Comment naquît
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Nous extrayons de l'Almanach du
Journal de Roubaix .une partie de son
intéressant reportage sur le poste émet
teur de Courtrai.
Les luttes et les peines qu'endurèrent
les organisateurs de Radio-Courtrai,
pour installer cet émetteur sympathi-
quement connu dans notre région, inté
resseront sûrement nos lecteurs.
LES DEBUTS
L'histoire des postes régionaux pré
sente toujours par certain côté un at
trait particulier. Ils sont bien souvent
l'oeuvre d'amateurs obscurs, mais ingé
nieux et tenaces. C'est le cas de Radio-
Courtrai. Quelques années seulement
après que la radiophonie européenne
eut lancé ses premiers balbutiements, un
Courtraisien, M. Delaere, qui, depuis
toujours, s'était intéressé aux oeuvres
d'éducation populaire, aimant passion
nément sa région, conçut l'idée d'un
poste régional dans le Courtraisis. C'est
en écoutant Radio-P.T.T.-Nord qu'il
mesura l'importance que peut avoir un
poste régional dans l'éducation popu
laire. Dès lors, il rêva de créer le pen
dant du poste lillois en Belgique.
C'était en 1928. Un groupement d'a
mateurs se forma, dont la présidence
fut assumée et l'est encore par
M. Pattou, conseiller communal de
Courtrai. De ce groupement, le moins
qu'on puisse, dire, c'est qu'il fut admi
rablement persévérant.
Mais si M. Delaere en personnifiait
l'idée, un autre Courtraisien, M. Ver-
gote, en fut le réalisateur technique
Travailleur tenace, doué d'une réelle va
leur technique, il réussit, après bien des
déboires et tâtonnements, construire
lui -même un émetteur... dans une man
sarde de son habitation. C'est là qu'est
né Radio-Courtrai.
Comme on le pense, les débuts furent
difficiles et les résultats ne compensaient
pas toujours les prix des efforts dépen
sés.
Au début. les émissions avaient le ca
ractère du travail d'amateur. En 1930,
l'occasion du centenaire de l'Indé
pendance belge, le groupement obtint
une licence pour un mois. C'était peu
de chose.
En fait, une fois cette licence retirée,
le poste de Courtrai continua ses émis
sions dominicales en pirate avec l'ap
pui moral du groupement local.
Avec le développement de la T.S.F.
les difficultés allaient surgir bientôt.
C'est alors qu'entra en scène l'un des
plus vaillants défenseurs des intérêts de
Radio-Courtrai, un humble religieux, le
R. P. Léopold. des Carmes déchaussés,
dont le frère, M. Julien Vandepitte, vo
lontaire de guerre, la suite de blessu
res reçues au front de Dixmude, de
vint instructeur au centre de T.S.F. de
l'armée belge, établi Calais. C'est
lui que le R.P. Léopold dut son initia
tion aux mystères de la radio.
Etroitement lié au groupement cour
traisien, il donna celui-ci une nouvelle
impulsion et organisa, avec l'appui des
autorités communales, la défense des
droits de ce poste privé.
LES DIFFICULTES.
Les émissions de Radio-Courtrai
étaient toujours plus ou moins clandes
tines, en tous cas régulières. Les pro
grès rapides de la T.S.F. entraînèrent
la multiplication des postes privés.
En 1932, sur l'initiative de M. Bo-
vesse, alors ministre des P.T.T., une
Commission fut créée en vue de régle
menter le domaine des ondes. L'interdit
fut jeté sur le poste de Courtrai et M.
Vergote reçut l'ordre de cesser immé
diatement ses émissions.
Mais le groupe de Courtrai est vigi
lant. Après bien des démarches, le pos
te fut classé parmi les postes tolérés,
bien qu'une clause de la réglementation
stipulât que l'émetteur devait se trouver
dix kilomètres de toutes aggloméra
tions. Inutile de dire qu'à ce moment il
était impossible Radio-Courtrai de se
payer des installations aussi onéreuses.
Nouvelles démarches et, vers la fin de
I
LICENCE ADU,*
et quatre roues indépendantes SIGNIFIANT
LE SUD, dimanche 19 septembre 1937
19,33, cette clause fut supprimée par
Poilet. Le travail sur place était rend
possible. u
DES EMISSIONS REGULIERES
Sous le régime de cette tolérance o(.
ficielle. des émissions régulières débu
tèrent le 2 février 1934. Finalement.ee
fut M. Spaak, qui trancha les diffé
rends qui n'avaient pas manqué de sur
gir, l'avantage du groupement consti
tué. L'émetteur disposait de vingt-cinq
heures d'émission hebdomadaire. La'po
pularité du poste allait sans cesse gran
dissante. Quelque temps après, le temps
d'émission fut porté cinquante-deus
heures par semaine.
Il y a quelques mois peine, Radio-
Courtrai s'est imposé le nouvel effort
de transporter ses installations techni
ques la campagne, notamment Vich-
te, dix kilomètres de la ville. Le ter
rain présente l'endroit choisi une crê
te de 63 mètres au-dessus du niveau de
la mer. Deux pylônes de 20 mètres sou
tiennent l'antenne. Un dégagement
idéal, joint une installation de prise
de terre parfaite et. faut-il le dire, la
construction achevée de l'émetteur pro
prement dit, réalisèrent une portée de
propagation vraiment remarquable. Le
littoral belge est couvert sur toute sa
largeur et dépasse Calais. Des lettres
d'auditeurs signalent une réception ab
solument normale Anvers et Bruxelles.
Des points comme Hoogstraat, Mol,
Louvain et même Valenciennes se trou
vent être couramment atteints. Des rap
ports furent même reçus de Saint-
Trond. dans le Limbourg et d'une lo
calité hollandaise, ceci 165 kilomètres
du poste vol d'oiseau. Des représen
tants de la haute industrie radiophoni-
que belge et même les inspecteurs of
ficiels des P.T.T. se sont plu féliciter
le modeste M. Vergote de ses résultats
surprenants.
Le studio, établi Courtrai. comporte
une installation spéciale pour le jeu des
disques, installation due encore une fois
au génie inventif de M. Vergote. Elle
permet au régisseur-annonceur de diri
ger son jeu de disques simultanément
avec l'usage du micro, la préamplifica
tion et le contrôle de l'émission, travail
qui nécessite trois quatre services dans
les grands émetteurs.
Nous avons eu l'occasion de voir M.
Vandepitte. directeur et annonceur prin
cipal son travail de studio, devant cet
appareillage, et nous avons pu admirer
sa dextérité de professionnel consommé.
Comme collaboration musicale, citons
le trio Schoutteten. l'orchestre dirigé
par M. Hermans. les accordéonistes De
Lombaerde et Demasure. Nous ne pou
vons passer sous silence les causeries
religieuses dirigées avec une compétence
avérée nar M. l'abbé Gillon. proresseur
au Collège Saint-Amand de Courtrai
LES SUCCES.
La faveur du public se manifeste par
de nombreuses lettres de sympathie et
plus spécialement par 1 adhésion massi
ve de nombreux cotisants. Faut-il dire
que la direction apprécie très particu
lièrement cette démonstration de sym
pathie... effective, qui, du reste, lui per
met de vivre et de réaliser sa devise:
Toujours mieux
Disons, pour terminer cette étude con
sacrée l'émetteur de Courtrai. qu1
nous fut extrêmement agréable d'entrer
en contact avec un phalange de tra
vailleurs hardis et persévérants, dévoues
la culture du bon goût et la cause
des saines distractions qu'ils procuren
leurs nombreux auditeurs.
Imn'. M. Dunîez-Ttuw«ii t. Wervitv