Rapport du Front Unique.
La progression
du nombre de
médedns en
Belgique de
1913 1935
2
LA PROFESSION, mercredi 27-7-'38.
SOYONS LOGIQUES!
L'employé, qui jouit de quinze jours
de congé ne peut donc bénéficier de
la réduction, s'il va passer ses vacances
complètes au même endroit.
A l'aller, comme au retour, il paiera
tarif plein.
D'autre part, alors que partout on
pousse au développement du tourisme,
le bénéficiaire d'un congé payéne peut
envisager de faire un circuit touristique
en Belgique avec l'avantage de la ré
duction promise. Il paiera les tickets
simples au plein tarif.
Voilà quelle absurdité en sont ar
rivés les dirigeants de la S.N.C.B.
En fait, le seul qui ait un avantage
la création de la carte Congé payé
c'est le receveur des contributions. Car,
pour utiliser la carte, son propriétaire
doit au préalable aller solliciter un visa
et c'est l'occasion pour Messieurs les
fiscaux de faire une enquête approfon
die sur les revenus de l'employé. C'est
une façon comme une autre d'implan
ter dans nos mœurs l'inquisition fiscale
Voilà le mal dénoncé nous ferons
part nos lecteurs de la date la
quelle un remède efficace aura été ap
porté.
P. L. T.
Nous extrayons les données suivan
tes du deuxième rapport général de la
Commission pour l'étude du surpeuple
ment des universités et du chômage des
intellectuels, créée par les Conseils
d'administration de la Fondation Uni
versitaire et du Fonds National de la
Recherche Scientifique (p. 19-21)
Les statistiques indiquent... la pro
gression du nombre des médecins de
1913 1930 et 1935. Il y avait, pour
tout le royaume
4,426 médecins en 1913
5,546 médecins en 1930
6.311 médecins en 1935
soit successivement
1 médecin pour 1,726 habitants
1 médecin pour 1,459 habitants
1 médecin pour 1.315 habitants
C'est principalement dans le Bra-
bant que la progression a été forte de
1913 1935, le nombre de médecins
est passé de 1,290 1,860, soit:
1 médecin pour 1,197 habitants en
1913 et 1 médecin pour 938 habitants
en 1935.
Par contre, dans le Limbourg, pro
vince où il y a le moins de médecins,
leur nombre est passé de 93 174, soit
1 médecin pour 3,109 habitants en
1913 et 1 médecin pour 2,285 habitants
en 1935.
L'engorgement dans cette profes
sion est essentiellement provoqué par
la mauvaise répartition des praticiens
qui veulent exercer dans les grandes
agglomérations urbaines.
En voici la preuve
Au 31 décembre 1936, il v avait:
dans l'annlomération bruxelloise. 1,379
médecins, soit 1 pour 653 habitants
dans l'agglomération anversoise, 456
médecins, soit 1 pour 1,068 habitants
dans l'agglomération Iiéqeoise, 416 mé
decins. soit 1 pour 605 habitants
dans l'agglomération gantoise. 242 mé
decins, soit 1 pour 889 habitants.
Cependant, prise dans son ensem
ble. la situation dans la profession mé
dicale n'est oas inquiétante, si l'on tient
compte du développement des œuvres
Avant de pouvoir envisager les me
sures prendre en suite du vôte du Sé
nat, ajournant la discussion du projet
Van Âckere, il convient de rechercher
et de définir exactement les causes qui
ont provoqué cet échec.
Si nous négligeons de faire cet exa
men préalable, nous risquerions de pren
dre des mesures, qui laisseraient ces
causes intactes et notre effort serait
perdu.
Nous énumérons ci-après, les princi
pales causes qui, notre avis, ont pro
voqué le geste malheureux du Sénat
1 Le projet de Mr Van Ackere n'est
pas suffisamment connu par l'ensem
ble des commerçants, d'où indifférence
et, en tout cas, manque de popularité.
Parlez de la loi sur les congés payés,
des pensions ou des heures du travail
des ouvriers ou employés, et on verra
que ces lois sont connues dans leurs
grandes lignes par les intéressés. Parlez
du projet Van Ackere un commer
çant, il l'ignore ou s'en désintéresse.
Or, une loi qui manque de popularité a
peu de chances d'être adoptée et si
elle l'est, son application sera rendue
malaisée.
2) Le projet a été combattu, dénigré
par certains il n'a pas recontré un ap
pui enthousiaste des associations pro
fessionnelles.
3) Le troisième point nous semble le
plus important, parce qu'il s'applique,
non seulement au projet Van Ackere,
trais toute la série de nos revendica
tions, dont depuis tant d'années, nous
attendons vainement la solution La
Classe Moyenne n'a pas. ou n'a pas suf
fisamment d'influence dans les milieux
parlementaires.
Nous sommes d'accord pour dire, que
les Unions Professionnelles, les Cham
bres des Métiers et Négoces et les as
sociations de commerçants en général,
doivent se tenir strictement l'écart de
toute politique de parti tout comn»,
par exemple, la Ligue des Familles
Nombreuses se tient, elle également, en
dehors et au-dessus des partis.
Mais cette position très nette n a pas
empêché la dite Ligue d'avoir une acti
vité politique importante et de disposer
au Parlement de délégués nombreux et
dévoués.
La Ligue est arrivée ce résultat en
créant un mouvement politique qui lui
est propre la politique des familles
nombreuses par 1 influence de son
journal, par ses Congrès et principale
ment par ses démonstrations de masse
chaque fois qu'une proposition impor
tante venait en discussion devant les
Chambres.
Cette Ligue a réalisé, en très peu
d'années, un programme de revendica
tions très chargé, chacune des lois qui
IW-Ï
sociales et du plus grand souci d'hy
giène manifesté par la population.
Mais il est hautement souhaitable
qu'une meilleure répartition des méde
cins soit pratiquée non seulement en
Belgique, mais aussi dans la Colonie.
Il est. en effet, regrettable que cette
dernière manque de médecins et que
tant de diplômés iqnorent, volontaire
ment ou non. le rôle magnifique ou'ils
pourraient jouer au Congo en apportant
aux indigènes les bienfaits de l'hygiène
et de l'assistance médicale.
Quoi qu'il en soit, la situation ac
tuelle n'est pas défavorable mais, con
sidérant que la population des Facultés
de médecine est très élevée et que quel
que 200 nouveaux médecins sortent an
nuellement de nos Lïnfversffts de ré
serves peuvent être formulées pour
l'avenir.
(iSuite de la Ire page)
ont été votées en faveur des Familles
Nombreuses a coûté de nombreux mil
lions, soit l'Etat, directement, soit au
patronnât et nécessité la création de
nouveaux et importants services admi
nistratifs dans les différents ministères.
La Classe Moyenne revendique des
lois qui ne coûteront rien ou peu de
chose l'Etat, ou aux autres classes so
ciales. Les revendications sont aussi
fondées et aussi légitimes que celles des
Familles Nombreuses. Et pourtant, nous
devons constater que le législateur s'est
empressé de donner satisfaction aux uns
et de négliger les autres.
Force nous est d'avouer que cela est
tout fait conforme aux règles du jeu
parlementaire. Nous avons beau pro
tester, envoyer des ordres du jour éner
giques, crier l'injustice, cela ne chan
gera absolument rien. Il est impossible
de gagner une partie, quand on reste
en dehors du jeu.
C'est nous, qui devons changer nos
méthodes et si nous négligeons de le
faire, nous lutterons encore pendant des
années et jusqu'à épuisement complet
avant d'avoir la moindre satisfaction.
Nous perdons de vue des choses très
simples mais qui constituent les
de la politique.
Les parlementaires sont les élus et les
représentants du peuple, le peuple sou
verain par son droit de vote aussi le
parlementaire craint-il le peuple, dont il
est le serviteur. Il craint la Ligue des
Familles Nombreuses, dont il connaît
la force et la cohésion il sait parfaite
ment, que, désavoué par la Ligue, qui
pourtant ne se mêle pas de la politique
de parti, il perdra des voix et peut-être
son mandat.
Il sait, par contre, parce qu'on le dit
trop souvent, que la classe moyenne est
faible, inorganisée, sans cohésion, in
capable de donner un mot d'ordre qui
sera strictement suivi que, par consé
quent, il n'a rien craindre des classes
moyennes qui, on l'a déjà vu, continue
ront l'acclamer dans les réunions pu
bliques et qui voteront aux élections
pour ceux qui les ont desservis.
Ce raisonnement est inattaquable et
prouve que la Classe Moyenne n'a
aucune ou pas suffisamment d'influence
dans les milieux parlementaires. Le lé
gislateur s'intéresse la politique fa
milles nombreuses et il se désintéresse
de celle classes moyennes
CONCLUSION. Nous devons
suivre es méthodes qui ont assuré le
succès des F. N. et qui ont permis
cette Ligue de rester en dehors de la
politique de parti tout en exerçant une
influence très grande sur la politique
tout court.
MOYEN. Il n'y en a qu'un seul
la classe moyenne doit montrer sa force
et sa cohésion par une manifestation na
tionale dans les rues de la capitale. Le
Gouvernement a toujours tenu comote
des manifestations massives le Roi
reste attentif aux mouvements de l'opi
nion publique parce que ceux-ci dictent
la politique générale suivre par Son
Gouvernement. L'on peut dire que cette
politique est actuellement anti-classes
moyennes c'est nous de prouver, par
une manifestation grandiose, que le
pays n'approuve pas cette politique.
Le Gouvernement a interdit la mani
festation du 8 mai, parce qu'il savait
qu'elle aurait été massive et qu'elle
aurait rendu inévitable un changement
de sa politique en faveur des classes
movennes.
Si toutes les svmoathies oui se sont
manifestées après le 8 mai. s'étaient dé
clarées avant cette date, le Gouverne
ment n'aurait pas osé obéir aux i :o- ~-
tions du parti socialiste.
La constitution a mis une arme no,
tre disposition la classe moyenne a
rarement usé de cette arme sa der
nière manifestation date, en effet, de
1934. - f M g H
Le Comité Central doit user de toute
son influence, et, éventuellement pren
dre l'initiative d'une nouvelle manifesta
tion, qui devra être formidable et créer
un revirement avantageux dans la poli
tique du pays.
La classe moyenne est forte. Elle
n'est faible que parce qu'elle sous-es
time sa force. La Classe Moyenne uti
lise plus de main-d'œuvre et de person
nel intellectuel que l'ensemble de la
grande industrie et du haut commerce.
La force économique de la classe
moyenne est immense mais, malheureu
sement inorganisée.
Cette organisation est notre portée,
mais la classe moyenne nous ne de
vons pas craindre de dire la vérité parce
que nous sommes des hommes libres
la classe moyenne est incapable de saisir
les occasions qui se présentent et qui ne
se renouvellent plus.
Ainsi, le Front Unique a constitué
une association sans but lucratif en vue
de l'application de la loi du 10 juin
1937, qui intéresse 1.300.000 person
nes appartenant la classe moyenne
Une saine compréhension de cette loi
permettrait la classe moyenne de s'or-|
ganiser. comme il convient, sur le plan
social et. ensuite, sur le plan purement
professionnel.
La classe moyenne, et, en tout prç-
mier lieu, ceux qui se disent les diri
geants de cette classe sont coupables,
parce que, cause de leur indifférence
et de leur inaction, ils permettent aux
organismes politiques de se créer une
clientèle qui, en fait, nous appartient.
Dans la vie, tout évolue. L'influence
de la politique est encore très grande
et nous ne devons pas la négliger. Mal
heureusement, nous arrivons un peu
tard, même beaucoup trop tard. Nous
sommes quantité négligeable au point
de vue purement politique parce que
inorganisés. La politique a toujours été
l'épouvantail de la classe moyenne
mais les politiciens ont su se servir très
habilement de cet instrument.
Mais il y a une autre puissance qui
augmente en force et en influence, cha
que jour davantage c'est la politique
sociale.
Notre premier Ministre, Mr. Spaak,
ne s'appuie pas sur la puissance de son
p rti politique mais sur les assises de
1 organisation sociale de ce parti. Le
Floc catholique ne se reformera jamais.
pa>ce que dans ce parti les travailleurs
chrétiens détiennent seuls toute l'orga-
nisation sociale. Le parti libéral ne se
relève pas. maloré aue ce soit un part'
riche, parce qu'il n'a pas d'oeuvres so-
ciales.
Sans néqliger ce qui nous reste corn'
me nossibilités dans le domaine de la
politique, nous devons porter toute no
tre attention sur la politique sociale
Là nous arrivons encore temps
Nous pouvons nous organiser et nous
serons certains des résultats. Mais
n'y a plus une minute perdre et no"
devons tous collaborer au succès. 0e"7
pas par des déclarations touchant?',
mais par un travail pénible et product'
La politique de parti disparaît pojjr
faire place une politique sociale. P°
tique nouvelle et laquelle nous f
pouvons pas rester indifférents si "cU'
voulons garder le titre de dirige311'
des Classes Moyennes
T. geiin.
Secréf'-e Général
FRONT UN'OLIE