1 Pâques Tour d'Europe. Finances. La vérité sur la Belgique. 5e ANNEE No 16. Hebdomadaire 50. cent, le numéro. DIMANCHE 17 AVRIL 1938. Peur qu'une nation soit, il faut qu'une solidarité nationale existe et qu'elle se cristallise dans la volonté du pouvoir. i ABONNEMENT,' FIN 1938 VINGT FRANCS Direction-Administration Ch. van RENYNGHE, 19, rue Longue de Thourout, YPRES. Compte-chèque postaux 1003.43. Nos aînés liquident le passé pendant que nous construisons l'avenir. Nous conseillons vivement aux ca tholiques, qui n'ont pas écouté les ad mirables stations de Carême prêchées du haut de la chaire de Notre-Da me par l'abbé Chevrot, de s'en procu rer les textes et de les méditer. Ils y trouveront un grand réconfort et de nombreuses raisons d'espérer. Si le monde moderne paraît aller la dé rive, c'est aux chréteins qu'incombe le devoir d'insuffler l'esprit nouveau et régénérateur, qui seul peut renouveler ce monde. Mais pour cela il faut, d'abord, es sentiellement, que les chrétiens se re nouvellent eux-mêmes, ressuscitent la vie du Christ. La fête de Pâques est fête de cette résurrection. Çertes beaucoup prononcent des pa roles sublimes, et redisent les phrases d'amour et de charité qui abondent dans la prédication du Christ. Il ne suf- ït pas de citer des textes il ne suffit pas de les commenter il faut que les chrétiens vivent leur foi, au lieu d'en utiliser leur profit certains préceptes. La tolérance est l'esprit apostolique, ce que revient dire l'amour du pro chain dans ses faiblesses et dans l'es poir de son relèvement moral, sont la base même de la doctrine catholi- cue. Toute la prédication de l'abbé Chevrot a été centrée sur le devoir apostolique du chrétien. Mais l'aposto- at ne peut se faire dans la confusion qui a perdu les juifs, celle des deux royaumes le royaume de César et le Royaume de Dieu. L'esprit d'apostolat, tout entier d'a mour et d'abnégation, ne peut coexis ter avec l'esprit de domination et de puissance. Quand l'esprit de domina tion l'emporte sur l'esprit d'apostolat, es chrétiens deviennent rapidement, es uns pour les autres, des flaireurs d'hérésie. Et nous assistons alors, dans cette confusion du pouvoir temporel et de l'apostolat spirituel, la lutte dou- oureuse des membres de l'Eglise con tre leurs fidèles. La sérénité indispen sable la conquête des âmes est em poisonnée par d'innombrables ques tions d'ordre temporel. Les chrétiens se combattent sur l'accessoire, au lieu de s'unir pour l'essentiel. La paix soit aux hommes de bonne volonté Faut-il que nous soyons obli gés de chercher dans le corps de l'Egli se elle-même, où se trouvent actuelle- ment les hommes de bonne volonté Nous connaîtrons bientôt une liste trop longue de tous ceux que d'aucuns re jettent pour des questions temporelles, ®t nous admirons, après avoir écouté ks semions de Notre-Dame, l'Eglise de France, qui a pu, avec un zèle apos tolique admirable, grouper, sur le seul terrain spirituel, tous les catholiques de France, et lancer cette phalange ma- Snifique la conquête des hommes de b°nne volonté. L'orateur de Notre-Dame a parlé en tfTOies émouvants du renouveau chré- den en France, des cent églises con- •fruites dans le banlieue de Paris par En France, M. Daladier a fait une belle déclaration, a lu un beau discours et a obtenu une splendide majorité. C'est sous le signe de la défense natio nale que ce ministère a été constitué. La majorité écrasante, un peu la mo de hitlérienne, de 576 voix contre 5, nous permet d'affirmer une fois de plus la complète inutilité des partis politi ques. Pourquoi, en effet dresser les ci toyens les uns contre les autres, pro voquer des hostilités et des haines en tre groupes et entre classes, si, après un discours, ces Messieurs aux théories divergentes, contradictoires, se trouvent soudain, complètement d'accord. On parle de la comédie du plébiscite allemand Mais n'y-a-t-il une comédie infiniment plus odieuse, plus ridicule, que celle de compter autour d'un gou vernement, tel que celui de M. Dala dier, 99 des parlementaires. Mettez donc en parallèles le plébiscite de la Grande-Allemagne et le plébiscite du Parlement français, et vous me direz où se trouvent la sincérité du vote, le vrai référendum, la liberté du scrutin Mais demain ces 576 parlementaires reprendront leurs tournées électorales, se traiteront de tous les noms d'oiseaux, exposeront les théories les plus contra dictoires et sèmeront une nouvelle fois la haine entre les Français. Tandis que demain les presque 100 d'Autrichiens qui ont ratifié le geste audacieux d'Hitler, resteront groupés, collaboreront l'œuvre formidable en treprise par le Troisième Reich. L'unité du plébiscite du 10 avril est durable. L'unité de la Chambre française est éphémère. A moins que M. Daladier daigne considérer la fonction de Président du Conseil, comme une manière de prépa rer un dix-huit Brumaire ce qui ne nous étonnerait pas outre mesure. En dehors de quoi le cabinet 108 de M. Daladier fera place d'ici quelques mois un quelconque cabinet 109. Le plébiscite allemand est trop réus si Les pays de l'Europe centrale se demandent avec une inquiétude légiti me, ce que M. Hitler devra réaliser pour que le prochain plébiscite ne marque pas un recul. C'est le problème angois sant de ces états qui. ayant délaissé les illusions démocratiques, sacrifient au jeu dangereux du plébiscite. M. Mus solini a eu la sagesse de ne pas tomber dans ce travers. Qui fera les frais du prochain plé biscite la Tchéco-Slovaquie ou les co lonies Mais comment M. Hitler agi- ra-t-il le jour où il devra découvrir de Monseigneur Verdier. Que cette fête de Pâques apporte, en Belgique aussi, mais chez les chrétiens d'abord, la paix pour tous les hommes de bonne volon té. Il faut pour cela que l'ivraie politi que soit arrachée du champ du Maître. C. v. R. nouveaux thèmes populaires Nous croyons, pour notre part, qu'avant cette date M. Hitler aura trouvé le seul re mède qui puisse assurer la continuité de son œuvre, sans devoir conserver ce dy namisme dangereux la monarchie. La Tchéco-Slovaquie est, d'après certains publicistes, le point noir de 1 Europe. Ces confrères nous paraissent totalement manquer de perspicacité. Le 'problème tchécoslovaque se résoudra de lui-même et sans douleur, avec l'aide gracieux dçs différents voisins de la Tchéco-Slovaquie. o Faut-il ticer gloire de. ce que la po litique anglaise revienne des erreurs commises par M. Eden, et rappeler que nous n'avions pas hésité stigmatiser l'absurde attitude de M. Van Zeeland Genève. C'est l'Angleterre qui pro pose aujourd hui de liquider définitive ment l'Empire du Négus. Que nos lec teurs cherchent dans leurs armoires de vieux journaux d'il y a trois ans, et ils seront édifiés Demain les grandes puissances ap plaudiront la victoire du Général Franco. Et nous verrons même des ca tholiques belges, signataires de récen tes protestations, dédier la rénovation de l'Espagne catholique des articles di thyrambiques. (Voir suite page 7) Nous donnerons sans commentaires ce texte paru dans la Libre Belgique Le salut des finances publiques ne se trouve pas dans la fiscalité intolérable que le gouvernement propose. Il ne peut se trouver que dans une réduction des dépenses. Mais si les catholiques et les libéraux veulent effectivement épargner au pays ces mesures fiscales intolérables et destructrives fiscalité destructrice le mot est de M. van Zeeland), ils ne peuvent se contenter de les maudire en paroles, ni de voter contre elles, ni en core moins de voter négativement, il faut qu'ils leur opposent un plan d'éco nomies MASSIVES. Il faut qu'ils posent la question des excroissances administratives des cu muls, des millions de l'I. N.R. et de la Sabena, des abus du chômage, de la dernière loi des pensions de vieillesse (qui elle seule coûte 170 millions) et de l'échelle mobile des agents de l'Etat Les sacrifiées seeront donc faire Sans aucun doute. Mais il ne faut pas qu'ils soient demandés une seule ca tégorie de citoyens, au risque d'ébran ler définitivement les conditions de l'ac tivité économique. Ils doivent être de mandés tout le monde, y compris .tous ceux qui émargent au budget. C'est la seule voie de salut. (Suite) IV. Je crois, que ce sens de la mission de l'Etat, a fait chez nous des progrès étonnants. Il m'a été donné de présider une Commission d'études où figuraient, côté de Wallons notoires, des repré sentants qualifiés de toutes les nuances de la pensée politique flamande. Après de longues études et de soigneuses dé libérations, nous nous sommes trouvés unanimes, sauf une voix, pour écarter la solution fallacieuse du fédéralisme et pour proposer, avec une déconcentra tion très poussée, l'ouverture de deux carrières parallèles pour les fonction naires avec un bilinguisme réel et pra tique au sommet. Sauf en ce qui con cerne les services techniques, le dédou blement a été écarté parce que la vraie besogne d'un ministère n'est pas de ré pondre des lettres venant de Zoete- naey ou de Henripont, mais bien d'éla borer une politique financière, sociale, commerciale, agricole, coloniale, d'en suivre l'application au jour le jour, d'of frir chaque heure au gouvernement les éléments multiples des décisions qu'il doit prendre. Trop de Flamands voient encore le gouvernement travers le grillage d'un guichet de bureau de pos te et c'est la source de revendications qui vont l'encontre du but recherché. Il faut rendre dans vos pensées la mission gouvernementale toute son am pleur, toute sa noblesse, il faut com prendre qu'elle réclame le concours des meilleurs, il faut mesurer les catastro phes qui sont survenues dans certaines institutions où le facteur flamand a pri mé indûment les connaissances techni ques. Il faut en finir avec l'esprit de village qui voudrait rendre la Flandre étrangère aux grands citoyens qui ont porté très haut dans le monde la renom mée de la Belgique. Faisons tous un effort pour bannir les anciennes défiances qui nous affaiblis sent. Déjà l'unité de pensées est réta blie en Belgique sur le plan de la po- lique extérieure. Le gouvernement bel ge a toujours voulu l'indépendance du pays et sous la conduite magistrale du Roi Albert, il l'a assurée pendant la guerre, dans les circonstances les plus difficiles, alors que le siège du pouvoir était fixé l'étranger et que notre ar mée dépendait pour son ravitaillement du secours des Alliés. Cette indépen dance n'a jamais été aliénée et quand les archives seront ouvertes, on se ren dra compte de l'énergie avec laquelle elle a été défendue après la guerre, que ce soit pendant l'occunation de la Rhur ou la table verte des diverses Confé rences internationales. Faut-il vous rappeler le retentissant discours du comte de Broqueville du 17 mars 1934 qui a provoqué Paris un si vif mécon tentement parce qu'il déchirait les nuée* dont s'enveloppait la politique de M. Barthou L'intervention royale du 14

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