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NEUTRE.
La Westflandre,
Province de Tourisme.
Les Architecte!.
Notre Mer
par M. le GouveriMjur
DIMANCHE 2 MAI 1937.
ABONNEMENT 1 AN 20 FRANCS
DifetèauAihiAwlHlice i Ch. van RENYNGHE,
rue Longue de Tkcqrcqt, YPRES. Compte-chèques postaux 1003.43.
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e ANNEE No 18.
Hebdomadaire 50 cent, le numéro.
Pour qu'une nation soit, il faut qu'une
Iidarité nationale existe et qu'elle se
ristallise dans la volonté du pouvoir.
Nos aînés liquident le passé pendant
que nous construisons l'avenir.
Les idées de Charles Woeste triom-
hent. C'était après la guerre, au cours
une discussion de notre statut inter-
ational que Charles Woeste exprima
la Chambre la nécessité d'en revenir,
on plus une neutralité imposée, com-
e avant la guerre, mais une neutra-
tée volontaire. La guerre n'a été
u'une parenthèse disait-il.
Les événements ont donné raison
harles Woeste. Au moment où les
elges l'exception des communistes
ui fulminent se réjouissent de l'ac-
ord anglo-franco-belge, rendons hom-
age l'auteur et l'inspirateur
e cette politique internationale, qui
'adapte si parfaitement aux néces-
ités de la Belgique le Roi Al-
ert. Notre grand Souverain était
bsédé, la fin de son règne, par
deux grandes pensées l'indépen
dance de la Belgique sur le terrain
ternational l'indépendance du citoyen
lge l'égard de la double féodalité
olitico-financière. La première de ces
~nsées s'est réalisée. Espérons que la
econde se réalisera également par ce
ue le Roi Albert appelait la révolu-
on spirituelle et morale.
Pieusement le Comte de Broqueville
éprit la première de ces grandes pen-
ées du règne. Et nos lecteurs se sou-
iendront que LE SUD applaudit aux
ameuses déclarations du Comte de Bro-
ueville, qui ce moment-là fut l'objet
attaques violentes dans presque tou-
e la Presse, comme le Vicomte Char-
es Terlinden, l'avait été quand il joua
e rôle de précurseur au Congrès de
rons. quelques années plus tôt.
11 fallait changer d'attitude, et ce fut
ar une curieuse et clairvoyante coïn-
idence que nous écrivions dans LE
SUD du 7 mars, qui sortit de presse la
veille du jour où Hitler faisait réoccu
per la Rhénanie Autant il est ridicule
d'attaquer l'accord militaire franco-
belge, autant il vaut la peine d'envisa-
ger de très près la nécessité de revoir
le pacte de Locarno, signé par la Ré-
publique allemande et une Italie qui
n'avait pas entamé la campagne afri-
caine. Laissons aux démagogues l'ac-
cord franco-belge, et demandons aux
gouvernants de remettre sur le métier
les clauses de Locarno
Et félicitons le Ministre Spaak d'a
voir pris courageusement attitude, mal
gré les clameurs du parti socialiste. Ce
qui nous permet de dire actuellement
que le parti socialiste belge n'a aucune
raison de mettre une plume son cha
peau, et de se féliciter des accords in
tervenus. C'est une pensée royale, réa
lisée par les Ministres du Roi, malgré
la horde politicienne, malgré le régime
stupide de la politique partisane, et sans
consultation des politiciens de métier,
qui a triomphé.
La Belgique n'est plus garante. Son
indépendance est garantie. Remercions-
en la Dynastie, et ses serviteurs intel
ligents. Et tirons de cette œuvre, réali
sée en dehors des clameurs politicien
nes, les leçons qui s'imposent.
Qu'il nous soit permis de souligner
que les lecteurs du SUD ont pu con
stater qu'avec beaucoup de sagesse, no
tre hebdomadaire n'a encore jamais
émis en ce qui concerne la politique in
ternationale, le moindre avis qui ne se
soit trouvé confirmé par les événements.
Nous sommes convaincus que nos con
frères villageois nous rendrons certaine
ment cet hommage
C. v. R.
La députation permanente de la pro-
ince de Liège vient de convier la Pres-
e un week-end touristique.
No us donnons un des comptes rendus
aru dans la presse, afin de faire com-
rendre la députation permanente de
Westflandre tout l'intérêt qu'elle aurait
- 'miter cet exemple, et convier la
~resse au cours de juin visiter notre
Province. La députation permanente
trouverait certainement toute la presse
fgionale ses côtés pour l'aider dans
t organisation de ce week-end, et en tout
cas Le Sud Nous espérons que cet
a">pel sera entendu et que suite lui sera
donnée.
V
Dimanche matin, les nombreux parti-
">a"ts se sont réunis dans le Palais
Princes Evêques, où ils furent reçus
far le* membres de la députation per
manente.
fhonet, député permanent, sou-
la bienvenue aux invités et souli
gna le but de cette excursion de deux
jours, en attirant spécialement l'atten
tion sur les régions moins connues et
oleines de promesses d'Eupen et de
Saint-Vith.
Après avoir pris le porto d'honneur,
on se mit en route en autocar vers Eu-
pen, par le magnifique plateau de Her
vé et de Battice, pour arriver vers 11
h. 30 l'hôtel de ville d'Eupen, où eut
lieu une réception. Au cours de celle-
ci, le premier échevin et le député per
manent Thoma prirent la parole.
Après avoir fait honneur la bière
fraîche du pays, les visiteurs parcouru
rent la ville. On admira, notamment, les
travaux gigantesques du barrage de la
Vesdre en construction.
Un luch fut ensuite servi dans un
hôtel de la ville.
Malgré une pluie serrée, les journa
listes quittèrent la ville d'Eupen, afin de
poursuivre leur programme.
(Voir suite pa^e 16)
Les architectes font beaucoup parler
d'eux pour le moment. Il est surtout
question d'un statut professionnel et de
la reconnaissance officielle du titre d'ar
chitecte. Ce statut est demandé depuis
de nombreuses années, et nous ne sa
vons s'il faut reprocher plus au gou
vernement qu'aux architectes eux-mê
mes le retard apporté le reconnaissan
ce officielle de leur titre.
Un simple statut ne sera que d'une
utilité relative si les architectes eux-mê
mes persévèrent dans leur mentalité in
dividualiste et libérale. Les architectes
en Belgique ne sont groupés en orga
nisations professionneles qu'à raison de
la moitié de leur effectif. Et ces orga
nisations ne sont souvent, elles-mêmes,
que de petites chapelles tendances
politiques.
C'est pour remédier cette disper
sion des efforts, que nous avons jeté
les bases d'un groupement corporatif
les architectes dans l'Ordre du Travail.
L'urgence de cette organisation a été
soulignée ces derniers temps par la con
troverse très vive surgie entre la Société
Nationale des Chemins de fer et les
Architectes propos de l'exécution des
travaux la gare de Bruges.
Mais d'autres cas sont fréquents. Et
il faut reconnaître qu'il est lamentable
de constater que certains architectes
abusent scandaleusement de leurs fonc
tions politiques ou simplement de leurs
attitudes partisanes pour enlever des
travaux. Manque absolu d'honnêteté et
de confraternité.
On nous dira il y a les concours
Nous savons parfaitement que souvent
ces concours ne sont que des comédies,
et que des jurys aussi incompétents que
partiaux décident priori le nom du
lauréat. C'est pour remédier ces abus
que les conseillers provinciaux rexistes
au Conseil provincial du Brabant ont
introduit la proposition suivante
Considérant que le Conseil provin
cial est souvent sollicité en vue de l'ob
tention de subsides pour la construction
d'immeubles ayant un caractère public
Considérant que le plus souvent les
plans de ces constructions sont confiés
un architecte sans passer par le con
cours public
Considérant, d'autre part, que lors
qu'il est organisé un concours entre
architectes, bien souvent la composition
(Voir suite page 16)
Suite et fin
La mer est une grande guérisseuse.
Tel est le cri éloquent-par lequel un
technicien rapporteur termine ses consi
dérations sur l'hélioclimathérapie ma
rine la côte belge.
Ah quand on songe aux milliers de
malheureux menacés ou frappés de
tuberculose, de rachitisme, de lymplja-
tisme et d'anémie qui ont été sauvés
dans les stations de repos et les sana-
toria érigés tout le long des dunes et
dans ce Palais des Thermes dont la
munificence égale la puissance curative,
on ne peut qu'applaudir l'initiative et
la perspicacité des médecins dont le
savoir voulait utiliser l'air marin, l'eau
marine, la lumière.
Source de distractions, de joie, de
plaisir, la mer en reconstituant les for
ces et en sauvant les malades a droit
au titre de grande bienfaitrice de l'hu
manité.
La mer, source d'art, où puisent les
peintres, les poètes, les compositeurs.
Si, en général .comme on s'en est
plaint, nos musiciens et nos littérateurs
ont trop peu recours l'inspiration ma
gique de l'Océan, ne serait-ce dû cette
indifférence de la masse, cette in-
comoréhension presque criminelle la
quelle nous faisons allusion au début
Les couleurs de la mer ont attiré nos
peintres et nombreux sont nos marinistes
qui étalent ses charmes. Mais les ac
cents de la mer, sa philosophie pro
fonde. ses plaintes et ses cris de ioie.
ses ébats de fauve et son calme rêveur
ont échappé la plupart de nos princes
du verbe et de la musique.
Sans doute Paul Gilson, Jan Blockx,
Mortelmans et Toussaint De Sutter ont
trouvé des accents pathétiques. Sans
doute Streuvels, Van Hecke, Karel Van
de Woestyne, Verschaeve, après Ro-
denbach, Van Oye, Verhaeren, Ver-
riest ont-ils évoqué des tonalités émou
vantes. Mais c'es trop peu Et puis
n'ont-ils pas uniquement regardé et
écouté de la côte au lieu d'analyser en
plein Océan
La musique et la littérature cependant
créent l'atmosphère elles créent l'opi
nion autant et plus que des congrès.
Le roman et la mélodie ensorcellent une
population. Le livre Pêcheurs d'Is
lande de Loti a poussé des légions
vers l'aventure maritime.
Il nous appartient d'orienter le choix
des œuvres et de stimuler les arts dans
ce domaine.
Voilà donc les quelques éléments que
je livre la méditation de tous ceux
qui, dans mon pays, regardent parfois
du côté de la mer Puissent-ils me
comprendre Ainsi de grandes choses
seraient accomplies dans un domaine
non pas inconnu, mais trop peu connu,
dans un domaine déjà défriché mais pas
assez cultivé, dans un domaine où se
rencontrent la fois l'économie sociale,
la vigueur d'un peuple, l'hygiène et la
beauté.
Henri BAELS,
Gouverneur de la
Flandre Occidentale.