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Ca ne va pas! L'AUTRICHE Westflandre
omme en 19361
ANNEE No 12.
Hebdomadaire 50. cent, le numéro.
DIMANCHE 20 MARS 1938
.uoq
si au la i»*»" Tjdujo'*
Pour qu'une nation soit, il faut qu'une
solidarité nationale existe et qu'elle se
cristallise dans la volonté du pouvoir.
ABONNEMENT, FIN 1938 VINGT FRANCS
Direction-Administration Ch. van RENYNGHE,
19, rue Longue de Thourout, YPRES. Compte-chèque postaux 1003.43.
Nos aînés liquident le passé pendant
que nous construisons l'avenir.
Le moteur gouvernemental cogne.
Nous n'avons pas eu M. Merlot comme
inistue des Finances et c'est bien
ommage, car la présence de ce bon-
e eut été la preuve que dans le
égime on peut mettre n'importe qui,
'importe où, n'importe quand. Mais
e croyez pas que M. Merlot ait été
jeté pour son incapacité Du tout
otre argentier national devait être fla-
et non wallon. Alors... on prit
Soudan, son nom prédestiné don-
t des garanties évidentes pour une
eureuse liquidation... de l'oasis.
M. Janson avait eu l'idée saugrenue
e chercher une compétence Les po-
eurent tôt fait de lia démon-
er l'absurdité de pareille manœuvre,
t le parti socialiste nomma M. Sou-
an pour digérer les moules de M. de
Car nous avons l'impression que ces
cules historiques pèsent sur les esto-
~cs de tous les dirigeants socialistes,
régime a découvert des trois derniè-
années deux hommes extraordinai-
s, formidables, inégalables celui que
monde entier nous enviait et le Père
u Plan. Au cas où nous pourrions
paiser l'envie du monde entier en lui
assant le montant des frais de I'expé-
nce van Zeeland-de Man, nous som-
es persuadés que les contribuables
lges consentiraient ce douloureux sa-
'fice.
On ne sait au juste s'il s'agit de
ouver un, trois, cinq ou sept milliards,
ais une chose est acquise les zéelan-
cns et les planistes sont tenus la
us oarfaite modestie. Ils se sont mis
doigt dans l'œil, et cela jusqu'au cou-
11 leur reste le droit au silence.
Et que constatons-nous, bien au con-
C'est que l'ex-presse zeelandien-
(Voir suite page 9)
expérience du gouvernement Blum
a pas été assez concluante. La France
ffre le luxe d'une nouvelle édition du
uvernement Blum. Et le franc fran-
>s vaut 91 centimes belges.
Les journaux français, devant la si-
ation européenne tendue, font bonne
ine en mauvais jeu. et avalent la pi
le front populaire. Mais la confiance
peut renaître avec pareil gouverne-
ent.
Tous les amis de la France ont été
Ppês par le cinglant contraste des
uvelles de vendredi soir. Et samedi
°dant que les partis politiques fran-
Is discutaient des questions de dosage
ns la formation gouvernementale, il
ffisait de tourner le bouton de la ra-
0 pour entendre un autre son de
che.
sont deux mondes en présence.
France n'a pas le courage de lais-
r tomber les derniers pans de mur de
Veille bâtisse qui s'effondre, et elle
3ue fort d'arriver trop tard pour oc-
Pet une place digne dans le monde
UVeau qui s'édifie.
Devons-nous commencer par une pe
tite note historique
Le Saint-Empire a été fondé par
Charlemagne. Il a duré mille ans. D'a
bord la dynastie carolingienne y régna
un siècle. Après une période de désor
dre. Otton I reprit la couronne du
Saint-Empire romain germanique. Ce
Saint-Empire prétendait la domnation
sur l'Europe entière. Mais il se heurta
la Papauté, aux féodaux, nos comtes
de Flandre, (la Flandre combattit sou
vent le Saint-Empire, tandis que le Hai-
naut était son allié) et aux souverains
de France et d'Angleterre. De plus,
l'empereur étant élu, chaque succes
sion naquirent des conflits.
Jusqu'au moment où la dynastie des
Habsbourg s'installa sur le trône du Roi
des Romains. Il y a de cela cinq siè
cles 1438
Mais cette dynastie des Habsbourg
fut renversé par une poignée de jaco
bins et de sectaires les Clemenceau,
les Wilson. et autres politiciens la pe
tite semaine.
En 1938 nous payons le crime de
Georges Clemenceau et la rançon des
utopies wilsoniennes.
Les auteurs de l'annexion de l'Autri
che l'Allemagne sont les signataires
du traité de Versailles, ces hommes qui
sacrifièrent la paix de l'Europe leur
haine du catholicisme.
Adolphe Hitler a simplement tiré les
conclusions pratiques du geste imbécile
de ces hommes d'Etat, qui consolidèrent
l'unité de l'Allemagne et disloquèrent
l'Empire austro-hongrois.
Nous écrivions il y a quinze jours que
les responsables sont ceux qui ont favo
risé le relèvement de l'Allemagne l'An
gleterre par crainte de l'hégémonie fran
çaise sur le continent, et les socialistes
et internationalistes de tout poil par
amour pour la sociale-démocratie du se
cond Reich. Nous attendons que les so
cialistes belges fassent l'aveu public de
leur erreur. Nous possédons une belle
documentation des articles parus lors de
la campagne socialiste des six-mois
Leur totale incompréhension de l'Alle
magne et les monstrueuses stupidités
qu'ils écrivirent l'époque, leur donne
un seul droit, actuellement celui de
se taire.
Qu'ils n'oublient pas les discours
adressés Briand, et tout le pacifisme
du fusil brisé. C'est là l'origine de
l'Anschluss, et d'ailleurs, ce n'était pas
Hitler qui tenta l'Anschluss économique
en 1931.
Nous seuls, les supposés réactionnai
res, avons le droit d'émettre un avis de
vant les événements récents.. Les démo
crates doivent avoir la pudeur de ne pas
commenter une politique, dont ils sont
les auteurs.
Quant la réalisation de l'incorporation
de l'Autriche, du retour. des frères al
lemands dans la grande communauté
germanique, nous sommes obligés de re
connaître que l'opération a été menée
avec une maîtrise extraordinaire.
Les grandes puissances ont tout fait
pour qu'Hitler réussisse, et Hitler ne
fut pas un ingrat il a mis profit les
chances qui lui ont été offertes.
L'auteur immédiat de l'Anschluss est
Antony Eden, qui n'eut pas l'habileté
de trouver un compromis dans l'affaire
d'Ethiopie. C'est la revanche (une pé
nible revanche) de Sir Samuel Hoare,
et l'effondrement de la politique sanc-
tionniste, dont le triple résultat fut la
perte de son trône pour le Négus, l'in
vention de l'axe Berlin-Rome et les
mains libres pour réaliser l'Anschluss.
Au temps des sanctions LE SUD fut
peu près le seul protester contre les
erreurs de cette gaffe monumentale. Et
nous nous souvenons parfaitement des
protestations que provoquèrent cet arti
cle. Avions-nous raison
Mais, malgré les sanctions, il y avait
encore un moyen d'éviter l'Anschluss
rendre l'Empereur Othon le trône de
ses nèrés. Les démocraties ne l'ont pas
voulu. Alors, de quoi se plaignent-elles
Même, en déoit de toutes ces circon
stances. si, vendredi dernier, les chan
celleries eurooéennes" avaient réagi éner-
piquement l'annonce des premières
nouvelles venant de Vienne, il est cer
tain au'Hitler aurait laissé travailler,
quelques mois encore, son allié le plus
fidèle le temps. Lorsoue le Chancelier
^est rendu compte de ce que son action
avait le champ libre, il aqit en consé
quence, et nous sommes obligés de re
connaître qu'il le fit avec une rapidité
de décision, et avec une prudence oui
forcent l'admiration Le principe fut
-omdamnable, mais II faut admettre qi-<»
techniquement l'opération a été menée
la perfection.
L'œuvre de Versailles est couronnée.
Le crime de 1919 est pavé en 1938 Il
reste un point sombre l'arlequin tché
coslovaque
La Tchécoslovaquie se trouve dans
une situation intenable. Nous croyons
qu'Hitler, avant tous les éléments en
mains, et son régime possédant une for
ce d'attraction invincible sur tous les
neunles allemands, le problème de la
Tchécoslovaquie mûrira et se résoudra
comme le problème autrichien.
Quoiou'il en soit, ces problèmes ne
nous regardent pas. car ils ne sont que
les conséquences politiques d'une mau
vaise paix. La Beloioue. nation indépen
dante forgée par l'histoire, et ayant un
millénaire d'existence, n'a Das se com
promettre dans les discussions qui peu
vent naître de l'existence d'un pavs in
venté par les esDrits fumeux, qui siégè
rent Versailles.
L'avenir nour nous dépend de l'in
fluence de Vienne sur Berlin. Il est des
esprits oui croient la prépondérance
fatale de l'esprit prussien dans toute for
mation '•«"•maninue. NoilS CrOVOnS plu
tôt que l'Autrichien Hitler, pouvant ac
tuellement s'appuver sur son pavs de'
naissance, narviendra influencer le
matérialisme prussien par le spiritualis
me autrichien.
Au lendemain de l'Anschluss 1 Au-
VIII
Tous les historiens connaissent le
texte par lequel les Etats Belgiques unis
se,proclamèrent souverains. Il est bon
de le mettre sous les yeux du public.
L enseignement historique est tellement
mal donné dans notre pays, et tant de
parasites de la presse ou de la poli
tique s'efforcent d'accommoder l'his
toire leur façon, qu'il n'est pas su
perflu de revenir aux sources.
Que fut la Révolution de 1789 en
Belgique Ce fut une révolution diri
gée par des élites, au nom de la liberté,
des anciennes coutumes et de la reli
gion catholique. Ce fut le plus noble
sursaut de vitalité nationale. Il est faux
de croire, après avoir étudié les réac
tions dans le pays entier la fin de
1789, que la Belgique est une expres
sion géographique ou une création ar
tificielle de la politique internationale.
Ces vues médiocres eussent frappé
d'indignation nos ancêtres lointains, et
ceux, tout proches de nous, les patriotes
de 1789. Le patriotisme, le sentiment
national sont une réalité et il a fallu
l'action débilitante de la politique dé
mocratique pour anémier ce sentiment
patriotique.
Mais il est inutile de précéder de plus
longs commentaires cette déclaration,
qui se trouve en tête du Traité d'Union
et d'Etablissement du Congrès Souve
rain des Etats Belgiques Unis. Lisez-
le attentivement.
Après la mort de l'Impératrice
Douairière et Reine Marie-Thérèse
d'Autriche, les peuples qui forment
aujourd'hui des Etats-Unis des Pays-
Bas, avaient reconnu leur Souverain
l'Empereur Joseph II, Fils aîné de l'Im
pératrice et s'étaient soumis son em
pire mais sous des réserves et avec
des stipulations expresses, telles que la
Constitution de ces Provinces les avait
édictées, d'ancienneté.
Ces stipulations et ces réserves, con
tenues dans le Pacte inaugural, étaient
plus anciennes que la Maison qui gou
vernait le Pays, et nées pour ainsi dire
avec la Nation même. Aussi furent-
elles agréées et jurées solennellement
et rien ne manqua au Traité que le
Peuple, avant de se donner, fit. sui
vant l'usage, avec son Prince.
(Suite en 2e page.)
triche catholique ne se laissera pas pa-
ganiser. C'est, du moins pour la paix
de l'Europe, le vœu le plus ardent que
les démocrates devraient formuler. Es
pérons que nous le trouverons sous la
plume des démocrates belges.
Nous donnons, d'autre part, dans ce
numéro, deux extraits du livre admira
ble de Jacques Bainville, paru en 1920.
et qui soulignait l'époque le danger qui
résulterait fatalement du traité de Ver
sailles. Mais des hommes clairvoyants
comme l'était Bainville, furent l'objet
de l'ignorance ou de la haine des poli
ticiens de la Troisième République.
C. v. R. t