LE SUD DANS LE NORD
La Marine
Marchande Belge.
LE SUD, dimanche 22 août I937
ABONNEMENT 18 francs français.
LE XlVe CONGRES FLAMAND
DE FRANCE.
On nous communique
Le Comité Flamand de France a te
nu dimanche Dunkerque, son XlVe
Congres, dont la parfaite organisation
avait été assurée par nos confrères Bie
buyck, d'Hazebrouck, et Vandenbus-
ache de Dunkerque, et l'abbé Gantois,
toujours actif, souriant, aimablement
zélé.
La séance d'études.
Les congressistes étaient venus nom
breux de tous les coins du départe
ment. Aussi la séance de travail allait-
elle trouver l'attrait qu'elle méritait.
Cete réunion éait présidée, dans une
salle de l'Hôtel de Ville, par M. Ver-
schave, professeur aux Facultés Catho
liques de Lille qui ayant excusé M.
le chanoine Looten, salua tous les mem
bres de l'assistance.
M. l'abbé Deswarte, remplaçant M.
Tabbé Despicht, fit un compte rendu
des concours organisés pour 1937 par
le Comité Flamand et en fit connaître
le palmarès.
Le palmarès.
Les récompenses suivantes ont été
attribuées
Grand Prix du Congrès. M. Mau
rice Rommel pour ses belles traduc
tions d'oeuvres flamandes, ses thèmes
«t ses versions.
Prix du Folklore. M. Prouharam,
receveur des contr., Bergues.
Prix du Folklore vivant. Le
Chevalier Aveugle œuvre de M.M.
Nicolas Bourgeois et André Biebuck
musique de scène de M. César Bour
geois, ancien sous-chef de la Musique
de la Garde Républicaine décors de
Simons, de Lille, et costumes de M.
Uy t ta r n ho v en.
Ont été également accordés
Prix de poésie M. Deural de Ghv-
velde prix M. Van de Meule, de
Spycker et divers prix scolaires des
candidats de Lille, Tourcoing, Haze-
ferouek, etc...
Le chant populaire Flamand.
M. André Biebuyck présenta alors
son remarquable rapport sur le Chant
populaire flamand.
C'est en mars 1933, ditiil, que
les membres du Comité flamand de
France eurent une première audition
des vieilles chansons flamandes, com
mentée avec un sens profond de leur
caractère poétique et moral, par M.
le chanoine Looten. La recherche de
ces chansons populaires ne revêtaient
elles pas une importance ethnique et
scientifique Toute la vie religieuse et
morale ne révélait-elle pas dans ces
œuvres, si modestes en apparence et
si chargées de souvenirs du passé
Il convenait de rééditer une collec
tion de ces chants l'ouvrage de de
Coussemacker est aujourd'hui réimpri
mé il constitue le livre de chevet des
folkloristes. Avec le concours de M.
l'abbé Bayart, le classement de la
chanson flamande fut établi, non plus
par le sujet traité, mais d'après les
sources musicales où avaient puisé les
compositeurs inconnus des anciens
lieds.
M. Biebuyck rappelle ce qu'on a fait
pour garder vivantes les vieilles chan
sons et envisage ce qu'on peut faire
du folklore musical vivant.
Il parle encore des difficultés qu'il
a rencontrées dans son projet d'enre
gistrement phonographique de la mu
sique locale.
Pour illustrer agréablement ce rap
port, Mlle Anne-Marie Decalf, une
bonne vieille assise dans son fauteuil,
chante sa petite fille la petite
Janine Verhaeghe les vieux refrains
du nays.
M. G. Van den Bussche présente
ensuite son rapport sur Dunkerque,
ville flamande.
Avec une aimable originalité d'ex
pression, il montre tout ce que la cité
de Jean Bart a conservé de son ori
gine flamande des noms, des appel
lations de rues des cris populaires,
des chansons. Il refait l'histoire, riche
de documents de la ville de Dunker-
La communication est vivement ap
préciée et; son auteur est, lui aussi,
chaudement applaudi.
A 1 1 heures 30, les congressistes
étaient reçus, dans la salle! des fêtes
de l'Hôtel de Ville, par M. Valentin,
député-maire.
M. le docteur Blanckaert remercia
la Municipalité de son aimable accueil
et M. Valentin, maire, avec sa chaude
éloquence et son remarquable pro
pos, félicita ceux qui s'attachent
maintenir les traditions régionales, car
ce n'est pas en sacrifiant le passé
qu'on assure l'avenir
A midi, une messe1 était dite, en
l'église Saint-Eloi, la mémoire des
membres décédés, et 13 heures un
banquet très réussi réunit les congres
sistes.
LES AUTOCARS BELGES.
A LA FRONTIERE FRANÇAISE.
Chaque fois qu'ils en ont l'occasion,
les Français déclarent, qui veut l'en
tendre, qu'ils n'ont pas de meilleurs
amis que les Belges et nous sommes
convaincus, pour notre part, qu'ils sont
absolument sincères quand ils expri
ment, avec enthousiasme et avec cha
leur, leurs sentiments d'affection no
tre égard.
Pourquoi faut-il qu'à tout instant un
fait ou l'autre paraisse démentir ces
déclarations d'amour et fasse dire au
Belge moyen, qui a ceci de commun
avec les mouches qu'on le prend avec
du miel et non avec du vinaigre, que
ses amis français ont la parole facile
et fleurie mais que leurs actes ne ré
pondent pas toujours leurs protesta
tions d'amitié.
Cette fois, ce sont les exploitants
d autocars et d'autobus qui se plai-
nent. Une voiture de l'un d'eux vient
de faire une randonnée de trois jours.
Elle peut contenir 24 personnes, mais
n'en emmenait que 14.
Arrivé la frontière, le représentant
de 1' agence d'autocars apprit d'abord
qu'il avait payer 1 franc par kilo
mètre parcourir sur le territoire (fran
çais. Surprise désagréable. Quant on
connaît le prix de l'essence en France
prix déjà considérable par suite de I'im.
pôt frappant le combustible, ce franc
supplémentaire par kilomètre n'est pas
pour donner le sourire aux voyageurs
Ceux-ci payent déjà une taxe de 3
francs par place. Trois fois trois francs
cela fait neuf francs. Neuf francs mul
tipliés par 14 (le nombre des person-
nés occupant le car) cela donne 126
francs. Pardon, vous oubliez que le car
peut contenir 24 personnes et l'on doit
payer comme c'est logique I
pour les manquants, soit 216 francs
plus un timbre 5 francs 221 ft.
Si l'on songe qu'en plus de ces ta
xes, le voyageur doit encore être en
possession d'une carte de légimitation
dont coût 20 francs pae personne (20
X 14 280 fr.), qu'il paye une ta
xe de séjour de 10 francs par per-
sonne et par jour (14 X 10 140
francs), on obtient ce total pour un
voyage de 3 jours: 221 280
140 641 francs ou 45 fr. 80 par
personne.
Il faut avouer que c'est exagéré et
que l'on n'est certainement au courant,
en haut lieu, de ce qui se passe
frontière franco-belge. eLs Français
désirent-ils que plus un autocar belge
ne passe sur leur territoire Qu'ils le
disent carrément et les exploitants de
ce genre de véhicules, qui font, du
point de vue touristique, de gros ef
forts de publicité pour la France, se
verront contraints de reporter ceux-ci
sur d'autres pays comme l'Italie, l'Al
lemagne, la Suisse, l'Autriche, etc. qui
font leur possible pour rendre aui
étrangers un séjour agréable et le plus
économique possible dans leur pays
respectifs.
Nation Belge.
A VENDRE.
EN BELGIQUE.
10 kilomètres d'Armentières, splen-
dide propriété. Pour visite et con
ditions s'adresser M. le Notaire The-
velin Messines, (Flandre Occiden
tale)Belgique.
LES DEPENSES FAITES
EN BELGIQUE.
Si la marine marchande exerce son
activité dans le cadre international, il
n'en est pas moins vrai que le pays tout
entier profite de cette activité.
M. Hervy Cousin (L.M.B. 24-2-
1906), avant la guerre avait taché de
chiffrer ce que la Belgique perdait par
suite des transports qu'elle faisait ef
fectuer par l'étranger.
Pour les services qu'ils nous ren
dent, écrivait-il, nous payons chaque
année aux armements la somme ronde
de 100 millions de francs. Voilà déjà
«ne somme importante qui sort du pays
pour aller enrichir les étrangers. Cette
somme resterait chez nous, du moins
dans sa plus grande partie, si au lieu
de rémunérer des armateurs étrangers,
nous pouvions nous servir de navires
belges. Une somme qui resterait coup
sûr c'est le bénéfice. On ne me taxera
pas d'exagération si j'évalue ce dernier
10 p. c. du chiffre brut d'affaire,
c'est-à-dire 10 millions de francs. Voilà
la somme rondelette dont nous nous
privons bien tort, me semble-t-il, par
l'absence d'une marine marchande na
tionale.
Voici une autre source de perte.
Lorsqu'un navire décharge dans un
port, l'ensemble des opérations et des
dépenses qu'il doit y faire est plus ou
moins élevé selon que le port est, pour
le navire en question, son port d'atta
che ou son port d'escale. On a cal
culé que chaque tonne débarquée au
port d'attache provoque dans ce der
nier une dépense de 20 francs cette
dépense n'est que de 5 frs. par tonne
lorsqu'il s'agit d'un port d'escale.
Ceci posé, voyons ce que nous per
dons en possédant si peu de navires
ayant chez nous leur port da'ttache et
recevant chez nous tant de navires
étrangers ne faisant dans nos ports que
des escales.
Le tonnage l'entrée de. tous nos
ports maritimes a été l'an passé 1 905)
del|. 070 503 tonnes. La Dart du pa
villon belge, dans ce trafic, n'a été
que de 12,5 o. c., celle du naviOon
étranger de 87,5 p.c. soit 1.377.570
tonnes entrées sous le pavillon étran
ger. Les navires belges laissent donc en
Belgique, raison de 20 francs par
tonne déchargée 27.551.400 francs.
Les navires étrangers dépensent en
Belgique, raison de 5 francs par tonne
déchargée seulement 48.2 14.965 frs.
11 serait utopique de songer assu
rer nous seuls nos transports maritimes
mais on nous permettra bien d'ambi
tionner pouvoir intervenir pour 50 p. c.
dans ce trafic important. Les sommes
laissées dans nos ports par nos navires
seaient alors de 1 10.205.630 francs au
lieu de 27.55 1.400 f.
La différence semble assez sensible
pour qu'on y réfléchisse.
Il est clair que tous ces chiffres ne
sont pas ,et ne peuvent pas être d'une
exactitude mathématique, mais il sont
cependant une indication assez précise,
et en tous cas fort suggestive
Il ne nous a pas été possble de vé
rifier cette thèse. Toutefois, la person
nalité de M. Hervy Cousin est assez
connue dans les milieux maritimes et
sa compétence dans ce domaine est
telle que l'on peut attacher de l'impor
tance cet exposé, en le considérant,
comme il 1 indique d'ailleurs lui-même,
comme avant une valeuT de tendance.
Actuellement, la situation au po'nt
de vue des dépenses en Belgique peut
s'établir comme suit
Sur la base du chiffre de 500 t
brutes (IJ.A.B. 19^3) pour la marine
marchande, on estimait que les frets
encaissés annuellement s'élevaient
750 millions de francs.
Sur ces 750 millions de francs en
caissés. les dépenses en Belgique peu
vent être évaluées
100 millions pour gages et nouni*
ture
200 millions pour les approvision
ments
40 millions pour entretien et rep>*
rations courantes
70 millions pour frais de charge*
ment, déchargement, frais de port etc.
Soit plus de 400 millions dépensé*
en Belgique dont, au bas mot, en "f*
hors des gages des équipages 301 mu
tions en fournitures et prestations <>ei
salaires diverses.
Il est naturel que ces dépenses soie"
faites en Belgique. En effet, 1 af18"
ment cherche concentrer, dans la
sure du possible, dans le port 0 ar"""
ment ou dans le port où sont etab
ses services administratifs tout ce t"
est nécessaire l'exploitation du na
vire. Ces préoccupations, il convient
le dire, ne s'inspirent nullement de 1
térêt national, mais du souci de la ta'
cilité du contrôle et de surveilla1"-®*
Néanmoins, l'industrie nationale enPr°
fit0 a|f
Les lignes étarngères qui font esc®^
Gand et Anvers n'entraînent 1
(Voir suite page 1 6)