A tout
pécheur
Jacques
van
Artevelde
Quelques
Instantanés»
Le Jeu du Saint-Sang.
leure tradition révolutionnairel'in-
8 surrection certaines heures est le pre
mier devoir. J'ajoute, qu'à d'autres,
8 ''indiscipline militaire est plus impor-
8 tante encore. Nous répudions totale-
8 ment le principe de la défense nabo-
8 oale en régime capitaliste.
Nous n'ajouterons rien aux commen
taires enthousiastes de la presse quoti
dienne. Le Jeu du Saint-Sang est plus
qu'un succès c'est un triomphe. LE
SUD est fier d'avoir pu apporter sa
part modeste de collaboration aux réa
lisateurs de ce témoignage magnifique
du renouveau culturel flamand. Ce qui
prouve, en outre, que là où le virus po
litique ne pénètre pas, il n'existe pas
non plus de difficulté ou de querelle
linguistique.
Tous les Belges applaudissent la
consécration du talent du créateur du
Jeu. le R. P. Boon, du compositeur Ar
thur Meulemans, et du régisseur Ant.
Van de Velde. Bruges, digne de son
grand passé historique et religieux, vient
de réussir un coup de maître. Es
pérons que le Jeu du Saint-Sang sera
repris chaque année, et atteindra une
réputation mondiale.
Les deux représentations du samedi
27 et du dimanche 28 août feront cer
tainement salle comble
Bruges a fait une publicité énorme
pour le Jeu du Saint-Sang. Gand donne
un caractère confidentiel au cortège
historique qui parcourra la ville le 4
septembre l'occasion des fêtes com-
mémoratives du sixième centenaire de
Jacques van Artevelde. Chacun sa ma
nière, mais nous préférons la manière
brugeoise.
Malgré ce caractère privé du cor
tège, et 1 absence de tout communiqué
de la part de l'administration commu
nale de Gand, nous pouvons donner
nos lecteurs les renseignements sui
vants
La partie historique comprendra neuf
chars entourés d'une figuration adé
quate 1Le char de la Flandre, pré
cédé de trompettes thébaines, du hé
raut et des milices de Gand, Bruges et
Ypres 2. Le char de Gand, précédé du
bailli et des 26 échevins de Gand, les
représentants des différentes corpora
tions avec blasons et drapeaux 3. Le
char des drapiers, précédé des repré
sentants de la corporation des drapiers
avec blasons 4. Le char du Roi d'An
gleterre, précédé des gentilhommes
anglais 5. Le char de l'Alliance entre
la Flandre et le Brabant, précédé des
blasons des principales villes, cheva
liers de la Flandre et du Brabant 6.
Le char du siège de Tournai, précédé
de la milice gantoise et suivi des Cha
perons blancs 7. Le char de la nais
sance de John of Ghent dans l'Ab
baye Saint-Bavon, précédé du clergé de
l'Abbaye 8. Le char du meurtre de
Jacques van Artevelde, précédé de 1 2
tambours et un groupe de plaignants
9. Le char de la glorification de Jac
ques van Artevelde, précédé de la chaî
ne symbolique des siècles.
L'itinéraire a été arrêté comme suit
boulevard Léopold (formation), ave
nue Astrid, Gand Saint-Pierre, boule
vard Elisabeth, chaussée de Courtrai,
rue de Courtrai, rue Basse des Champs,
rue des Baguettes, rue de l'Agneau,
place Wilson, rue de Flandre, rue de
Brabant, marché aux Oiseaux, place
d'Armes, rue du Soleil, rue des
Champs, rue de la Catalogne, marché
au Beurre, rue Borluut, marché du Ven
dredi.
Ajoutons que nous aurons certaine
ment l'occasion de rectifier les mon
strueuses erreurs historiques qui se com
mettent actuellement autour du souve
nir de Jacques van Artevelde et au
nom de la démocratie. Que les démo
crates ne perdent pas de vue que van
Artevelde, grand bourgeois, homme
d'Etat clairvoyant et habile, a été mas
sacré par la populace menée par les dé
mocrates et les démagogues de l'épo
que.
Le Roi a été 1 objet de manifesta
tions splendides et enthousiastes dans
les cantons rédimés. Les compte-ren
dus de la presse sont unanimes ce
sujet et tous les Belges se réjouiront de
cet état d esprit des cantons d'Eupen
Malmédy et Saint Vith.
Seuls les étrangers qui rédigent
Volk en Staat jugent nécessaires
de minimiser cet enthousiasme popu
laire. L'article qui a paru dans ce jour
nal est tout bonnement odieux. Si un
autre journal étranger se permettait pa
reille prose, on lui fermerait la frontière.
II est vrai que le nombre de lecteurs
que Volk en Staat trompe quo
tidiennement, cela n'a qu'une impor
tance relative.
Dans l'histoire de Belgique la longue
série des pèlerinages de Dixmude figu
rera, comme une des formes les plus
émouvantes de la vitalité de la Flan
dre, et de sa volonté inébranlable de
défendre son indépendance culturelle et
linguistique. Souhaitons que ces pèle
rinages conservent l'ampleur et l'éléva
tion morale qui les caractérisent. Ma
gnifique hommage de piété l'égard
des soldats flamands qui sont morts
pour que vive leur patrie, la Belgique,
et s'y épanouisse la Flandre.
C'est d'ailleurs la signification que
toute la presse flamande a donné au
pèlerinage de Dixmude, et la raison
pour laquelle elle a déploré le ton des
discours de certains individus, qui, s'ils
rejettent la Belgique, n'hésitent pas
empocher les traitements payés par ce
pays qu'ils combattent. Ces pauvres ty
pes sont plus plaindre qu'à blâmer,
et leur cas est d'ordre pathologique.
Et les uniformes.
Nous avons la clé de l'énigme. Le
Peuple a l'amabilité de nous l'offrir.
Les jeunes gardes socialistes ayant pa
radé La Louvière revêtus d'un uni
forme en tout point semblable celui
des gardes rexistes, n'ont pas été in
quiétées par la gendarmerie. Com
ment ce qui est mal Lombeek, de
vient-il bien La Louvière Voulez-
vous l'explication du Peuple La
voici La loi n'interdit que les for-
mations militaires et. les uniformes
caractère militaire, et l'uniforme des
J. G. S. n'ayant pas ce caractère. la
loi en autorise le port.
Tandis qu'évidemment quand la mê
me uniforme est porté par un rexiste...
Ridicule ou odieux Et d'autant plus
qu'à Dixmude d'innombrables porteurs
d'uniforme ne furent pas inquiétés
(Voir suite page 8)
4e ANNEE No 35.
DIMANCHE 28 AOUT 1938.
Pour qu'une nation soit, H faut qu'une
lolidarité nationale existe et qu'elle se
cristallise dans la volonté du pouvoir.
1
19,
ABONNEMENT. FIN 1938 DIX FRANCS.
D*ectno-Admmistration Ch. van RENYNGHE,
Longue de Thooront, YPRES. Compte-chèque postaux 1003.43.
I
Nos aînés liquident le passé pendant
que nous construisons l'avenir.
Le pécheur repentant a droit la mi
séricorde. 'Nous l'accordons bien volon
tiers M. Paul-Henri Spaak. Ce n'est
pas sans émotion que nous y trouvons
le témoignage du prestige de la monar
chie en Belgique, et surtout de l'ascen
dant exercé par des monarques admi
rables.
M. Paul-Henri Spaak prétend jouer
on noble rôle celui de Premier Minu
tie national. Et M. Spaak assiste aux
manœuvres, applaudit au défilé des
troupes et se réjouit du prestige de l'ar
mée. Soyons miséricordieux
Car il fut un grand pécheur, et sa
conversion est soudaine. M. Spaak dé
clarait en avril 1931 Une des sour-
ces de guerre les plus terribles, c'est
l'inégalité des armements c'est le
fait que l'Allemagne est presque tota-
lement désarmée devant les Etats qui
une cessent d'accroître leurs arme-
ments. Qne doit penser l 'actuel
Ministre des Affaires Etrangères de
Belgique des paroles imprudentes du
bouillant meneur Spaak
Ainsi, quelles sont ses réflexions
quand i] relit ces phrases La cam-
pagne de révision du traité de Ver-
sailles doit être entamée. On dira que
c est une besogne terrible, qu'elle peut
réveiller les appétits des nations que
ce traité intéresse, mais cela ne doit
pas nous arrêter. Que d'embarras
le Ministre Spaak se serait épargnés,
si le politicien Spaak n'avait pas semé
de pareilles idées.
Après la splendide revue de Spa, M.
Paul-Henri Spaak, ayant admiré l'élan
et l'allure des troupes, éprouva toute la
fierté du sentiment patriotique. Cepen
dant ceux qui le voyaient la tribune
ae pouvaient s'empêcher de songer
eette phrase prononcée en 1932 Si
la guerre éclate, nous saluerons les
objecteurs de conscience comme des
8 exemplaires humains de premier or-
dre. Quant ceux qui accepteront le
service militaire, ils auront une seule
attitude observer par tous les
moyens possibles ils doivent saboter
la guerre. Et un an plus tard
M. Spaak écrivait Suivant la meil-
tout pécheur miséricorde, et que
péchés de jeunesse soient pardon-
P.-H. Spaak. Mais que le Pre-
M'nistre du Roi songe aux disci-
que fit le jeune révolutionnaire,
mtellechiel Spaak a retourné sa ves-
/b ®t c'est tant mieux. Est-il certain crue
Pauvres ouvriers, dans l'esprit des-
icP »1 a fait pénétrer le poison des
fausses, ont aussi rapidement
evo'ué que lui-même
Qw la guerre éclate, que les objec-
teurs de conscience refusent d'obéir,
que les ouvriers répondent 1 appel du
premier devoir, l'indiscipline militaire,
et le Premier Ministre Spaak ordonne-
ra-t-il de fusiller les disciples du meneur
Spaak
Un devoir de conscience impérieux
oblige le Premier Ministre Spaak re
nier publiquement les théories fausses
du méchant gamin qui a joué au révo
lutionnaire. et s'est trouvé fort heureux
de pouvoir satisfaire ses appétits bour
geois. M. Spaak n'a pas le droit de
laisser le doute dans l'âme du peuple.
En tant que dirigeant du parti socia
liste, il doit pouvoir garantir au Roi.
dont il est le Ministre, que les hommes
qu'il prétend représenter, ont, comme
lui, battu leur coulpe. Pour être pré
cis. M. Spaak doit publier un manifeste
dans le Peuple et il est obligé, mo
ralement, de proclamer les erreurs pas
sées. Il doit demander la masse Je re
nier, tout comme lui, les doctrines anti
militaristes et an ti-nation al es. Pareille
proclamation serait un geste haute
ment démocratique, car il aurait com
me but d'éclairer le peuple, et de l'ai
der se libérer des dogmes obscuran
tistes et des superstitions grossières de
la religion marxiste.
Ce manifese publié, M. Spaak de
manderait tous les politiciens socialis
tes de le contresigner même aux dé
putés qui jugent d'annoncer la visite
du Roi dans leur arrondissement, de
pavoiser cette occasion et de prouver
ainsi un minimum de loyalisme.
Miséricorde Paul-Henri Spaak,
condition qu'il batte publiquement sa
coulpe, et qu'il ne joue pas le jeu hy
pocrite et odieux de devenir Ministre
en exploitant l'appétit révolutionnaire
des masses et de le demeurer en mi
sant ensuite sur l'esprit patriotique des
élites.
Ch. van Renynghe.
Dans les cantons redîmes.
Après Dixmude.