Réglementation du commerce de détail. Association des Classes Moyennes d'Ixelles LA PROFESSION, mercredi 27-7-'38.' Le rôle des détaillants et de leurs or ganisations se limitera donc contrô ler et signaler les infractions. AUTRES MESURES D'ARRET CONTRE LES GRANDS MAGASINS. 5 (Suite de la page 4) Si l'autorisation est accordée par une organisation professionnelle, on agitera ]e spectre des abus de monopole des an ciennes corporations. Si c'est l'autorité publique qui les ac corde, on criera la corruption politi que. La Commission des Affaires Econo miques s'est opposée au contingente ment fondé sur la nécessité elle a ad mis un système imposant, au préalable, tout le monde les mêmes conditions d'établissement. Sera admis la profession quiconque remplit les conditions requises et cela automatiquement. La Commission prévoit cependant deux conséquences des conditions d'éta blissement 1 qu'il sera mis un frein l'afflux de débutants, la plupart d'entre eux ne remplissant pas les conditions requises au moment de la licence 2) que le tirage des débutants ne laissera passer que les plus qualifiés. Le Gouvernement avait proposé de soumettre l'ouverture d'un petit com merce de détail l'autorisation préalable d'un Conseil d'agréation. La Commission ne s'y est pas ralliée. Elle n'a pas voulu que le détaillant soit obligé d'attendre cette autorisati- Elle exprima la crainte que les Con seils d'agréation seraient débordés par des demandes et des difficutlés de pro cédure. Pour ces motifs, elle a donné la pré férence un système Indiquant, au préalable, les conditions remplir par le détaillant en vue de pouvoir ouvrir Laissant celui-ci la responsabilité de s'être conformé ou non la loi Laissant aux tribunaux le soin de pro noncer la peine s'il s'avère par après que la loi ne fut pas observée. De cette façon, la Commission espère atteindre les deux objectifs contrecar rer efficacement l'encombrement et met tre la profession même de se défen dre sans s'exposer un des dangers de la licence. Au chapitre premier, le projet veut protéger le détaillant au moyen de con ditions d'établissement. Au chapitre second, il tend écar ter la concurrence des grands magasins au moyen de mesures restrictives éven tuelles. Ici, les opinions sont divergentes. On peut estimer aue le détaillant doit chercher dans l'amélioration de sa pro pre installation et dans la coopération, le moyen de soutenir la lutte contre les 9fands magasins. On peut également juger que des me sures d'arrêt contre les grands maga sins sont injustes en soi, puisqu'elles ac cordent une protection exceptionnelle certaines localités qui en étaient dépour vues jusqu'à présent et que. d autre Part, elles accordent aux grands maga sins déjà établis un privilège exception nel. quasi un monopole. Une législation sur les grands magasins, dit-on. devrait ctre générale et uniforme pour tous P°ur tous les magasins déjà établis ou restant établir, pour toutes les com munes dépourvues ou non d'un grand ®aqasin l'heure actuelle. Est-il possible de fixer, au préalable, 'es mêmes conditions d'établissement P°ur tous, et les magasins déjà établis °u restant établir ne seraient-ils pas mieux frappés par une fiscalité prohi bitive, les soumettant ainsi de nouveau au mêmes conditions de concurrence que les commerçants indépendants. La ques tion a été posée. La Commission ne s'est rallliée au cune de ces opinions. Elle fut d'avis qu'il convient, tout au moins pour un certain nombre d'années encore, de poursuivre la politique de la loi de cadenas, étant donné qu'elle ne peut se fier aux possibilités immédiates de l'auto-défense et également parce que la fiscalité échappe sa compétence. AUTO-DEFENSE. Il se recommande de nous arrêter un moment au problème de l'auto-défense. Quelles sont les solutions préconiser en cette manière Nous énumérons crédit pus considérable et meilleur compte connaissance de l'article et du métier méthodes commerciales et publicité mieux adaptées achats plus importants. Surtout les trois dernières, dit-on, le détaillant doit les acquérir par l'effort, par le perfectionnement individuel et par la collaboration. L'on pourrait même ajouter, qu'il se rait tout indiqué de voir le pouvoir pu blic prêter ici son concours. Par la collaboration, on vise de per mettre aux détailants. grâce des achats en commun, de rattraper l'avance qu'ont prise sur eux les grandes entreprises de vente en détail. Il est certes toujours préférable de voir résoudre la difficulté grâce au dé veloppement naturel de la liberté com merciale aucune solution offrant de sérieuses chances d'amélioration ne peut être écartée d'avance. Dans nombre de pays, l'achat en com mun a prix une extension plus consi rable qu'en Belgique. L'on prétend que des échecs antérieurs, conséquence de conceptions défectueuses de la combi naison d'achat, en portent la responsa bilité. et il est suggéré que le pouvoir public pourrait sans doute donner une impulsion utile l'achat en commun, s'il garantissait ou avançait le capital ini tial de ces entreprises. L'endroit n'est pas indiqué pour énu- mérer et commenter les différentes formes d'achat en commun nous fai sons ceoendant la constatation de dAx faits suivants l'achat en commun n'a pas rencontré beaucoup de succès en Belgique et, sous ce rapoort .aucun brusque changement n'est prévoir même dans les pays où il peut être fait état d'organismes puissants et bien organisés de cette nature, les classes moyennes commerçantes font encore appel la protection, et dans différents pays des mesures ont été prises contre les grands magasins, malgré l'état flo rissant des combinaisons d'achat. Le svstème de l'autorisation préalable ne présente pas nour les magasins les mêmes inconvénients aue pour les pe tits établissements de détail les cas ne s<> présenteront pas si nombreux, et c'est d'ailleurs le mieux, oue des entreprises aussi imoortantes ne s'exposent pas être fermées anrès ouverture. Des conditions d'établissement de maoasins. fixer d'avance, de façon claire et générale, sont encore difficiles imaginer et formuler les motifs d'opposition invoauer, la nature et la marche de la procédure as surent une grande souplesse en vue de l'adaptation aux situations nouvelles. (Nous donnerons dans un prochain numéro le texte de la loi et la discus sion des amendements) L'Association des Classes Moyennes d'Ixelles, sous la présidence de M. Bâil lon a tenu son assemblée générale, et nous publions un large extrait du rap port de M. Marcel Lefèvre, secrétaire. Nous croyons que nos lecteurs ont tout intérêt lire attentivement ce rap port. Ils y trouveront de nombreuses et utiles suggestions concernant l'organi sation. en général, des groupements de Classes Moyennes. Il est nécessaire de voir se former partout des groupements extra-politiques, et plus d'une reprise La Profession a approuvé la for mation du groupement ixellois, et elle a crié Casse-cou au moment où le microbe politique pénétrait dans la mai son... La lecture de ce rapport prouvera que La Profession a compris sa mis sion et a rempli son rôle. L Association des Classes Moyennes, Groupement des Industries. Métiers, Négoces et Professions, s'est constituée Ixelles le 20 juillet 1937. Son but défendre en dehors de toute tendance politique les intérêts généraux de Classes Moyennes et pour cela mettre la disposition des mem bres un organisation destinée leur venir en aide et leur rendre service dans 1 exercice de leur profession. Pour mener bien ce programme si simple en apparence, mais combien char gé en réalité, notre Association se de vait de posséder une politique des Clas ses Moyennes, laquelle exige la mise 1 étude des questions propres ce do maine et la tâche non moins ardue de faire aboutir avec le concours de grou pements similaires, les solutions qui s'imposent. Si différenciant en cela d'autres As sociations de Classes Moyennes aussi fécondes que prospères existant sur le territoire d'Ixelles, notre Groupement n'entendait nullement les concurrencer ou les supplanter. Mais ce plaçant sur un terrain d'ordre plus général sou haitait de servir de liaison et même de favoriser indirectement leur expansion. S'il est, hélas, certain que la Classe Moyenne n'a pas suffisamment com pris le besoin impérieux et urgent de s'organiser, je dois pourtant recon naître que dès le début des con cours généreux et spontanés se sont of ferts pour tenter et réaliser la lourde tâche entreprise. Faisant anticipative- ment allusion au résultat appréciable acquis ce jour qu'il me soit permis de souligner la grande part revenant Mr Louis BAILLON qui. avec un zèle, un désintéressement et une compétence au- dessus de tout éloge préside aux desti nées de notre jeune Association. Sous sa conduite éclairée notre Asso ciation entendait prendre dès sa nais sance les moyens adéquats pour la dé fense des intérêts des petits industriels, professionnels, commerçants et artisans, en un mot de cette catégorie de citoyens dons l'isolement, voulu ou non, consti tuait la raison inavouée mais certaine du cadre économique de la Nation. Pour lutter contre cet état de choses il fut créé au sein de notre organisme un bureau de documentation dont les services fonctionnent depuis le 28 sep tembre 1937. les 2e et 4e mardis de chaque mois de 18 19 heures aux lo caux ci-anrès a) Au Cheval blanc, 140, chaussée d'Ixelles. b) Café Erio 77. rue du Bailli. c) Brasserie Fernand, 359. chaussée d'Ixelles. d) Brasserie Dominique, Z57. Bou levard Général Jacques. Ce bureau auquel sont attachées des personnalités spécialisées dans les affai res intéressant surtout le monde du com merce et de l'artisanat siège absolu ment gratuitement pour les membres. L'heureux dénouement de certains cas qui ont recours ce service témoignent que dans ce domaine une lacune était combler, une aide était impatiemment attendue. Parallèlement cette activité notre Association organisait un cours gratuit de comptabilité pratique et de notions fiscales. Ces cours, compren- nant un cycle de douze leçons, se don nèrent le mardi du 14 décembre 1937 au 29 mars 1938 de 20 21 heures dans un local de l'Athénée d'Ixelles, Place de Londres, local mis gracieusement notre disposition par l'Administration communale. S'il faut se féliciter de ce début prometteur et encourageant il est bon d'apprécier l'utilité d'une telle ini tiative car faute de tenir un minimum de comptabilité en règle nombreux sont ceux, qui ne peuvent bénéficier de cer tains avantages incontestables accordés par la loi. Désireux selon nos moyens de remédier cet état de choses, dès présent nos dispositions sont prises en en vue d'assurer la réouverture de ce cours dès le début de l'hiver prochain. D'autre part en vue de faciliter les rapports entre patrons et apprentis et servir d'intermédiaire dans la rédaction de contrats-types il s'est fondé sous les auspices de notre Association un Secré tariat d'Apprentissage. Cet organisme placé sous la direction de personnes ju dicieusement choisies a été dûment agréé par l'administration compétente le 14 décembre 1937. Nul doute qu'un avenir peut-être très proche démontrera l'utilité et l'importance d'une telle œu vre. Cependant en vue de coordonner ses efforts et ses travaux de manière ratio- nelle et méthodique le comité institua diverses sous-sections. 1 Conseil d'Education des Classes Moyennes sous la présidence de Mr L. Bernard. Ce conseil a dans ses attribu tions l'organisation des bureaux de do cumentations, du cours de comptabilité et en général toutes les manifestations d'ordre technique. 2) Comité d'Etude des questions éco nomiques sous la présidence de Mr HELSEN, lequel avait succédé Mr Van den Hove. Ce conseil, auquel se sont joints de nombreux juristes, dési gne des rapporteurs pour l'étude des questions intéressant les Classes Moyennes. L'assemblée, après appro bation des travaux tire les conclusions sous forme de vœu ou d'ordre du jour. Toutes ces études s'appliquent spéciale ment la défense des intérêts des Clas ses Moyennes d'Ixelles tout en restant dans les limites de l'intérêt général. 3) Bureau de propagande sous la présidence de Mr R. Peeters. Ce bureau a comme objet principal le recrutement des membres. Il doit rechercher de mê me toutes les dispositions tendant faire connaître en même temps que notre existence le but de notre Association et les services que celle-ci est en mesure de mettre la disposition de ses mem bres. Dans le domaine de la propagande il est incontestable que la publicité ioue un grand rôle. Notre Comité l'a bien compris et il ne s'est pas fait faute de distribuer des statuts et des tracts, de placer des tableaux indicatifs, de remet tre de nombreux communiqués la presse. Ces communiqués établis sous forme d'ordre du jour l'issue de nos réunions traitaient notamment de la pro priété commerciale de l'organisation professionnelle, de la lutte contre les impôts, des mesures prendre contre la concurrence déloyale en un mot ao- puvaient diverses revendications de brûlante actualité. (Voir la suite en page 8)

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Le Sud (1934-1939) | 1938 | | pagina 9