LES DRAGAGES par Marcel PATERNOSTRE ^utenez la propagande de la ligue Mar time Belge 83, Rue Croix de Fer, Bruxelles. £jr SUD, dimanche 6 juin 1937. 13 Le port de Zeebrugge. Les avantges d'un port franc sont in stables. Ils sont valables pour les reprises qui s'y établissent, pour la qion qu'il enrichit en procurant du vail en abondance, pour le pays dont stimule l'activité par l'achat de ma- êres-premières ou demi-ouvrées, pour pouvoirs publics dont il remplira les isses directement au moyen des taxes transmissions etc. et indirectement, rs des recettes postales, ferroviaires, Brème et Hambourg sont des ports rancs. Copenhague a sa zone franche, dix et Barcelone aussi, de même que iume et Trieste. Les importateurs et ateurs trouvent un avantage consi- able dans le déchargement des mar- sdises qui se fait rapidement, quasi ans formalité. Le port franc attire des marchandi- ies en transit. Tout ce mouvement augmente le tra ie des chemins de fer qui ne sont pas es derniers bénéficier de cette acti vité. Faut-il rappeler rapidement les cir constances au cours desquelles il fut question d'un port franc Voici donc Un arrêté royal du 17 mai 1921, in stituait une commission chargée de re chercher les conséquences de la guerre, au point de vue l'exploitation des ports de Bruges et de Zeebrugge. Dans ses conclusions, la commission estimait que l'établissement d'une zone franche le long du canal maritime de Bruges Zeebrugge, serait un événement très important de l'utilité et du développe ment du port de Zeebrugge, et de na ture favoriser l'industrie nationale. Elle émettait l'avis que cette zone fran che pourrait être l'objet d'une conces sion. L'idée faisait son chemin. Un inspecteur général de la Marine énumérait dans un rapport les avanta ges multiples d'un port franc. Il disait entr'autres choses que dans un port franc, les tonnages s'équilibrent l'en trée et sortie. Une convention fut établie qui de vait développer et consolider l'œuvre maritime de Bruges-Zeebrugge. Un projet de loi fut déposé le 26 juillet 1923. notons la date. Le 18 juillet 1924, un an plus tard, M. Standaert, député de Bruges, rapporteur de la section cen trale de la Chambre des Représentants, posait un rapport très documenté, gui concluait l'approbation du projet, noyennant des amendements admis par K parties en cause. Aux termes de ce projet la Compa re des Installations Maritimes de Bruges devait être réorganisée. L'ap- P°rt d'un capital nouveau devait lui per mettre de développer ses efforts. Elle levait obtenir la concession d'une zone ranche initiale de 300 hectares envi- tin. La ville de Bruges a-t-elle soutenu assez de diligence, le projet éla- j°ré nar les soins de la Compagnie et "e 1 Etat Il s'est trouvé des esprits gui lui reprochent la mesquinerie de son attitude. Ouvrons une parenthèse pour rdaircir ceci. La ville de Bruges voulait zone d'expropriation plus grande, revendiquait le droit de nommer 2 l<uninistrateurs, d'agréer le directeur du P°rt. Elle exigeait que six millions de rancs sur 12.750.000 francs fussent ré- fcrvés aux banques locales. Elle s'éle- ^'t en outre contre toute concession ou Wvilège pouvant entraver l'usage des lallations maritimes pour les indus- els ou commerçants brugeois. Elle po- en outre certaines exigences lou ant les salaires et les conditions de avail. Un échevin devait traduire la mentalité politique de quelques démago gues, en réclamant Le port de Bru ges aux Brugeois. Des politiciens excitaient les passions. Bref l'atmosphère était peu favorable la conclusion rapide d'un accord. La phase parlementaire fut pénible. La discussion ne s'effectua pas avant la dissolution des Chambres. Elle ne put reprendre qu'après les élections lé gislatives d'avril 1925. Si le ministère antérieur aux élections était favorable aux projets, le nouveau ne paraissait pas être du même avis. Les circonstances économiques se modifiaient l'approche de la crise monétaire de 1926. La Ban que de Bruxelles retirait son offre de participation. C'était bientôt la chute du franc. L'échec des pourparlers était complet. Il fut encore question de l'établisse ment d'une zone franche, mais actuel lement, la question en est encore au point de départ. sur la longueur primitive de 300 mètres. Les profondeurs étaient les suivantes, lors de la réception provisoire des tra vaux au lr septembre 1907 le long du môle 7 8 mètres sur une largeur de 300 m, dans le chenal 6 mètres la passe du Zand n'était pas com plètement creusée mais les profondeurs déjà obtenues se maintenaient très bien. Après le premier hiver, la Compagnie note que les produits draguer se composent presqu'exclusivement de va se généralement pure et localement mê lée de sable. Les vases proviennent en grande partie de l'Escaut. On affirme dans les milieux compétents que les va ses apportées par les deux canaux de dérivation de la Lys et de Selzaete n'ont pas d'influence sur l'envasement de la rade de Zeebrugge. En fait ces vases sont remportées au delà du môle, et l'observateur constatera la direction des traînées noirâtres, lors de l'ouverture Le point qui domine le problème de Zeebrugge, est la question des draga ges. Entendons-nous. Les dragages ne sont pas inefficaces, mais leur charge est coûteuse. La question se décompose comme ce ci Comment se fait-il qu'on en soit ar rivé la situation actuelle Quelle est actuellement la situation exacte Com ment peut-on espérer se tirer d'affaire dans l'avenir Lorsqu'on a dû choisir l'emplacement du port la côte, on s'entoura de tou tes les données techniques que pouvait fournir la science de l'époque. L'en droit actuel fut estimé le meilleur, cause de la fixité particulière des fonds. Il était réputé supérieur aux empla cements des ports d'Ostende, de Nieu- port et de Dunkerque. A proximité de la côte des profondeurs importantes existaient qui n'étaient séparées des Wielingen que par un banc de sable, d'une largeur de 3000 mètres. Il était entendu que l'érection d'un môle de l'importance qu'on a réalisée aurait une forte influence sur le jeu des courants. Dès cette époque, deux thè ses s'affrontaient. L'une préconisait la construction d'une jetée claire-voie qui laisserait passer le sable de la rade. L'autre thèse déniait toute valeur cette argumentation, et préconisait la con struction d'une jetée pleine continue. La thèse de la claire-voie l'emporta. Elle devait avoir d'après les plans pri mitifs une longueur de 300 mètres. Nous avons dit plus haut comment il se fit qu'on la construisit sur 400 mètres de longueur, et comment après une violente tempête qui la détruisit, on la réédifia fondeur suffisante qui peut être réalisée bref délai, l'aide des moyens dont elle dispose en ce moment. Ce que les Compagnies de navigation exigent dès cette époque, pour les es cales éventuelles, c'est l'approfondisse ment 9 mètres, de la passe du Zand. Ce travail important, la Compagnie des Installations Maritimes de Bruges, pour ra bientôt l'entreprendre, grâce l'in tervention financière de l'Etat qui va souscrire en 1913, l'augmentation de capital de la société. La Compagnie cette époque, tient tête aux attaques dont elle est l'objet la campagne de critique est intense. Mais le conseil d'administration affir me dès lors Il est faux que la rade s'envase progressivement et irrésistible ment. La charge annuelle de dragages avant-guerre est équivalente deux mil lions de nos francs actuels. Le matériel utilisé se composait de deux suceuses et d'une drague godets. On a rappelé la Chambre en 1932, des abus constatés alors les entrepre neurs auraient dragué plus d'eau que de sable. Ils auraient déversé les sables une distance insuffisante de la côte, au point qu'en 1913, on aurait constaté que le sable dragué était rechassé dans le port. M. Van Acker, député de Gand, a pu dire la Chambre, sans susciter de protestation, que les niveaux dont on supposait l'existence avant- guerre, n'auraient jamais existé. Quoiqu'il en soit, lorsque survint la guerre de 1914, on fit activer les dra gages. Pendant quinze fois 24 heures, le travail fut intensif. Les profondeurs demandées étaient obtenues en certains endroits, elles étaient de 9 m. 50. Les navires de fort tonnage que nous avons énumérés, purent évoluer avec aisance dans la rade. Le 7 octobre 1914, on Le Elisabeth ville, de la Cie Maritime du Congo, accoste au môle en juin 1936. des vannes des canaux. Mais il est fort possible que ces vases soient reprises par des courants marins divers et rame nées ainsi en partie du moins dans la rade. Au début de l'exploitation, le draga ge s'opérait au moyen d'anciens modè les de dragues godets. Les entrepre neurs déjà avaient envisagé le rempla cement de ce vieux matériel et ils avaient étudié l'adaptation d'une drague succion de sable au dragage intensif de la vase. Ils en étaient arrivés fi xer un dispositif qui réduisait notable ment le prix de revient des dragages. Des appareils analogues étaient utili sés au dévasement du chenal d'accès et des écluses du Kaiser Wilhelm Kanal Brunsbiittel, où les envasements étaient estimés plus de un mètre par mois. La nouvelle drague fit du bon travail. En plus des apports normaux le ser vice des dragages améliora la rade au point aue dans le rapport l'assemblée générale de 1911, le conseil d'adminis tration pouvait répondre aux critiques, en annonçant une amélioration de 370.000 M3 pour la période du mois d'août au mois de décembre 1910. A ce moment, les ressources de la Compagnie étaient susceptibles de couvrir et couvrait en fait les charges d'entretien des installations, y compris les frais de dragages. La rade est profondeur en 1911- 1912. Mais le trafic est encore très ré duit et comme ces profondeurs ne sont pas absolument nécessaires, la Compa gnie s'en tient aux profondeurs exi- qées car le trafic, sans plus Elle est bien décidée, néanmoins faire en sor te que tous les navires qui viendront dans l'avenir puissent trouver une pro- Paquebot accostant au môle. put en compter neuf occupés en même temps, aux quais du môle, débarquer des troupes et du matériel. Sous l'occupation des envahisseurs, les dragages furent limités aux exigen ces immédiats du trafic de guerre. C'est dire qu'au retour de l'armée belge, lors que la Compagnie reprit possession de ses installations, les profils des fonds de 1914 étaient profondément boule versés. Les dragages purent reprendre en avril 1919 dès que le port fut déba- rassé des mines qui l'infestaient Les dragages effectués au compte des dommages de guerre coûtèrent vingt millions, exactement 19 millions 571.191,37 francs. Il faut conclure, en considérant l'im portance de cette somme, que les pro fondeurs normales étaient rétablies. Il s'agissait dorénavant de les entre tenir. suivre)

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