I îl a Vie Bruxelloise M L'Attentat aux Moeurs
Grand hôtel Moderne
REVIVRE
BILLET BRUXELLOIS
Bruxelles, le 15-9-1937.
TEMOIGNAGE
D'HONORABILITE...
Décidément, ce deuxième semestre de
l'année 1937, n'a pas fini de nous ré
server des surprises. Il en est de désa
gréables. mais il en est qui sont vrai
ment drôles.
11 s'agit toujours des affaires de la
Banque Nationale autrement dit du
Mystère du Bois Sauvage. Mr. Louis
Franck s'était fait blanchir par le ba
taillon des ovations spontanées, lisez
les délégués des Comptoirs d'Es
compte) et Monsieur Paul van Zee-
|and de son côté s'était fait ré-imma-
culer par ses amis de la tripartite par
lementaire.
Ces deux comédies interprétées avec
jrio par les vedettes, on pouvait croire
que le rideau était tombé.
Quelle ne fut pas la surprise du pu-
jlic bien informé, de lire, il y a quel
les jours, dans les journaux un com
muniqué de la célèbre agence Belga, an-
jonçant que tout le personnel de la
N. s'était rendu, SPONTANE-
VENT, au cabinet du gouverneur pour
lui témoigner son attachement et pour
réparer ainsi le mal fait par les mé
fiants calomniateurs
C'était trop beau. Ce matin, une note,
lec, mêmes titres, place et caractères,
selon l'expression consacrée pour les
ils de réponse, paraissait dans la
iresse.
Le pavé dans la mare grenouilles,
quoi
En effet, le président du groupement
les employés de la B. N. organisme
créé en 1936) priait les journaux de
rectifier et de faire savoir leurs lec
teurs, que si quelques personnes de la
banque avaient jugé bon de faire au
gouverneur une manifestation de sym
pathie, elles l'avaient fait en leur nom
personnel, mais n'avaient jamais été
mandatées par le groue«ment des fonc
tionnaires et employés de la Bannue.
Voilà donc encore une fois, de trop
zélés amis de M. Louis Franck, qui.
force de manier l'encensoir, risquent
d'assommer leur idole
Si le monde officiel et officieux est
fort marri de l'aventure, on en fait une
belle rigolade partout ailleurs
...ET ADMIRATION
OBLIGATOIRE
C'est l'autre vedette. Mr. Van Zee-
land, qui est victime de coups d'encen
soirs Ceux-ci sont aopliqués avec une
belle vigueur par le Comte Eugène de
Grunne (de Belgique-Toujours)dont
b prose loufoque ne manquera pas de
Passer la postérité titre de spéci-
®an rare.
Le Comte Eugène fait paraître de
temps autre une petite feuille la
louange du premier ministre et qui s'ap
pelle CALOMNIE Ce factum est
distribué dans toutes les boîtes aux let
tres. Ce matin, une nouvelle distribu
tion a eu lieu et le Comte avait eu la
délicate attention de joindre la photo
de Mr. Van Zeeland en carte postale.
Certes tous les Bruxellois ont été tou
chés de ce geste, mais pas comme l'a
espéré le pauvre Eugène ce fut un
grand éclat de rire et c'est le malheu
reux Premier Ministre qui en a fait les
frais. Car, dans sa feuille précédente le
comte ayant, chiffres en main, établi que
Van Zeeland valait 340.000 frs. le kilo
(non désossé), la vue de cette photo,
ce'st le souvenir de cette extravagance
qui a surgi la mémoire de tous. Vrai
ment. être proposé l'admiration de
ses concitoyens parce que l'on vaut si
cher au kilo, cela doit flatter l'amour-
propre de l'intéressé.
Le pauvre Comte ne se rend pas
compte qu'il y a pire que la calomnie
c'est le ridicule.
P. L. T.
LA RECOLTE DES
BETTERAVES SUCRIERES
A la suite de nombreux essais en
plein champ sur la culture des bettera
ves sucre, depuis le semis jusqu'à la
récolte, voici les observations d'ordre
pratique faites par M.K. de Haan, au
sujet de la récolte.
Arrachage des betteraves. Faire
l'arrachage des betteraves le plus tard
possible, la teneur en sucre en est d'au
tant plus augmentée, comme le montrent
les chiffres ci-dessous.
Récolte
1er octobre
15 octobre
Teneur en sucre p.c.
16.72
17.22
Dêcolletage. Il est recommandé de
tenir la betterave d'une main, de décol
leter avec l'autre main et de gratter la
terre adhérente avec le dos du couteau.
Le dêcolletage des betteraves couchées
sur le sol en général avec une petite
hachette spéciale poignée recourbée)
présente des inconvénients. Le travail va
évidemment rapidement, mais les collets
sont ou trop grands ou trop petits ou
mal séparés de la racine.
Transport des betteraves. Les bet
teraves décolletées seront transportées
vers la sucrerie le plus vite possible
sinon, recouvrir les tas de betteraves
avec des feuilles pour les protéger de
la pluie, du soleil et des gelées noctur
nes. Préférer pour le transport des voi
tures roues caoutchoutées.
On commence, en général, la récolte,
oar les parcelles les plus éloignées des
bons chemins et dont le transport pré
sente par la suite des difficultés en cas
de mauvais temps.
Quand vous devez loger Bruxelles
que demandez-vous l'hôtel de votre choix 7
Des agréments du confort moderne
Une cuisine saine et soignée
Des communications rapides avec le centre
de la Ville
Vos voeux seront comblés
en descendant au
Place Princesse Elisabeth,
BRUXELLES III
Parmi les moyens qu'affectionna de
tous temps le Pouvoir, pour opprimer
cette chose libre entre toutes qu'est la
pensée, l'inculpation pour attentat aux
moeurs occupe une place de choix.
Faut-il ajouter que ce prétexte fut
surtout l'arme des gouvernements pré
tendument démocratiques, et que le dé
lit d'attentat aux moeurs n'existait pas
avant 1789. On peut donc bon droit
le considérer comme une des conquêtes
de la révolution Française.
Si l'on étudie le délit d'attentat aux
moeurs au point de vue juridique l'on
est bien forcé de constater que l'impré
cision. voulue ou non des lois en la ma
tière livre l'Ecrivain et l'Artiste l'ar
bitraire du juge.
Où commence, où finit l'attentat aux
moeurs
Un livre, une oeuvre ne sont obscè
nes qu'en raison des pensées qu'ils
évoquent, et l'on est bien forcé de re
connaître que c'est là une question d'in
dividus.
On voit dès lors tout le parti, que
l'on peut tirer de lois aussi souples et
le moyen de coercition qu'elles repré
sentent pour faire taire du moins mo
mentanément ceux qui n'approuvent pas
tous les actes du Pouvoir.
Car ces Lois sont d'une exception
nelle sévérité et la condamnation la plus
bénigne a pour corollaire immédiat la
privation de tous droits politiques.
Avec le manque de psychologie qui
est généralement la caractéristique des
hommes qui se croient aptes diriger
d'autres hommes, le Pouvoir n'a pas
compris que pour l'Ecrivain conscien
cieux, qui ne fait pas de l'obscène, un
svstème. de telles condamnations va
laient une brillante promotion.
Une revue rapide de tous les libres
érrivains qui eurent les honneurs du
Prétoire nous révèle que c'est être en
excellente compagnie qu'être parmi eux.
La place me manque hélas pour des
citations qui dépasseraient le cadre de
ce journal, et c'est dommage. Elles
auraient permis aux lecteurs de se ren
dre compte de l'évolution de la pudeur,
et dans la plupart des cas, de l'arbi
traire des Juges.
Nous avons dit que dans la plupart
des cas l'imputation d'attentat aux
moeurs n'était qu'un prétexte. Le pro
cès Béranger (8 décembre 1821) illus
tre cette thèse.
Reportons nous l'époque où les
chants de Béranger connurent la gran
de vogue. Nous sommes en 1816. l'Em
pire vient d'agoniser Waterloo et tous
les renégats, tous les profiteurs font une
cour sprvile Louis XVIII, la presse
est embryonnaire, le peuple en majo
rité analphabète.
La chanson est donc le véhicule
d'idées par excellence et les couplets
vengeurs de Béranger volent de bouche
en bouche.
Le Pouvoir est pleutre, mais il est
aussi' lâche. Il n'ose pas arrêter le
Chansonnier mais il l'inculpe d'attentat
aux Moeurs et c'est l'infamante con
damnation 3 mois de prison. Le pou
voir fut tellement honteux de sa victoire
qu'il interdit la publication de l'admi
rable plaidoirie de l'avocat Dupin.
Xavier de Montépin n'a rien d'un
pornographe et pourtant le Tribunal
correctionnel 1 enverra en prison pour
3 mois pour attentat aux Moeurs.
L'âpre satvre des moeurs provinciales
.qu'est Madame Boyarv vaudra
Gustave Flaub-rt les f"ud-cs de dame
Thémis (31 janvier 18^71. fin cette A?-
me année 1857. le Trih'-il Corerction-
nel verra comparaître Charles Baude
laire pour l'admirable recueil qui a nom
les Fleurs du Mal
La condamnation du poète lui valut
cette lettre magnifique de Victor Hugo
qui situ eexactement le débat. Le père
Hugo disait Une dés rares décora
tions que le régime peut accorder, vous
venez de la recevoir. Ce qu'il appelle
sa Justice vous a condamné au nom de
ce qu'il appelle sa Morale. C'est une
couronne de plus, je vous serre la
main
Charles Bersez.
Nous signalons aux Editeurs qu'il se
ra fait relation dans Le Sud de tout
livre qui sera adressé la direction du
journal.
COMMUNIQUE.
Les cours de yachting organisés par
la LIGUE MARITIME BELGE, ti
tre de propagande reprendront Bru
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tiques et théoriques pour comprendre et
exécuter correctement tous les ordres
pouvant être données bord d'un yacht
diplôme d'équipier) et la deuxième an
née les connaissances pratiques et théo
riques pour conduire un yacht moteur
ou voiles (diplôme de yachtsman).
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