La Vie Bruxelioise LE MUSEE DE GUERRE DU SAILLANT 2 Bonjour, Mons eur Avez-vous visité les Musées en ville? Commencez par vous serez si agréablement surpris que vous désirerez en visiter d'autre»? - - TOUJOURS DU NOUVEAU LE SUD, dimanche 10 avril 1938. n'est qu'un espoir. J'ai, par contre, la certitude que l'Etat belge est appelé par la géographie et par l'histoire vi vre dangereusement. Il est constam ment menacé par la rivalité des peu ples voisins et s'il ne témoigne pas d'un tempérament énergique, s'il n'est pas doté d'une organisation vigoureuse, il risque de faire les frais de leurs brè ves réconciliations. Placé un nœud vital de l'Occident, il reçoit fatalement le contre-coup de tout désordre qui se produit en Europe. II doit pratiquer, partout, une politique d'observation et de présence, il doit être un serviteur ac tif de la paix du monde. Pays indus triel, il doit lutter pour la défense de son marché intérieur et pour la con quête de débouchés. Pays colonial, il doit se montrer la hauteur de ses lourdes responsabiliés de tuteur d'un vaste empire. La vie, pour un Etat semblable, n'est pas un morne écoule ment de jours, c'est une bataille per pétuelle sur tous les fronts qui exige un agencement adéquat de tous ses orga nes, un pouvoir suffisamment concen tré, une adaptation constante l'action énergique et rapide. On oublie tout cela quand, hypnotisé par la seule question linguistique, on prône l'écartèlement des grandes administrations, le dédouble ment des postes de commande, le frac tionnement indéfini de l'autorité publi que. Il faut bien se pénétrer que notre indépendance est une création, non point artificielle, mais fragile, et que si la Belgique se montrait incapable de te nir solidement la place convoitée dont elle a la garde, on verrait renaître au tour d'elle les ambitions qui ont, de siècle en siècle, amenuisé l'héritage de nos grands princes bourguignons. Quel trait de lumière, n'est-ce pas que ces lignes que j'ai relevées dans la corres pondance de Talleyrand Sebastiana Le diplomate qui écrivit un jour que le partage de la Belgique était son idée favorite préconisa un. moment pour notre paye le régime fédératif. Il se rait aisé, disait-il le 17 janvier 1831, il serait aisé dans cette organisation de ménager les intérêts de la France et en regardant dans l'avenir, si on est ame né quelque guerre, la Belgique serait plus près se réunir nous que dans tout autre système. Votre système, s'empressa de ré pondre le ministre des Affaires étran gères de Paris, est une pensée profon de dont le Roi a été frappé, il veut ré fléchir. Croyez bien que, aujourd'hui comme hier, il y a toujours des gens prêts applaudir les fautes que nous sommes sur le point de commettre. Il y aura même toujours des gens pour nous encourager risquer des impru dences qui pourraient être fructueuses pour eux. Cet état d'esprit qui est le mien vous explique pourquoi je proclame mon scep ticisme chaque fois que j'entends un orateur ou un homme politique décla rer qu'il possède la solution définitive et complète de la question des langues en Belgique. S'il croit ce qu'il dit, il se trompe sur le fond même du pro blème qui n'est pas celui qu'il pense. S'il ne le croit pas, et parle quand mê me, je vous laisse le soin de qualifier sa personnalité. Il n'y a pas une solution et surtout pas une solution définitive aux difficul tés que crée la coexistence, chez nous, de deux groupes linguistiques. Ces dif ficultés ont toujours existé dans une certaine mesure, comme le prouvent la Joyeuse-Entrée de Brabant et les sages règlements de nos anciennes juridic tions. Le devoir est d'y parer par une adaptation continuelle ce que com mande le mouvement social et ce que permet la solidité de l'ensemble. Je n'ad mets pas qu'il puisse exister d'opposi tion entre les intérêts de la Flandre et. ceux de la Belgique ils sont entière ment solidaires parce qu'il y a identité de nature entre la Belgique et ses com posantes. Le premier bien de la Flan dre c'est de faire partie intégrante d'un Etat indépendant dont elle forme la substance. J'ai la conviction profonde que la Belgique, au stade où elle est arrivée dans l'ordre politique, peut of frir ses provinces flamandes un cli mat entièrement favorable leur plein épanouissement culturel mais les deux communautés populaires qui composent notre antique nature ne peuvent, sans courir un péril mortel, s'ignorer l'une l'autre, s'enfermer dans une solitude de cœur et d'âme, négliger ce qu'il y a de commun dans l'antique civilisation des Pays-Bas catholiques, méconnaître aus si la nécessité de fixer des solides agra fes dans la structure de l'Etat qui les abrite depuis plus d'un siècle. Quand les lois sur l'enseignement moyen et sur l'enseignement supérieur auront pro duit leurs fruits et fait renaître une aris tocratie intellectuelle flamande élevée dans sa langue maternelle, la plupart des problèmes aujourd'hui discutés trou veront une solution naturelle. Il fau dra même voir, alors, si dans la bataille on n'a pas été parfois trop loin. Des rapports autorisés constatent déjà que l'enseignement du français et de la phi lologie romane est donné en Flandre par des professeurs qui n'ont pas une connaissance' suffisante. Les solutions adoptées pour régler la vie administra tive dans les communes de la frontière linquistique s'avèrent en opposition avec les fruits. Il faut, n'est-ce pas envisa ger ces problèmes dans un esprit de large pacification de façon ce que personne en Belgique ne puisse jamais se sentir un étranger. La Belgique re prend petit petit sa figure ancienne, mesure que l'aire du flamand s'élève et s'élargit. Le pays wallon s'adapte cette situation qu'il a longtemps mal comprise. Mais de part et d'autre, il faut bannir l'exclusivisme, dont le bar bouillage des plaques indicatrices est un symbole regrettable. Le problème de la vie dépasse le problème linguis tique. Si la Belgique venait périr, ne verrait-on pas l'Allemagne reprendre sa marche vers la Meuse qui fut arrêtée en 1814 et en 1914 et la France son ger l'Escaut qui fut si longtemps l'ob jectif de sa politique Flamands et Wallons, nous sommes solidaires en vertu d'un long passé qui fut lourd de gloire. Les conditions de notre union sont en perpétuel devenir, mais les re vendications des deux groupes linguis tiques doivent être, sous peine de mort, bridées par un sens exact de la mission de l'Etat, de sa position diplomatique, des éléments d'un pouvoir capable d'agir et de commander. Cte de Lichtervelde. 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Tout ce que no tre pays possède de mines patibulaires, de types louches, de gueules d'assas sins, formait la garde d'honneur des dits drapeaux. Les vigilants antifascistes ressem blaient bien plus la fine fleur de la crapule qu'à des honnêtes gens. Monsieur Marx les protège. Cette protection est presque une provocation aux groupements patriotiques. Il est probable que si les Croix du Feu par exemple, avaient annoncé une con tre-manifestation, Mr Marx, eut empê ché ce cortège intempestif. Où est-il le Monsieur qui écrivait des épîtres si patriotiques, durant la guerre Celui qui aime vraiment son pays, et qui est investi par le Roi d'une si haute charge, n'a pas le droit d'auto riser des manifestations qui peuvent de venir insultantes pour des pays qui ont un représentant accrédité chez nous et où, tout au moins, l'ordre règne. En attendant, c'est sous l'influence politique des Vigilants antifascistes que notre pays et surtout les grandes villes, deviennent le dépotoir de l'Europe. Il suffit de lire les faits divers des jour naux pour constater la multiplication des agressions et des cambriolages. Les auteurs sont la plupart du temps des étrangers, des réfugiés politiques Quel chemin n'avons-nous pas parcouru depuis le jour où l'hospitalité fut re connue aux réfugiés tels que Victor Hugo, Verlaine, et quelques autres Monsieur Marx est peut-être con tent que Bruxelles devienne le premier coupe-gorge de Belgique GABRIELLE PETIT. Dimanche dernier, on a commémoré l'anniversaire de son martyr. Trois jours plutôt, le cortège défilait au pied de sa statue, place Saint-Jean. Qu'aurait-elle pensé de cette folie anti-nationale, celle qui délibérément a sacrifié sa jeune vie pour le salut de la Patrie RACISME. Qui, dans la Presse, ne connaît pas Mlle Duser Elle fut célèbre dès le jour où un collaborateur d'un grand journal de la capitale la salua d'une Madame Elle est internationaliste jusqu'au bout des ongles, et ce titre, occupe jine place de commandement dans les organismes de la Presse Etran gère. Tout dernièrement, un des premiers exilés d'Autriche vint se présenter ses services. Elle crut bon d'appuyer sur la dureté de l'hitlérisme. La réponse fut éloquente Hitler, est un grand hom me, dit l'exilé, et je 1 "admire Tête de la demoiselle Le jour où les français comme les belges seront fiers de leur patrie, comme les Allemands, un grand pas sera fait vers la paix. Aussi longtemps que de prétentieuses têtes de linottes voudront prêcher la paix au nom de l'internationalisme, nous serons toujours deux doigts de la guerre. DICTATURE. S'il est admis que certains pays soient sous la coupe d'une dictature fasciste, avons-nous le droit de les critiquer, nous qui vivons sous le joug de la dic tature qui-n'a-pas-de-nom Ceux qui doutent de cet état de cho ses très réel, peuvent s'instruire en li sant Cassandre du 2 avril. Il trou veront, dans l'article sur l'OREC, ma tière des sages réflexions et, dans l'article de Max Hodeige sur fa S. N. C. I., des précisions qui leur ouvriront les yeux. Ces articles prouvent abondamment que depuis que Mr De Man. célèbre ex-ministre des Finances, a réussi im poser la loi de cadre tout se passe entre compère et compagnon. Les illé galités succèdent aux illégalités. Le par lement n'est même plus consulté pré ventivement. On agit, quitte deman der un blanc-seing plus tard le plus tard possible* bien entendu. Le sujet est trop long pour être développé dans ces colonnes. Nos lecteurs qui s'intéres sent la chose publique ont tout inté rêt se documenter la source que nous leur signalons, bien gracieuse ment. SAINTE-GUDULE. Au moment où on décida de repren dre les travaux de la jonction sur la base des anciens plans, nous avons dé montré, dans ces colonnes, que c'était folie. La jonction entre le Nord et le Sud, l'Est et l'Ouest du pays est réa lisée depuis 1925. Tous les trains peu vent faire arrêt Bruxelles, Gare du Quartier Léopold. et continuer leur route sans autre manœuvre. Les travaux ont donc été repris. Au jourd'hui, on annonce que l'on consta te des fissures dans les tours de la col légiale des Sts Michel et Gudule. Les travaux devront être arrêtés ou le tra cé devra être détourné. Faire et défaire, c'est évidemment toujours travailler Lorsque la bonne poire de contribuable est là pour payer, pourquoi ces Messieurs s'en feraient- ils En présence de tels travaux, entre pris et poursuivis en dépit de tout bon sens (car on sait depuis toujours que le sous sol bruxellois est très friable). 0,1 se doute que d'autres intérêts que le bien public sont en jeu. Et on voudrait bien connaître le nom des propriétaires des terrains exproprie5 ou exproprier pour assurer la conti nuation des dits travaux. Il y aurai' sans doute de belles révélations. (Voir suite en 4e page) LE MUSEE DE GUERRE DU SAILLANT D'YPRES ENTREE RUE DU VERGER.

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