Escroquerie nationale. L'Avis des Médecins. Tournant de la Crance<n Un bel hommage aux lettres belges. Les Galtés du Conseil Provincial. 4e ANNEE No 50. Hebdomadaire KO cent, le naméra. DIMANCHE 12 DECEMBRE 1937. Pour qu'une nation soit, il faut qu'une solidarité nationale existe et qu'elle se cristallise dans la volonté du pouvoir. ABONNEMENT, FIN 1938 VINGT FRANCS Direction-Ch. van RENYNGHE, 19. rue Lonee* de Thyawwt YPRE5. Compte-chècnae* postaux 1003.43. Nos aînés liquident le passé pendant que nous construisons l'avenir. Ce qui caractérisera notre époque pour les historiens qui l'étudieront ce sera l'extraordinaire, l'invraisemblable irresponsabilité des chefs politiques. Tout leur est permis. Le gaspillage des deniers publics, l'abus de pouvoir dans les nominations, le mensonge perpétuel et l'illusionisme érigés en doctrine, la rédaction de faux budgets, ce qui équi vaut la présentation de faux bilans, tout cela sans conséquence aucune. Le jour où le pot aux roses est découvert le ministre responsable donne sa démission, et tout est dit. N'est-ce pas une véritable tragédie, qui provoquera un moment donné des troubles sociaux, que cette insouciance, cette incurie et surtout cette lâcheté des gouvernements successifs de l'après- guerre. Que l'on ne vienne pas nous dire Nous avons été surpris par les événe ments. Nous ne sommes que de pau vres ministres, et non des surhommes. Si nous avions su, nous eussions agi tout autrement Ces arguments, énoncés sur le ton des jérémiades, ne nous émeuvent pas. Car la plupart des ministres, et surtout les ministres des finances, savaient par faitement bien où ils conduisaient le pays. Nous connaissons le cas particu lièrement typique d'un Ministre des Fi nances. qui voyait l'équilibre budgé taire en péril, oui ne cachait pas ses craintes ses intimes, mais qui la tri bune de la Chambre plastronnait, et annonçait au pays des dégrèvements d'imnûts. D'ailleurs il suffit de relire les décla rations mi-istérielles. Il suffit de se sou venir des formules célèbres La ma tière imposable est arrivée son ren dement maximum. Tout impôt supplémentaire porterait atteinte no tre économie nationale. Ou bien Nous vendons hommage au courage fiscal de nos concitoyens (tout en ne payant pas nous-même la taxe profes sionnelle), mais il serait dangereux de demander nlus l'épargne nationale Ou encore, les formules les plus éner giques, au moment où il fallait cacher le plus hypocritement son jeu Dégre ver ou crever Mais ce ne furent que des mots, des mensonges, l'art de tromper le cochon de pavant- Suivez la ligne toujours croissante de notre budget, qui dépasse actuellement 11 milliards sur le papier, et qui atteindra douze milliards en réa lité. M. van Zeeland. de ce temps-là vice-gouverneur de la Banque Natio nale, en 1934, déclarait rue d'une ma nière générale le peuple belge ne pou vait alimenter régulièrement un budget de plus de sept milliards sans mettre en péril toute notre économie. Nous sommes loin des sept milliards aorès deux ans de gouvernement van Zeeland. Pourquoi Parce que tous les budgets, comme tout le régime, sont im prégnés de cette lâcheté qui caractérisé la démocratie politique. Les dictatures, (Voir suite page 12) L'ASSISTANCE PUBLIQUE ET LA SANTE PUBLIQUE. Après avoir dénoncé le rôle de la Loge dans l'activité du Ministère de la Santé Pu blique, puisons dans une abondante docu mentation les opinions toutes récentes de quelques médecins. Il y aurait plusieurs vo lumes publier s'il s'agissait de reproduire en entier les rapports, les études, les articles, les opinions des médecins consciencieux et indépendants qui unissent leurs protestations celles des personnes qui consacrent leurs vies aux œuvres sociales. Contentons-nous de quelques extraits, afin que nos lecteurs se rendent parfaitement compte du danger réel que présentent pour la collectivité nationale les projets de la. Santé publique. Il est certain que les Assistances publiques n'ont pas besoin de cet argument pour s'op poser la main-mise sur leurs biens par les partisans de l'étatisation, mais cependant il faut reconnaître que cet argument ne fait que fortifier leur thèse. Ainsi loin de jus tifier le vol prémédité, les médecins en lèvent au Ministère le bénéfice de toute cir constance atténuante. Déjà au mois de mars le Dr. Gripekoven, Président du Club Médical et le Dr. Wibo, Président général de la Société Médicale belge de Saint-Luc adressaient tous les par lementaires une lettre pour leur demander d'intervenir au cours du débat sur le bud get de la Santé. I's écrivaient Si nous élevons la voix, c'est que nous avons la certitude d'assister une offensive sournoise, dont le but est de ruiner la famille pour confier l'Etat le soin d'élever et de diriger le citoyen belge depuis le jour de sa naissance jusqu'à sa mort. Même si l'Etat Providence s'acquittait de sa mission en se laissant guider par les principes de justice et de charité qui sont nôtres, nous avons la conviction que les ré formes proposées seraient un grand mal pour le pays. Or, nous pouvons, dès présent, juger de l'esprit qui animera les chefs «Je l'organisation future en examinant quels en sont les promoteurs et quelle est la valeur morale de certains d'entre eux. Nous sommes donc en droit de nous de mander si les leviers de commande seront ou non tenus par des personnalités parta geant nos convictions, ou du moins les respectant. Nous craignons, et non sans rai son, que cette organisation de santé devienne un jour une machine de guerre, et que les éléments sains du pays en soient les pre mières victimes. Et plus loin Parce que nous ne som mes pas des théoriciens parce que nous connaissons leur mentalité t leurs néces sités parce que, quoi qu'en disent nos dé tracteurs, nous n'avons jamais marchandé no tre temps, ni nos forces, et parfois notre vie, pour secourir les malheureux parce que si les bureaux de bienfaisance, les œuvres charitables, les sociétés de secours mutuels ont pu naître et demeurer en vie, c'est grâce notre désintéressement, nous estimons que c'est nous qu'il appartient de juger les réformes projetées, dans leur esprit et dans leur tendance. Laissons donc se développer cet esprit de charité, cet esprit d'initiative, et cette no ble émulation, qui risquent de sombrer dans l'aventure qui s'annonce car, vous le sa vez. ce n'est pas en fonctionnarisant notre profession que ces qualités majeures se dé velopperont. Nous estimons que les hommes qui font partie des commissions d'Assistance oubli- que ne peuvent rester indifférents devant les avis autorisés des Drs. Gripekoven et Wibo et doivent s'opposer avec acharnement toute main-mise du Ministère de la Santé sur le patrimoine qui leur est confié et qu'ils n'ont pas le droit de laisser aliéner. Le Collège des Médecins de l'Aggloméra tion bruxelloise est aussi formel dans l'Or dre du jour voté au cours de sa réunion annuelle. Nous soulignons le fait que ce Collège comprend 'dés médecins de toutes les opinions. La méfiance de ces médecins s'ex prime ainsi (Lire la suite bas de la page 9). Quand nous étions enfants, Mademoi selle nous disait La civilisation fait le tour du monde. Nous retournerons la bar barie et les sauvages «J'aujourd'hui, qui nous ont civilisés il y a quelques siècles, reviendront, un jour, nous civiliser nou veau. Nous n'eussions pas mis en doute les as sertions de Mademoiselle Tout de même, cela nous paraissait un peu violent Les pre mières autos venaient de faire leur appari- t'on, nos maisons étaient éclairées au gaz (et, déjà quelques-unes l'électricité), on entrevoyait le moment où les gens vole raient en l'air assisteraient, sans quitter (Voir suite page 12) (1) Daniel-Rops. Tournant de la France. Spes 1937. L'abondance des matières a retardé de huit jours la parution de cet article, qui reste cependant d'actualité L'Académie Concourt vient de dé cerner son prix un auteur étranger. C'est la première fois. L'heureux lau réat est un helge Charles Plisnier. Il est né Ghlin, près de Mons, en 1897. Nous n'analysons pas ici le caractère social ou philosophique de son œuvre, restant ainsi dans la ligne que l'Acadé mie Goncourt s'est imposée. Souvent l'Académie des hommes de droite ont soutenu un auteur de gau che, et réciproquement, le jury s'attar- dant uniquement la valeur littéraire de F œuvre. Aussi, sommes-nous particuliè rement heureux de ce magnifique hom mage rendu aux lettres belges. Notre (Voir suite page 9) (Suite et fin) CELA N'ETAIT PAS AU PROGRAMME. Les séances du Conseil ne sont précisé*- ment pas recommander aux amateurs d'im prévu. Les débats y portent trop visiblement la marque fâcheuse du «réglé d'avance». On sent tellement bien que le sort .de toutes les questions soulevées en public a été soi gneusement arrêté, au préalable et irrévoca blement, dans les mystérieuses palabres des clans et des coulisses. Bref, les délibérations semblent souvent ne plus être qu'une forma lité secondaire, une tradition plus vaine que vénérable. Les interventions originales et spontanée» sont assez rares. C'est dire que l'ennui est, certes autant que le savoir-vivre des Conseillers, l'ori gine du calme habituel des séances. Heureusement, de temps autre, un Ho norable Membre se permet de déroger lac règle. Et alors, c'est vraiment curieux de voir comment l'assemblée se réveille et tenA l'oreille... Le plus cocace parmi ces extras de la dernière session fut l'œuvre du moins batail leur de tous les conseillers. Voici comment ce fut amené Le leider du groupe V.N.V. ,Mr. l'avocat Strubbe de Courtrai, venait de se rasseoir après avoir prononcé avec passion une lon gue diatribe contre les méfaits de l'Etat bel ge et contre la Belgique. Les Nationalistes flamands étant alliés au. sein dé la Députation Permanente, avec la droite catholique on ne s'attendait en tout cas pas entendre venir, de ce côté, la moindre réplique. Mais ce fut cependant sur les bancs ca tholiques qu'un homme se leva ...Le doux géant Jean de Béthune (de Marcke). Trem blant d'émotion, la figure plus blême encore que de coutume, Jean de Béthune parla... Et il se fit un grand silence. La Belgique, dit-il en substance, n'est pas une fiction ni une création artificielle. C'est une réalité vivante, née au cours de longs siècles de vie, de gloires et de souf frances communes de nos populations fla mandes et wallonnes. On oublie trop souvent qu'à Groeninghe, déjà, contre la domination étrangère, le sang des Communiers flamands et celui des valeureux Wallons du Comte Guy de Namur furent avec la même généro sité, versés pour la même Cause. Je proteste donc avec toute l'énergie dont je suis capa ble contre les propos malheureux de Mr. Strubbe et, fier de tous mes aïeux qui ont servi fidèlement la Patrie, je dis Vive la Belgique et vive le Roi. Comme un seul homme, les collègues et amis catholiques du noble baron Jean restèrent cois et pan tois. Sans aucun doute, ils ne s'étaient pas attendus ça Leur gêne et leur silence étaient vraiment quelque chose de fort co mique. Pauvre baron dei Béthune A-t-il déjà compris pourquoi son intervention ne fut applaudie que par les seuls conseillers rexis- tes (Voir suite page 9). «w*«i i*va Lire page 2 MESSINES Les communications dany le Sud de la Westflandre.

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