I I Gabegie la Belgique WATERLOO Impressions de Tchécoslovaquie. La vérité sur Insultes et stupidités 5e ANNEE No 15. Hebdomadaire 50. cent, le numéro. DIMANCHE 10 AVRIL 1938. l m Pour qu'une nation soit, il faut qu'une solidarité nationale existe et qu'elle se cristallise dans la volonté du pouvoir. ABONNEMENT, FIN 1938 VINGT FRANCS Direction-Administration Ch. van RENYNGHE, 19, rue Longue de Thourout, YPRES. Compte-chèque postaux 1003.43. Nos aînés liquident le passé pendant que nous construisons l'avenir. Lorsqu'un commerçant est aux pri ses avec le fisc, et qu'il prétend dé duire de son bénéfice brut un pour centage de frais généraux assez élevé, le fonctionnaire de l'administration des finances ne manque pas d'estimer que cette évaluation est excessive. Et d'of fice il décrétera le pourcentage qui lui paraît normal. Si nous renversions les rôles Il nous paraît que les administrateurs de la so ciété anonyme belgique n'y vont pas avec le dos de la cuiller. Leurs frais généraux sont excessifs et injustifiables. Pourquoi leur tour ne pourraient-ils être taxés d'office Soyons bons prin ces et faisons leur part plus belle dix milliards, mais pas un sou de plus. Les citoyens belges revenant au temps où leurs libertés étaient respectées, au temps des Comtes de Flandre, des Ducs de Bourgogne refuseraient d'ac corder l'Etat des aides et subsides, qui dépasseraient les dix milliards. Cela vous fait sourire Et pour quoi N'est-ce pas dans l'esprit même de notre régime N'avons-nous pas des députés et des sénateurs, que nous envoyons aux Chambres pour nous dé fendre contre les excès du pouvoir et sa prodigalité... nos dépens Et n'avons-nous pas la presse pour s'op poser cette gabegie Mais ni la presse, ni les parlementai res n'accomplissent leur mission. Nous entendons déjà vos jérémiades ce su jet. A QUI LA FAUTE, si ce n'est vous-mêmes Si les députés étaient convaincus que vous ne voteriez plus Pour eux, au cas où ils accepteraient un budget de plus de dix milliards de dépenses, et si votre quotidien était assuré de votre désabonnement, s'il cherchait des excuses politiciennes ou partisanes ces dépenses, soyez con vainc*» que mandataires et journalis tes deviendraient définitivement les défenseurs ardents des restrictions bud gétaires. Ils savent, hélas d'expérience, que Vous vous laisserez malgré tout rouler Par leurs boniments que vous êtes vous-mêmes, tous, infectés de l'esprit d* parti, et que les vieux clichés des luttes électorales ne" sont pas encore usés Alors pourquoi se gêneraient-ils vous payerez tout de même, crue ce So't en grognant ou en pestant. Et très 'agement, vous continuerez voter Pour les mêmes députés, au nom des mêmes principes jamais appliqués Vraiment, pourquoi se gêneraient- ils C. v. R. La Tchéco-Slovaquie est actuellement au tout premier plan de l'actualité. Nous ne> nous étendrons pas sur les raisons qui lui valent cet honneur un honneur dont le pays se passerait vraisemblablement très volontiers dans les circonstances présentes mais nous sommes néanmoins heureux de jouer notre petit rôle dans le grand concert de la presse en reproduisant, les im pressions conservées par un de nos amis. Me Degroote, avocat Ostende, d'un récent séjour en Europe Centrale. Me Degroote se trouvait en Tchéco slovaquie au moment critique, c'est-à- dire l'époque où le chancelier Schuss- nig décrétait le plébiscite et il se trouva Berlin le jour même où les troupes allemandes pénétraient en Autriche. Foin de préambule, laissons-le nous en tretenir de son voyage. On ne peut ignorer l'Allemagne en traversant ce pays par chemin de fer. Les douaniers raides et disciplinés respirent la culture germanique et sur les tables du wagon-restaurant, il y a même, paraît-il, un certain breuvage que l'on nomme Aryen Heller le quel est un rappel péremptoire des mœurs du pays. Avec la Tchéco slovaquie, le décor extérieur ne chan ge guère, il reste tout aussi pittores que. mais il semble que l'on respire plus l'aise la vue des fonctionnaires élé gants et moins raides, de cette Répu blique demi, encastrée dans l'Alle magne d'Hitler. Prague impressionna agréablement notre ami ville baroque auréolée de siècles de tradition vraiment nationale, elle est jolie, harmonieuse et ses léga tions sont des immeubles d'une richesse architecturale incomparable. Le Tchèque a le culte des monuments historiques. Sur le pont Charles d'in nombrables armées défilèrent. Et cette capitale frémissante de nationalisme par (Voir suite page 1.2) Nous avions protesté l'an dernier contre la campagne menée en faveur du Rassemblement franco-belge de Waterloo et nous excusions les journaux français du Nord qui colla boraient ce mouvement en attribuant cette participatoin leur ignorance de la question. Nous sommes péniblement surpris de devoir constater que certains de nos bons confrères, ne pouvant plus se prévaloir de cette ignorance, se permettent de récidiver. Le fait est d'autant plus grave qu'ils savent que l'an dernier Waterlpo les organisa teurs du rassemblement franco-belge ont laissé huer notre hymne national et les grands patriotes qui rendaient hommage aux Belges qui se conduisi rent héroïquement Waterloo. Nous n'admettons pas que des jour naux français publient le tissu de men songes et d'insultes, autant que les con- tre-vérités historiques qui figurent dans le manifeste de l'Avant-Garde Wal lonne. D'autant plus que. ces erreurs, s'ajoutent des phrases qui témoignent d'une volonté très nette de trahir la Patrie. Faut-il insister et signaler que si un mouvement irrédentiste devait naître dans le Nord, Bailleul. Cas- sel. Berghes et Bourbourg, ce mouve ment devrait. historiquement. être orienté vers la Belgique... C'est tout autre chose. Afin de documenter nos lecteurs, nous mettons sous leurs yeux le texte odieux de VAvant-garde wal lonne Nous avons annoncé que le Xle pè lerinage Franco-Wallon Waterloo se déroulerait le 19 juin prochain. Rappelons que, chaque année, d emi- nentes personnalités françaises sont in vitées y prendre la parole. En 1935, on entendit M. Charles Brun, profes seur au Collège des Sciences Sociales de Paris, président de la Fédération régionaliste française. L'an dernier, les délégations des communes de la Wallonie représen taient plus *de 500.000 habitants. La progression des effectifs est d'ailleurs significative et il est probable que l'am pleur du mouvement dépassera, en 1938, toutes les prévisions. Au suiet de la cérémonie, l'Avant- Garde Wallonne nous donne ces inté ressants renseignements qui ne man- aueront pas d'attirer l'attention de nos lecteurs, au moment où vibre encore l'écho des manifestations flamingantes sur lesquelles il nous paraît inutile de revenir. CEUX DE 1830 1815 La défaite de l'armée français^ Waterloo, le 18 juin 1815, est peut- être l'événement le plus tragique de l'histoire de' la Wallonie. C'est, en effet, la suite de cette défaite que la Wallonie, terre française, a été incorporée aux Pays-Bas. Etat nordique et antifrançais. Nous entrions dans la catégorie des opDrimés. C'était la volonté des grandes puis sances hostiles la France qui. cette époque considéraient les Pays-Bas com me une nécessité européenne. Désireux d'unifier le nouveau royau me le gouvernement de La Have. entre prit la néerlandisation de la Wallonie qu'il entendait traiter en terre conquise. fVoir suite page 8). III (Suite) J'en viens maintenant aux problèmes actuels. L'Etat belge qui fut créé dans sa forme unitaire avec le loyal et pa triotique concours de tant de Flamands, apparaît aujourd'hui beaucoup de ceux-ci comme incapable d'assurer la communauté flamande qu'il contient le développement intégral de ses forces vives. On a lancé dans le public toutes sortes de plans de bouleversement. Les uns prônent le fédéralisme, les autres suggèrent le dédoublement de tous les services centraux de l'Etat d'autres, plus prudents, préconisent une décen tralisation ou une déconcentration ac centuée. J'ai fait un jour aux étudiants réu nis la Politiek Académie de Lou- vain une critique poussée du fédéralis me et je n'y reviendrai pas. J'ai montré que fédérer veut essentiellement dire unir, rapprocher des éléments épars et que l'opération contraire ne se conçoit que dans un esprit séparatiste. Il faut oser appeler les choses par leur vrai nom. Je ne connais pas de fédération qui soit basée sur une frontière linguis tique. La formule est si risquée qu'elle n'a encore été tentée nulle part. Je crois d'ailleurs que cette formule n'est plus défendue par aucun homme politique sérieux. Mais je vois un danger extrê me dans des projets où l'idée séparatis te, qu'on repousse, est cependant in cluse comme le ver dans le fruit. En 1902, un homme politique fla mand. qui eut son heure de célébrité, M. Helleputte, discutait le problème militaire dans un rapport sur la loi dite du volontariat. M. Georges Helleputte, qui fut plusieurs fois ministre et qui l'était encore en 1914, mettait la ba se du système qu'il défendait alors l'aphorisme suivant, ses yeux tout fait indiscutable La destinée de l'ar mée belge est de ne pas se battre. L'ar mée belge, disait-il, est une sentinelle postée à- la frontière mais tandis qu'une sentinelle ordinaire peut tout instant être engagée dans le combat. le fait pour l'armée belge de garder la frontière nous donne la certitude qu'elle n'aura pas la défendre. M. Helle putte tirait de ces prémices étranges des conclusions très nettes en ce qui con cerne l'organisation du recrutement, les effectifs, le temps de service. Je vous demande de réfléchir cette tragique erreur d'un esprit éminent, en posses sion. cette époque, d'une grosse in fluence, mais visiblement prisonnier d'une idée préconçue. Le distingué dé puté de Maeseyck se trompait sur une des données essentielles de la politique. L'armée belge, en vérité, n'était qu'à douze ans d'une campagne qui allait durer cinquante-deux mois J'ai l'im pression que dans le domaine civil beaucoup s'imaginent que l'Etat belge, lui aussi, n'est pas destiné se battre. Messieurs, entendons-nous bien. J'ai l'espoir que d'ici une génération nous pourrons échapper la guerre, mais ce

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Le Sud (1934-1939) | 1938 | | pagina 1