L'Onde
et le Neveu
La Flandre tripmphe.
IE BDES IL
Cynisme ou
inconscience
Les Gaîtét du
Conseil Provincial.
Pour les Anciens
Combattants.
4e ANNEE No 47.
Hebdomadaire r 50 tait, te numéro.
DIMANCHE 21 NOVEMBRE 193T
Pour qu'une nation soit, il faut qu'une
jolidarité nationale existe et qu'elle se
cristallise dans la volonté du pouvoir.
I
ABONNEMENT, FIN 1938 VINGT FRANCS
DépacnoorAdwMrtatrt»11 Ch. van RENYNGHE,
19, rue Lomtw 4e Tbooroat, YPRES. Compte-cbèqoe. noetea* 1003.<*3
I
Nos aînés liquident le passé pendant
que nous construisons l'avenir.
MM. Pierlot et du Bus ayant eu la
clairvoyance de refuser une collabora-
don au cirque socialiste de M. Spaak,
l'oncle fut chargé par le Roi d'auscul
ter le régime qui avait conduit le neveu
un échec grotesque. La succession res
te en famille.
Admirons le sangfroid, l'esprit de
décision de S. M. le Roi. Chaque mois
nous avons l'occasion, par un détail de
notre vie politique, de comprendre tou
te la portée de cette expression du dis
cours royal La Constitution est as
sez souple Cette crise ministérielle
fut un banc d'épreuve remarquable et
le Roi fit faire notre Constitution des
exercices de souplesse qui damnent le
pion aux régimes les plus jeunes.
Nous avons attiré l'attention sur ce
point de départ absolument nouveau
le Roi n'acceptait la démission du
gouvernement Van Zeeland qu'après
la formation du nouveau gouver
nement. Ainsi la Conférence des IX
Puissances ne pouvait servir de prétexte
la formation hâtive d'un quelconque
gouvernement. Et nous eûmes le plaisir
de constater que le prestige de la
Belgique n'était en rien atteint par la
crise ministérielle. Ce qui a pour con
séquence heureuse de rabattre beau
coup le caquet de tous les clubs et
sous-clubs qui croient leur importance
nationale
Après l'échec de M. Spaak, le Roi
a :r!s les combinards, les bureaux per
manents et les conseils généraux en
congé pour huit jours. Du coup la fiè
vre, l'agitation, les tripotages ont dis
paru. Il faut être aveugle pour ne pas
s'en rendre compte, et sot pour ne pas
en tirer une sage leçon le mal réside
dans les oligarchies politiciennes qui
grouillent autour des fromages minis
tériels comme des vers près d'un Ca
membert trop fait.
Le neveu Spaak a été roulé par les co-
mitards. L'oncle fait effort pour établir
un diagnostic de la maladie, la fièvre
étant tombée grâce l'intervention
royale. Les politiciens n'ayant plus l'oc
casion de paralyser Vaction de V. Jan-
son, et, chose curieuse, de discréditer le
régime dont ils vivent, ils est probable
que vendredi S. M, le Roi pourra per
mettre M. Janson de présente» aux
Chambres un gouvernement composé
de Ministres du Roi.
N'est-ce pas trop beau, et la canaille
politicienne va-t-elle le permettre
En attendant, loin de cette meute
écœurante, en toute sérénité confiant
juste titre dans le calme et la loyauté
de son peuple, le Roi Léopold III re-
co't du plus grand souverain du monde
et du centre de l'Empire britannique,
un hommage enthousiaste.
Belles, sovez reconnaissants votre
dvnastie, qui permet que notre pays
tienne une place de premier rang dans
le monde, makrré la veulerie des noli-
ticiens. Jamais le contraste n'a été au«si
s?Vssar»t, et b londonienne l'a
s^-digné la Belgique vivra par ses
Rois. C. v. R.
Le Festivaldes Lettres flamandes qui vient
d'avoir lieu Bruxelles, marquera une étar
pe très importante dans le renouveau de la
Flandre. Tout patriote belge doit souhaiter
ardemment que Flandre et Wallonie rivali
sent dans le domaine de l'excellence, chacun
selon son esprit, son génie et ses tradi
tions.
Cette vérité étant admise soulignons ce
qu'il y a de nouveau dans la manifestation
grandiose du Festival des lettres flamdn-
des l'esprit négatif et médiocrement régio-
naliste en a été banni. Ce rte furent plus
des villageois approximativement civilisés,
des démocrates volontairement vulgaires ce
ne fut plus le triomphe de la barbe hir
sute ce fut, enfin, la consécration du gent
leman flamand.
Et ce ne fut non plus urt auto-gobisme ra
geur, une volupté du martyr ce fut le fier
et libre épanouissement d'une affirmation
ferme, d'une sûreté de soi, la face des
autres peuples, des autres cultures. En d'au
tres mots le Festival flamand de Bruxelles
marqua la fin de l'ère démagogiquement po
liticienne de la renaissance culturelle fla
mande.
Il était temps, car ne voir le gentleman
flamand que dans les vœux de fan Boon,
et jamais dans les colonnes de la presse fla
mande on aurait pu croire un mythe.
Mais le Festival flamand doit avoir un
lendenrain. et celui-ci n'existera que dans la
mesure où les barbouilleurs, politiciens de
village et démagogues la petite semaine,
seront définitivement muselés par leurs chefs
de file. la Flandre ne retrouvera sa gran
deur intellectuelle que dans la mesure où le
politicien s'abstiendra d'empoisonner l'at
mosphère par des théories inspirées unique
ment par son arrivisme.
Toute la jeunesse, avec enthousiasme, du
peuple l'élite désire collaborer l'épanouis
sement culturel de la Flandre, mais urte
condition que les mauvais bergers de la
politique n'exploitent pas cet épanouisse
ment contre la patrie commune la Belgi
que.
L'appétit des politiciens, les contingences
des luttes électorales, vont-ilA paralyser la
renaissance de la Flandre Songez où nous
serions déjà maintenant, si ceux qui se lan
cèrent il y a auinze arts dans une bagarre
politique déplorable, s'étaient consacrés
d'une façon continue au relèvement de leur
peuple, au lieu de perdre leur temps en
vaines querelles.
Nous savons parfaitement qu'ils ont de
nombreuses circonstances atténuantes, et
c'est pourquoi nous ne nous arrêtons pas
aux hommes qui jouèrent un rôle de pre
mier plan au Festival flamand de Bruxel
les. Oublions les erreurs dictées par la ré
volte ou la passion. Travaillons tous
l'œuvre commune.
Ce serti notre fierté personnelle d'avoir
été un des premiers Bruxelles applaudir
l'effort tenté pat' la Flandre, et y rallier
de nombreux esprits. Nous nous souvenons
de cette entreprise audacieuse, il y a cinq
ans, sous le patronage de la Princesse de
Mérode. et grâce aux encouragements de S.
M. la Reine Elisabeth les premiers Galas
flamands de Bruxelles, au Palais des Beaux-
Arts.
Mais le désir ardent que nous éprouvions
de voir resplendir cette renaissance flamande,
nous obligeait déplorer le danger terrible
de l'esprit de chapelle, de l'auto-gobisme, du
manque de sens critique qui sévissait chez
les artistes flamands. C'était, alors, un mou
vement culturel d'admiration obligatoire.
Début. Péril grave. Espérons que le Fes
tival de Bruxelles permettra au renouveatt
flamand de prendre un caractère large, uni
versel, tolérant. Le fransquillon. et c'est heu
reux, a disparu. La Flandre ne sera arrivée
sa maturité véritable que quand le dernier
flamingant se cachera, honteux de sa médio
crité.
Notre belle province de Westflandre. plus
que toute autre province flamande, a une
mission remplir en refoulant le com
plexe d'infériorité qui est absurde dans un
mouvement triomphant. Car la Westflandre
est en contact continuel arec la France et
l'Angleterre.
Le jour où les chefs flamands auront appris
leur peuple sentir d'une façon humaine,
et non d'une manière flamande, le jour où ils
sauront faire admettre que la culture fla
mande est pour tous, pour toutes les classes,
et surtout pour l'élite un devoir primordial,
mais que d'autres cultures, et, plus que tou
tes. la culture française est un luxe nécessaire,
ce jour-là tous collaboreront avec joie et en
thousiasme la grandeur de notre pays.
Mais les chefs souhaitent-ils que tous
collaborent. Car. enfin, dans la Flandre de
demairt. le nombre de places ne sera-t-il pas
fatalement limité, et moins on est nombreux
se partager le gâteau plus les parts seront
grandes Allons, courage, amis ex-flamin
gants, ne trahissez pas un idéal au profit
d'un intérêt. Le mouvement que vous avez
encouragé ne sera grand que si. vous les
leaders, vous êtes, avant tout généreux.
Et le Festival de Bruxelles, manifestation
nationale belge, tirera de son caractère euro
péen le maximum de profit, si vous com-
pnenez cela.
C. v. R.
Il y a quelques mois, appuyé sur le bas
tingage du Toséphine-Charlotte nous re
gardions s'éloigner lentement dans la nuit
la féerie lumineuse de Rio de Janeiro.
Nous avions été au Brésil attiré, comme
tant d'autres, par la fascination éblouissante
de*ses rivages, mais aussi poussé par le désir
de connaître un peu mieux ce pays neuf,
d'nt en Europe on ne se fait que des idées
assez particulières et généralement fausses.
a7ire la suite en 8e page
par Ghisl. VAN HOUTTE.
Lorsque, l'an dernier, les électeurs nous
firent prendre place au Cpnseit provincial,
nous nous imaginions sincèrement être con
damnés aller y subir force spectacles éche-
velés, dans le tenre des séances parlemen
taires. Il n'en fut rien. Et la surprise que
nous en avons ressentie est tout, l'honneur
(Voir suite page 2)
REOUVERTURE DES DELAIS
POUR INVALIDITE
C'est le dilemne qui se présente
l'esprit dès qu'on a pris connaissance
de certaines dispositions du projet de-
loi pour la réouverture des délais pour-
invalidité, déposé par le Général Denis,
Ministre de la Défense Nationale, sur
le bureau du Sénat.
Parmi les bénéficiaires de cette me
sure, dite d'équité, il y a deux catégo
ries. D'une part les blessés et les
gazés et d'autre part les malades.
Les revendications de la première-
catégories seront certes, peu nombreu
ses. En effet, blessés et gazés ont pres
que tous fait valoir leur droit la pen
sion d'invalidité en temps utile. Pour
eux, par conséquent, les dispositions du
projet de loi Denis sont assez conci
liantes.
Par contre, il est certain que les re
vendications de la seconde catégorie
seront très nombreuses. Beaucoup d'an
ciens combattants, se portant bien n'ont
pas voulu introduire une demande d'in
validité en temps opportun. Ils étaient
ce moment dans toute la force de l'âge
mur. Aujourd'hui, qu'ils ont assez vite
vieilli, ils commencent ressentir sou»
de multiples formes, les effets néfaste»
des années de guerre.
Aussi, pour eux, s'est-on empressé de
poser des conditions draconiennes t
Oyez, plutôt
a) Il faudrait, d'après le projet,
pour qu'un degré d'invalidité soit re
connu du chef de maladie, qu'il s'agisse
d'une affection grave, devant nécessai
rement entraîner un degré d invalidité
élevé, et en tout état de cause, bien
supérieur 30 p. c. (exposé des mo
tifs).
b) Que l'affection soit grave au
point de mettre les jours du malade en
danger et nécessite un traitement mé
dical ou chirurgical urgent (art. 1, B.
2° du projet de loi).
Autant dire que le candidat devra
être moribond le jour du dépôt de sa
requête, pour avoir quelque chance de.
réussir. On suppose que l'auteur du pro
jet de loi espère que la mort aura fait
son œuvre avant que les commissions
aient statué définitivement sur le cas
de l'intéressé.
Il reste espérer que les sénateurs e*
députés ne permettront pas ce pro
jet d'avoir force de loi.
Conclusions si on ne peut offrir
aux anciens Combattants une compen
sation équitable de leurs misères et do
leurs souffrances, qu'on se taise qu'os
n en parle plus, soit. Mais, qu'on ne se
moque pas cyniquement d'eux
P. L. T..
Croix de Feu.