LE SUD DANS LE NOR La Marine Marchande Belge. LE SUD, dimanche 4 juillet 1937 «■M ABONNEMENT: 11 LE CORTEGE HISTORIQUE DU 4 JUILLET PROCHAIN. de la Bailleuloise XVIIe siècle. L'Industrie de la Dentelle. La fabrication des den telles était déjà installée Bailleul au XVIIe siècle. On fabriquait de la den telle au carreau et cette industrie était enseignée dans les écoles primaires. Au commencement du siècle suivant cet art était particulièrement florissant. En 1827, la fabrication occupait 1.500 ouvrières qui, en restant domicile, soi gnant leurs enfants, vaquant aux soins du ménage, pouvaient gagner de 1 fr. 1,50 par jour. (11 s'agit évidemment de francs-or et le salaire d'un homme variait de 2,50 3,50 par jour, au maximum). Ce gain, joint celui du chef de famille, procurait du bien-être dans les milieux ouvriers de nombreu ses écoles .fréquentées chacune par plus de cent apprenties, s'élevaient rue de Lille, rue des Sœurs-Noires et rue des Choux (rue du Musée). On célébrait gaiement la Ste-Anne, patronne des dentellières les dentel lières assistaient le matin la messe et, durant le reste de la journée, parcou raient la ville en dansant et en chan tant ces vieilles chansons flamandes, si touchantes dans leur naïveté. Le 26 juillet était une fête bailleu loise. Les écoles de dentelles étaient parées au dedans et au dehors de guir landes de feuillages, de papiers multi colores et de chapelets d'oeufs poly chromes produisant le meilleur effet et rappelant le bon vieux temps. Sous le second Empire, la fabrication de la dentelle .quoique déchue de son ancienne splendeur, était encore très active. La ville possédait, en 1 860, huit écoles de dentelles fréquentées par plus de cinquante élèves les filles du peu ple allaient l'école de dentelle dès l'âge de sept ans, et maniaient tour tour les fuseaux et l'alphabet. Napoléon 111 favorisait l'industrie française pour faire refleurir la den telle Bailleul, il subventionna nos écoles. A ce sujet, nous lisons dans La Bailleuloise du 3 septembre 1870 Par décision de son Excellence, M. le Ministre de l'Agriculture et du Com merce, il a été accordé une allocation de deux mille francs aux écoles fon dées Bailleul par l'initiative privée, pour enseigner aux jeunes filles, la fa brication de la dentelle En I 883, il n'y avait plus que qua tre ateliers de dentellières, et, en 1 908, une seule école .située rue du Musée. MANIFESTATION FRANCO-BELGE A DOULLENS. Nous lisons dans France Le Belge de La grande nef sera décorée aux cou- Doullens (Somme) célébrait sa renais sance par un splendide cortège histo rique en l'honeur du cinquième cente naire des Archers. Nous croyons utile de signaler la place prépondérante que les organisa teurs ont bien voulu réserver aux Bel ges. Au banquet qui réunissait toutes les personnalités du département, par mi les discours qui furent prononcés, nous relevons avec grand plaisir celui de M. Gorillot, président du Comité, dont nous donnons un extrait pour ce qui nous regarde Mais voici qu'à notre projet pei ne ébauché, répondait par delà les monts d'Artois un écho lointain mais bienveillant- Il venait de la Belgique. Quand deux peuples unis réjà par le même idéal de liberté et de justice ont mêlé leur sang dans une commune souffrance, flétri leurs étendards un même jour de gloire, il n est pas éton nant que le moindre incident chez 1 un fasse tressaillir quelques fibres chez l'autre. C'est ce qui nous vaut la bon ne fortune de posséder aujourd hui par mi nous, MM. les consuls Desmarquest et d'Alcantara, l'illustre Société des Archers d'Ynres, avec son glorieux pré sident M. Ommeslag, et comme cou ronnement cette délégation, un grou pe d'anciens combattants belges. Leur présence évoque naturellement le ges te héroïque d'un pays, préférant aux chaînes dorées de la soumission 1 altière fierté de l'indépendance. Soyez donc les bienvenus et emportez ce soir le té moignage de notre vive reconnaissan ce. En quelques termes choisis, M. le consul Demarquest souligna 1 affinité de race qui unit les archers d Ypres ceux de Doullens. La ville .abondamment pavoisée aux couleurs belges .réserva elle aussi une réception touchante nos compatrio tes qui, après le défilé, se réunirent dans un hôtel de la localité et dans un élan unanime de loyalisme portèrent un toast au roi. Ce que sera la grande fête patriotique et populaire au Grand Palais le 18 juillet. q» La grande nef sera décorée aux cou leurs belges et françaises et par les qua tre portraits de nos quatre rois. Dans le fond du grand escalier monumen tal l'image de tous les clochers, de tous les beffrois de la Belgique, domi nant la foule ,les anciens drapeaux des corporations pendant aux galeries. La fête commencera par l'audition de l'Harmonie de Beeringen, en cos tumes de mineurs .suivie par là célèbr chorale de mineurs de Pâturâmes L'Amitié du Peuple Encadrés pa leurs drapeaux, passera l'héroïqu Corps des Sauveteurs des Mines. Puis défileront les Sociétés Belj de France avec leurs drapeaux I commissaire général du Gouvememen belge l'Exposition les saluera et leu, adressera la parole au nom de la Bel gique. Ensuite, la musique du Ier régimen des guides, universellement réputée, fe ra son entrée cheval dans le Grau Palais- Timbaliers en tête, 20 tambours majors, 200 clairons et trompettes pré céderont les 1.000 musiciens des vin# musiques militaires du royaume donneront toutes réunies une partie d( concert. Après ,Ies clochers et les beffroi s'illumineront les cloches de tous le carillons flamands et wallons, enregis- très sur de précieux disques, sonneron toute volée. Le cortège populaire des Géants s'annoncera précédé de cet traordinaire jeu du drapeau joué ave des drapeaux de 20 mètres carrés. Les Géants de Bruxelles, Ath, Ni velles, Malines, Wetteren seront suiv par un cortège réduit de l'Ommegang, qui ne sortira plus au complet qui 1940. Se succéderont un groupe i danseurs flamands les 120 Chinels I Fosses le Groupe du Folklore Wa Ion, avec la danse de l'Alion le Car- naval de Malmédy le Cramignon lié geois ,etc... Et pour finir, les Gilles d« Binche qui n'ont jamais quitté leur vil et qui ont fait exception pour l'Expo sition de Paris. Après, un grand bal réunira les par ticipants, les Belges de France, qui ront venus cette occasion, et le pu blic qui sera venu applaudir cetti grande manifestation patriotique et po pulaire au Grand Palais. (Suite) Monsieur Dens, qui a toujours pris •une large part la défense de l'idée maritime en Belgique, allait même plus loin. Que peut une armée manquant de munitions et souffrant de la faim Que peut-on attendre d'une popu lation mal nourrie Ne pas assurer aux armées combat tantes le ravitaillement nécessaire c'est courir au devant d'un désastre. A quoi servent les milliards qu'on aura dépensés pour établir la ligne de ■défense de la Meuse, du plateau de Herve et de la frontière, quoi sert le milliard annuel que coûte notre ar mée, si on ne ravitaille pas nos hom mes en temps utile L'Etat Major français aime com parer une nation moderne une place forte assiégée. La Belgique vient de faire d'immenses sacrifices pour assu rer sa sécurité. Tout cela ne peut être rendu inutile par une capitulation après quelques jours de lutte faute de ravi taillements suffisants. On nous objec tera peut être que nos alliés ne nous laisseraient pas succomber. C'est assez probable, mais il y a tout lieu de croire que se heurtant aux mêmes difficultés que nous, ils ne songent d'abord, ce qui serait parfaitement légitime, assu rer leur subsistance propre, avant de sonqer aux autres. Nous l'avons déjà souligné plus haut. Nous ne pouvons négliger un point de vue strictement militaire. La Belgi que est totalement dépourvue de navires de guerre et, jusqu'à présent du moins elle ne songe pas constituer de coû teuses escadres. Il semble bien que cela serait d'ailleurs au-dessus de ses for ces. Mais on n'ignore pas que, con struits d'une certaine façon, ou pour vus de certains dispositifs les navires peuvent être assez rapidement conver tis en croiseurs auxiliaires. L'Italie a parfaitement compris tout l'avantage qu'elle pouvait tirer de cette adapta tion. Le décret du 16 mars 1926 qui fixe les conditions relatives l'exten sion des primes la construction sti pule dans son article 4 La structure des navires marchands coque métal lique doit être conçue de telle façon qu'elle permette l'installation de canons d'un calibre maximum de 152 mm., mettant ainsi ces derniers navires dans la possibilité de se défendre en temps de guerre. Avant de commencer la mi se en chantier les constructeurs de na vires coque métallique doivent sou mettre les plans un service désigné, qui se réserve le droit de les approuver, et indiquer éventuellement les modifi cations y apporter L Italie n'est d'ailleurs pas la seule adopter ces vues. Le sénateur Jones, aux Etats-Unis, définissait comme suit la politique mari time du Congrès dans l'article Premier du Merchant Marine Act Il est indispensable la défense na tionale et au développement du com merce extérieur et intérieur, que les Etats-Unis aient une flotte marchande composés de navires les mieux équioés. et les mieux appropriés, suffisante pour assurer la plus grande partie de leur commerce, et pouvoir servir d'auxiliaire naval ou militaire en temps de guerre ou de nécessité nationale, et, par con séquent, possédée et exploitée par des citoyens des Etats-Unis. Il est décla ré par le présent Act que la poli tique des Etats-Unis consistera faire tout ce qui est nécessaire pour déve lopper et encourager une telle marine. C'est la fin principale atteindre N'y a-t-yon pas songé en Belgique Il n'y a cependant pas là, pour ceux que la chose pourrait effrayer, aucune idée d'impérialisme. Il suffit de lire les différentes études consacrées la ques tion, et l'action de la marine marchan de pendant la guerre pour se rendre compte de l'utilité d'une mesure de ce genre. Il est permis de croire que si nous prévoyons des conditions de ce genre lors de la construction de nos bateaux, nous posséderions une matière d'échan ge précieuse, dans les traités que nous pourrions conclure avec nos voisins. Certaines garanties de sécurité qui nous furent longtemps refusées nous au raient peut être été accordées plus rapi dement, par crainte de voir ces unités tomber aux mains de l'ennemi, puisque nous n avons pas de navires de guerre pour défendre notre marine marchande. La Beloique ayant, par suite de cir constances n entrant pas dans le cadre de cette étude, modifié complètement les bases de sa politique étrangère, est ac tuellement revenue peu tirés au sys tème de neutralité garantie. A to-t ou raison .elle croit pouvoir ainri érhe^- per aux conflits dans lesquels se heui teraient les grandes puissances. Mais même neutre au milieu d'une guerre gé nérale. sa prospérité serait menacée Possédant une marine marchande insuf fisante, elle ne serait plus mênn d'importer les matières premières néces saires son industrie. Le cas s'est d ail' leurs déjà présenté dans notre histoire maritime Au moment de la guerre russo-japo naise. A la suite de la rupture entre pon existait une puissante ligne japo naise. A la suite de la rupture entre les deux pays, les paquebots nippon5 dans la crainte d'être pris par les na vires russes .s'étaient réfugiés Lon dres .Quantité de nos marchandises s trouvèrent ainsi en panne, et. momen tanément, nos relations commerciales avec le Japon furent coupées. Nos ex portateurs durent avoir recours aux na vires allemands et anglais pour expé dier leurs marchandises vers le JapoB et des retards considérables dans la vraison leur occasionnèrent des PerteS sérieuses. Si ce moment la Belgioue avait disnosé d'une marine marchait elle aurait peut être pu profiter de casion pour établir entre le Japo1n elle, des relations suivies, source de e néfice. I' fallut, une fois de plus. PaS ser par l'étranger. C'est une leçon que l'on ferait de méditer de temps en temos. car 1 toire n'est qu'un perpétuel recomme cernent. F. L- (Reproducton interdite)

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