[risette. Dans l'Oasis Pour sauver le littoral.
Changement d'heure
,e ANNEE No 40.
Hebdomadaire 50 cent. le
DIMANCHE 3 OCTOBRE 1937.
Pour qu'une nation soit, il faut qu'une
parité nationale existe et qu'elle se
ftallise dans la volonté du pouvoir.
19.
ABONNEMENT 1 AN 20 FRANCS
Ch. van RENYNGHE.
de Tkwoot, YPRES. Compte-chèotmi pœtxuv l'T13 4J
Nos aînés liquident le passé pendait!
que nous construisons l'avenir.
Dans notre numéro précédent nous
parlions pas de la crise gouverne-
jifa/e en cours, car vraiment elle n'en
lait pas la peine. Les journaux offi-
u ont eu beau faire du zèle, et gré
ée chaque jour que l'avenir de la
{pique en dépendait directement, le
n public, le pays réel de Belgique
nsidérait avec mépris, et surtout avec
t réconfortante ironie ces remous in
nés du pays légal. Car, en effet, il
pissait bien de remous internes.
Quandnous prétendons que le re
lue sombre, qu'il est usé. archi-usé.
or qui se disent démocrates ou libé-
(urpoussent des cris d'horreur. Qu'ils
fléchissent, une fois n'est pas cou-
e. et ils devront admettre qu'en rê
ne de démocratie parlementaire ce
ni les Chambres qui renversent les
inistères qui, malgré une écrasante et
Ihousiaste majorité gouvernementale,
liquéfient.
Notre premier étonnement fut le dé
cide M. Theunis. qui s'enfuit comme
hpin en entendant Ch. du Bus tirer
'krnière cartouche. Et depuis lors les
twernements n'ont plus été mis en mi
lité, et cependant il y eut quelques
ornements.
.lia signifie nettement que le régime
énervé. Admirez-vous la subtilité de
rot énervé Il signifie tout aussi
l'abattement des forces physiques
morales, que l'agacement des nerfs.
fre gouvernement est énervé, ma chè-
II a ses vapeurs, et, de temps
t, il pique une crisette.
i n'est jamais très grave. En gé-
>1 l'un ou l'autre des douze minis-
doit rendre un peu de bile, ou se
arrasser d'une humeur mauvaise. A
u qu'un quelconque importun mi-
able vienne de l'extérieur éner-
les conducteurs du char de l'Etat.
te on lave son linge sale en fa-
Cela ne regarde ni le Parlement,
[opinion publique. Ce sont des affai-
qui se règlent dans le milieu, et
fis un système bien déterminé de
éventions particulières
cachez-vous la face, chers lec-
,s— nous trouvons cela fort bien.
(érement. La formule nouvelle est
'-être en formation. Ce brave Par-
ent et tous ses hauts-parleurs peu-
discourir, interpeller, faire du va-
°je le gouvernement gouverne. C'est
directoire, si ce n'est pas la Dicta-
e.
venez-vous de l'évolution politi-
telle que nous vous la décrivions
;s LE SUD ministère de Broque-
e- le dernier du régime. Ministère
"is gouvernement de transition.
P"is l'évolution vers l'inconnu. Cela
Précise peu a peu. Nous en arrivons
t conception anglaise du gouverne-
■o' Parlementaireles Chambres étant
u"os en quenouille. Et le Gouverne-
'"I du Roi gouverne le pays sous l'oeil
'tef de l'Opposition de Sa Majes-
est évident gue cela ne ressemble
1,1 en rien notre régime parlemen-
Après avoir tenté toutes les méthodes
de persuasion y compris celle du Doc
teur Coué après avoir suivi avec émo
tion la courbe ascendante de l'index,
nous avons bien dû reconnaître cette
vérité économique, financière et statis
tique, que le prix de la vie en Belgique
était en augmentation sensible. Nous
prions, nos chers concitoyens, qui se
sentiraient violemment troublés par cette
révélation, dont ils ne soupçonnaient
pas les moindres indices, de ne pas nous
en vouloir pour cette franchise brutale.
Hélas le prix du papier, la main-
d'œuvre et disons-le en une formule up-
to-date, le prix de revient de la matière
imprimée se trouvent fortement influen
cés par ces contingences économiques.
Que devions-nous faire Nous adaptant
notre temps, et reconnaissant le rôle
des compétences, nous nous sommes
adressés un homme qui a le privilège
d'appartenir la catégorie de ceux aux
quels nos sociétés détraquées doivent
avoir recours en cas de détresse un
économiste distingué. Il nous tint peu
près ce langage.
Mon cher concitoyen, le problème
que vous m'exposez dépend directement
de la conjoncture économique. Deux
hypothèses surgissent aussitôt mon
esprit. Ou bien vous augmentez le prix
de vente de votre journal, ou bien vous
diminuez la quantité de marchandise
fournie. Il faut tenir compte de l'émo-
tivité de vos chers lecteurs. Une aug
mentation du prix de l'abonnement de
25 les troublera. Une réduction du
quart de la marchandise fournie ne va
guère les émouvoir.
Prenez exemple sur les manipulations
monétaires. Augmentez de 25 les im
pôts pour boucler un budget, et vous
courrez droit l'émeute. Diminuez de
25 la valeur de la monnaie, et vous
devenez un grand concitoyen envié par
le monde entier.
Pour réussir cette opération vous êtes
dans une situation particulièrement
avantageuse, ces manipulations se pra
tiquant uniquement le samedi. Vous
avez de plus l'avantage de devancer vos
confrères, qui se vivront obligés par la
suite pratiquer la formule de l'« ali
gnement toujours moins avantageuse.
Nos lecteurs reconnaîtront que, de
vant nous incliner devant les dures né-
Lire la suite en 2e page)
taire tel qu'il fonctionnait encore il y a
trois ans. Mais c'est tant mieux.
Chacun est sa place. Les ministres
au gouvernement, les parlementaires
dans l'arrière-boutique, et l'opposition
au contrôle.
L'excellence de la formule réside donc
dans la qualité de l'opposition.
Ch. van RENYNGHE
VI
La réception de l'étranger assure
elle seule l'avenir touristique d'une
région, et c'est la clientèle d'aujour
d'hui. qui attire la clientèle de demain.
C'est avec peine que nous abordons ce
chapitre, car plus d'une page est déce
vante. Mais nous ne nous attarderons
pas inutilement sur le mal qui a été fait.
Tournons la page
A l'avenir il faut donner l'impression
que les prix pratiqués au littoral sont
des prix réguliers et honnêtes. Il ne
s'agit pas de tomber dans l'erreur du
bon marché et de la villégiature au ra
bais, mais il est indispensable que les
prix soient stables et non pas... d'après
la tête du client.
Citons l'exemple de l'Italie, qui, en
dehors de toute question de régime po
litique, a fait ses preuves dans le do
maine touristique. Que celui qui a voya
gé en Italie avant la guerre, ou il y a
une quinzaine d'années, nous dise si le
peuple italien avait une scrupuleuse et
stricte moralité commerciale. Qr, actuel
lement, l'étranger est assuré de ne pas
subir la moindre infraction. Tout com
merçant qui applique aux étrangers un
tarif de faveur est l'objet de sanc
tions sévères de la part des autorités.
II est indispensable que chez nous, et
surtout au littoral, les prix affichés
soient strictement appliqués.
Dans le domaine immobilier cette
scrupuleuse honnêteté doit régner avant
tout. La villa est la première richesse
d'un littoral fréquenté régulièrement, et
que d'abus dans la location de celles-ci.
Que d'erreurs commises.
Prenons l'exemple de la dernière sai
son. Au mois de mai il paraissait im
possible de trouver la moindre villa au
littoral. Tout était loué Nous pourrions
citer une dizaine d'exemples de person
nes ayant renoncé se rendre la côte,
parce que partout on ne leur offrait que
des villas de troisième ordre au mois de
mai. Mauvaise tactique... et doléances
au mois d'août, parce que beaucoup de
villas restaient inoccupées.
Nous croyons que là un premier ef
fort doit être tenté, et que les agences
sérieuses du littoral sont souvent con
currencées par des intermédiaires qui
louent des villas, comme ils vendraient
une camelote sur les marchés... Le lo
cataire devrait avoir toutes les garanties,
et être convaincu qu'il en a pour son
argent.
L'industrie hôtelière devrait suivre le
même principe. Il y a incontestablement,
beaucoup de bons hôtels, très sérieux.
Malheureusement ce sont les exemples
des autres qui font notre réputation
l'étranger. Nous ne pouvons dans ces
articles citer d'exemples. Mais nos lec
teurs nous comprendront.
Et surtout que l'on ne perde de vue
la question si délicate des consomma
tions. Il est fort agréable pour le belge
de constater oue le tarif est en général
appliaué. quand, grâce son accent sa
qualité indigène est bien identifiée. Mais
il doit être infiniment moins agréable
pour l'étranger, de devoir constamment
être vigilant, de devoir vérifier cha
que instant les tarifs, de subir mille pe
tits trucs et artifices. Tout ce qui sera
fait pour le littoral comme propagande,
sera peine perdue tant que la méthode
du coup de fusil n'aura pas été
abandonnée définitivement.
Vous me répondrez l'hôtelier ou le
tenancier peu scrupuleux subit les con
trecoups de son peu de scrupules, et sa
clientèle le quitte. Disons plutôt que la
clientèle quitte notre pays peu hospita
lier et... que les tenanciers de cette
sorte vont, également, sous d'autres
cieux quoique le nombre de pays où leur
métier puisse aisément s'exercer devien
nent assez rares.
Le premier point, le point primordial
d'une bonne réception est une sévère,
une draconienne police des prix. Tout
est standarisé dans notre époque. Le
villégiateur qui vient d'Amérique du Sud
ou des Indes, tient savoir avant de
partir ce aue lui coûtera une journée...
normale. A fortiori l'européen qui choi
sit notre littoral pour y villégiaturer. Si,
chaque instant, son budget est désé
quilibré pas des extras il ne revien
dra pas dans un pays, qui lui occasion
ne de perpétuels soucis financiers
La plus belle réclame pour notre lit
toral est une stricte honnêteté. Un ef
fort dans ce sens peut être obtenu des
belges. Et les exploitants étrangers ne
doivent être admis que si nous sommes
armés pour les empêcher d'être des ex
ploiteurs.
La question des prix est entre les
mains des autorités. C'est elles
prendre et faire prendre toutes les
mesures qui s'imposent. C'est au gou
vernement, qui prend l'initiative de l'or
ganisation d'une politique du tourisme
de veiller ce que les moyens existent,
qui permettent de réprimer très sévère
ment les abus.
La sécurité de l'étranger étant as
surée. il faut lui offrir les conditions
indispensables pour passer un séjour
confortable, selon ses goûts et ses
mœurs, sans vexations inutiles, et sur
tout sans mêler son séjour les con
séquences des petits à-côtés de notre
médiocre politique de village.
C'est cet aspect épineux du problème
que nous étudierons dans le prochain
article. C. v. R.
Attention, c'est la nuit du samedi 2
au dimanche 3 octobre que, se confor
mant au voeu du poète pendant une
heure le temps suspend son vol
Cela se traduit prosaïquement de la fa
çon suivante retardez vos montres
d'une heure, et afin de ne pas détra
quer vos pendules, arrêtez le balancier
et attendez patiemment, montre en main
qu'une heure se soit écoulée.
Et que la nuit de samedi dimanche
vous donne une heure supplémentaire
d'un sommeil bienfaisant, peuplé de rê
ves agréables