Une Trilogie
Edmond
RUBBENS.
Un a bonne
leçon.
"LE SUD,,
i-g ANNEE No 18.
Hebdomadaire 50. ceat. le numéro.
EMMANCHE 1 MAI 1938.
Peur qu'une nation soit, il faut qu'une
solidarité nationale existe et qu'elle se
cristallise dans la volonté du pouvoir.
ABONNEMENT. FIN 1938 VINGT FRANCS
Direction-Administration Ch. van RENYNGHE,
19, rue Longue de Thourout, YPRES. Compte-chèque postaux 1003.43.
Nos aînés liquident le passé pendant
que nous construisons l'avenir.
LE DEPUTE VAN ZEELAND
LE SENATEUR DE MAN
L'EXCLU SAP.
Les politiciens n'ont aucune pudeur.
Ils ont une confiance illimitée dans la
stupidité du suffrage universel, et fon
dent le succès de leur carrière sur la
bêtise de la masse. C'est vraiment flat
teur pour le corps électoral des grandes
démocraties.
Voyons où nous en sommes. La Bel
gique avait découvert un homme que le
monde entier nous enviait. Les catholi
ques, les libéraux, les socialistes, les
communistes, l'Eglise et la Loge, avaient
plébiscité Bruxelles, au mois d'avril,
Paul van Zeeland, sauveur de la Pa
trie. Au point que ce candidat Vice-
Roi organisait déjà, Liège, accompa-
né de son épouse, une véritable Joyeuse-
Entrée. La bêtise démocratique est tel
le que le ridicule de cette farce ne sau
ta pas aux yeux des politiciens.
Et puis ce fut la déconfiture les dis
cours larmoyants l'échec du planisme
rooseveitien aventure de Priace-
town l'affaire de la Banque Nationa
le et. sublimement, la retaite. afin d'as
signer tous les adversaires.
Les adversaires attendent toujours
Mais van Zeeland reste député, et cet
homme qui nous avions ac ordé dans
le temps de l'estime, même de l'admira
tion,'disparait de la scène, sans avoir
même le courage... ou la propreté, d'as
sister aux déba-s du Parlement qui
cherche un remède aux gaffes commi
ses. Monsieur se retire et laisse les
autres dans le pétrin. Après avoir ruiné
la Belgique, il étudie un plan qui doit
sauver l'économie mondiale
Mais si ce n'est lui, serait-ce son frè
re Henri de Man. Celui-là est séna
teur. U avait découvert en 1932 un
Plan, un vrai PLAN. Il suffisait d'ap-
Peler le Père du Plan au pouvoir, et la
Belgique serait sauvée. Et pour cela le
Plus infecte des partis politiques, le
Parti socialiste, exploiteur de la misère
de la masse et de la fatale incapacité de
celle-ci se défendre contre les bo
bards, les fables et les mensonges des
politiciens professionnels, le parti socia
liste mena contre les gouvernements
de banquiers la plus odieuse des cam
pagnes. Combien de fois n'avons-nous
Pas dit que les banquiers n'étaient pas
'es responsables, mais bien le régime
décadent de la démocratie politique par
lementaire qui livrait les finances du
pays aux manœuvres des financiers in
ternationaux. Ceux-ci profitent de la si
tuation créée par des politiciens incom
pétents c'est leur métier. Faites-moi
de la bonne politique,: et je vous ferai
de bonnes finances.
Henri de Man est arrivé au pouvoir.
Il a annoncé qu'il ferait des miracles.
Et après un an de pouvoir, il a dit et
répété, les ministres socialistes ont dit
et répété, que le PLAN de MAN était
en voie de réalisation. Il suffit de re
trouver les textes des discours de l'an
dernier pour en être convaincu. Mais il
suffit également de constater où nous
en sommes actuelVm :nt pour être tout
aussi convaincu des résultats de cette
expérience socialiste.
Croyez-vous que le Sénateur de
Man en soit autrement inquiet. Il s'en
f... Au cours des discussions des dé
bats au Sénat, Monsieur le Sénateur de
Man. est absrnt. Monsieur le Séna
teur se repose Le contribuable belge
na' qu'à payer l'addition. Monsieur le
Sénateur fume sa pipe.
Un homme avait dénoncé les erreurs
et les faiblesses des Dieux de l'épo
que. Cet homme était Gustave Sap.
Aussi ce ne furent que clameurs et in
dignations. Depuis le petit roquet Van
Glabbeke, jus', .i'au plus digne des droi
tiers, il y eut un vent de folie qui s'em
para des Parlementaires. Pour outrage
la divinité Monsieur Gustave Sap
fut exclu du parti catholique
Un an après Le discours de M
Gustave Sap est longuement applaudi
au Bloc Catholique Un an après M.
Gustave Sap conduit les débats la
Commission des Finances de la Cham
bre.
Le vaudeville tient toujours la scène.
Le public va-t-il enfin siffler ces ac
teurs, après avoir découvert toutes les
ficelles de la pièce. Ou bien se conten-
tera-t-il d'être perpétuellement... le co
chon de payant. L'expérience n'est elle
pas concluante
C. v. R.
EST LE JOURNAL
DE TOUTE LA REGION.
ne soit pas ingrat, qu'il n'oublie pas
tout ce qu'il doit Edmond Rubbens.
LE SUD présente Madame Rub
bens et ses enfants ses plus chrétien
nes condoléances, et le témoignage de
l'admiration et du respect que méri
taient le défunt.
C est avec consternation que nous
avons appris la mort d'Edmond Rub
bens. Depuis plus de dix ans nous le
connaissions, une sincère amitié était
née. et nous avions pu apprécier la
droiture, la sincérité. la loyauté de cet
homme politique, qui était auss: peu
que possible un politicien
Edmond Rubbens a succombé la
tâche, âgé peine de quarante quatre
ans. Il a succombé parce que, malgré
une faible constitution, il n'a jamais
ménagé ses efforts. Il eut pu reprendre
la devise de Beernaert Repos ail
leurs
Il adorait son foyer. Il n'était heu
reux qu'au milieu de sa nombreuse fa
mille, de .ses dix enfants. Il avait trouvé
en sa femme une collaboratrice admi-
rabel. mère exemplaire collaboratrice
attentive du député, aimable pour tous
les visiteurs, organisatrice d'œuvreS, et
plus tard secrétaire de l'avocat, tenant
les dossiers en ordre, prenant note des
visites et des rendez-vous et enfin
femme parfaite du Ministre. Edmond
Rubbens avait trouvé dans toute l'ac
ceptation du mot la collaboratrice par
faite d'un foyer chrétien, qui mérite
d'être donné tous en 'xemple.
La dernière fois que nous avons ren
contré le Ministre des Colonies, il pa
raissait très fatigué, lassé, légèrement
désabusé. Mais son robuste optimisme,
qu'il puisait dans la religion, lui don
nait l'énergie de surmonter tout dé
couragement. Il conservait cette éton
nante simplicité, cet effacement, pour-
rions-nous dire, qui lui permettait de
regarder avec sérénité les évé «enienis
de la vie ministérielle, et d'en demeu
rer tout-à-la fois acteur et spectateur.
Edmond Rubbens a rendu la Ligue
des Travailleurs-Chrétiens les plus
grands services, comme il a rendu d'é
normes services la cause flamande,
parce que le démocrate comme le fla
mand avait la sagesse de ne pas se lais
ser emporter par la passion politicienne.
Edmond Rubbens souffrait infiniment
plus des erreurs de ses amis, que des
attaques de ses adversaires.
Ce n'est pas le moment de retracer
en détails le rôle d'Edmond Rubbens
dans la vie du parti catholique. Mais
qu'il soit permis d'affirmer en connais
sance de cause que si un parti catho
lique. l'esprit large, tolérant, compré-
hensif et de la question sociale et de
la question flamande, se reforme un
jour, et parvient reprendre contact
avec la masse, cela ne sera possible que
parce que pendant des années Edmond
Rubbens a consacré, son temps, le meil
leur de ses forces, un optimisme invin
cible. Le jour où ce Bloc catholique
parviendrait redonner la Belgique
une direction saine et nationale, qu'il
.4 nos lecteurs qui seraient encore en
clins croire sur parole les politiciens
ou les économistes distingués qui. de
venus Ministre des Finances, vantent
l'équilibre du budget qu'ils présentent,
nous offrons aujourd'hui une lecture
fort instructive. C'est le texte même
d'un discours prononcé par le Père du
Plan, le savant économiste socialiste,
l'homme le plus compétent du Parti
Ouvrier belge, (jugez de la valeur des
autres M. Henri de Man. Discours
prononcé il y a QUATRE MOIS, lors
d'une assemblée générale des agents de
change.
Nous avons, l'époque, marqué no
tre indignation au sujet de la question
de la bonne nouvelle du rembour
sement de l'emprunt Mendelssohn
...qui était remboursé en contractant
un autre emprunt Mais depuis lors
d'après les aveux d'un autre ministre
socialiste M. Soudan, que de MEN
SONGES dans ce discours mensonge
que l'équilibre du budget, mensonge
que l'ootimisme au sujet de la crise
économique, mensonge que le refus de
toute charge nouvelle, mensonge que les
deux milliards-or de l'Orec.
Mais nous avons hâte de vous lais
ser l'amère satisfaction d'apprécier
quel point un ministre démocrate
est capable de se f... du cochon de
payant.
Faisant allusion aux polémiques qui
se reproduisent chaque année autour du
budget de l'Etat, il dit
Quand les budgets de 1935, 36 et
37 ont été présentés, c'était le même
chœur d'avertissements et de critiques,
avec comme voix dominante les objur
gations de ceux qui nous disaient l'é
quilibre du budget n'est qu'apparent, il
ne se maintiendra pas dans la réalité.
Tout cela n'a pas empêché les budgets
des trois années précédentes de se clô
turer par un boni global de près de
300 millions, malgré des dégrèvements
fiscaux progressifs qui représentaient
déjà pour l'année 1937 une somme de
près d un milliard et qui représenteront
plus d'un milliard 300 millions l'année
prochaine. (Longs applaudissements).
Le fait est qu'elles peuvent s'expli
quer cette année, toute passion politi
que part, par une certaine appréhen
sion générale au sujet de l'avenir éco
nomique tout entier.
Sans vouloir anticiper sur le discours
que j'aurai faire la Chambre la se
maine prochaine pour défendre le bud
get des Voies et Moyens pour 1938, le
puis cependant vous le résumer en fort
peu de mots le budget pour 1938 est
réellement et honnêtement équilibré.
pour peu que la situation économique
se maintienne mais son équilibre serait
compromis si, au lieu de la prospérité
reconquise par un effort de près de
trois ans, nous voyions se reproduire
une nouv.-'Ie crise économique.
Mais je tiens ajouter tout de suite
au'mon humble avis, la perspective
d'une norvelle crise économique et des