La marine marchande Beige. VANDERMARUCRE- "ypRts DEPUYDÎ LE SUD, dimanche 18 juillet, 1937. MONUMENT AMERICAIN UN AMI DE LA BELGIQUE. LA PROCESSION DES PENITENTS A FURNES. LE POINT DE VUE COLONIAL. 9 Le Monument Américain de Guerre Sommepy dans la Marne, sera inau guré par la Commission Américaine des Monuments de Guerre, présidée par le Général John J. Pershing, le mardi 3 Août 1937. Près de Sommepy, en Champagne, se dresse Mont Blanc point culmi nant d'une importance stratégique que les Allemands occupèrent de 1914 Oc tobre 1918, et qui fut capturé par la 2me Division après un combat acharné. En souvenir des activités des troupes Américaines de la 2me, 36me, 42me, et 93me Divisions qui combattirent dans cette région ,un Monument de 25 mè tres de haut a été érigé sur cette col line. On raconte que le Kaiser et le Général Ludendorff avaient fait de cette élévation leur observatoire et c'est ainsi qu'ils purent suivre leur malheu reuse attaque du 15 Tuillet 1918, dans laquelle ils avaient placé leur dernière espérance en vue de la victoire, mais dont l'issue leur a été fatale. De nom breuses rangées de tranchées et postes fortifiés de mitrailleuses furent con struits sur la pente pour protéger la col line, dont quelques unes sont encore ■visibles les ouvertures du tunnel de même que les bouches d'aération sont demeurées, montrant quel point la pierre crayeuse avait été creusée afin de prorurer un abri souterrain contre les bombes. Un sentiment profond de reconnaissance la bravoure américai ne et française nous étreint en contem plant ce monument de pierre aux cou leurs d'or, s'élevant parmi cette déso lation. De la plate-forme supérieure la vue est immense et embrasse toute la campagne environnante. Par temps clair on peut même apercevoir une qua rantaine de kilomètres, le fût élancé de Montfaucon. L'inauguration de ce Monument se déroulera parmi les délégations de vété rans américains venus en France cette occasion en pèlerinage, ainsi qu'en pré sence de nombreuses personnalités fran çaises et américaines. La Commission invite cordialement tous les Français s'unir eux en cette cérémonie commé- morative du mardi 3 Août 1937, Montsec. Me Francis Decaux vient d'être élu bâtonnier de l'Ordre des avocats de Lille. Quatre fois porté au Conseil de l'Ordre par les suffrages de ses con frères et appartenant au barreau de Lille depuis 28 ans, le nouveau bâton nier est un grand ami de la Belgique. Il est le président fondateur des Ami tiés franco-belges du Nord, délégué gé néral du Comité France-Belgique-Lu xembourg et vice-président français de la Commission interdistrict franco-bel- go-luxembourgeois du Rotary interna tional. La procession de Pénitence Furnes fera sa sortie annuelle, le dimanche 25 juillet, 15 h. 30. Cette procession, unique dans son genre .date de 1644. Son but est l'amende honorable par la pénitence pu blique. Elle se compose de plus de 40 grou pes qui représentent l'Ancien et le Nou veau Testament. Les figurants y jouent leur rôle comme au moyen âge et les pénitents et pénitentes, revêtus de la cagoule et du voile noir, portent des croix et des statues et traînent les chars. Beaucoup marchent nu-pieds. LL. EE. Mgr Lamiroy, évêque de Bruges ;Coppieters, évêque de Gand et Rasneur, évêque de Tournai, assiste ront la sortie de la procession. (Suite) Quand on énumère en Belgique les causes de nécessité d'une marine mar chande, on parle rarement du point de vue colonial. Pourtant celui-ci est par ticulièrement important et mérite qu'on attire sur lui l'attention laquelle il a droit. Leopold II, dans sa sagesse, avait compris la fois le rôle de la marine marchande et de la colonie. Les ef forts qu'il a déployés dans ce sens sont connus de tous, si bien qu'il est inutile de les rappeler ici. Disons toutefois que le 17 février 1860, alors qu'il n'était en core que Prince Royal, il disait aux membres du sénat: «Nos 1.600 kilo mètres de chemins de fer, les plus an ciens nos 1.300 lieues de grandes voi ries, nos 2.500 lieues de routes pavées et empierrées, n'attendent-ils oas im patiemment que l'Etat les prolonge au moyen de lignes régulières de naviga tion vers les principaux pays du mon de Au bout de ces lignes de naviga tion belge, si nécessaires pour assurer la marche des commandes de retour, ■naîtront, je I'esoère, selon les lieux, soit des maisons soit des comptoirs belges Le génie de notre Roi nous a doté, oeu de frais, d'une colonie merveil leuse tous les points de vue et dont la mise en valeur est d'autant plus aisée que notre vaste empire est d'un seul tenant, ne subissant oas l'attraction des pays environnants. N'avant qu'une co lonie. la Beloinue oeut s'v consacrer en tièrement. Malgré les défaillance* de méthodes oui ont présidé l'évolution de notre domaine colonial il est heu reusement de fait que le Congo prend, sous nos yeux, en ce moment, une pla ce rapidement orandissante. Il y a lieu de s'en réjouir. Mais tout n'est pas fait. Loin de là.'II faut que nous fassions en core de arands efforts pour mettre no tre colonie en valeur, surtout dans les circonstances actuelles où les sources de matière* premières sont convoitées avec une âoreté gui fait frémir lors- cru'on songe au peu de movens dont nous disposons pour défendre notre em pire. La nv'se en valeur de notre domai-e doit se faire rapidement, parce oue du jour où elle sera prospère, au même diapason aue certains autres empires co loniaux personne ne songera plus con tester la légitimité de nos titres nous cTv-i-ner de sa destinée, de même aue personne ne sonoe aujourd hui con tester la valeur des gestions coloniales anglaises et hollandaises. Or, en matière coloniale, comme dans presque tous les domaines d'ailleurs tout commence et tout finit par un mou vement maritime puisque nous ne som mes pas reliés, par continent, notre empire, et puisque les lignes de navi gation ne songent pas encore, con tester au navire le fret en marchandises. Qui ne comprend le formidable béné fice que pourrait retirer notre marine marchande d'une mise en valeur ratio- nelle de notre colonie et le bénéfice di rect et indirect qu'en receuillerait la Belgique toute activité maritime natio nale. se traduisant par un accroissement de l'activité générale du pays. Comme le roi l'avait demandé, les maisons et les comptoirs sont nés au Conoo et, après quelques difficultés, une ligne de navigation régulière nous y rattache. La Belgique a trouvé, dans son trafic avec la colonie une source d'activité maritime, qui, sans être ex trêmement intense, n'est pas du tout nénlioeable. La situation s'établit comme suit, pour le port d'Anvers. Provenance (sous pavillon national). En 1933. 46 navires. îauge 200.172 TX. F.n 1934. 51 navires. Jauge 217.188 TX. En 1935 47 navires. Jauge 192.436 TX. En 1936, 65 navires. Jauge 243.413 TX. Destination sous pavillon national En 1933. d9 navires. Tauge 208.597 TX. En 1934. 53 navires, jauge 224.185 TX. En 1935, 56 navires. Tauge 208.457 TX. En 1936, 65 navires. Jauge 243.744 TX. Il faut cependant faire observer que le nombre et le tonnage des navires belqes ayant assuré le trafic entre la Belgique et le Congo ne constitue pas une mesure exacte d'activité, ces ba teaux, ce qui n'est d'ailleurs pas le cas, pourvant avoir effectué leur trafic sur lest. Il faudrait prendre en considération la fois, la quantité et la valeur des marchandises manipulées. Toutefois, nous pouvons, dans le cas qui nous in téresse tenir simplement compte du tra fic des navires, puisque dans ce chapi tre nous examinons plus particulière ment la navigation en elle-même. On obiectera que ce trafic se ferait tout aus*' bien, sans grand dommaoe nour la Belpioue s'il était effectué par des navires étrangers. Si Çt> TTMC(V?r»p_ ment était exact il serait inutile d'in vestir des capitaux considérables dans les lignes coloniales. Si l'on ne consi dère que la première fonction de l'in dustrie des transports, qui consiste transporter les marchandises d'un point un autre il y a là une apparence de raison. Il importe cependant de faire remarquer que l'absence d'une ligne na tionale entre Anvers et la Colonie place rait tout notre trafic colonial sous le contrôle de nos concurrents et pourrait nous livrer sans défense peut-être, nos ennemis. Il serait d'ailleurs incon cevable, du simple point de vue psycho logique de voir nos fonctionnaires et nos produits arriver dans la colonie bord d'un navire battant pavillon étran ger. Cela servirait mal notre prestige. D'un autre côté, outre l'esoionnage éco nomique auquel nos produits seraient soumis, nous pourrions être entravés, dans notre action par des tarifs de trans port prohibitifs ce qui excercerait une influence profonde sur le coût dans la colonie. Mais outre cette nécessité d'exercer un contrôle sur le commerce maritime entre Anvers et la colonie on peut faire remarquer que les relations commercia les du Congo avec le reste du monde sont peu près totalement abandon nées l'étranger. Il y a là une source de profit laissée l'abandon. C'est ainsi par exemple qu'en 1935, 28.587.230 ki los de marchandises congolaises, ont quitté le Congo destination de l'Al- lemaone 23.93^.189 k. destination des Etats-Unis d'Amériaue 17.564.065 kilos destination de l'Italie, etc. Il s'aoissait presque chaque fois de pro duits lourds, qui font vivre une marine marchande. Nous n'avons nullement l'intention de demander l'une quel conque de nos compagnies d'établir une Unri» réonlièré entre la colonie et les Etats Unis ou l'Italie par exemple. Le trafic actuel ne le justifie nas. Toute fois, comme nous aurons l'occasion de l'expliquer plus loin, il n'est pas néces saire d'avoir une linne régulière Pour profiter JV trafic oui se présente. Il ne faut pas que le développement prodioieux du Conoo profite unique ment la marine marchande étranoère. A ce suiet on peut faire remarquer nu'aucune rompaonie de navinraMon bel op pp rplîp j-* rnéfrp—oie ai1v no»"tQ de l'Afrique Orientale P?' suite d~ 1 nncît'e" qii'ocou-e notrp C nnno dans l'ens,»~iKli» du rontinant a frira *n n>r. *-•-» -» c -rA^in'tc rn1r>niaw ont f r>« d~n?-« c» dirioer plutôt vers )a cê*e orientale que vers la côte occidentale, lis sont recueillis là par des compagnies étrangères, auxquelles ils procurent d'appréciables bénéfices. La question mérite d'être examinée avec attention, car on ne peut, sans risques laisser con trôler exclusivement par des étrangers une partie importante de notre trafic colonial. Signalons ici, titre documentaire un article oublié dans le New-York Tribune dans lequel en 1932. Sfe- phan Leacock. chef de la section d'éco-j nomie politique l'université Mac Gill Montréal, émettait la suggestion de remettre aux Américains le bassin du Congo, en payement des dettes de guerre. L'auteur s'émerveillait de l'énor me richesse de notre colonie et témoi gnait sa pitié dédaigneuse pour notre prétendue incapacité financière la mettre en valeur. M. Leacock préten dait également que nous n'étions pas en mesure de développer le Conqo, parce que nous ne possédions pas de marine marchande nationale. On aurait pu faire remarquer M. Leacock qu'au 31 décembre 1931. quel- cues moi* donc avant que parut son ar- f.vlg. la flotte beloe comptais encore l42 navjres jauoeant 498.113 T. B- Sans doute parmi ceux-ci bien pen étaient-ils aptes faire le trafic cole- «i-il f-ir.'ç or» tout cas l'opinion de M- L-mrirk révèle un danqereux état d es- pr-'t mSrrip temos qu'il soulione one rot-" "vblicité maritime est mal faite] L'jAno'-eorre a mieux compris gue nous l'uf'h'tê que présentait la marine varehariHe au point de vue colonial *4 Rimrp-'i), que nous avons déjà et' l'occasion de citer plus haut, disait a A-.T.»r<:. - y pc difficultés internes de* Etats et Territoires des Indes n'entrent pas dans le cadre de cette causerie- mais il est vrai de dire que ni dan' les Dominions, ni dans notre système colonial, ni aux Indes, on n'aurait as sisté 1'exnansion qui permet des r"' pulations toujours plus nombreuses de se nourrir, sans une marine marchand d'un tonnage approprié... Les Indes d 1»c Do—--'nions H'outre-mer prirent ll" essor touiours croissant mesure 1uC nos vqvirps devinrent plus nombreux e' pl"r mgr*c Comme il l'avait fait pour l'Ane''' terre l'auteur lie donc intimement F <yj velonnemenf <7e* *-olonv».c celui de ma—ne nationale A suivre) F ir If, >n

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