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LE SUD, dimanche 22 août 1937
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LA MARINE MARCHANDE BELGE.
Suite de la page 4).
le développement de l'industrie belge
jusqu'avant tout, ce qui est natrueîles,
puisqu'avant tout, ce qui est naturel,
elles cherchent s'approvisionner sur
leurs marchés nationaux respectifs.
LE POINT DE VUE ECONOMIQUE
L'influence de la marine marchande
sur la balance des comptes.
On sait que la balance du commerce
est le rapport qui existe entre la valeur
des importations et celle des exporta-
toins (Gide). C'est une donnée géné
ralement très connue et sur laquelle il
est inutile d'insister, bien que ces deux
facteurs puissent exercer une profonde
influence sur la marine marchande.
Si nous considérons les chiffres du
commerce extérieur belge nous pou
vons établir comme suit la balance
commerciale de la Belgique au cours
de ces dernières années «D'après le
Bulletin de la Banque Nationale).
Années Importât. Exportât. Déficit
1930 31.094 mill. 26.159 mill. 4.935
1931 23.971 mill. 23.178 mill. 792
1932 16.343 mill. 15.124 mill. 1.219
1933 15.21 7 mill. 14.288 mill. 955
1934 14.022 mill. 13.795 mill. 227
1935 17.446 mill. 16.126 mill. 1.320
1936 21.506 mill. 19.944 mill. 1.562
Comme on le voit, notre balance
commerciale est déficitaire. Cette si
tuation ne nous est pas particulière.
Dans presque tous les pays le montant
des importations dépasse celui des ex
portations. Il résulte de ce tableau que,
depuis 1930, la Belgique a acheté
l'étranger pour 11.000 millions envi
ron de plus qu'elle y a vendu. Faut-
il en déduire qu'en 7 ans la Belgique
a perdu 1 1 milliards de francs au pro
fit de l'étranger Non. 11 suffit de jeter
un coup d'œil sur la situation de la
Banque nationale pour se rendre
compte que nous n'avons pas subi une
telle saignée. Aucun petit pays, par des
moyens ordinaires ne résisterait d'ail
iers une aussi massive exportation de
capitaux.
Pour connaître la véritable situation
financière, on peut se borner étudier
la balance commerciale car celle-ci ne
présente qu'un des aspects du problè
me. Il faut étudier la balance des créan
ces et des dettes ou comme on dit en
core la balance des comptes» qui est
tout fait différente de la balance
commerciale.
La balance des comptes, extension
de l'anciene balance, commerciale em
brasse toutes les exigibilités quelcon
ques pour ou contre une nation, vis -
v:<* ]'er««!^rnV»le d^s autres.
Cette balance des conv»fes cr>m-
rvrend divers éléments Tout d'abord la
b«l->7>"e «-omm^-^'ale rn< en ronstitue
£v?al<»rv%eTsf' V nr'irir|il et '"«ui
e--~-r-e sur elle un influence prépondé-
o*> le o't l»" -""'S so-f «pr.
fois contraints, pour se procurer les ca
pitaux nécessaires, de contracter
l'étranger des emprunts court ou
long terme. Ces emprunts sont conclus
moyennant un intérêt payé au pays
prêteur. Il y a donc là un retour, au
pays prêteur de capitaux qu'il faut dé
duire du déficit de la balance commer
ciale. C'est le premier élément de la
balance des comptes.
Un second élément est constitué par
les dépenses des étrangers dans le pays,
ou des nationaux l'étranger. 11 s'agit
ici, soit de dépenses touristiques qui
sont toujours supérieures la prestation
qui a été fournie, ou encore des re
venus de capitaux appartenant aux
étrangers, placés dans leur pays d'ori
gine. Ces ressources sont particulière
ment importantes, surtout en Belgique
refuge actuel d'un très grand nombre
de capitaux français. Mentionnons éga
lement ici les salaires, d'un montant
très élevé, touchés par les ouvriers
frontaliers belges travaillant en France,
mais dépensant en Belgique la majeure
partie du produit de leur travail
Le commerce est actuellement par
ticulièrement complexe. Il se double de
délicates opérations de change et par
fois de spéculations sur la monnaie. Pa
ris, Londres et même Bruxelles reçoi
vent des ordres et font des opérat:ons
nour divers corresoondants c^a-igers*
Chaque opération bancaire et c'est nor
mal, se grève d'un petit courte ve. 1 e»*r
ensemble forme une masse teMe qu'e'îe
peut exercer une grande influence sur
la balance des comptes.
Il y a encore, et ceci nous intéresse
spécialement, les revenus de la ma
rine marchande. Les pays et c'est
le cas de la Belgique qui ne trans
portent sous pavillon national qu'une
(faible partie de leur trafic, contractent
une dette envers l'étranger et provo
quent des sorties de numéros. Pour plu
sieurs pays, ces sommes son considé
rables. L'Angleterre, par exemple, qui
est obligée d'acheter au dehors la ma
jeure partie de ce qui lui- faut pour
vivre et entretenir son industrie, con
naît une balance commerciale défici
taire. Le déficit moyen est de l'ordre
de 3 400 millions de Or, le béné
fice net retiré de l'exploitation de la
marine marchande varie de 75 125
millions de livres, comblant par con
séquent environ le tiers du déficit gé
néral.
En Hollande année 1932) les
principaux postes créditeurs de la ba
lance des comptes s'établissaient com
me sut (en millions de florins)
Intérêts des capitaux placés long
terme 85.
Intérêts des capitaux placés court
terme 15.
Revenus nets de la marine mar
chande 86.
Revenus nets de la flotte rhénane,
droits de port et répération
de navires 34.
Services rendus par les banquiers 7
Envois de fonds de Hollandais
aux Indes aux Hollandais es-
tés dans la métropole 6
Frais d'administration, en Hol
lande de Sociétés des Indes
Néerlandaises pensions etc 1 73.
Fbef sur total de Trî'l -r.
de florins, les revenus d^ 13 n.*rine
marchande élevaient 86 rVl'ions.
auxquels il convient d'ajouter 34 mj|
lions de florins apportés par la batel"
lerie rhénane, les droits de port et 1
réparations de navires On notera qUe
le poste de 86 millions est le plus
portant de la balance des paiements.
C'est un précieux appoint pour le re
dressement de la balance commerciale
En Belgique la situation est loin d'é
tre aussi favorable. 11 faut en chercher
la cause, naturellement, dans le faible
tonnage dont nous disposons.
Etablissant la balance des comptes
de la Belgique, M. Fernand Baudhuin
dans le Bulletin d'information et de
cocumentation de la Banque Nationals
(25 avril 1937) écrivait:
En ce qui concerne les frets h
Relgique ne peut plus porter son cré
dit que des montants peu considéra
bles. Tout d'abord la flotte a diminui
depuis quelques années. Cette réduc
tion est moins forte qu'elle ne sera
ble première vue, car la Red Sta
Line, qui a cessé de battre pavillo
belge, n'était que nominalement repr
sentative d'intérêts nationaux. Néan
moins ce facteur doit être pris en c<r
sidération.
Par ailleurs on ne peut porter qu
les sommes qui nous rentrent l'ocfij
sion du trafic entre la Belgique et 1
pays autres que la colonie. Ce trafi
n'est en effet que du commerce int
rieur, qui ne donne pas lieu l'entT-
de devises.
L'estimation des recettes que no
tirons de notre marine marchande
d'autant plus délicate que les soci
tés de navigation ne publient pas
montant des frets encaissés par ell
Elles ne donnent pas non plus
moindre indication sur le chiffre
leurs dépenses dans les ports étrange
Notre seule ressource est alors de p~
tir de la somme que l'Angleterre po
au crédit de sa balance, et d'adopt
un chiffre calculé d'après le tonnage
la flotte belge.
Le Board of Trade a estimé que 1
recettes nettes de la marine angla
se sont élevées 75 millions de livr
en 1935 et 95 millions de livres
livres en 1936. Ce chiffre est relatr
ment faible du fait que le cabotage^
teint en Angleterre des montants e
vés dont les frets doivent être dédu
du total, de plus les navires angl
font d'importantes dépenses dans
ports étrangers. Ces particulari
n'existent pas en ce qui concerne^
flotte belge on peut admettre qu
les compensent l'intervention du tra
congolais. Nous prendrons donc co
me recette nette un chiffre proporti
nel l'importance du tonnage de
flotte belge soit 200 millions P
1935 et 260 millions pour 1936».
Le solde de la balance des com
s'établissait par 2.700 millions en L
et par 3.085 millions en 1936.
résulte que les 260 millions ne con
tuent pas un élément prépondér
mais qu'un accroissement de
flotte pourrait, l'avenir, con tri
dans ne mesure assez large au re
sement de notre balance commercé
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