Plus cela change... DICTATURE Noms de communes. Lettre ouverte la presse belge. 5e ANNEE No 1T. Hebdomadaire 50. cent, le numéro. DIMANCHE 24 AVRIL 1938. Peur qu'une nation soit, il faut qu'une solidarité nationale existe et qu'elle se cristallise dans la volonté du pouvoir. ABONNEMENT, FIN 1938 VINGT FRANCS Direction-Administration Ch. van RENYNGHE, 19, rue Longue de Tbourout, YPRES. Compte-chèque postaux 1003.43. Nos aînés liquident le passé pendant que nous construisons l'avenir. et plus c'est la même chose. Après la déconfiture du ministre Vandevelde- de-Poullet, nous avons connu en 1926 {a grande pénitence. Le contribuable fit pénitence, mais le politicien ne s'en trouve pas plus mal. En 1930 notre grand argentier na tional le Baron Hoatart, appliquant la politique célèbre, dégrever ou cre ver conduisit nos finances la fail lite. Résultat nouveaux impôts et no mination de M. Houtart la Présidence de la Banque de Bruxelles. Et nous arrivons la catastrophe prévisible de 1934-1935. On reparle de grande pénitence on retient dix sur tous les traitements (hormis ceux des dirigeants de la Banque nationale), on saigne le contribuable, on expro prie le rentier, et on annonce que grâce ces mesures héroïques nous connaî trons en 1938 une prospérité inouïe. Ceux qui avaient l'audace de criti quer la politique gouvernementale étaient voués aux [rires injures, s'ils n'étaient pas considérés comme héré tiques La politique Zéelandienne aboutit un total échec, tout comme celle de l'homme du Plan, Mais politiciens de tout poil conti nent se pavaner et ceux qui étaient lier les zélateurs du gouvernement, 'attaquent aujourd'hui et prétendent nos*»r en sauveurs du pays Fi |uel!e lâcheté, et comme, l'avenir, eur amitié paraîtra sûre Car, tout l'art de la politique par ement aire, consiste moins avoir des inncipes qu'à les adapter avec sou- ilesse aux circonstances. Une souples- qui avec l'exercice peut aboutir a pirouette Dans pareil milieu les pêcheurs en eau trouble ont beau jeu. Rien ne se rait plus comique, si ce n'était en même temps pénible, que de suivre l'évolu tion de la politique ou de la démagogie nationaliste flamande. Au temps où les revendications flamandes répondaient un idéal de justice, le nationalisme- flamand se contentait d'une basse dé magogie sentimentale et exploitait fonds la démocratie parlementaire. Mais un beau jour, l'imitation re M. Van Severen, il découvrit de nouveaux chemins. De démocrate il devint auto ritaire de parlementaire il devint dic tatorial. Soit, les conversions sont pos sibles. Mais le grotesque commence lorsque le n^ticna'isme-flamand fait une abo minable salade c?e son ancien vocabu laire romantico-démocratique et de son nouveau vocabulaire anti-parlementai re. C'est l'âme flamande mise toutes les sauces. Et nous verrons un jour le leider De Clercq prétendre que le dé ficit budgétaire a comme unique cau se que les valutations burgétaires n'ont pas été pensées en flamand. Le nationalisme flamand est une chose. Les questions économiques et budgétaires en sont une antre. Ne les confondons pas. Si les nationalistes veulent vraiment coopérer au redres sement du pays (mais ils en souhaitent au contraire l'effondrement qu'ils s'abstiennent de mêler leur politique nationaliste aux questions économiques. Hélas leur but est tout autre car ils ne forment qu'un vœu le discrédit de la Belgique. Aussi nous mettons en garde les hommes de bon sens contre les conseils ou les formules de ces dan gereux rebouteux. v, R. Sommes-nous encore en régime cons titutionnel Jouissons-nous encore des Nanties que les régimes démocratiques :t parlementaires assurent aux ci- "yens Avons-nous encore les droits •"Prescriptibles que nos pères ont con cis au prix de leur sang Sommes- lous encore régis par les Droits de Homme et du Citoyen Hélas Trois fois hélas He totalitarisme, la tyrannie, la dic- ature ont contaminé nos institutions. Il a"t croire que ça s'attrape comme la lCarlatine, la cocote et le doryphore. Ht, comme toujours, ça s'attrape plus ac''ement qu'on en a plus peurv La pinte du microbe est le commencement e'a maladie... ■jvons-nous eu assez peur du fachis- Ce en appelle tous nos anti-fachis- 65 intellectuels et manuels... Une fois e Plus, nous apprenons nos dépens la frousse n'évite pas le danger. H* mal qui répand la terreur, la pes- e "itlérienne, mussolinienne, stalinien- le 9agne le monde entier. Et voilà que '°Us en sommes frappés notre tour. ncn par les voies normales, dirions- nous, comme l'Allemagne, l'Italie ou la Russie, mais par une sorte d'opéra tion... césarienne. Toujours est-il que, pour en venir ou pour en arriver nos moutons, notre gouvernement démocratique philo-mar xiste et tripartitraditionnel se fiche en ce moment de notre Constitution comme de son premier cochon de payant. Ayant dans sa caisse et comme par hasard!... un trou aussi magnifique qu'énorme, il s'efforce assez naturelle ment d'ailleurs, de remédier cet incon vénient. Pour ce faire, il a, comme de bien entendu, décidé d'augmenter les impôts. Mais jusqu'ici il y avait en cette matière de pressurage du contribuable, une certaine procédure respecter. Ça avait le défaut d'être un peu long et de dépendre de l'opinion si peu que ce soit des intéressés par le truche ment de ceux qu'on appelle encore par dérision leurs représentants. Alors le gouvernement a trouvé beau coup plus simple de percevoir les taxes dont a rêvé son ministre des finances sans prendre la peine de les faire voter. Et c'est ainsi que, du jour au lende- Vous trouverez en page 4 de ce nu méro du SUD des extraits tirés de la presse quotidienne française du Nord. Vous constaterez tout l'intérêt que de pareils articles ont pour notre popula tion. Or ces articles n'étaient pas hon teusement relégués en cinquième page dans les nouvelles de province, mais commençaient en première page, sur deux ou trois colonnes et étaient illus trés de clichés. Vous comprendrez aisément le dépit de notre population. Une région accom plit un considérable effort pour son re lèvement éconmique cette région re présente en même temps, pour la Bel gique, tout un passé grandiose et glo rieux. Ce n'est qu'en exaltant jusqu'aux plus petites valeurs du régionalisme his torique, que la presse aidera contsi- tuer ce visage du pays dont la con naissance est la source la plus pure du patriotisme. Nous avons connu de belles journées d'activité Pâques, une foire commer ciale très réussie, et surtout ce petit événement, dont la valeur symbolique était énorme l'exposition des Halles d'argent l'Hôtel de Ville d'Ypres. De tout cela nous n'avons trouvé dans la presse quotidienne que de très faibles échos, parmi les faits-divers. Ni la pres se belge d'expression française, ni la presse flamande n'ont jugé utile d'en donner de longs commentaires. Les sujets manquaient-ils d'intérêt, ou ne valaient-ils pas la peine d'être traités Nous répondrons que nos con frères français en ont jugé tout autre ment, et que leur opinion vaut bien celle des confrères belges. La place faisait-elle défaut Il suf fisait de consacrer quelques clichés de moins, ou même, pour notre confrère DE DAG, quelques pages dé moins au cadavre de la femme coupée en mor ceaux, pour trouver la place nécessaire aux manifestations de Pâques Ypres. Ce qui nous frappe c'est précisément ce manque de sens national dans notre presse quotidienne c'est la place ex cessive laissée au fait-divers où la chronique scandaleuse c'est, disons-le, main, ses sbires ont perçu sans crier gare, la nouvelle taxe sur l'essence. On ne fait certainement pas mieux en Al lemagne ou en Italie. Cependant, aux dernières nouvelles, les intellectuels an tifascistes n'ont pas encore bougé, ne fut-ce que le petit bout de leur petit doigt de pied. Nos plus farouches dé mocrates n'ont encore donné ni des mains ni de la g... Et nos députés sont tout bonnement partis en vacances, comme des péteux, sans se retourner. Pourtant, il paraît que nous sommes toujours en régime démocratique. Mais il ne paraît pas moins que, de nos jours, ce régime n'exclut pas celui du bon plaisir de nos maîtres... Si ça con tinue, vous verrez qu'on ira jusqu'à de voir, au total, y taire jusqu'à sa façon de penser. (de l'Indépendant ce manque de conscience dans l'accom plissement du devoir de journaliste, dont la mission est de former l'opinion publique, de l'élever, de la guider, de concourir au bien général en exaltant les vertus du travail et les leçons de no tre grand passé historique. Nous espérons que nos confrères de la presse quotidienne comprendront la leçon et d'ailleurs nous ne demandons pas mieux que de les aider, comme nous le faisons pour la presse française, dans l'accomplissement de leur mission. II suffit qu'ils se rendent compte qu'ils ont une mission accomplir. Qu'ils soient persuadés qu'ils peuvent être assurés de l'entière collaboration du SUD! Ce n'est pas la première fois que nous rompons une lance en faveur du main tien des noms de communes et contre la folie de normalisateurs de la gra phie Des primaires et des doc teurs en philologie germanique, dé livrez-nous, Seigneur Citons une par tie d un discours prononcé la Cham bre le 5 avril par le Comte Carton de Wiart. Mon observation a surtout un carac tère juridique. J'ai déjà signalé l'erreur commise par le département de l'inté rieur lorsque, par une circulaire du 31 juillet 1937, il s'est avisé de rendre obligatoire, pour tous les pouvoirs et services publics, l'orthographe propo sée pour les noms des communes par la commission de toponymie et de dia lectologie. Cette décision est, mon avis, illégale. Les commissions de topo nymie ou autres peuvent discuter l'in fini sur des questions d'orthographe, mais l'Etat n'a pas le droit de changer, par une simple circulaire et malgré el les, les noms de nos communes, pas plus qu'il n'a le droit de changer le nom de personnes en dehors des conditions que prévoit la loi du 11 germinal an XI. J'admets parfaitement que, pour des motifs sérieux, et d'accord avec elle, le nom de l'une ou l'autre commune puisse être modifié. Mais je considère comme une brimade et comme une cuistrerie ce sont des mots sévères, mais je les emploie bon escient le système imaginé par le département de l'inté rieur et qui impose des communes des noms dont elles ne veulent pas En matière de noms propres, noms géographiques comme noms patrony miques, il n'y a pas de règles. L'usage est le roi. C'est l'usage, c'est la tradition qui tient ici lieu de règle. C'est la tradition qu'il faut suivre. Lorsqu'elle a varié, ce qui est fréquemment le cas. il faut la prendre dans son dernier état, c'est-à-

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