Bruges.
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HOTEL YPRIANA
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Hostellerie de l'Etang
ZILLEBEKE
Il
II
II
Apéritif-Concert.
SAISON
19 3 7
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10
LE SUD, dimanche 6 juin 1937.
BILLET DE BRUGES
Le Colonel Bonnevie quitte le service
actif. Les nombreux amis de cet officier
dont l'héroïsme pendant la guerre fut
proverbial, ont tenu saisir cette oc
casion pour lui témoigner toute leur
sympathie. Un portrait exécuté par le
peintre de talent José Storie lui sera
offert au cours d'une manifestation qui
aura lieu le samedi 28 août, et qui se
terminera par un souper offert l'Al
bert I. Les inscriptions de tous ceux
qui désirent participer cet hommage,
et ils seront très nombreux, peuvent être
adressées au compte-ch. post. 615.26 de
M. Vermeersch, ou peuvent se faire sur
les listes déposées au Mess des Offi
ciers, la Maison des Fraternelles ou
l'Hôtel du Singe d'Or.
La journée consacrée Bruges par
l'I.N.R. a été très réussie. Et il y eut
foule le soir au Concert Defauw. Soi
rée en tous points très réussie.
La veille un autre excellent concert
avait été exécuté sous la direction du
grand artiste brugeois Jos. Ryelandt.
Un compte-rendu très complet et fort
bien fait, a paru dans de Nieuwe Staat
de dimanche sous la signature de F.
Verheye.
Cinémas.
Vieux-Bruges Marie Stuart avec
Cath. Hepburn.
Crosly Le chant de l'Alouette avec
Martha Eggerth.
Marcel Wyseur, homme de lettres et
homme d'esprit, collabore régulièrement
l'Indépendance belge, et nous avons
eu plus d'une fois l'occasion de citer
ses articles historiques ou folkloristi-
ques. Mais cette fois M. Wyseur pose
une question qui mérite réponse. Elle
concerne la signification ou l'interpré
tation du fameux scilt en Vrient
Des lecteurs du SUD répondront-ils
la suggestion interprétative de Marcel
Wyseur. Voici ce qu'il écrit dans l'In
dépendance
LES MATINES BRUGEOISES
Cette nuit de mai 1302 couvrait Bru
ges d'un redoutable et mystérieux man
teau d'impénétrabilité. Aux portes, com
me aux issues de la ville, des gardes
veillent, blocs d'ombres confondus avec
les ténèbres, tandis que dans les de
meures des patrciens et des bourgeois,
tout dort. En son somptueux hôtel, le
gouverneur de la Flandre et plénipo
tentiaire du Roy, Messire Jacques de
Châtillon, repose. Jusques tard dans
la soirée, il a traité hier, autour de sa
table princière, ses officiers et les prin
cipaux partisans brugeois, de la faction
du lys, mais si les riches sont plongés
dans le sommeil, le peuple, lui, ne dort
pas
Dans les rues et les venelles, c'est
la veillée, taciturne et sans lumière, au
fond des maisons qui semblent mortes,
mais où les hommes mâchent silencieu
sement leur haine, tandis qu'à côté
d'eux, inquiètes et pensives, les femmes
prient...
Là-bas, du côté de Sainte-Croix,
quelques portées d'arbalète, une masse
confuse grouille et s'accroît, mais les
veilleurs ont beau vriller l'obscurité, rien
ne décèle devant eux. Pourtant, l'ho
rizon, une lointaine lueur, un rosisse-
ment annonce le jour qui va poindre.
Quelle heure va-t-il donc être L'hom
me qui corne au Beffroi a jeté trois lonqs
et rauques appels aux quatre coins
de 1 'espace, et comme si Bruges n'atten
dait que ce signal, voici, tout coup,
aux carrefours, dans les ruelles, sur les
quais encore enténébrés. que soudain
s'ouvrent des dizaines et des dizaines de
portes, tandis que la ville se remolit de
clameurs et de tumulte. Des hommes
battent frénétiquement sur des chau
drons, sur des marmites, le rassemble
ment du populaire, groupent l'instant
autour d'eux, la foule.
Cette foule se dirige instinctivement
aux portes, dont elle massacre les défen
seurs, tandis que les bannis, la tête
desquels se trouvent Breydel et de Co-
ninck, font irruption, au nombre de plus
de six mille ,dans la place. Au cri de
guerre Vlaenderen den Leeuw la
Flandre au lion s'ajoute, plus terrible
encore, celui de scilt en vrient slaet
al dood bouclier et ami! Tuez!
Tuez qui devait être le signe de
ralliement, et, la Chronycke van Vlaen
deren écrit Omnes qui resciebant di-
cere scilt en vrient, interficiebantur
tous ceux qui ne purent prononcer
scilt en de vrient furent impitoya
blement abattus. Le soir de cette lu
gubre journée du 18 mai 1302, il est
rapporté par nos mémorialistes, que plus
de quinze cents chevaliers français, et
plus de deux mille soudards, jonchèrent
de leurs cadavres, les pavés rouges de
Bruges. Quant Jacques de Châtillon,
il était parvenu s'enfuir dans la direc
tion de Courtrai, en passant, avec sa
monture, le fossé proximité de la porte
Maréchale.
La généralité des historiens, qu ils
soient anciens ou modefnes, ayant écrit
sur les Matines Brugeoises, ont rapporté
le Scilt en Vrient, comme étant, soit un
mot de passe destiné faire reconnaître
les Brugeois entre eux, voire même une
espèce d'épreuve qui devait contrôler le
langage de ceux qui ils s'adressaient.
De fait, la prononciation peu familière
des bouches françaises, suffisait déjà
pour que les interpellés fussent tout dé
signés pour tomber victimes d'une popu
lation en furie, mais en prenant les cho
ses, d'un point de vue dégagé des con
tingences anecdotiques, qu'il nous soit
permis d'émettre ici considération dont
nous laissons le lecteur seul juge.
Nous sommes l'époque des luttes
communales contre le pouvoir des com
tes. Ceux-ci, souvent leur corps dé
fendant, avaient dû abandonner aux
Gildes. chartes et privilèges, tandis que
la noblesse avait fini par exaspérer la
masse. Toutes fortes qu'elles fussent, les
corporations, c'est-à-dire le peuple lui-
même, avaient connu des hauts et des
bas de puissance, et, en ce début du
XlVe siècle, la noblesse et le patri-
ciat, aidés par la France, étaient par
venus reprendre une partie de ce qu'ils
avaient dû concéder. Les Gildes en
avaient conçu un ressentiment profond,
aussi est-ce en lui qu'il faut essayer
de trouver l'interprétation du Scilt en
Vriendt, des Matines Brugeoises. A no
tre sentiment, nous nous trouvons, non
devant un mot de ralliement des com-
muniers ils avaient leur cri Flandre
au Lion ni devant une espèce de
test linguistique, mais uniquement, en sa
forme péremptoire, devant une demande
de caractère politique Etes-vous, ou
non, l'ami des Gildes zijt gij, étant
sous-entendu, s Gildens vrient I apo
strophe devant la lettre s, détachée du
mot, qui suit justifiant le vocable des
qui devait précéder gildens. On nous
demandera, peut-être, la signification du
mot scilt Qui nous dit que nous
ne sommes pas devant une erreur com
mise par quelque chroniqueur de l'épo
que, qui les mots fameux auraient été
mal rapportés, et, qui plus est, peut-
être devant un lapsus calami Aujour
d'hui même ,en cas d'émeute populaire,
ne risquerions-nous pas d'être interoel-
lés pour savoir si nous sommes blcs
ou rouges La question posée en 1302
s'avérait parfaitement pertinente.
Pour ceux d'abord qui ne comore-
naient pas le flamand et qui étaient,
priori, des adversaires du régime, pour
les Brugeois ensuite, parmi lesquels de
vaient se compter bon nombre d'oopo-
sants la suprématie des Gildes. c'est-
à-dire prédominance pooulaire. Les
uns comme les autres devaient, au mê
me titre, disparaître.
Scilt en Vrient. ou s gildens vrient,
que chacun maintenant choisisse
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