Une leçon la presse belge.
LE SUD, dimanche 24 avril 1938,
Nous remercions nos confrères de la
presse du Nord pour les nombreux ar
ticles et communiqués insérés l'occa
sion de l'inauguration de la Foire com
merciale d'Ypres, et nous disons par
ailleurs ce que nous pensons de la
presse belge.
Les Yprois liront avec plaisir ces ex
traits de la presse française. Ils com
prendront, nous l'espérons, l'utilité du
travail entrepris par LE SUD, dont le
but premier a été de rétablir les rela
tions historiques entre la Flandre belge
et la Flandre française. N'est-ce pas la
mission d'Ypres qui se trouve au carre
four des Flandres. Dans quelques an
nées ce sera la honte de nos petits po
liticiens locaux, non seulement de ne
pas avoir compris l'utilité de cette pro
pagande, mais de l'avoir même combat
tue, simplement pour a s.. action des
intérêts médiocres de leur petite poli
tique électorale.
Outre les hebdomadaires du Nord
qui insèrent aimablement les communi
qués que nous leur adressons, nous re
mercions cordialement le NORD MA
RITIME, le DEPECHE de Lille, le
GRAND ECHO DU NORD et le
JOURNAL DE ROUBAIX pour leurs
articles et commentaires.
Nous lisions dans le NORD MARI
TIME dans un article en première pa
ge sur trois colonnes
La Foire commerciale d'Ypres com
portera notamment des stands remar
quables de l'aéronautique et une expo
sition de peinture dont on dit le plus
grand bien.
Cependant, le fait le plus important
de ces journées de fête comporte l'ex
position dans la salle du Conseil de
l'Hôtel de Ville, de la réplique en ar
gent des Halles, et du Beffroi d'Ypres
dont, sur la grand'pace, des pierres
branlantes rappellent seules aux géné
rations l'emplacement avant la grande
épreuve de 1914-1918.
Voici un court historique du don gé
néreux des hautes notabilités belges aux
souverains anglais
A l'occasion du couronnement de LL.
MM. le roi George VI et la Reine Eli
sabeth, un Comité composé du sénateur
Dens, des génraux de Kempeneer, Ma
ton et Willems, de M. van Lidth de
Jeude, H. Joos, P. Staes et L. A. Se-
gers, désira exprimer d'une manière
tangible la reconnaissance de 200.000
belges blessés, hospitalisés et réfugiés
en Angleterre pendant la guerre 1914-
1918 d'une part en offrant une œuvre
d'art un souvenir d'autre part en
dons des œuvres anglo-belges huma
nitaires et intellectuelles de Belgique.
Pour cette œuvre d'art, ce souvenir
de choix se porta sur une réplique des
Halles et du Beffroi d'Ypres. exécu
ter en métaux précieux. Le Beffroi d'Y
pres n'était-il pas la belle affirmation
des anciennes libertés communales, les
Halles, celles de la splendeur des vieil
les cités tombées en ruine pour la dé
fense du droit.
L'Angleterre n'a-t-elle pas écrit une
des pages glorieuses les plus généreuses
de son histoire au saillant d'Ypres,
qu'elle défendit quatre ans durant con
tre des assauts furieux et répétés.
La réplique en argent réalisée l'é
chelle de 0.005 par mètre, reproduit le
complexe des bâtiments constitués par
le Beffroi, les grandes Halles (Xlïle siè
cle). les ailes latérales et postérieures
fXIVe siècle), le Nieuwwerk daté de
1622, enfin les cours intérieures où
subsistaient encore d étonnantes façades
en bois du XVe siècle.
L'architecte Coomans mourut en
juillet 1937, en plein labeur, rassem
blant depuis des années des documents
sur ces bâtiments disparus jamais et
Entre temps la Maison Wolfers frè
res, de Bruxelles, avait été chargée de
l'exécution de la réplique, ouvrage de
maîtrise plus détaillé et plus orné qu'une
chasse.
Cet article se termine par un long
éloge de l'oeuvre de l'orfèvre Marcel
Wolfers. Et nous trouvons dans le
NORD MARITIME du 19 avril cette
note délicate sur l'architecte Coomans
Un grand artiste manquera cette
cérémonie, M. Coomans, ingénieur-ar
chitecte, qui on doit la construction
complète et dans les moindres détails
de sculpture, des Halles d'Ypres, et qui
est décédé il y a quelques mois.
M.. Coomans était la fois un ar
tiste, un savant et un patriote émérite.
Grand ami de la France, il avait dû,
les larmes aux yeux, assister de loin,
de Dunkerque et de Wimereux, pen
dant la guerre, la destruction com
plète de sa chère ville.
Dès 1918, il se mit au travail acharné
pour recueillir les documents épars re
latifs la Cathédrale Saint-Martin et
aux Halles.
Avec une patience de Bénédictin, il
les condensa et entreprit successivement
la reconstitution de la cathédrale, puis
des Halles.
On sait quel fut le magnifique résul
tat de ses efforts...
Nous avons tenu remémorer le sou
venir de ce modeste et grand serviteur
de l'art, de ce grand citoyen belge, ami
de la France qui a bien mérité de sa
Patrie ainsi que le Roi l'a proclamé.
M. Coomans comptait de solides ami
tiés en notre ville.
La reproduction des Halles, ouvrage
de maîtrise remarquable, plus détaillée
et plus ornée qu'une châsse, sera offert
aux souverains anglais, dans une vitri
ne supportée par un socle taillé dans
une poutre provenant des ruines du
Beffroi et portant encore des traces de
l'incendie de novembre 1914.
Elle sera exposée Ypres, pendant
trois jours, les samedi 16, dimanche 17,
et lundi 18 avril, l'Hôtel de Ville,
dans la salle du Conseil municipal.
Les excursionnistes français la re
cherche d'un but de promenade pour
les vacances de Pâques seront bien in
spirés en se rendant Ypres. Ils témoi
gneront leur sympathie au vaillant pe
tit peuple belge.
lis pourront visiter une ville d'art in
comparable.
qui formaient malgré les siècles mis a
les réaliser, chacun dans son style pro
pre, un tout d'une ordonnance imposan
te.
Le GRAND ECHO DU NORD a
donné en première page un beau cli
ché accompagné d un long commentai
re dont nous coupons cet extrait
M .Marcel Wolfers et ses deux frè
res ne sont pas seulement des orfèvres,
ce sont des artistes.
Ils n'ont pas mis moins d'une année
pour venir bout de leur tâche.
Maintenant le chef-d'œuvre est ache
vé. C'est un pur joyau dont tous les
Belges peuvent être fiers.
La réplique est l'échelle de 5 milli
mètres par mètre. Elle reproduit fidèle
ment le bâtiment dans ses plus infimes
détails. C'est une copie exacte des Hal
les, non pas telles qu'elles existaient
avant la guerre, mais de celles que l'ar
chitecte Coomans, qui fut le grand bâ
tisseur d'Ypres-la-ressuscitée voulait
reconstruire.
Le maître est mort en juillet 1937,
laissant tous les documents nécessaires
ceux qui ont assumé la tâche de pa
rachever son œuvre, car on sait que les
Halles ne sont pas encore terminées.
La reproduction en argent donne
donc une idée exacte du monument dé
finitif.
Toutes les statues qui figurent dans
les niches elles sont au nombre de
quatre-vingt-quatorze sont en or.
Mesurant onze millimètres de hauteur,
elles ont été ciselées la loupe par Mar
cel Wolfers.
Elles représentent toute la lignée des
comtes de Flandre, de Baudouin Bras-
de-Fer Charles Quint, et des person
nages illustres, citoyens de la ville d'Y
pres. Des Forestiers Alphonse Van-
denpeereboom, c'est toute l'histoire d'Y
pres qu'elles relatent.
Les lions et ours héraldiques, les clo
ches du carillon et les girouettes sont
également en or.
On sait que jusqu'ici, cinq statues seu
lement figurent sur le monument, celle
du comte Bauduin de Constantinople et
de Marie de Cham'paqne. du roi Albert
1er et de la reine Elisabeth et. enfin,
Notre-Dame de Tuyne, particulière
ment vénérée Ypres.
Nous trouvons plusieurs articles dans
la DEPECHE et notamment un comp
te-rendu de l'inauguration de la Foire
commerciale
Chaque année, l'industrie et le com
merce yprois nous apportent une judi
cieuse esquisse de leur féconde activité
dans le cadre merveilleusement organi
sé de leur Foire de Pâques.
Cette 15e foire annuelle, qui consti
tue les noces de porcelaine de la
fondation, offre un caractère tout spé
cial du fait qu'à cette occasion les nou
velles ailes des magnifiques halles res-
suscitées accueilleront le public et reten
tiront de la clameur fiévreuse des affai
res, clameur qui fit, jadis, leur renom
mée méritée.
Cette section de la foire car il y
a aussi d'autres centres d'exposants
possède en outre un attrait puissant par
la participation de l'aéronautique civile
et militaire.
L'on peut, en effet, y admirer un très
bel appareil de tourisme, le Tipsy
ainsi qife de nombreux documents pho
tographiques, diagrammes, etc., qui tra
cent le progrès aéronautique de nos
amis belges.
L'école de Wevelghem y expose les
pièces les plus intéressantes qui servent
l'instruction détaillée des futurs pilo
tes réminiscence heureuse des mani
festations franco-belges, qui furent s:
brillantes, il y a deux ans.
L'inauguration a eu lieu hier, 14
heures, en l'Ecole moyenne de l'Etat,
rue de la Bouche, en présence de très
nombreuses autorités régionales et des
personnalités marquantes de la cité.
L'aéronautique y était représentée par
le colonel Daumerie. directeur de l'aéro
nautique civile le colonel Legros, com
mandant de l'école de Wevelghem; le
major Henry Feneau. président des of
ficiers de réserve de l'aéronautique,
qui M. Vermeulen. président de la
chambre de commerce, souhaita la bien
venue en termes particulièrement déli
cats, puis ses sentiments de cordialité
furent pour les autorités qui, divers
titres, coopèrent au succès de la vie
économique du pays.
M. Vanderghote, bourgmestre, s'as
socia ces paroles éloquentes, montra
sa volonté résolue pour le plus bel, le
plus actif Ypres.
De l'Ecole moyenne, les autorités se
rendirent aux halles et se plurent fé
liciter hautement les nombreux expo
sants pour leur bel et judicieux effort.
Ce fut ensuite le vernissage de l'expo
sition de peinture de Luc Kaisin, pré
sentée sous les auspices de notre ex
cellent confrère van Renynghe, direc
teur du Sud et que l'on peut ad
mirer au musée Merghelynck.
Samedi, les autorités yproises rece
vront le comité exécutif de l'hommage
rendu par les réfugiés belges au roi
Georges V d'Angleterre et Sa Ma
jesté la reine Elisabeth, en gratitude cit
leur bienveillant appui durant les an
nées douloureuses.
Cet hommage, qui se perpétuera de
génération en génération est constitu'
par un joyau d'orfèvrerie, reproduction
fidèle du vieil édifice historique Les
Halles Il détaille, parmi d'autres fj.
nesses artistiques, une centaine de sta
tues rappelant les comtes de Flandres
et les souverains belges.
En l'hôtel de ville, ce précieux joyau
sera exposé durant toute la durée de la
foire.
La Flandre française voudra s asso
cier cette belle manifesation en visi
tant Ypres durant ces fêtes pascales.
Enfin notre excellent confrère L
JOURNAL DE ROUBAIX a repny,
duit le cliché donné par LE SUD, ef
nous a certes amené de nombreux ui-[
siteurs grâce un excellent article paru
le lundi matin et dont voici un extrait:-
Nous relations dimanche, la présen
tation Ypres du cadeau vraiment
royal, que le comité constitué pour of
frir aux souverains britanniques, un té
moignage tangible de la reconnaissanc
des Belges qui trouvèrent un asile ou
tre-Manche pendant la guerre, a pu
réaliser avec le concours de deux or-!
fèvres belges, et de l'architecte qui di
rigea la restauration des monuments dé-j
vastés de la ville d"'* ores Nous tenons
reprendre aujourd'hui, l'historique d
cette manifestation, vraiment remarqua
ble dont la réalisation fait honneur
ceux qui le conçurent.
Voulant donc marquer la reconnais
sance de la Belgique, l'égard de la
nation britannique, et de ses souverains,
dont on sait qu'un vitrail, la mé
moire du roi Albert, a été offert
cathédrale d'Ypres restaurée. les
quelque deux cents mille réfugiés belges
qui trouvèrent asile en Angleterre, du
rant la grande tourmente, ont constitué
un comité qu'ils chargèrent de réaliser
leur projet et qui s'intitula le Comte
exécutif de l'hommage rendu par la
Belgique au roi George VI et la reine
Elisabeth.
Il s'agissait de trouver une idée qui
symbolisât la pieuse initiative des réfu
giés belges. Et ce fut le comte Louis de
Lichtervelde, l'historien belge bien con
nu, qui la trouva
Offrez donc les Halles d'Ypres 1'
Très heureuse idée Pouvait-on ima
giner mieux que la reconstitution de ce
que l'on a appelé le plus beau mo
nument médiéval de l'Europe occiden
tale
Les Halles d'Ypres n'est-ce pas là
le symbole des vieilles libertés commu
nales de la Flandre, et plus près <k
nous, n'est-ce pas Ypres que l'Angle
terre a inscrit la plus glorieuse page de
son histoire militaire, au cours de h
grande guerre 1914-1918?
L'idée fut adoptée, d'emblée.
Comme nous le disions hier, le chef-
d'œuvre est achevé et il a été présente
officiellement samedi aux autorite5;
yproises, ainsi que nous l'avons relate-
C'est un pur joyau que cette reconsti
tution des Halles d'Ypres en vieil ar'
gent rehaussée de quatre-vingt quator
ze statuettes en or.
Ce travail, exécuté la loupe.
pas demandé moins de huit mois de la'
beur patient. C'est une merveille de pfe'
cision.
Les Halles d'Ypres. en effet, ont ém
reconstituées l'échelle du cinq
lième, d'après les plans de l'architecte
Coomans. décédé en juillet dernier a
qu'on a justement surnommé le reba-
tisseur d'Ypres
A VENDRE
2 réchauds
conner l'herbe.
S'adresser A.
nal.
eraz, e» t mor
,;rie
G. au bureau
-"riH'r