Lettre de France.
Léon Grillet
Voulez-vous connaître "REX"!
lisez afers...
ce<
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LE SUD, dimanche 23 mai 1937.
LE SUD DANS LE NORD
BONNEMENT: II
DEUX EXPOSITIONS
D'ART ETRANGER
A plusieurs reprises, nous avons atti
ré l'attention de nos lecteurs sur les di
verses expositions qui se succèdent de
puis un an environ, Paris. Nous avons
eu, il y a de cela deux ans environ,
la fameuse exposition d'art italien. Puis
nous eûmes la peinture Flamande
Ensuite Rubbens et son temps. Nous
avons quitté, bien regret, il y a quel
ques jours l'Exposition de Degas, avec
l'espoir cependant de voir s'ouvrir de
nouvelles expositions, qui il faut bien
le dire sont organisées avec un sens
artistique que l'on rencontre rarement.
Si dans le domaine politique, la politi
que suivie actuellement par le gouverne
ment français peut nous plaire ou nous
déplaire, nous devons constater que
dans le domaine culturel il faut d'im
menses efforts pour élever les masses,
et pour attirer Paris les étrangers. Ce
sera peut-être, un jour, la belle réali
sation de son programmé.
Cette fois encore on vient d'être fa
vorisé. Au Musée du Jeu de Paume on
nous a offert une exposition d'art ca
talan, tandis que l'Ecole des Beaux Arts
nous mettait sous les yeux une collec
tion de dessins et d'estampes italiens
des XVIIe et XVIIIe siècles. Il s'agit es
sentiellement d'oeuvres extraites de col
lections, et qui, malgré leur diversité,
puisqu'elles appartiennent des écoles
différentes, nous présentent de réels
chefs d'oeuvres.
C'est l'initiative du professeur Pe
dro Bosch-Gimpora qu'a été organisée
cette exposition, ou plutôt cette sorte de
rétrospective d'art catalan. Il s'agit
d'une belle exposition d'art chrétien pri
mitif qui nous révèle ce que fut l'art
Catalan la fin du Xme siècle et au
début de la Renaissance. Les monastères
et les églises de Catalogne ont gardé
des traces des courants artistiques ve
nus de loin, mais les fresques et les
décorations ont quelque chose sinon de
barbare, du moins d'extrêmement pri
mitif. On retrouve, en considérant quel
ques-unes des riches créations artisti
ques certaines impressions que l'on res
sent Sienne, en présence d'oeuvres
dominées par l'influence byzantine.
On peut faire la même remarque nour
les sculptures et les pièces d'orfèvre
ries. Soit qu'ils obéissent aux influences
byzantines, soit qu'ils nous donnent les
premières créations gothiques, on re
trouve cependant chez tous ces artistes
une puissante oriqinalité. On sent ce
pendant, bien des points de vue l'in
fluence de la France et de l'Italie d'a
bord ,et de la Flandre ensuite. Le tout
est cependant fort vivant.
Chose que l'on met trop peu en va
leur, et que l'on a réparée cette fois,
c'est l'équilibre artistique, si l'on peut
dire, dans la présentation. C'est ainsi
que l'on a consacré une très large pla
ce l'art de la broderie. Les vêtements
sacerdotaux, les étendards, les tapisse
ries constituent d'inestimables trésors.
Tout cet ensemble, remarquablement
présenté, donne une idée de l'intense
mouvement artistique de la Catalogne
du Xme siècle.
Il faudrait de longs développements
pour rendre compte avec exactitude des
trésors que l'Ecole des Beaux-Arts pos
sède en fait de dessins et d'estamoes
dûs aux maîtres italiens du XVII et
XVIIIme siècles. Cette fois, nous ne
nous trouvons plus en présence d'incon
nus. comme ce fut le cas nour l'art ca
talan. On remarque cependant, chez les
Pierre Lavallé l'a fait ressortir net'"-
organisateurs de l'exposition, et M.
ment dans le catalogue, une sorte de
parenté entre cet art italien et l'art fran
çais, diverses époques. Il suffit d'avoir
un peu parcouru les expositions pour
que cette ressemblance, malgré la diver
sité des sujets traités, saute aux yeux.
En parcourant cette exposition, on est
frappé d'y trouver les aspects si variés
des différents centres d'art de cette in
comparable Italie Rome, Florence, Ve
nise, pour ne citer que ces trois villes
maîtresses. Et l'on sent en même temps
des inspirations bien diverses. Parfois
un souffle religieux, et parfois un hu
meur railleuse, mais souvent un profond
sentiment de la nature.
En terminant, il est juste de rendre
hommage la science de ceux qui ont
su attribuer avec sûreté leurs auteurs
les œuvres présentées. Bien souvent de
puis qu'elles furent crées, les collection
neurs et les critiques ont hésité, se sont
repris, et ce n'est qu'après des études
érudites que l'on a pu se rapprocher
autant que possible de la vérité. Pour
tous les amateurs d'art et pour tous les
curieux, la lecture du catalogue de l'Ex
position est sur ce point d'un intérêt
très puissant.
-* F. L,
NOUVEAUX CRIS D'ALARME
Une personnalité marquante d'Ar-
mentières déclare, dans la Journée In
dustrielle, que la situation s'aggrave
de mois en mois, disons même de jour
en jour, car LES ORDRES qui, seuls,
permettent, nos métiers de battre SE
RAREFIENT AVEC UN ENSEMBLE
ALARMANT.
La clientèle, après avoir procédé
des achats massifs, se réserve devant
la hausse importante des prix.
Les Russes, d'autre part, vendent
leur toile sur le marché de Paris 20
pour cent au-dessous de la nôtre.
Il y a évidemment beaucoup dire
sur la qualité de la toile russe et cha
cun sait que la main-d'œuvre russe est
payée un prix dérisoire en comparaison
de ceux dont bénéficie la main-d'œu
vre française.
Nos prix, M. Spinasse, lui-même
s'est rendu compte qu'ils étaient établis
suivant une irréprochable méthode.
Mais ce qui est grave, c'est que les
marchés extérieurs nous échappent de
plus en. plus. En quelques mois, malgré
nos efforts, nos exportations sont tom
bées de 30 2
Ces chiffres en disent long sur la gra
vité de la situation
Le Nord Industriel d'autre part étu
die la situation du textile de LILLE
et arrive aux mêmes conclusions-
Raisons notre production est troo
dhère et les grosses maisons achètent
l'étranger.
Résultats les ordres se raréfient, fi
latures et tissages entreront progressi
vement en chômage.
LE CORTEGE HISTORIQUE
DU 4 JUILLET PROCHAIN
XIVe Siècle.
L'Industrie du Drap Bailleul.
(de la Bailleuloise)
La première industrie introduite
Bailleul fut la fabrication des draps,
installée dès le Xlle siècle.
Les draps de Bailleul étaient recher
chés dans tous les pays et s'exportaient
dans l'Allemagne centrale, l'Espagne et
l'Italie. Une nombreuse population s'oc
cupait de la fabrication. Les draps de
Bailleul étaient de couleur rou^e et
après vérification, ils étaient plombés
suivant leur oualité. d'une fleur ^e Lys.
ou d'un Soleil. Ces marques en fixaient
la qualité et la valeur- La laine pro
venait d'Angleterre (Comtés d'Essex
et de Yorschire).
Deux faubourgs très populeux agran
dissaient la ville cette époque la rue
des Foulons et la Becque (Vulderie),
et l'emplacement actuel de la gare, en
core appelé Breemersohen et
Sdharlaeken
•En 1278 Bailleul obtint le titre de
ville privilégiée ès-draperie et entra
dans la Hanse de Londres On ap
pela ainsi une vaste ligue commerciale
qui, plus tard, servit de modèle la
Confrérie des marchands de Middel-
bourg, la Major Gilde »de Dort-
mund (Westphalie) et enfin la cé
lèbre Gilde de Cologne.
Les villes suivantes en firent partie
Lille, Douai, Bailleul, Arras, Tournai,
Valenciennes, Cambrai, Bruges, St-
Omer, Ruy, Reims, St-Quentin, Péron-
ne, Abbeville, Beauvais, Amiens, Ypres
et quelques villages, dont Merris.
Ce fut le 1 0 mars 1 42 7 que la ville
de Bailleul fut autorisée .plomber ses
draps d'une fleur de Lys ou d'un So
leil suivant la qualité.
La fabrication des draps était déjà
moins florissante. Elle subit la concur
rence que vinrent lui faire les habitants
de la campagne qui ae mirent faire
du drap au lieu de cultiver leurs ter
res. Celles-ci restèrent en jachère. Ces
pièces de drap campagnardes dont
la fabrication n'était pas surveillée et
n'étaient pas plombées, avaient beau
coup moins de valeur que celles fabri
quées Bailleul et dans les autres villes
privilégiées ès-draperies.
Les fabricants les vendaient en sous-
main des marchands de contrebande
ou bien les faisaient porter aux franches
foires et les vendaient des marchands
étrangers qui étaient trompés, achetant
ce drap pour de la première qualité.
Agent de change correspondant
près de la Bourse de Bruxelles.
31, RUE DE MENIN, YPRES
Téléph. 144
BOURSE TITRES
COUPONS CHANGE
Bureau ouvert le dimanche
pendant la saison.
Cet état de choses causait un préjg.
dice considérable la fabrication des
villes et menaçait de jeter le discrédit
et la déconsidération sur les produis
de l'Industrie. Les fabricants, ruinés, de.
vaient s'expatrier et chercher fortuit
ailleurs.
Les Magistrats des villes se plaigjj.
rent Philippe le Bon, duc de Bout,
gogne qui, la date du 1 0 mars I 42?
défendit de fouler ou tisser aucune
pèce de draps dans les Châtellenies d'Y.
près, de Cassel et de Bailleul, si C(
n'était dans les villes privilégiées.
Cet arrêt fortement motivé, dont
publication nous entraînerait trop loin
n'empêcha pas Bailleul de perdre l
rang qu'il occupait parmi les grandi
centres industriels. A la fin du XV(
siècle sa population était tombée
3.000 habitants, par suite des guerre
et des épidémies-
La fabrication des draps existait et-
core Bailleul en 1588. Le 8 août di
cette année, Philippe II, dans ses let
tres d'octroi accordées la ville di
Bailleul, lui permet, pour trouver
fonds nécessaires la reconstitution de
édifices publics brûlés dans l'incendi
de 1582, de prendre certaines impo»
tions sur les pièces de drap.
Mais les industries drapières ne de
vaient plus avoir une longue prospé
rité en notre ville. Les guerres de Re
Iigion et le sac de Bailleul par le M"
quis de Roubaix amenèrent la ruine
la famine. Bailleul se vit désertée p
presque tous ses habitants, qui, pour
plupart, se réfugièrent Armentièr.
Le Magistrat lui-même s'y transpo
avec les chartes et les actes des privi
lèges contenus dans les archives.
Le Magistrat de Bailleul e-erça
fonctions Armentières .pendant de?
ans et demi. D'autres habitants de Bai!
leul émigrèrent en Angleterre, en e
portant avec eux le secret de la faW
cation du drap qui fut, par la suit
exploitée de l'autre côté de la Mancli
Et c'est ainsi que cette industrie, ff
avait fait la richesse et la splendeur
notre ville pendant quatre siècles,
jamais perdue pour elle.
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