I Crise ministérielle. Bruxelles-Courtrai Westflandre Se ANNEE No 10. Hebdomadaire 50. cent, le numéro. DIMANCHE 6 MARS 1938. Pour qu'une nation soit, il faut qu'une solidarité nationale existe et qu'elle se cristallise dans la volonté du pouvoir. ABONNEMENT. FIN 1938 VINGT FRANCS Direction-Administration Ch. van RENYNGHE, 19, rue Longue de Tbourout, YPRES. Compte-chèque postaux 1003.43. Nos aînés liquident le passé pendant que nous construisons l'avenir. Le ministère a du plomb dans l'aile. Le seul argument qui préserve M. Jan- son de la chute est trouver dans le fait que nul ne sait comment le rem placer. Un petit tour d'horizon vous con vaincra de cette vérité. Faut-il citer les récents discours des hommes politi ques Ce sont les catholiques qui attachent le girelot. Evidemment pas les démo crates-chrétiens, mais les conservateurs. Dimanche dernier, notamment, le Com te d'Aspremont-Lynden a eu des pa roles fort sévères l'adresse de l'aile marchante du gouvernement Janson, l'aile socialiste. Mais l'attaque menée au Sénat con tre le Ministère de la Santé faillit met tre le gouvernement par terre. Le séna teur Pholien interpella M. Wauters sur la grotesque invitation faite la Société des Nations, de voler au secours du théoricien Sand, et de l'étatisation de la médecine. Faisons remarquer en pas sant que nous avons souligné le danger depuis un an, et qu'il a fallu aux hom mes politiques une surabondance de preuves avant de voir clairement où les étatisateurs de la médecine les condui saient. Un rien, un ordre du jour ca tégorique et le ministère tombait. Les sénateurs n'ont pas osé prendre cet te responsabilité. Il est acquis, d'autre part, que les décisions du bloc catholique quant la reconnaissance de l'Empire italien, et la nécessité d'établir un contact régu lier avec le gouvernement du général Franco, ont provoqué de vives protes tations dans les rangs des socialistes. Admirons le cran, la loyauté de M. Spaak, qui agit en Ministre du Roi plu tôt qu'en partisan de l'Internationale. La leçon donnée par M. Spaak pour rait utilement profiter certains minis tres catholiques et surtout aux libéraux sectaires. I La quesion reste pendante le parti socialiste permettra-t-il M. Spaak de servir la Belgique Qui l'emportera le socialisme national du gentleman Spaak ou le socialisme international du mandarin Vandervelde Mais il est certain que, dans des cir constances normales, le conflit entre M. Spaak et le parti socialiste sur la ques tion de nos représentants Rome et Salamanque, provoquerait une chute du gouvernement. Un troisième gros nuage assombrit le ciel jansoniem Le budget Les catholiques, habitués capituler, se laisseront peut-être rouler par M. Wau- tem Les socialistes, ébranlés par la fer meté de M. Spaak, placeront peut-être intérêt du pays au-dessus de leur idéo- ^°gie anti-fasciste. Mais le gouvernement de M. Janson trouvera difficilement une majorité pour parapher la note que présentera M. de Man. Pauvre contribuable vous ne payez pas assez d'impôts. Le revenu total des belges se chiffrait, d'après les travaux des économistes, en 1930 46 milliards, et le budget de l'Etat, l'épo que engouffrait 20 de ce revenu. D'après des statistiques récentes le re venu total serait tombé 30 milliards. L'Etat a-t-il réduit ses dépenses dans la même proportion Bien au contraire il demande un sacrifice financier, qui, ajouté aux impôts communaux et pro vinciaux, engloutit LA MOITIE DU REVENU NATIONAL' Nous disons engloutir, car cet argent est perdu, gas pillé, sans qu'il en dtmeure le moindre enrichissement pour la communauté. Cela ne suffit pas. Le Père du Plan nous offre l'addition UN MILLIARD DE NOUVEAUX IMPOTS. Il est vain de souligner l'échec total de la politique économique des socia listes. Et tout particulièrement la cui sante défaite dans le domaine de la ré sorption du chômage. Les socialistes qui ont mené une telle campagne contre les gouvernements de Broqueville et Theunas, qui, en pleine crise, défendaient le mieux possible l'économie nationale doivent se dire que la critique èst aisée mais que l'art est difficile. Pour nous l'art de gérer un pays est rendu impossible sous le régime de la démocratie politique parlementaire. Cette vérité évidente nous ridiculisera devant la postérité. Nos petits-fils ne comprendront pas qu'il ait fallu tant de temps, et de telles ruines, avant de secouer le joug d'une politicaille odieu se. Cette gente politicienne ayant prou vé, sans scrupule, combien le pouvoir était, pour elle, l'exploitation de la col lectivité, afin d'obtenir des places, des mandats ou des prébendes, il n est pas étonnant de constater que les manda taires n'osent pas affronter le scrutin, et préfèrent maintenir un gouverne ment boîteux, ne sachant comment le remplacer. La chute du ministère Janson nous conduirait probablement la dissolu tion. Et la dissolution serait, peut-être, l'occasion pour des hommes courageux, énergiques, loyaux, de susciter un grand mouvement de redressement national. Ceux qui entreprendraient cette tâche, l'emporteraient. Mais cette seule éventualité fait trem bler les prébendiers du régime, pillards de la nation. C'est ce qui explique que la crise mi nistérielle latente, n'ait pas encore écla tée aujourd'hui. C. T. R. Chaque samedi le bloc Bruxelles- Courtrai de 13 h. 38 est plein comme un oeuf. Nous avons demandé d'urgence aux services compétents de la Société Nationale des Chemins de fer de remé dier cette situation. Au cas où la rapi dité administrative n'aurait pas réalisé ce miracle cette semaine, les voyageurs se consoleront en lisant cette lettre ouverte adressée Monsieur le Ministre des Transports. Monsieur le Ministre, Un groupe de clients assidus, abon nés et autres, de la Sté Nie des Che mins de fer belges sollicite de votre bienveillance, simplement quelques mi nutes d'attention. Nous vous signalons respectueuse ment et sans détours, le vexations dont ils sont l'objet, chaque samedi, au train de 1 3 h. 38 -Bruxelles-Midi - Sotte- ghem - Audenarde Courtrai. Invariablement le train en question est véritablement bondé de monde. Des compétences prétendent même qu'en 3e classe il y a régulièrement surcharge de voyageurs. Toutes les places, assises et debout, sont occupées bien avant l'heure du départ. Pour trouver caser les derniers arrivants, il faut que tout le monde se comprime et se ratatine en un indescriptible entassement. Vous devriez voir ça. Monsieur le Ministre Jadis, en pareille circonstance, il était permis de dégorger les voitures die 3e classe en faisant passer le trop plein de voyageurs en 2e classe, voire en I re, sauf le respect dû, comme de juste, vos honorables clients parlementaires. Aujourd'hui, on a, paraît-il, changé cette façon de faire... Et, sans le moindre souci de la santé parfois bien fragile des pauvres co chons de payants, on les oblige se contenter pendant une heure, des em placements les moins commodes et supporter tout au lonj" du trajet, dans une atmosphère :ntcnable, les pressions d'abdomens et les écrasements d or teils. Il arrive, ce fut le cas samedi dernier que certains voyageurs s'imaginent rendre service leurs com pagnons de caque en se réfugiant sur quelque plate-forme inoccupée de 2me classeIls se disent, comme vous- même vous le diriez. Monsieur le Mi nistre, qu'ils ont payé, eux et les autres pour être un peu mieux embarqués que des saurets. Et aussi que, ne gênant per sonne sur une plate-forme de 2e classe, ils ne lèsent guère non plus, en y allant, les intérêts de la Socéité Nationale. Eh bien, ce disant et faisant, ces voyageurs font, paraît-il. erreur... II existe, leuT a-t-on expliqué plus ou moins gentiment, un Règlement. Le dit Règlement interdit sans recours toute combinaison et tout déclassement, mê me dans les cas de besoin les plus évi dents. (Suite en page 2). VIII. Le 23 décembre 1 789 les députés de West Flandre se réunirent Ypres. Il est intéressant de constater que ce ne sont pas exactement les mêmes délégués que ceux qui siégèrent le 7 décembre. Ainsi pour la Ville d'Ypres, Messire de Langhe et Maître Vermersch sont remplacés par Messire François-Joseph. Amédée van der Stichele de Maubus. avoué de la ville, et Pierre-Jean-An toine Hynderick, conseiller-pension naire. Pour la chatellenie d'Ypres Joseph de Patin est remplacé par Messire Guil laume-Joseph de Limon premier-éche- vin. La chatellenie de Wameton envoie deux nouveaux délégués Léonard Hans et André Vandermersch, échevin. Wervicq fait de même et est repré sentée par son bourgmestre Jean-Fraiv- çois Castelain, et François-Bernard Six. échevin. Jean-Baptiste Ghyselin remplace le premier échevin de Roulera, Guillaume Roelens. Et le Comité patriotique d'Ypres, en remplacement de Charles Van Hove, se fait représenter par un échevin de la ville d'Ypres, André Meynne. Nous donnons ces précisions pour bien prouver que l'Assemblée de West- flandre n'était en rien une quelconque réunion de mécontents ou de personnes sans mamdat. Elle était le vrai visage de notre pays et c'est ce qui donne une valeur toute particulière ses décisions. Nous pourrions longuement épiloguer sur le fait de la volonté d'indépendance de notre région. Le particularisme des provinces belgiques est une source de richesse, que les tendances centralisa trices du dix-neuvième siècle ont mé connue. C'est par un régionalisme bien compris, par une décentralisation admi nistrative aussi complète que possible, que nous rendrons le plus de vie notre pays. Il faut organiser la Belgique en neuf provinces, afin d'éviter de la di viser en deux Etats. Contentons-nous de signaler la pru dence et le particularisme jaloux de nos concitoyens. On leur avait deman dé de s'unir la Flandre Orientale- La réponse est dilatoire les délégués demandent quelle est la portée exacte de cette union et ce que signifie l'ex pression être membre des Etats de la Flandre Orientale. Et les prudents magistrats communaux insistent sur le point de l'indépendance fiscale de no tre région. D'ailleurs le lendemain la Députa- tion permanente eut l'occasion de pré ciser son état d'esprit en répondant une lettre reçue h»i adressée par les Etats de Namur et lui faisant part de ce que l'assemblée de ces Etats avait pris la résolution de se déclarer indé pendante et de se mettre en possession de la Souveraineté de cette province. La lettre se termine par cette phrase Nous ne doutons pas, que vous n'hé- (Voir suite page 2)

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