en avant en appelle
un autre, la pousse la récidive .ayant
l'intuition bien nette que cette boîte ré
cèle quelque chose qui flatte si agréable
ment son palais, et étant donné sa pro
digieuse mémoire, elle ne tarde pas
s'attaquer aux œufs normaux, et ainsi
devient coutumière du fait. L entraîne
ment de l'exemple étant suivi, la man
geuse d'œufs fait école. Des consœurs
ne tardent pas se livrer des agisse
ments délictueux de même nature.
Voici maintenant les traitements qui
sont préconisés pour déshabituer les
poules de se livrer cet exercice coû
teux. On recommande d'associer la
pâtée des coquilles d'œufs finement pil
lées. du phosphate de chaux, de la pou
dre d'os, du carbonate de chaux, de la
farine de viande, du sang ou quelques
morceaux de viande crue de met
tre dans le parquet un tas de chaux,
du platras, ou des gravats de démoli
tion d'enlever les œufs aussitôt pon
dus, de déposer dans le nid un œuf en
porcelaine. La pondeuse en s'escrimant
en vain sur cet œuf de porcelaine, dur
comme fer, se lassera enfin de son vi
ce. D'autres encore préconisent de sec
tionner la pointe du bec ou simplement
l'extrémité de la mandibule supérieure,
amputation qui re'mpêche pas le sujet,
affirment-ils, d'appréhender ses ali
ments. La délinquante en s attachant
vainement briser l'enveloppe dure de
l'œuf se cause chaque coup de bec
une sensation douloureuse, laquelle ne
tarde pas de la décourager et de la fai
re renoncer sa coupable besogne.
On conseille aussi de déposer au fond
du nid des baies de céréales, de blé ou
d'avoine, ou de faire usage d un pon
doir automatique. La poule en s atta
quant l'œuf pondu, le fait disparaître
dans la baie.
Le pondoir automatique est un gen
re de nid dont le fond est occupé par
une planchette bascule, sur laquelle
est attaché un œuf en porcelaine, au
dessus d'une caisse garnie de foin, ou
de menue paille. L'œuf aussitôt pondu
par son poids fait basculer la planchet
te, se précipite dans le vide soit dans la
caisse sur la couche de foin ou de pail
le qui en amortit le choc, et se trouve
dès ores soustrait la poule vicieuse.
Les remèdes proposés ne semblent
l'intéressé que l'embarras du choix.
Malheureusement pour lui, ces remè
des ne sont guère que de palliatifs, et
ne guérissent pas la coupable de sa
funeste manie.
Voici, et nous parlons de science cer
taine, la façon de procéder pour mettre
véritablement le doigt sur la plaie. II
faut, avant toutes choses, éviter de jeter
dans la basse-cour des coquilles d'œufs
entières ou sommairement broyées.
D'autre part, comme c'est le goût qui
a égaré la coupable, sur une voie mau
vaise, c'est le dégoût qui doit la ramei
ner dans le bon chemin.
On parvient corriger la poule vi
cieuse en associant au contenu de
l'œuf, une substance odeur repoussan
te ou d'un goût amer, ou en remplissant
l'œuf d'une matière de nature répugnan
te.
Dans le premier cas, on ouvre l'oeuf
un bout et on incorpore au contenu
quelques pincées de poivre de cayenne
ou d'aloès. Dans l'autre cas on vide pré
alablement l'œuf en pratiquant chacun
des bouts, une ouverture l'une peine
assez grande pour livrer passage un
crayon ordinaire, l'autre plus large pour
faciliter le remplissage de l'œuf. Ce der
nier est délesté de son contenu en souf
flant vigoureusement dans le petit trou
lequel est ensuite bouché avec du plâtre,
de la cire ou du mastic. Par l'autre bout,
on insuffle dans l'écaillé vide de la sciu
re de bois ou de la farine de céréales
mélangée d'aloès ou du plâtre, des cen
dres, du goudron, ou encore un mélange
de moutarde et de teinture d'iode ou
de moutarde et d aloès. Le trou est re
bouché la façon de l'autre. Après
quoi l'œuf est fin prêt être utilisé.
On le dépose au pondoir.
Toutefois quand on dispose d un ef
fectif plus ou moins nombreux, ce qui
entraîne nécessairement 1 usage de plu
sieurs pondoirs, il y aurait nécessité de
faire entrer en lice plusieurs œufs d a-
morce et les investigations se trouve-
raient de ce chef plus compliquées.
Le plus simple consiste dépister la
coupable, l'isoler dans une pièce éclai
rée où l'on dépose un œuf préparé
sa portée. Généralement une seule séan
ce suffit. Dans la négative il ne reste
qu'à la sacrifier.
Mais, dans un troupeau nombreux, il
n'est pas toujours facile de mettre la
main sur le sujet qui commet ce genre
de larcin. Pour pincer le plus rapide
ment possible et sûrement la vraie mal-
faitrice et éviter qu'une innocente ne
tombe victime de la fatalité, on dépen
se ostensiblement un ou plusieurs œufs
authentiques au point où les volailles
habituellement se rassemblent pour re
cevoir leurs aliments, on appelle les^ pou
les, et l'on se retire un peu 1 écart
en s'effaçant le mieux possible et on
attend avec calme les événements. Si
tôt la coupable surprise on sort de son
attitude expectative et on ne la quitte
plus d'une semelle jusqu'à ce que 1 on
soit Darvenu lui mettre la main au col
let. Nous la soumettons aussitôt 1 é-
preuve indiquée ci-dessus.
Mon amis, attention Il faut que sans
tarder l'on s'attaque au mal avant qu il
ne s'étende. AVICOLA.