SUD, dimanche 22 août 1937.
En Allemagne.
11 est vai de dire que ces manifesta
is d'un peuple en liesse, mettant en
pratique cette nouvelle conception de
|j vie laissent sur le visiteur étranger
jjj impression inoubliable. Je n'oublie-
j pas de sitôt la harangue du doc
teur Ley, chef des organisations du
(jont de travail allemand, développant
ivec une fougue juvénile le thème de
fouvrier allemand ressuscité ni celle
Ju conseiller ministériel Horst Dreszler
(jisant étinceler son programme de Ioi-
jrs dans I'écrin de réalisations et de
possibilités immédiates. Mais je me sou
viendrai éternellement de l'expression
je profonde admiration dans le regard
de cet ouvrier hongrois qui avait été
délégué par ses camarades d'usine. 11
comprenait l'allemand et suivait avec
une stupéfaction plus grande, un ex
posé, qui lui semblait progresser dans
l'irréel. Lorsque je lui demandai son
impression, il ne put répondre au pre
mier moment, mais il se reprit petit
petit et me demanda d'abord com
prenez-vous les ouvriers Et lorsque
je lui eus répondu que je dirigeais chez
moi un atelier et travaillais avec les
ouvriers, il me dit spontanément la
rie peut-elle être aussi belle pour nous
Alors aucun travail ne sera trop dur
et aucun effort trop pénible dans une
entente réciproque.
Ah Si les ouvriers avaient l'occa-
son de se dégager des étreintes de vils
politiciens pu de démagogues qui leur
tachent avec malice ce que le monde
peut leur donner et ce que la fraternité
réelle peut leur offrir, les temps durs
raient vite effacés et la confraternité
ies peuples deviendrait rapidement une
éalité.
La vie est vous, ouvriers, et vous
mis qui peinez, prenez votre part des
oies de la vie. Voilà le programme
lui est en voie de réalisation ce qu'on
fait en 4 années est tout simplement
"narquable.
Le plaisir est orienté vers la joie se-
®ie et vers le culte du Beau. La
<"uté et la joie doivent rayonner sur
ttistence et la traverser de part en
«t. Tons y avaient droit, mais tous
mi jouissaient pas. Cette privation
our les uns et cette abondance pour les
ufres avaient élargi le fossé entre les
ommes qui sont tous égaux, mais qui
"usaient inévitablement par se haïr.
La Kraft durch Freude supprimera
te inégalité et cette injustice. Tous
un fut leur devise. Voyons un
quels furent les résultats. La ré-
bon, la santé, les exercices phy-
«s, les avantages de l'hygiène bien
Prise leur sont amplement garantis,
nous en avons dit assez. Le pro
ue évolue d'ailleurs de plus en
vers la perfection et il procure
'nomme et dans notre cas l'ou-
une sensation de joie et d'orgueil,
reste l'éducation vers le beau. Ici
'évolution fut complète,
"our beaucoup d'ouvriers, c'est un
lu ils se sont eux-mêmes considérés
,~"e prolétaires parce qu'on les a
Jours privés des avantages et des
culturels mais voici que la cul-
est désormais élevée au rang d'un
musique, la lecture, le musée,
J*atre et les voyages ne sont plus
ouvrier un domaine inexploré.
1 cela contribue lui donner une
te jugée aussi importante dans la
le salaire dans son travail. Une
Par semaine, l'ouvrier allemand se
,au Teater des Volkes lequel
Senéralement dans les grandes villes
v^ste théâtre déjà ancien, situé en
Rentre, mais transformé d après
Principes nouveaux. L'intérieur est
par F. VERHEYEN.
aménagé de telle façon qu'on a l'im
pression qu'il n'existe qu'une seule caté
gorie de places, ou au moins qu'elles
se valent.
A Berlin, le Teater des Volkes
était de plein pied mais en gradins et
en dem-cercle. II pouvait contenir près
de 3.000 places. A Hambourg, il y
avait en outre, un premier étage avec
des loges ouvertes .Les sièges sont tous
identiques et ont le même confort. Ces
dispositions ont été apportées dans l'in
tention évidente d'uniformiser le plus
possible toutes les places et de niveler
toutes les catégories et toutes les condi
tions. Les loges centrales sont réservées
aux dirigeants et aux invités.
Les spectacles sont triés sur le volet,
la troupe est de tout premier ordre
et le répertoire va du classique au con
temporain et de la tragédie jusqu'à
l'opérette et l'opéra. Pendant le seul
mois de juin 1937, le programme des
spectacles destinés au peuple mentionne
Berlin des pièces de choix. C'est le
Comte de Luxembourg au Teater des
Volkes, dont je suivis la représentation
et qui donne lieu un spectacle éblouis
sant présenté sur une scène très vaste,
dans des décors magnifiques, comme
on peut rarement en voir chez nous.
Elle tenait d'ailleurs l'affiche pendant
tout le mois de juin. Les cartes réser
vées coûtaient l'ouvrier 0,85 M., tous
droits compris. Mais sur les autres scè
nes, des spectacles tout aussi engageants
attiraient les ouvriers. C'était l'opéra
du peuple dans le quartier de Char-
lottenburg. la Fiancée vendue de Sme-
tana la Bohême, Madame Butterfly
Cavalleria Rusticana et Bajazzo
moyennant 1 mark. C'était encore au
Grand Opéra Allemand l'homme de
l'Evangile laquelle les ouvriers de
la 5e circonscription pouvaient assister
moyennant 1 mark 20 ou Tief-
land, opéra récemment composé par
Albert auquel ceux de la 8me et 9me
circonscription avaient le droit d'assis
ter, ou la Fille du Régiment, pour ceux
de la 3me et 4me chaque «conscrip
tion étant désignée tour de .rôle. Ou
encore ce furent les représentations au
Lessing-Théâter au théâtre du plein
air où on donna le songe d'une nuit
d'été de Shakespeare au prix de
0,80 le billet au théâtre de la Rose,
très favorablement connu pour ses opé
rettes et ses spectacles de variété. La
caractéristique de tous ces spectacles
est le degré très artistique de la régie,
et la mise en scène, rehaussant ainsi la
valeur de la pièce, jouée la perfec
tion. Certains de ces spectacles se
donnent dans la soirée des dimanches
et des jours de fête vers 5 heures ou
5 ou le soir 8 heures.
Mais ceux que le théâtre ne peut en
thousiasmer et qui préfèrent les fêtes
musicales et les concerts ont le choix
entre les concerts de l'orchestre phil
harmonique de Berlin et les concerts
du Schluterhof. Les programmes sont
tantôt un choix d'œuvres d'auteurs du
18me siècle Mozart, Haydn, Handel,
tantôt du 19e siècle Grétry, Rameau,
C. Franck, et le prix d'entrée est de
0,75 M.
Ils peuvent encore assister des re
présentations de danses, des mani
festations de folklore, des auditions
de chant et de chœurs. Si les concerts
classiques sont trop durs diriger, la
Kraft durch Freude Gesellschaft orga
nise des concerts de musique légère,
facilite l'entrée au Jardin Zoologique
où la journée se termine par un con
cert svmphonique et dont le billet de 40
pfennigs, autorise, outre l'accès la
salle de concerts, la visite du jardin
et de l'aquarium.
Le but de l'association des loisirs
n'est pas seulement de permettre
l'ouvrier de suivre les représentations
artistiques au théâtre moyennant des
prix modiques abordables pour les
moindres des ouvriers mais il est
avant tout de les initier personnellement
la pratique des arts et de multiplier
les adeptes. C'est ainsi qu'il a été or
ganisé un peu partout des cours popu
laires où on apprend jouer de la
mandoline, de la guitare, et de tous
les instruments de musique. Comme
moniteurs on a désigné ries hefs de
musique là où on peut le faire l's
cours sont gratuits et on en donne un,
toutes les fois où il se présente six
amateurs. D'autres fois, les frais géné
raux sont couverts par les élèves qui
paient dans ce cas un demi-mark par
heure de cours.
Cette inscription commencée dès le
début de l'organisation du Deutsche
Arbeitsfront, a déjà produit de3 ré
sultats remarquables. Elle a donné lieu
une organisation actuelle plus mé
thodique.
Les orchestres de membres cte la so
ciété national-socialiste les loisirs
pour ouvriers sont déjà tiès nombreux
et la plupart des sectirns en possèdent
un.
Pour en généraliser la constitution et
la formation on fait une foi3 par se
maine des exercices des répétitions,
une étude de nouveaux morceaux afin
de procurer aux membre3, tar.' hom
mes que femmes, l'occasion de s'assi
miler la technique-musicale ou de satis
faire leur joie et leur plaisir pour la
musique. On n'envoie plus de convo
cations. Les exercices ont toujours lieu
le même jour, la même heure et les
amateurs sont légion.
Les séances d'exercices de chant et
de chœurs se donnent de la même ma
nière. A Berlin, elles ont lieu chaque
vendredi 8 heures du soir pour les
femmes, 9 heures pour les hommes
et on achète les partitions en commun
moyennant une cotisation mensuelle de
1 mark par personne.
Le département des loisirs a l'inten
tion de former dans des usines des
groupes de caractère follkorique qui re
mettront en honneuT la chanson, la
danse et les représentations populaires
et dans lesquelles revivent les usages et
les coutumes du peuple. Ces groupes
se produiront sur les scènes des usines
ou l'occasion de festivités.
En parlant de ces groupes de fol
klore, il y a lieu d'observer que cette
organisation ne se rapporte qu'aux
grandes villes en général certaines
régions en effet comme la Bavière, la
région de Hesse, de Franconie, du Pa-
latinat, de la Silésie, possèdent des for
mations de caractère folklorique exis
tant depuis des siècles et dont la répu
tation s'est étendue au-delà des fron
tières. Ce sont celles-ci qui ont donné
au congrès de Hambourg un lustre in
ouï. Ces traditions populaires font par
tie intégrante du patrimoine national
et c'est pour cette raison que les régions
où ces vieilles coutumes s'étaient per
dues et les grandes villes ont étudié
les archives et repris l'étude de cet art
populaire sentant combien grandes en
seront les ressources pour la joie du
peuple.
Le côté artistique et la distraction
honnête ont été bien soignés. Mais là
ne s'arrête pas la préoccupation des di
rigeants du Front du Travail. Il reste
en effet le développement intellectuel
de l'ouvrier et le délassement. Le pre
mier fait l'objet d'une vaste organisa
tion touristique centralisée dans un dé-
partemenB spécial de la Kraft durch
Freude Gesellschaft et étendue toute
l'Allemagne.
Les cours sont donnés dans 1 inten
tion d'augmenter la valeur technique de
l'ouvrier ou sa valeur intellectuelle ils
l'initient aux problèmes compliqués de
la branche ou même des questions
scientifiques car j'ai même relevé un
14
cours de calcul de logarithmes 3 le
çons de théorie, 3 leçons d'exercices
pratiques dont coût I mark et donnés
par un ingénieur, chef d'usine. Ils sont
encore consacrés l'étude des langues.
Les conférences ont pour objet des
sujets infiniment variés et se donnent
en séries voici quelques sujets la po
litique mondiale et l'Allemagne La
vie des abeilles L'hygène de la race
les grands ports l'Asie l'His
toire contemporaine.
Dans la seule région de Berlin il
existe ainsi 21 centres où les cours se
donnent.
Tout ce programme est agrémenté
par des excursions aussi variées que
nombreuses, joignant l'utile l'agréa
ble elles étudient la botanique ou la
vie des animaux les ouvrages hydrau
liques, les quartiers anciens des villes
I observatoire de Potsdam près de Ber
lin 1 astronomie au cours des belles
soirées l'école de pisciculture la to
ponymie.
Les visites aux musées sont nom
breuses, hebdomadaires et se font sous
la conduite de guides éclairés gracieuse
ment fournis par un cercle d'étudiants
et sont en même temps l'occasion d'un
cours d'art de la peinture, ou de l'his
toire de l'art.
Signalons encore, pour être complet,
les occasions journalières pour les ou
vriers de cultiver tous les sports
la gymnastique, l'avion la nage, le
football la boxe, le patinage rou
lettes le cyclisme. Les sports de luxe
1 hippisme, le golf, le tennis leur sont
également réservés un professeur se
tient gratuitement leur disposition
le matériel également mais on paie
une certaine taxe 5 leçons de golf
de I Yl heures chaque coûtent 4 marks
5 leçons de tennis de 1 /i heure
chacune 5 marks. Sur les terrains de
sport du Reich, les sports se prtaiquent
gratuitement. On ne paie que la taxe
d'entrée de 50 pfennigs.
L'organisation touristique ne le cède
en rien l'organisation du développe
ment intellectuel.
Pendant toute l'année on organise
des excursions de week-end et des pro
grammes de voyage.
La série des excursions est imprimée
chaque année dès le mois de janvier
et envoyée dans toutes les usines et
tous les ateliers affiliés la Deutsche
Arbeitsfront et parait le même mois
dans la revue des ouvriers. Ces voya
ges leur offrent des excursions magni
fiques des prix relativement bas et
leur procurent tout le confot désirable.
Dès le début de janvier, les ouvriers
commencent ainsi épargner chaque
semaine une certaine somme pouvant
couvrir en été le voyage qu'ils ont
choisi.
La diection de l'usine où travaille
l'ouvrier intervient au surplus pour en
viron 25 du prix, mais il est en
tendu que bouvier reçoit pendant sa
semaine de congé son salaire normal.
Il n'est pas rare d'apprendre que
vers la fin du mois de mars toutes les
places sont retenues. C'est vous dire
que les ouvriers en profitent largement.
Dans les usines affiliées, un grand ta
bleau dans la salle des récréations men
tionne les voyages, les caractéristiques
et excursions possibles et les prix.
F. Verheye.
A suivre.)
AU LITTORAL,
il faut visiter le LAC AUX DAMES
WESTENDE.
L'endroit le plus select de la côte
belge. Son THE, sa PISCINE et son
SOLARIUM son réputés.