I
Tripartite.
Le Roi et la Patrie
Encore
t'aufobus
Hebdomadaire 50 cent. le ranéro.
DIMANCHE 7 NOVEMBRE 1937»
ABONNEMENT s 1 AN 20 FRANCS
DirecBon-AAutoHietlu. Ch. van RENYNGHE,
19, rue Lcngw de TWmroot, YPRES. Compte-chèqaes postera 1003.43.
4e ANNEE No 45.
Pour qu'une nation soit, il faut qu'une
jolidarité nationale existe et qu'elle se
cristallise dans la volonté du pouvoir.
Nos ainés liquident le passé pendant
que nous construisons l'avenir.
Tendant que les politiciens négocient, in
sistons sur le danger qu'il y a persévé
rer dans la formule tripartite C'est que
fus par esprit d'opposition, mais par prin
cipe que nous considérons le tripartisme
gouvernemental comme une erreur. Rappe
lons ce souvenir d'il y a plus de quatre ans.
C'était la première réunion de l'Union
Catholique. M. Paul Tschoffen avait suscité
une profonde émotion dans l'assistance en
lançant l'hypothèse d'une tripartite. De di
vers côtés on nous demanda d'intervenir
dans le débat.
Ceux qui depuis lors sont devenus minis
tres de la tripartite paraissaient les plus in
dignés.
Ayant pris la parole nous provoquâmes
de chaleureux applaudissements, presqu'une
ovation de l'assemblée, parce que nous dé
noncions la manœuvre de M. Paul Tschof
fen. Plus jamais le parti catholique ne col
laborerait pareille forme de gouverne
ment tel était, ce jour-là, le serment de
tous les politiciens catholiques présents.
Et nous écrivions dans la Revue Catholi
que des Idées et des Faits un article, qui
prend cette semaine une valeur toute par
ticulière. En le relisant vous constaterez que
les faits nous ont donné complètement rai
son.
Des ballons d'essai sont lancés pé
riodiquement pour tâter le pouls de
l'opinion au sujet d'une tripartite éven
tuelle. Tous ceux que cette manœuvre
intrigue seraient fort curieux de décou
vrir le nom du personnage ou du grou
pe qui se cache derrière le mystérieux
«ON nous informe que... Mais il
paraît que les règles du jeu exigent que
le plus grand secret soit tenu. Cela per
met l'imagination toutes sortes d'hy
pothèses qui font s'attarder l'opinion
publique sur la possibilité de cette tri
partite.
De telles manœuvres se sont produi
tes de tout temps, et le rôle de la presse
d information est d'en remplir ses co
lonnes. Ce qui peut paraître plus éton
nant, c'est l'écho que rencontrent ces
allégations dans certains milieux. Ainsi
telle personnalité catholique de pre
mier plan ayant affirmé avec solennité
que les catholiques n'accepteront plus
la tripartite, on entend tel de ses fa
miliers déclarer ouvertement que nous
y allons tout droit. Tous les parlemen
taires catholiques, pris individuellement,
sont adversaires de la tripartite, mais
beaucoup d'entre eux croient la fata
lité de son avènement. Et il est curieux
d'être obligé de faire remarquer que
Pour réaliser une tripartite... il faille
être trois Que par conséquent sans le
Parti catholique une telle façon de gou
verner est impossible que les chefs po
litiques des différents groupements se
sont catégoriquement prononcés contre
la tripartite et qu'il faut en conclure
Qu'il n'y a donc pas lieu d'envisager
1 éventualité.
Comment se fait-il que devant une
Position aussi nettement prise, et oui se
bouve être en parfaite concordance
avec Ijétat d'esprit de l'opinion publi
que, les champions du tripartisme fas
sent de continuels essais, anonymes, je
le veux bien, mais qui cependant de
vraient leur paraître vains et même des
servir leur cause par des échecs accu
mulés. Pourquoi Mais c'est la clef de
toute notre vie politique, de notre dé
cadence politique. C'est parce que l'on
sait que nos chefs politiques n'ont pas
confiance en eux-mêmes c'est parce
que l'on a vu maintes reprises les
plus beaux serments n'être que de vai
nes paroles c'est parce que l'on n'igno
re pas que certaines questions de per
sonnes continuent l'emporter sur le
bien commun c'est parce que le parti
catholique compte dans sa représenta
tion trop de personnalités blasées, usées,
vidées de dynamisme, ébranlées par
l'évolution de notre société, et qui n'ont
plus la conviction nécessaire pour opé
rer un redressement, pour avoir une
volonté solide, un programme d'action
positive. On sait que ces hommes ne
vivent qu'au jour le jour, qu ils n'ont
pas un plan général d'action fondé sur
une doctrine vaste et complète.
On n'ignore pas que les grands prin
cipes qu'ils défendent sans les concré
tiser, servent de camouflage leur man
que d'imagination et leur paresse in
tellectuelle. Et nos adversaires savent
aussi que quand un plan de réorganisa
tion générale de 1 administration de
l'Etat, quand un esprit de réorganisa
tion anime un gouvernement, c est fini
avec la petite vie politique facile. C'est
la lutte qui commence. Le parti catho
lique est au pouvoir et doit y rester non
pas uniquement pour y être, mais pour
sauver le pays en sauvant le régime.
Tâche ardue, ingrate, trop lourde pour
certaines mentalités voilà pourquoi les
partisans de la tripartite, cette politique
du moindre effort, attachent actuelle
ment le grelot, dans 1 espoir de voir les
faibles tomber dans leur piège.
Après la dernière campagne électo
rale, après les écrits, les paroles et les
promesses faites depuis près d un an,
ce serait de la part des catholiques un
acte de déloyauté et de vilenie que
d'admettre la tripartite. Ce serait en tout
cas dans toute la jeunesse catholique
un tel mouvement d indignation, un tel
sursaut de colère, un tel dégoût ^vis-à-
vis de la politique et des politiciens,
qu'il faudrait s'attendre voir immé
diatement s'orienter la jeunesse veirs
d'autre* formes de gouvernement, et
jeter le trouble dans notre vie politique.
Le régime parlementaire est suffi
samment discrédité pour nous comman
der un maximum de prudence, si nous
voulons éviter un régim^ dictatoriaU.
Cette dictature n'est pas rien qu'un
épouvantail, et on détourne trop ^a^"
lement l'attention en nous parlant de
Mussolini et d'Hitler. Si on me permet
cette expression, je dirais qu il existe
deux manières de dictature la dicta
ture positive, de la force, et la dicta
ture négative, celle qui reste occulte,
qui commande effectivement, sans res-
(Suite en page 2).
Certains doutaient de l'accueil qui allait
être réservé au Souverain dans le pays de
Thielt-Roulers. On se souvenait de l'enthou
siasme débordant de la population socia
liste du pays de Mouscron. Mais quelles
seraient les réactions de la population fla
mingante du pays de Thielt
Ceux qui pouvaient douter de cet accueil
avaient l'esprit encrassé par le microbe po
litique. Il n'existe pas dans notre beau pays
de Belgique de population socialiste ou de
population flamingante. Il n'y a partout
qu'une population de braves gens, qui ne
demandent qu'une chose que tous les poli
ticiens, de tout poil et de toute couleur, leur
fichent la paix, et que tous puissent tra
vailler paisiblement dans leurs milieux so
ciaux naturels la famille et la profession.
Et non pas dans les cadres artificiels et
néfastes la classe sociale et le parti poli
tique.
Au milieu du désordre politique et la
désorganisation sociale, le Roi représente,
instinctivement, aux yeux du peuple, l'Or
dre et le Travail, le respect de la famille et
du métier, les vieilles, traditionnelles et pai
sibles vertus du peuple de chez nous, pour
qui l'indépendance est une chose sacrée, mais
qui ne s'acquiert, ni par les discours, ni par
les promesses électorales, ni par les partis
politiques, mais dans le respect du patrimoi
ne et des vertus familiales.
Quand le peuple de Belgique ovationne
le Roi, c'est une revanche qu'il prend con
tre l'oppression et la médiocrité des clubs
politiques.
Par le Roi le peuple de Belgique est re
venu la Patrie, dont les politiciens, par
calcul ou par veulerie, l'avaient détourné.
Quand les politiciens comprendront-ils cette
vérité essentielle
Mais en attendant qu'ils méditent sur ce
petit extrait du compte-rendu de la Li
bre Belgique de la visite du Roi Léopold
Thielt
Il est 1 h. 30, lorsque l'auto de la Cour,
précédée de celle de M. Baels, gouverneur
de la Flandre occidentale et de celle de M.
Colle, bourgmestre de la localité, s'arrête sur
la Grand'PIace. Après les acclamations dans
les rues où flottent généreusement les cou
leurs nationales, c'est ici une grosse explo
sion d'enthousiasme. L'harmonie communa
le joue la Brabançonne Des centaines
de garçons et de fillettes agitent des drape-
lets. Les dinasos eux-mêmes, dont la Mai
son s'adosse l'hôtel de ville, saluent no
blement du bras tendu, sanglés dans leurs
uniformes de velours brun baudrier de
cuir'. A leur balcon, le drapeau hollandais
flotte bien coté du drapeau belge, mais
il est vrai qu'un écriteau loyaliste barre tou
te la façade de leur maison Sire, dit cette
inscription, le Verdinaso vous salue avec es
poir
La question de l'autobus Ypres-Roulers
prend une importance de plus en plus gran
de non pas tant pour son importance propre,
que du fait qu'elle pose la question de la
coordination des transports rail-route. Envi
sagée ainsi, ce n'est plus une petite ques
tion d'ordre local, mais un premier pas de
fait dans une voie nouvelle. Nous vou
drions voir admis ce principe l'autobus a
comme objet de desservir les villages, d'éta
blir des liaisons vicinales, tandis que le train
doit permettre des relations rapides entre les
villes. Ne serait-ce pas énoncer en quelques
mots tout le problème de la coordination
rail-route
L'administration communale d'Ypres est
complètement d'accord avec la thèse énoncée
dans Le SUD MAINTIEN INTEGRAL
DE LA LIGNE D'AUTOBUS MISE EN
MARCHE D'AUTORAILS ENTRE Y-
PRES ET ROULERS. C'est d'ailleurs le sim
ple bon sens.
M. l'Echevin Lemahieu a étudié les ho
raires, qu'il nous a communiqués. Il propo
serait la création de trois trains rapides par
jour, dans chaque sens. Cela permettrait de
conserver tout l'horaire actuel, des trains
comme des autobus, quelques toutes pe
tites modifications près.
Voici les heures proposées
Départ d'Ypres 7.42 h., après l'arrivée
de tous les trains, trams et autobus, pour
arriver Roulers 8.5 h. et donner corres
pondance vers Ingelmunster 8.10 h., vers
Bruges 8.24 h. et en été vers Ostende
8.28 h. par le train Lille-Ostende.
Second départ d'Ypres 13 h. 56, pour
arriver Roulers 14.19 h. et donner cor
respondance vers Ingelmunster 14.22 h.
et vers Bruges 14.30 h
Troisième train départ d'Ypres 17.50
h. pour arriver Roulers 18.13 h. et don
ner correspondance vers Bruges 18.20 h.,
et vers Ingelmunster 18.46 h.
Dans l'autre sens le premier train quitte
rait Roulers 8.30 h. donnant correspon
dance de Bruges et d'Ingelmunster, et arri
verait Ypres 8.53 h. pour donner cor
respondance vers Poperinghe 8.58 h. ain
si qu'aux différents trams et autobus.
Second train départ de Roulers 14.35 h.
correspondance de Bruges et d'Ingelmunstei;
arrivant Ypres 14.58 h.
Troisième train donnant également cor
respondance, départ de Roulers 18.57 h.
arrivant Ypres 19.20 h.
Ce ne sont que des suggestions, mais com
bien utiles en ce qu'elles indiquent que non
seulement les relations entre Ypres et Rou
lers seraient beaucoup améliorées, mais que
la liaison Brages-Ypres y gagnerait égale
ment. Qu'il suffise de citer le train Roulers-
Ypres de 18.57 h. qui permettrait de partir
de Bruges 18.06 h.
Nous espérons que les démarches qui se
ront entreprises nous donneront l'occasion
d'empêcher la S.N.C.F.B. de commettre l'er
reur de toucher en quoi que ce soit la
ligne d'autobus Ypres-Roulers et ses ta
rifs avantageux, tout en établissant en même
temps, et sans concurrence, de bonnes liai
sons entre les deux villes.
Qu'il nous soit permis d'insister sur l'uti
lité touristique incontestable de cette propo
sition. Nous estimons que l'équilibre bud
gétaire de la S.N.C.F.B. ne sera pas com
promis par la mise en route de ces
trois trains rapides aller-retour, et que au
contraire elle y trouvera un bénéfice, car ce
sont les bons moyens de transports qui pro
voquent les déplacements. C. v. R_