I
Aux Héros. Le chien et le chapeau.
Autobus
Ypres-Rouleri
/oyons unis...
4e ANNEE No 44.
Hebdomadaire 50 cent, le mxnéro.
DIMANCHE 31 OCTOBRE 1937.
Pour qu'une nation soit, il faut qu'une
(olidarité nationale existe et qu'elle se
cristallise dans la volonté du pouvoir.
ABONNEMENT 1 AN 20 FRANCS
IXeectfon Adw^wttieoo» Ch. van RENYNGHE,
19, rue Longoe de Thauront, YPRES. Compte-chèqMW
1003.43.
Nos aînés liquident le passé pendant
que nous construisons l'avenir.
tes grandes fêtes religieuses de l'année
ont une vertu dont on ne peut nier l'im-
jortance elles aident créer une âme col-
ective, elles contribuent exprimer le carac-
ère profondément humain de la vie en so-
iété.
Mais de toutes les fêtes religieuses, la
tête de la Toursaint et le Jour des Morts
itteignent le plus parfaitement ce sentiment
îaturel. C'est la collectivité des vivants qui
souvient de la collectivité des morts. Et
:11e le fait sur tous les plans. C'est l'individu
|ui fleurit la tombe d'un être qui lui fut
«rticulièrement cher. C'est la famille toute
litière qui pratique le culte des morts, et
narque ainsi sa continuité dans le temps,
a longue et nécessaire tradition, son unité
:t sa personnalité morale. C'est enfin la Pa
rie qui rend hommage ses morts illustres,
ses héros.
Evidemment dans un régime aussi mo-
îiement vidé que le notre, l'hommage aux
norts de la guerre n'est, hélas qu'une
ormalité conventionnelle, laquelle se ren
ient les autorités en traînant la patte. L'énor-
ne ennui qui préside cette cérémonie a
e seul avantage de donner aux officiels un
de circonstance. Mais il n'y a rien de
!rand, de noble, de viril dans les cérémonies
e nos autorités
Ce jour de la Toussaint devrait être l'oc-
ision de former la jeunesse, de lui insuf-
er le culte spirituel de la Patrie, afin de
e pas devoir un jour n'exalter en elle que
culte matérialiste de la race. Mais de-
îandez cela des'hommes qui ne vibrent
lus au souffle large des grands idéaux
emandez cela aux mandataires qui cher-
îent l'origine dt leur autorité dans l'arith-
létique électorale
Le jour de la Toussaint on rend hommage
ix héros de la guerre, parce que 1 on ne
eut faire autrement, et cela dans l'esprit de
poste du budget provincial, que nous avons
éjà dénoncé nos lecteurs manifesta-
ons patriotiques auxquelles il est impossible
la Province de se soustraire
Mais enfin, avec des pieds de plomb et le
ïur déjà dans le café qui recevra les auto-
tés après la cérémonie, nos dirigeants
"t la correction de ne pas se refuser
accomplissement de la corvée.
11 n'en va pas de même chez nos diri-
tants socialistes, s'il faut en croire leur or
me officiel Voor Allen Ces defen-
turs du peuple refusent de s'associer
p hommage rendu aux HEROS car il
y a pas eu de HEROS mais unique-^
»ent des VICTIMES Et le parti socia-'
Kte se refuse de participer 1 hommage aux
éros de la guerre.
Ainsi d'odieux primaires salissent les sen-
iments les plus nobles. Non ceux qui
°its morts la guerre ne méritent pas
'être trahis ce point. Servir sa patrie est
m noble idéal, et si la guerre est une atro-
ité indipne de notre civilisation, seule 1 hé-
°;sme de ceux qui se sacrifient pour une
loble cause, peut rer»c"re quelque grandeur
We chose affreuse.
Mais consolez-vous, chers lecteurs, pour
ps exploiteurs socialistes du peuple, il existe
*tcore des héros. Ce ne sont pas ceux qui
*Pt défendu leur patrie, notre Belgique, cc
Lors des élections du 11 avril, que nous
avions appelées l'époque la journée des
dupes, M. Emile Vandervelde avait déclaré
Nous voterions pour un chien coiffé
d'un chapeau, plutôt que de laisser passer
Rex Et c'est dans cet enthousiasme ad
mirable que catholiques, libéraux, socialistes
et communistes votèrent pour le grand hom
me national, M. Paul van Zeeland.
Il y a peine six mois Et maintenant
M. Paul van Zeeland quitte le gouverne
ment comme un pauvre chien battu, et le
Ministère d'Union Nationale... est la
recherche d'un chapeau
Tout ce petit jeu se déroule logiquement,
mathématiquement, et nos lecteurs se ren
dent compte que si les événements prévus
par LE SUD viennent toujours confirmer nos
prévisions, le secret de ce petit jeu de pro
nostics réside tout simplement dans une cer
taine connaissance des hommes et des cho
ses, et dans l'analyse indépendante et sans
passion des événements. Seuls ne compren
nent pas ceux qui ne veulent pas com-
preiï.irc, c'est-à-dire ceux qui sont alimentai-
remerit tenus nier le soleil en plein jonr.
Mais pour bien comprendre cette crise,
qui n'est pas ministérielle, mais qui est un
des épisodes de la crise du régime, il est
bon d'analyser les éléments de cette crise.
On raconte qu'au temps où le régime fonc
tionnait normalement, le Parlement renver
sait des Ministères. Maintenant ces cas de
viennent exceptionnels. Le Parlement défend
âprement le Gouvernement, et c'est l'opi
nion publique, qui, de l'extéreiur, le ren
verse. Vous ne méditerez jamais assez sur
cette vérité.
Le premier exemple date du Ministère
Poullet-Vandervelde. Et, la preuve contraire
nous est fournie par cette fameuse aven
ture des élections d'Hastières lorsque le Mi
nistère fut mis en minorité pour une toute
petite question de validation d élections
oommunales, et que le Roi Albert refusa
la démission du Gouvernement, en donnant
comme raison, en termes évidemment plus
révérencieux, que les destinées du pays ne
devaient subir les aléas de pareilles... fou
taises.
Donc le Parlement ne renverse plus les
Gouvernements sur des questions essentiel
les. Quand il le renverse, c'est pour une
sottise.
Second exemple le départ du Ministère
Theunis, sous la pression de l'opinion pu
blique, bien ou mal conseillée. Alors les
socialistes jouaient le jeu de l'opposition, et,
par la pression de la rue, mettaient un gou
vernement par terre.
Ce n'était alors qu'un gouvernement ma
joritaire. Actuellement c'est un gouverne
ment d'Union Nationale, qui récoltait il y
a un mois une majorité écrasante, qui logi-
sont, et leur journal en est plein, les hé
ros de l'Esoagne les glorieux mineurs As-
turiens Pour eux les éloges dithyrambi-
ci-es l'admiration idolâtre pour eux le
culte de l'héroïsme pour eux l'enthousias
me et l'exaltation. Et pour nos jass de I'Y-
ser Nous nous refusons participer
cet hommaee aux héros.
Canailles, va
C. r. R.
quement avait, devant lui, tout le temps
et qui devait être assuré de l'appui le plus
complet et le plus servile des partis, c'est
ce gouvernement-là qui s'effondre. Une fois
de plus l'opposition renverse le gouverne
ment. en dehors du Pa-lrment.
.Vnr.de particularité qui doit retenir toute
notre attention Sa Majrsté le Roi n'a pas
ace hté la din.i.sion du Cabinet vati Zee-
Ut.J, C e-t le corollaire de la première con
statation.
Dans h ca* de l'affaire d'Hastières le
Rci Albert avait refusé la démission d'un
gouvernement mis en minorité par les Cham
bres en ,i r'u ce son pouvoir constitution
nel, qui fa.t, que Ce*: le Roi qui nomme
les Ministre.. Cette fois, agissant avec une
prudence et une pondération qui est l'hom
mage le plus grand que nous puissions ren
dre la dynastie, le Roi prend acte de la
démission du Gouvernement, et ne l'accep
tera que lorsque le prochain ministère sera
constitué.
Donc, pour le moment, le Parlement
n'ayant pas renversé le gouvernement, le
Ministère van Zeeland subsiste. Ce qui don
ne aux partis, aux politiciens, et surtout au
Roi, tout le temps de chercher la solution
la meilleure, et qui s'adapte le mieux aux
circonstances actuelles.
Nous savons que le Gouvernement sera
de large union nationale Le souci élec
toral dominant la vie de tous les partis,
il n'est plus un parti qui ait le courage de
prendre une part de responsabilité telle, que
ses actes gouvernementaux puissent profiter
éectoralement ses compétiteurs. Nous di
sons compétiteurs, car ils ne sont vraiment
plus adversaires, mais tous co-exploitants de
la Société anonyme Belgique.
Jusqu'où ira cette largesse de l'Union
Nationale Jusqu'à offrir un portefeuille
certains appétits de l'opposition Jusqu'à
prendre dans son sein le Président de la
Fédération des Cercles
Quoiqu'il en soit, c'est peu peu, pour
le grand bien du pays, le régime qui se
démissionne Le Parlement devient un
accessoire, encombrant, mais qui joue le rôle
assez utile de soupape de sûreté, et qui évite
que certains orateurs agités ne subissent les
contrecoups fâcheux d'un refoulement ora
toire.
A côté du Parlement, les travailleurs, les
gens sérieux du pays, organisent la vie éco
nomique, préparent les cadres des organi
sations professionnelles, s'intéressent tout
ce qui est constructif et utile, et, de temps
autre, pour se distraire, jettent un coup
d'oeil amusé sur les débats ou les ébats par
lementaires.
Un jour viendra, où ce cadre complet,
priera, très poliment le Parlement de choi
sir se spumettre ou se démettre. C'est l'évo
lution très logique qui doit s'accomplir en
notre pays de sagesse et de modération, sans
subir les sursauts sanglants des pays du so
leil, ou le disciplines excessives des pays ger
maniques.
Les Belges ont coutume de se féliciter
d'avoir été, un jour, considérés, comme terre
(Lire 'a suite en 12e page)
Nous avons reçu de nombreux échos (S?
notre dérnier article sur cette grave ques
tion de l'autobus Ypres-Roulers Ces échos
peuvent être classés en trois groupes.
Le premier, et le plus normal, vient des
communes intéressées qui nous ont fait part
de leur gratitude pour la manière objective
avec laquelle LE SUD a pris la défense de
leurs intérêts.
Le second, et le plus consolant, nous est
venu des Yprois, qui ont complètement ap
prouvé notre point de vue maintien inté
gral de la ligne d'autobus, mais liaison ra
pide entre Ypres et Roulers, pour répondre
aux nécessités commerciales et... touristi
ques. Il faut entre deux centres de l'impor
tance d'Ypres et de Roulers des moyens
de communication modernes, et qui attirent
les voyageurs.
Le troisième, et le plus pittoresque, nous
est venu des nombreux lecteurs du SUD,
qui habitent en dehors de la région, et qui
ont lu avec le plus vif intérêt, nous ont-ils
dit, cette étude d'une question qui met
jour tout ce qu'il y a d'artificiel et de
désaxé dans notre régime de représentation
populaire Le cas est, en effet, typique.
Les mandataires veulent une réforme allant
totalement l'encontre des intérêts, et de
leurs électeurs, et de la S.N.C.F.B., et cela
cause d'une série de circonstances, qui ont
entraîné, l'un après l'autre, tous les comi-
tafldls du pays légal
Espérons que le Ministre des Transports
du futur gouvernement trouvera une solu
tion qui pourra satisfaire, tout la fois,
les intérêts légitimes des usagers de l'auto
bus et des protagonistes de la Micheline
et cela grâce l'intervention repentante des
députés et sénateurs assagis.
Nos lecteurs trouveront en page 2 le
compte rendu de l'audience pontificale ré
servée aux aumôniers belges. Nous le re
donnons afin que nos lecteurs aient leur
attention particulièrement attirée sur l'insis
tance avec laquelle le Souverain Pontife in
siste sur l'union indispensable. Que nos;
lecteurs conservent précieusement ce texte,
et qu'ils veillent chaque occasion, avec
une vigilance toujours en éveil, la stricte
application des directives pontificales.
Nous sommes convaincus que nos prédi
cateurs trouveront dans ce texte matière i
un sermon, dont le thème élevé rappeler»
aux fidèles que l'Eglise est une école andente
de patriotisme. Dans les collèges les in
stituteurs commenteront longuement, nous
l'espérons, l'occasion du 11 novembre;
les paroles de Sa Sainteté. Car les collèges
catholiques doivent être la plus exaltante
école du patriotisme.
Gomme l'écrivait récemment le R. P. de
la Brière La Patrie ne veut fias seule
ment être servie et obéie, elle veut être ai
mée. L'idée de patrie est l'une des plus bel
les et des plus douces de la psychologie so
ciale. Ele suscite dans l'âme humaine des
émotions profondes et des dévouements pas
sionnés. Servir la patrie, obéir la patrie,
c'est accomplir l'ordination du Créateur,
c'est obéir la nature raisonnable, c'est