LE SUD DANS LE NORD
Lettre de France.
Voulez-vous connaître R E X
Lise* alors... ceci
■ABONNEMENT 18
français.1
L'INDUSTRIE CHIMIQUE
FRANÇAISE
Il fut un temps, de bon ton, de s'ex
tasier sur les merveilles de l'industrie
chimique allemande, et de dire, qui
voulait l'entendre, que jamais on ne dé
passerait les Allemands dans ce domai
ne. Il semble que cette assertion soit
l'heure actuelle téméraire. On sait en ef
fet que les produits chimiques, bruts et
fabriqués, interviennent au tout premier
rang des exportations françaises.
L'industrie chimique, depuis la guer
re, constitue l'une des branches les plus
importantes de l'industrie française. La
crise économique, qui a sévi si cruelle
ment dans le monde entier a atteint
beaucoup d'autres industries plus pro
fondément. En 1932, on constatait une
amélioration que l'on enregistrait d'ail
leurs encore l'année suivante, et, en
1935, l'industrie chimique française ac
cusait, dans son ensemble, une légère
amélioration sur l'année 1934. On com
prendra l'importance de ces chiffres si
l'on veut bien se souvenir de ce que la
France a fait, surtout depuis la guerre
d'immenses efforts en vue de la création
d'une industrie chimique, nécessaire
ses besoins industriels.
L'industrie chimique française d'après-
guerre, contrairement ce qui s'est pas
sé dans d'autres branches de la produc
tion, a su s'adapter aux conditions nou
velles de la production. Il y a une tren
taine d'années on ne connaissait guère
que des méthodes de fabrication assez
empyriques, et souvent dangereuses.
Sous l'empire des nécessités nationales,
au cours de la guerre, l'industrie fran
çaise fit appel aux savants, qui, en
France, ont toujours tendance s'iso
ler dans «la tour d'ivoire Les progrès
accomplis, grâce cette collaboration
active de la science et de l'industrie ont
été considérables et ont marqué, en
quelque sorte, le début d'une ère nouvel
le, que l'on peut qualifier d'être scienti
fique.
Les grandes industries françaises dis
posent actuellement de laboratoires bien
outillés où travaillent des chimistes
pourvus d'un fort bagage scientifique.
L'industrie chimique française, depuis
cette adaptation aux nécessités nouvel
les, lutte victorieusement contre la con
currence étrangère, et en dépit des sé
rieux progrès accomplis dans les autres
pays, on peut dire qu'elle est forissante.
On ne peut en dire autant de toutes les
branches d'activité.
Au cours de l'année 1936, le marché
des produits chimiques a été assez agité.
Le début fut assez favorable aussi bien
pour les engrais que les produits indus
triels, mais pendant les quelques mois
où la situation économique et sociale
connut les bouleversements que l'on
connaît, l'industrie en reçut les réper
cussions, qui l'influencèrent. EÎU "'est
cependant redressée vers la fin de l'an
née, plus cause des bienfaits de la
dévaluation qu'à la suite de l'apaisement
social, qui est d'ailleurs très loin d'être
réalisé.
Il ne peut être question de passer en
revue les différents produits chimiques
qui composent le marché français. Si
gnalons cependant que les demandes
d'acides sulfuriques ont été très gran
des, et ce, malgré la concurrence belge.
TTs sont demandés, soit pour les engrais,
soit pour l'industrie des colorants
Il est intéressant de noter que l'agri
culture. devenant de plus en plus scien
tifique du fait que les paysans eux-mê
mes se familiarisent d'une part avec la
mécanique et d'autre part avec l'engrais
chimique, auqmente beaucoup la de
mande de l'industrie chimique. Signa-
Ions un fait curieux la déplorable ex
tension du Doryphore a donné l'in
dustrie des arséniates des débouchés
considérables .11 faut cependant faire
remarquer que la demande a été moin
dre en 1936 qu'en 1935 parce que le
doryphore a trouvé en 1936 des condi
tions climatériques moins favorables
qu'en 1935.
L'Allemagne, l'Angleterre et les E-
tats-Unis sont les trois grands exporta
teurs de produits chimiques. La France
occupant le 4me rang a cependant beau
coup développé ses ventes l'extérieur
depuis qu'elle a élargi ses fabrications.
Les exportations françaises de produits
chimiques se chiffraient en 1913 par
12.700.000 quintaux métriques, elles ont
maintenant atteint 20 millions. Pour cer
tains de ces produits, la France occupe
de très loin le premier rang par exem
ple pour les produits de toilette, les
parfums etc. Signalons, et ceci mérite
d'être retenu, que pour les produits
pharmaceutiques, la France occupe le
deuxième rang.
La concurrence dans ce domaine est
particulièrement âpre. L'Allemagne et
l'Italie ont interdit toute entrée de pro
duits chimiques. L'Angleterre vient de
créer de nouveaux droits tandis que les
Etats-LInis sont protégés par leur fa
meuses lois anti-dumping. Le Japon,
qui était acheteur, fabrique actuellement
presque tous les produits et n'est plus
tributaire de l'étranger. Malgré la con
currence de ces pays, la France voit ses
marchés s'améliorer dans les pays Scan
dinaves, et dans l'Amérique du Sud.
Pour lutter, les producteurs intensifient
les progrès techniques. Certaines usines
du Nord son actuellement dotées de
l'outillage le plus moderne, que l'on ne
rencontre pas dans les plus grands cen
tres étrangers. Partout les méthodes in
génieuses ont été utilisées pour facili
ter toutes les récupérations possibles. Il
y a eu, dans ce domaine, un effort con
sidérable.
C'est au moment où la France allait
en recueillir tous les fruits que l'agita
tion sociale et les nouvelles charges
au'elle entraîne risque de lui faire per
dre la prépondérance qu'elle semblait
devoir acquérir, d'ici Quelques années.
On ne peut que le déplorer.
Fernand LELEUX
!«bX SU*-1 ilWIHBMmjUimBWB
A L'EXPOSITION DE PARIS.
UN PAVILLON EST ACHEVE
CELUI DE LA BELGIQUE
Prêt l'heure prévue, le pavillon
belge de l'Exposition est terminé, seul
l'intérieur reste fignoler.
C'est un beau triomphe, mais nos
amis belges ont voulu mieux faire.
Les déjeuners officiels donnés l'oc
casion de l'Exposition ne manquent
pas... loin de là: de graves messieurs
s y congratulent, d'une pose de prem'è-
re pierre, de maquette, etc.
La Belgînue a pensé ses ouvriers
dévoués. Elle s'est dit c'est grâce
ces hommes que nous pouvons les pre
miers dire
La Belgique est prêtre. Ses enga
gements sont tenus.
C'est pourquoi, chacue ouvrier et
contremaître ayant travaillé l'Expo
sition recevait un carton ainsi li
bellé
M. le baron Vauxelaire .commis
saire général du gouvernement belge,
vous prie de bien vouloir lui faire l'hon
neur d'assister au déjeuner organisé
l'occasion de l'achèvement du pavillon
belge.
Les 250 ouvriers répondirent l'ap
pel de leur chef, et serviettes au col.
firent honneur aux plats et aux vins
que servaient les maîtres d'hôtel.
A toutes les tables, o" manves-'f
on buvait ferme, et riuand Je baron de
Vauxelaire se leva, il le fit devant une
grande famille.
11 exprima toute sa joie voir le
pavillon belge le premier prêt, puis il
remercia ses collaborateurs.
Le nom des chefs, architectes, ingé
nieurs et contremaîtres, furent folle
ment applaudis. M. Celis .ingénieur en
chef, dut se lever pour répondre aux
ovations que lui faisaient les ouvriers,
et cet enthousiasme d'hommes pour
leurs chefs avait, ici Paris, une signi
fication un peu gênante pour les con
vives français.
Vauxelaire ayant enfin remercié les
ouvriers, ses amis, qui la Belgique
doit de pouvoir être fière, un SEUL cri
jaillit de toutes les poitrines Vive la
Belgique
LE MAIRE DE LA ROCHELLE
INTERDIT TOUTES LES
REUNIONS POLITIQUES
disait, l'autre jour, un ministre.
Oui Excellence. Mais en croire
les propres chiffres officiels, elle boui].
lonne surtout... hors de France
LE RENOUVELLEMENT
DES CARTES FRONTALIERES
Attendu que tous les citoyens doi
vent être égaux en droits
Que la liberté de réunion n'existe
plus en fait, puisque des réunions .mê
me privées, ne sont plus tolérées, si un
certain parti politique s'y oppose
Que la fraternité, comme la liberté,
étant momentanément lettres mortes, il
importe de maintenir l'égalité
Que des citoyens, privés d'un droit
reconnu par la loi. envisagent des re
présailles susceptibles de troubler l'or
dre public...
Quel est le magistrat qui ose juger
aussi sévèrement les atteintes la li
berté C'est le maire de La Rochelle
qui se basant sur un arrêté préfectoral
du 27 mars 1937, interdisant une réu
nion nationale dans l'arrondissement de
La Rochelle, a arrêté que
Toutes les réunions politiques sont
temporairement interdites sur la com
mune de La Rochelle, sans distinction
de partis ou d'opinions, en attendant
que l'apaisement des esprits permette
de revenir au régime de la liberté
PROGRES DE L'EXPERIENCE
en
on
Le gouvernement avait annoncé que
la dévaluation du franc accroîtrait
nos exportations et diminuerait le défi
cit du commerce extérieur
Or .voici les chiffres officiels
En septembre 1936 672 millions
F.n octobre 787 millions
QW7 millions
En décembre 1.376 millions
En ianvier 1937 1.546 rrr'lions
En février 1.986 millions
Le déficit a donc triplé
La me bouillonne autour d" nous
De sérieuses menaces pesaient sur la
population frontalière occupée en Fran
ce.
On sait que suivant le dernier ac
cord franco-belge du 9 mai 1930, de
sérieuses garanties avaient été données
aux travailleurs belges en France. I
Les pouvoirs publics avaient autori-
sé en dehors du renouvellement
tomatique des cartes frontalières dé
vrées en janvier et février 1929, le re
nouvellement d'environ 5.300 cartes
données après cette date.
L'accord stipulait que les cartes
pouvaient être retirées leurs bénéfi
ciaires que dans le cas où ceux-ci au
raient commis un quelconque abus
délit.
Or, l'Inspection du Travail vient de
signifier aux industriels du Nord, le re
trait de cinq six cents cartes fronta
lières.
M. J. Coussens, député, informé de
cette situation, a demandé M. Spaak,
ministre des A.ffaires étrangères, d'in
tervenir auprès du gouvernement fran
çais, pour le retrait de cette décision.
11 faut noter que le Quai d'Orsay est
en désaccord avec les autorités belge»
au suiet du nombre d'autorisations de
travail délivrées.
On prétend Paris que celles-ci se
chiffrent 40.000 unités. On prétend
dans les milieux belges que 27.000 ou
vriers bénéficient de la carte frontaliè
re.
Il faut tenir compte propos du chif
fre cité par Paris des nombreux ou
vriers belges décédés depuis la date de
délivrance des cartes frontalières, des
pensionnés, etc.
Afin de déterminer sans erreur pos
sible le chiffre exact des ouvriers fron
taliers, le gouvernement l'intention
de décréter une enquête de grande en
vergure.
D'autre part, il serait question de
demander au Gouvernement françai^
d'ordonner le renouvellement des car-l
tes frontalières par les services du Con
sulat de Belgique Lille, ceci dans le
but évident d'éviter l'arbitraire.
Un nouvel accord sera-t-il signé a-
vant la date fatidique du licenciement
des travailleurs visés par la nouvelle
ordonnance
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