Redressement économique. Zeebruggji Quelques Instantanés.. 4e ANNEE No 34. Hebdomadaire 50 cent, le numéro. DIMANCHE 21 AOUT 193S Pour qu'une nation soit, il faut qu'une solidarité nationale existe et qu'elle se cristallise dans la Tel ontdu pouvoir. I ABONNEMENT, FIN 1938 DIX FRANCS. Direction-Administration Ch. van RENYNGHE, 19, rue Longue de Thourout, YPRES. Compte-chèque postaux 1003.43. I Nos aînée liquident le passé pendant que nous construisons l'avenir. L'excellent discours que le bourgmes tre d Y près. M. V anderghote a adressé M. le Ministre Balthazar situe en quelques mots le problème du redresse ment économique du Sud de la Flandre. Pendant les sept premiers mois de 1937, quand la conjoncture économique mon diale favorisait l'action du thaumaturge van Zeeland et du Père du Plan. 78.726 jours de chômage. Mais aussitôt que la conjoncture mondiale cessa de voler au secours de ces faiseurs de miracles, et que seule l'action géniale de leurs méthodes économiques devait interve nir. nous trouvons pendant la même pé riode de 1938 104.296 jours de chô mage. Et cela malgré l'intervention de la Ville, qui fit pour plus de 4.500.000 francs de travaux extraordinaires de 1936 1938. Nous citons ces chiffres simplement pour insister sur la naïveté des écono mistes distingués qui n'appliquent que les remèdes de rebouteux. On ne résor be pas le chômage en gaspillant les de niers de l'Etat pour l'exécution de tra vaux extraordinaires. Les problèmes ainsi déplacés ne sont pas résolus, et ils offrent, tout au plus, aux temporisa teurs du gouvernement une gloire passa gère. Le premier élément du redressement économique est la confiance. Et la con fiance ne se mendie pas en pleurnichant. La confiance ne s'obtient pas. si les di rigeants gaspillent les deniers publics, sacrifient de fameuses idéologies les réalités concrètes des lois économiques. Sans confiance, les capitaux ne s'in vertissent pas dans des entreprises nou velles. Et sans entreprises nouvelles, il ne peut exister de réadaptation de la main d'oeuvre inoccupée, de véritable di minution d Un chômage ^technologique croissant. Mais comment expliquer cela des politiciens primaires en mal de succès électoral Si nous ne sentions pus la vanité d'indiquer aux diri geants un vaste programme de redres sement économique et l'impossibilité ab solue d'agir tant que les politiciens mé diocres qui représentent notre région ont leur mot dire, nous exposerions ici même un programme d'action que des Personnalités l'esprit ouvert ont esti mé susceptible de relever toute notre T*gion. Contentons-nous d'analyser ce qui pourrait être fait immédiatement, s< les départements compétents vou laient prendre la chose en main. m* REGION AGRICOLE L arrondissement d'Ypres est avant t0"t agricole. Ce qui ne devrait que ré- jouir oréfondément nos dirigeants, au 'ieu de les orienter vers l'illusion de la Prospérité industrielle. Une région agri cole peut parfaitement vivre, prospérer et connaître la richesse stable. Elle est moins rapidement atteinte par les crises economiques, ignore la plaie des villes tentaculaires. Les régions agricoles sont terres bénies, et il est curieux de devoir reconnaître que tant d'hommes s'achar nent vouloir implanter l'industrie là où on n'en a que faire. N'j a-t-il pas déjà assez de régions de misère, et de villes tombeaux. Mais l'agriculture exige cependant une protection et une formation, qui ne s'imposaient pas dans le temps. Voilà ce qu'un ministre compétent et intelli gent viendrait dire Ypres, au lieu de compromettre la dignité de sa fonction en d'ineptes zieverages LES CULTURES SPECk^OEES Une des richesses de notre région, c'est le houb'^n. Qu'a fait le gouverne ment pour aider nos cultivateurs amé liorer leur production, et pour faire ad mettre nar la brasserie belge les progrès accomplis. Les arguments des brasseurs sont, pour la plupart, grotesques. L'in compétence du Ministère et. dans ce domaine, totale. M. Pierlot s'est mis le doigt dans l'œil jusqu'au coude, et a préféré faire sa tête, que de suivre l'avis de personnes au courant et com pétentes. Les résultats sont là. Ils sont déplorables. Nous espérons que la Chambre de Commerce d'Ypres pré pare pour cet hiver une monographie sur la perte subie pour notre région cause de la chute de la culture du houblon. Et le tabac A part quelques culti vateurs têtus, combien n'y en a-t-il pas qui comprennent les exigences de la cul ture moderne. Il suffisait de leur donner des directives précises et une certitude pour la réalisation de leurs produits, et notre région eut trouvé dans cette cul ture une nouvelle source de profits. Nous pourrions ainsi passer en revue d'autres cultures, et nous arrêter longue ment celle du lin, qui au lieu d'être réduite pourrait être intensifiée. Veuil lez méditer ceci nous ne produisons pas assez de ce lin dont la qualité est la meilleure du monde. L'Angleterre est tributaire de la Belgique pour la fleur bleue Nous en exportons par an pour trois cents millions. Nous devons pro duire chez nous plus de fibres de lin. En augmentant les 20.000 hectares de cul ture du lin nous occuperions de la main d'oeuvre en abondance. Mais les politi ciens, une fois de plus, ne comprennent rien ce problème. ESCROQUERIE DE VANDERVELDE Nous pourrions utiliser un numéro entier du SUD. s'il nous fallait détail ler toute la richesse que possède notre région agricole. Mais quel ne serait pas le cahier de revendications que nous devrions écrire s'il fallait rédiger un mémoire pour protester contre l'escro querie commise par le sieur Vander- velde. alors Ministre de la Justice (oh ironie des mots quand il viola la vo lonté des fondateurs de l'Institut de La longue étude sur Zeebrugge parue dans Le Sud en 1936, signée Marcel Paternostre et abondamment illustrée, nous permet d'intervenir dès maintenant dans un débat, qui s'annonce comme devant être passionné. M. l'ingénieur Van Mierlo a reçu les conclusions du laboratoire de Delft, on ne sait trop comment. Or Mr Van Mierlo voue Zeebrugge une haine corse. Nous concevons parfaitement la thèse de ceux qui estiment que Nieu- port eut parfaitement pu jouer le rôle de Zeebrugge. Mais les faits sont les faits, et contrairement aux esprit têtus, nous reconnaissons que puisque Zee brugge existe, il faut le rendre viable. Ce n'est pas que nous estimions que les animateurs de Zeebrugge méri tent des louanges infinies. ...Au contrai re nous avons pu constater que l'esprit villageois le plus étroit caractérise sou vent leur action, et que Zeebrugge est leur port, qu'eux seuls ont le droit de défendre. Ils sont les premiers responsa bles de ce que Zeebrugge soit resté un port brugeois au lieu d'être un port belge Mais si nous intervenons dans le con flit Zeehrugge-Van Mierlo, c'est pour insister sur l'urgente nécessité d'une so lution. Rien ne condamne plus un ré gime que cette incapacité prendre une décision, et il est de fait que mieux vaut de temps autre prendre une décision mauvaise que de n'en prendre jamais aucune. Les Ministres qui se sont succédé ont fait preuve de manque d'énergie. Il serait par trop démoralisant, après le rapport de Delft, de voir 1 admi nistration centrale utiliser le prétexte d'une polémique dénuée d'impartialité, pour retarder l'exécution des mesures qui s'imposent. Nous touchons du doigt le mal d un régime, dans lequel l'administration est devenue souveraine, l'autorité ayant ab diqué. L'idéal de l'administration étant la fuite devant les responsabilités, plus aucun problème n'arrive sa solution. Espérons que le gouvernement de M. Spaak imposera rapidement une déci sion énergique, et oue les travaux d'aménagement de Zeebrugge com menceront incessamment. Messines et déplaça celui-ci Lede. Que peuvent bien valoir pour cet individu la volonté de l'Impératrice Ma rie-Thérèse et les pieuses fondations des Comtesses de Flandre Cette affaire n'étant heureusement pas trop ancienne, nous serions fort heureux d'apprendre que, dès mainte nant, les administrateurs de 1 Institut Royal de Messines, préparent le pre mier dossier qui sera soumis au Conseil d'Etat, dès sa création. (Voir suite page 8) FRANCE-ITALIE. Le 5 août l'Italie suspend la déli vrance de passeports collectifs pour la France. Par mesure de représailles la France prend le 12 août la même me sure l'égard de l'Italie, et ajoute que tout Français désireux de se rendre en Italie devra obtenir un visa spécial après avoir justifié de la nécessité de son voyage. M. Mussolini a rendu de grands ser vices l'Europe en arrêtant le commu nisme. Il a rendu d'immenses services l'Italie én rétablissant l'ordre dans un pays où la démocratie permettait l'anarchie de triompher en transfor mant le peuple italien indolent en un peuple de travailleurs en réalisant en peu d'années une totale rénovation na tionale. Mais M. Mussolini qui mérite l'ad miration de tous pour l'œuvre accom plie, et qui, d'autre part, aime relier l'ère fasciste l'empire romain, devrait se souvenir d'une citation latine Ju piter rend fou celui qu'il veut perdre Cette mesure prise au sujet du tourisme des Italiens en France est ridicule... et le ridicule est un luxe auquel seuls les fantoches des démocraties peuvent ré sister. LA REFORME DU REGIME. M. Charles du Bus de Warnaffe ne manque pas une occasion d'écrire des articles pleins de bon sens, au point que cela enlève un peu de leur valeur. M. Charles du Bus vient d'écrire dans La Revue Générale un article excellent, un parfait diagnostic des erreurs du ré gime. Il y a quinze ans que l'on écrit de pareils articles. Et les bonnes gens de s'épater devant la sûreté de diagnostic de M. Charles du Bus. Quand d'aucuns auront-ils com pris que l'opinion en a assez de ces sa vants diagnostics, et même de ces éluc»»- brations sur ce qu'il faudrait faire. On demande que les du Bus et con sorts cessent de diagnostiquer et agis sent. Ils se vantent, et on les félicite, d'être clairvoyants. Mais ils sont d'an- tant plus responsables, car ils se font les complices de toutes les erreurs qui se commettent. Qu'ils se taisent et qu'ils agissent. (Voir suite page 7) Le supplément illustré du SUD pa raîtra dans le prochain numéro. Nos lecteurs y trouveront un intéres sant reportage de M. André Biebuydc sur les remparts d Y près et une étude sur l'œuvre du peintre Herman Coqr- tens.

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Le Sud (1934-1939) | 1938 | | pagina 1