Camouflet aux Classes Moyennes Gueule Cassée Calomnie Supplément au Journal LE SUD N° 27, du 3 juillet 1938. Irresponsabilité. 2e ANNEE jNo^25.Périodique paraissant tous les 15 jours MERCREDI 29 JUIN 1938. PROFESSION Abonnement 1 an 20 francs. Direction Administration 2, RUE DELA BOURSE, BRUXELLES. Bruxelles Tél. 12.93.62 C. ch. postal 193634 11 nous eût été facile de consacrer an numéro entier de La Profession au cinglant camouflet infligé par les libéraux et socialistes aux Classes Moyennes. A quoi bon Si les Classes Moyennes attendent leur salut de la bonne volonté des politiciens, leur sort est réglé elles périront. Ce n'est que par l'organisation, par la solidarité, par l'union et la collaboration de tous, que les Classes Moyennes deviendront une force. Et elles ne seront respectées que cuand elles auront fait preuve de cette force. Les véritables ennemis des Classes Moyennes ne siègent pas au Sénat, ni la Chambre, mais au sein même de leurs propres mouvements Tant que subsisteront les querelles, le;- animosi- tés, ou même les haines qui sont ha bilement entretenues entre les diri geants des différents mouvements, les politiciens profiteront de ces divisions jour régner. s Le projet van Ackere a été longue ment étudié en commission. Il a été approuvé l'unanimité. Le ministre Heymans a soutenu le projet. Le pre mier ministre Spaak n'a pas hésité placer le Sénat devant ses responsa bilités. Logiquement le projet eût dû être voté l'unanimité. H est absurde et injuste d'accuser le Gouvernement ou le ministre compé tent d'avoir failli leur mission. Toute la responsabilité doit être rejetée sur b gauche libérale qui a mené la manœuvre. Et la réussite de cette manœuvre est due l'absentéisme des sénateurs catholiques, et notamment de blM. Carton de Tournai, R. Desmedt, Hanquet, Janssens et Pierlot. Ajoutons que ce -vote absurde du Sé- nat a eu le fâcheux résultat de don ner une étiquette politique au projet Van Ackere Il devient un projet fas ciste L'idiotie de la presse politi cienne ne connaît pas de bornes Meus '1 est pénible de devoir constater que ceux qui eussent dû soutenir énergique- ment le projet van Ackere, depuis longtemps, n'en sont devenus les zéla teurs que tout récemment. Nous vou lons mettre en garde notre excel lent confrère l'Ordre Nouveau et Ji demander de nous aider clarifier l®s idées. La défense de l'organisation Professionnelle ne peut se concevoir on'en dehors de toute tendance élec torale. Nous croyons rendre service "otre confrère en lui criant Casse- c°n Les élections communales ap pellent, et il serait pénible de voir maître en Belgique du corporatisme de conseil communal. Car 3 serait vain de ouloir créer un ordre nouveau, en se rihant le serviteur trop humble d'un 0rdre ancien. Ch. van RENYNGHE. A la suite de notre article intitulé Responsabilité paru dans l'édition précédente, nous avons reçu de nom breux compliments et aussi quelques bruyantes engueulades. Disons tout de suite que nous som mes aussi insensibles aux compliments qu aux engueulades. Nous sommes, en effet, aussi peu atteint du virus de ce moi si haïssable que bien servi par notre conscience. Notre seule et unique préoccupation est de défendre et faire triompher des conceptions saines, justes et construc- tives. Le moyen d'action notre disposi tion est d'être aussi correct vis-à-vis de ceux que les circonstances nous obli gent combattre que fidèles ceux pour qui nous jugeons, en toute équité, devoir lutter. Nous n'entendons ni modifier notre attitude, quoi que l'on fasse, ni changer notre méthode, quoi que l'on dise. Dans l'article en question, nous avons dit notre fait aux partis politi ques. Ils se servent des Classes Moyen nes, mais ne sont guère leur service. Nous avons affirmé, par rapport cer tains autres partis ou tendances, que l'on ne saurait faire oeuvre utile et con- structive en semant la haine et la dis corde. Nous avons conclu en constatant qu'au sein du monde des affaires, il existe un courant d'opinion chaque jour plus irrésistible, tendant séparer par une cloison étanche l'économique du politique. Nous terminions en précisant que cette tendance n'a point pour but de jeter l'anathème contre la politique mais s'inspire de cette nécessité vitale que l'Economique et le Politique doi vent se compléter mais ne peuvent se confondre. Il n'en a point fallu davantage pour que l'on nous taxe de toutes les cou leurs de 1"arc-en-ciel.Jaune pour les uns, Bleu pour d'autres. Rouge même pour certains. Blanc ici. Gris Rexiste là. Quoi encore A tous, sans distinction ni exception, nous répondons aujourd hui sans dé tours, sans fleurs ni couronnes, ce qui suit Donnez-nous la couleur que vous voudrez, condition de nous laisser au moins les couleurs nationales par sur croît. Traitez-nous comme bon vous sem ble. Faites ce que vous entendez faire, comme vous voulez le faire et autant que vous voulez le faire. Mais... Mais soyez tous convaincus d'une même chose, savoir que vous nous aurez avec vous dans ce que vous aurez d'utile et contre vous dans ce que vous prétendrez réaliser de nuisible l'inté rêt général et la cause de l'organisa tion professionnelle. En prenant cette ligne de conduite, en adoptant une pareille attitude, nous risquons d'être un peu plus une Gueule Cassée, de n'avoir plus pour nous que notre concience, mais cela nous suffit si nous faisons triompher la Classe Moyenne, dans ce qu'elle a d'irrésisti- Dans le monde des Classes Moyen nes règne une détestable habitude, celle de dire du mal de son prochain. 11 suf fit d être membre d'un comité, pour avoir aussitôt la réputation d'êtie ur. ambitieux. Il suffit d'être élu secrétaire pour passer aux yeux de beaucoup .pour quelqu'un qui veut tout prix devenir président. Il suffit d'avoir été nommé président, pour être classé comme un homme désirant se servir du concours de tous, des fins personnelles. Quand on exerce les fonctions de di rigeant d'un groupement ou simple ment celle de membre influent de ce groupement, aussitôt on cherche par toute sorte d'artifices le moyen de vous atteindre dans votre honneur, et de vous porter préjudice. Les uns affirment qui veut l'enten dre Celui-là... si vous saviez Les autres sont plus catégoriques et décla rent dans l'ombre. C'est un Homme au service de la Politique c'est un type de l'opposition travers tout c'est un ci, ou un là. Tous regardent sa boutonnière, plu tôt avec mépris qu'avec admiration... A ce petit jeu, les Classes Moyennes sont restées toujours divisées. Mainte nant que les circonstances nous ont bien servi et que 'nous formons un Bloc de Béton il importe que nous nous considérions tous comme âu service d'une même cause, avec une égale no blesse d'action et de pensée. C'est une nécessité première, car l'instant appro che ou les adversaires de notre unité, chercheront par tous moyens détruire cette unité A nous de l'avoir compris, pour que nos ennemis... perdent leur temps et un peu de leur prestige si sou vent néfaste, même jusque dans nos mi lieux. SOMMAIRE Pages 2 et 3. Les pages de C. R. I. et ses techniciens. Page 4. Renseignements commer ciaux. Recouvrement des créan ces. Entreprises classement mul tiple (fin). Exporter. Page 5. Comptabilité et fiscalité, Notre service de placement. Ser vice dactylographie et travaux de copie. Manifeste. Pave 6. Discours de M. Van Ackere au Sénat. Page 7. La médecine d'Etat en Scandinavie. Chronique économi que et financière. Irresponsabi lité (suite de la Ire page). Comp tables. Page 8. A Ixelles Notre arrêt de mort ou l'acte de naissance de la place Ste Croix. Le député-prési dent Bayon. blement national, du triple point de vue, de la famille, de la Patrie et des affaires. Tony HELSEN 3 foir blessé de guerre. On peut affirmer, sans crainte de se tromper, que le gouvernement ac- tuc'. d's d'être plus encore qu'il ne l'est déjà un gouvernement d'ordre et de travail. On doit toutefois recon naître, qu'il éprouve quelque difficulté traduire cette intention en réalité. Comme il n'existe pas d'effet sans cause, on est tout naturellement incité, pour peu que l'on soit curieux, re chercher celle-ci. A première vue, cette cause se découvre, tellement elle appa raît évidente. Le dictionnaire moderne en. détermine les éléments sous le mot Absentéisme L'encyclopédique parlementaire nous en apporte la définition suivante L'absentéisme est une qualité parle mentaire, surtout propre aux éléments conservateurs, qui permet celui qts en fait bon usage, sans toutefois en abu ser, de dégager sa responsabilité au moment des votes parlementairesmal gré les promesses formelles faites aux électeurs et nonobstant toute conven tion contraire avec le parti. Comme toute définition, celle-ci a sa part... de vérité... et de précision. Quoiqu'il en soit, grâce l'absen téisme certains parlementaires sont de venus surtout de véritables acrobates. Point n'est question ici d'un genre d'acrobatie, mais des qualités propres la profession d'acrobate, c'est-à-dire le Calme la Souplesse la Vites se Y Agilité 1' Entraînement C'est ainsi qu'un parlementaire ab- sentéiste excelle dans l'art d'être 1* fois présent et absent, de disparaître la seconde précise et précieuse de la citation de son nom, lors des appels no minaux et d'apparaître aussitôt après. D être toujours en commission, quand il devrait se trouver en séance publi que et inversement. De faire acte de notoriété au Parlement, alors qu'il se trouve confortablement assis dans quel que milieu extra-parlementaire D'effectuer un saut périlleux dans un quelconque milieu d'affaires alors qu'on le supposait en mission par lementaire. D'être partout et nulle part, tout comme l'homme invisible. De se transformer subitement en géant, l'occasion d'une crise ministérielle, alors qu'avant celle-ci il faisait concur rence la renommée d'un liliputien Franchement, et blague part, ces parlementaires absentéistes sont de vé ritables phénomènes... Le premier le reconnaître sera le Sénateur Van Acke re. Ce bon parlementaire, qui est très loin d'être un absentéiste, l'a appris ses dépens, tout récemment l'occa sion du vote de son projet de loi sur l'organisation Professionnelle. En effet, le dit projet doit son échec moins l'opposition, qui s'est manifes tée l'égard de cette initiative parle mentaire qu'à l'absentéisme de certains de ses amis politiques, alors que parmi ceux-ci. il y avait des sénateurs qui avaient r>—;s un monde etesperé un portefeuille ministérielpour faire aboutir le projet de loi d'organisation professionnelle, formule Van Ackere. (Voir suite page 7)

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